Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

mercredi 27 novembre 2013

L'artillerie fête Sainte-Barbe...


Les 7 et 8 décembre prochains, l'artillerie fêtera sa sainte patronne et proposera, cette année encore, dans la cour du musée de l'Armée, des démonstrations de matériels d'hier et d'aujourd'hui. Sous l'œil attentif de Napoléon, le maître des lieux, les Invalides accueilleront un canon CAESAR, matériel engagé ces dernières années en opérations, du Liban au Mali, en passant par les Emirats arabes unis, mais aussi ses ancêtres plus anciens comme le Gribeauval si cher à l'empereur ou le canon de 75mm de la première guerre mondiale ainsi que le canon de 40mm Bofors anti-aérien. Quelle que soit l'époque, le feu des artilleurs a toujours constitué un appui indispensable pour les autres armes grâce à sa puissance de destruction, sa précision, son rôle dissuasif, sa portée et enfin, sa mobilité. Cette fonction opérationnelle demeure ainsi un outil indispensable pour garantir la liberté d'action du chef militaire.
L'artillerie a d'ailleurs renversé bien souvent le cours des batailles, que l'on pense à la bataille de Castillon en 1453 (qui met fin à la guerre de 100 ans), à Valmy en 1792, au siège de Toulon avec la "batterie des hommes sans peurs(voir dessin) d'un certain Bonaparte et également à Wagram en 1809 (pour percer le flanc du dispositif autrichien)  ou tout simplement, aux conflits des XXème et XXIème siècles.
Aussi, pour ceux qui le peuvent, profitez de cette présentation à Paris dont vous retrouverez tous les détails sur le lien de la rubrique "Mémoire et événements" de votre blog.

dimanche 24 novembre 2013

La défensive, l'héritage tactique de la première guerre mondiale : le combat de l'infanterie (Fin).


Nous terminons notre étude du livre du commandant Bouchacourt si caractéristique de la pensée tactique française de l'entre-deux-guerres avec une vision du champ de bataille à la fois construite autour de principes et procédés universels mais aussi sclérosée par un emploi étriqué des fantassins.
Dans les deux précédents articles, nous avons vu que l'auteur considère que l'attaque est principalement une œuvre de force en réunissant au point attaqué des effectifs et des moyens supérieurs à ceux des défenseurs. Pour l'armée française de 1927, il est dangereux d'opposer l'adresse (donc la manœuvre) à la force tout comme d'envisager qu'une percée locale peut permettre l'effondrement du dispositif adverses : "Si une unité pousse en flèche d'une manière trop sensible par rapport à sa voisine, elle se crée un flanc découvert et se trouve vite arrêtée dans sa progression". Malheureusement pour ces théoriciens, en 1940, devant Sedan, les Allemands, quant à eux, démontreront que des corps francs ou des unités du génie d'assaut (comme celui du lieutenant Wackernagel) sont capables de s'infiltrer et de briser une ligne de résistance.

lundi 18 novembre 2013

L'héritage tactique de la première guerre mondiale : le combat de l'infanterie.(2)


Nous poursuivons notre étude de l'ouvrage du commandant Bouchacourt, rédigé au sortir de la guerre et consacré à la tactique de l'infanterie et aux expériences opérationnelles des derniers mois du premier conflit mondial.
Dans l'attaque, après la phase de préparation et d'approche, il s'agit de faire irruption dans la position ennemie, moment clé de l'action pour prendre de court l'adversaire, le désorganiser et finalement disloquer son dispositif. L'action repose sur la surprise et sur de puissants moyens d'artillerie afin de développer un feu roulant continu, capable de masquer (et de protéger) les nombreuses troupes menant l'assaut. La surprise est obtenue par une mise en place des forces au dernier moment (nuit précédente), l'absence de terrassement (ou d'abris) ou de tirs d'artillerie de réglage.

jeudi 14 novembre 2013

L'héritage tactique de la première guerre mondiale : le combat de l'infanterie.(1)


L'étude des batailles du premier conflit mondial met souvent en avant les terribles assauts meurtriers, le combattant englué au fond de tranchées, le fracas et la puissance du feu d'artillerie qui annihile toute manœuvre. Néanmoins, certains auteurs ont démontré qu'en 1918, l'armée française s'était remarquablement adaptée pour renouer avec la guerre de mouvement avec une doctrine interarmes associant des fantassins mieux équipés, des appui feux coordonnés, des chars d'assaut ou une aviation maîtrisant le ciel. Il apparaît donc intéressant de se pencher sur l'héritage tactique, ou sa perception, voire son interprétation à la fin des années 1920. Pour cela, j'ai pu consulter un ouvrage rédigé par le commandant Bouchacourt (qui terminera sa carrière comme général commandant la 42ème division d'infanterie), en 1927, et édité aux éditions Lavauzelle. L'auteur y traite presque exclusivement de l'infanterie, dans l'attaque et la défense et cherche à théoriser l'emploi de cette arme pour les combats à venir en s'appuyant exclusivement sur les enseignements des combats de la Grande guerre et sur les textes réglementaires en vigueur au moment de l'écriture de son traité. Nous verrons que cette démarche le conduit, de fait, à faire preuve à la fois d'une belle clairvoyance sur certains principes fondateurs (surprise, audace, réserves,...) mais aussi d'une pensée quelque peu sclérosée dans les schémas proposés notamment pour les missions défensives, carcan que l'on retrouvera en 1940 lors de la campagne de France.  

samedi 9 novembre 2013

Bleuet, 11 novembre et artilleurs : quand le passé s'illustre au présent.


Alors que nous sommes à deux jours du 11 novembre, anniversaire de l'Armistice et que les commémorations du centenaire du premier conflit mondial font déjà la une des médias, l'armée de terre est attentive au devoir de mémoire et aux enseignements de l'histoire militaire issus de la Grande Guerre. C'est dans ce contexte que le 40ème régiment d'artillerie de Suippes a organisé, au profit de l'ensemble de cette prestigieuse unité, une présentation de la première guerre mondiale, le 8 novembre 2013. Au cours de cette activité de près de 3 heures, des cadres et des engagés volontaires du 40 ont, avec le soutien de monsieur Dodane, historien et collectionneur, ainsi qu'avec la participation des associations des "Poilus de la Marne" et de "La main de Massiges", réalisé un exposé à plusieurs voix associant cartes, images commentées, films, présentation d'équipements d'époque et surtout, lecture de lettres écrites par les combattants sur le champ de bataille. Ce travail de culture militaire et de mémoire a pris un écho tout particulier à l'évocation des combats du 40ème RA, créé en 1894, mais également cité plusieurs fois entre 1914 et 1918 pour ses faits d'armes à Verdun, en Argonne ou à la Malmaison. Cette conférence a fait l'unanimité parmi les militaires et civils de la Défense présents, en rappelant le déroulement des combats, l'effroyable rudesse du quotidien des soldats, le courage des Poilus et ce, au travers d'un exposé détaillé et illustré par des anecdotes parfois méconnues et des militaires portant les tenues du siècle dernier. En conclusion, le principal orateur a explicité l'histoire du "Soldat inconnu", sa genèse et le récit du choix difficile du soldat Auguste Thin qui désigna, en 1920, un des 8 cercueils recueillis dans chacun des 8 secteurs français sur le front (chacun contenant la dépouille d'un soldat français mais non identifiable).
 
 
L'ensemble du régiment arborait également un peu plus de 600 Bleuets de France, en hommage à tous les anciens blessés en opérations ou tombés au champ d'honneur, initiative qui permet également de soutenir les vétérans ou leurs familles comme les pupilles de guerre ou les victimes d'actes de terrorisme.

mardi 5 novembre 2013

Femmes de guerre et hommage aux Poilus.

 
Pour clore notre série d'articles consacrés aux femmes de guerre dans l'histoire militaire et, afin d'introduire une série de posts en lien avec le premier conflit mondial et ce, à quelques jours des commémorations du 11 novembre, votre blog vous propose un colloque ainsi qu'une évocation historique particulière.
Tout d'abord, dans la rubrique "Mémoire et évènements", vous trouverez le lien vers un séminaire à venir portant sur les femmes dans les armées. Cette étude est organisée par les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan et son centre de recherche (CREC), les 12 et 13 novembre 2013, au Musée de l'armée à Paris. Il s'agira de réfléchir sur le déroulement de carrière des femmes militaires, sur leurs profils, sur les opportunités ou les contraintes qui les caractérisent mais aussi sur les différences avec leurs vis à vis à l'étranger.

vendredi 1 novembre 2013

Femmes et histoire militaire : illustration et actualité.

Comme je l'annonçais dans mon précédent article, votre blog vous propose une étude des femmes de guerre au cours de l'histoire au travers de quelques portraits, des écrits ou des manifestations relatant des épisodes mettant en avant ces combattantes. A quelques jours du 11 novembre 2013 mais aussi évidemment des commémorations préparatoires au centenaire du premier conflit mondial qui s'annonce l'année prochaine, "L'écho du champ de bataille" vous présente, dans la rubrique "A lire", la réédition des mémoires de l'héroïne impériale russe Yashka commentée par Stéphane Audoin-Rouzeau et Stéphane Werth.