Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

dimanche 28 février 2016

Quand "L'écho du champ de bataille" rayonne et garde votre confiance !

 
Chers lecteurs, quelques lignes pour vous faire un point d'étape sur votre blog mais aussi afin de vous donner des nouvelles quant à son rayonnement ou à la publication de mes écrits sur d'autres supports. Merci de votre fidélité et de votre confiance qui donnent envie de poursuivre cette belle aventure comme de partager la passion de l'histoire militaire, de la stratégie et de la tactique.
En cette fin février 2016, votre blog a atteint les 402 000 connexions après un peu plus de 4 années d'existence avec, en moyenne, de 250 à 700 visites quotidiennes. En outre, cet intérêt se prolonge largement au travers de mon fil et compte Twitter https://twitter.com/echochampbatail et ses 724 abonnés permettant ainsi de prolonger la réflexion avec des liens vers d'autres auteurs ou articles.
Des articles que je vous ai proposés sur "L'écho du champ de bataille" sont également publiés sur d'autres médias comme "Et si Napoléon avait combattu Daech ?" qui est paru sur le dernier numéro (n°42 décembre 2015) des "Cahiers du CESAT" (Centre d'études stratégiques de l'armée de Terre) page 54 https://drive.google.com/file/d/0B1k5Gba_7L7PbHlHUzJMVko4WEk/view 
et bientôt sur le numéro 206 (mars 2016) du "Carnet de la Sabretache" http://lasabretache.fr/.

lundi 22 février 2016

Il y a 100 ans, la bataille de Vedrun (2/2).


 
Pour poursuivre avec les commémorations de la bataille de Verdun initiées hier, il semble important de revenir sur un certain nombre d'enseignements opérationnels tout en saluant la valeur des soldats français engagés. Ces derniers, même s'ils ont vécu un enfer pendant près de 10 mois, sous un orage d'acier pour paraphraser Ernst Jünger, avaient bien compris la valeur et l'importance de leur dévouement et de leur sacrifice en cette hiver 1916. En effet, comme on peut le lire dans l'ouvrage "Verdun" d'Antoine Prost et Gerd Krumech, quand les Poilus du 95ème RI montent en ligne le 22 février, ils sont exténués après une marche de 50 km en 36 heures le ventre vide. Les traits sont tirés, les corps douloureux mais, alors qu'ils croisent ceux qui arrivent des tranchées du front et que ces derniers leur font part de l'enjeu du combat qui s'annonce, les fantassins du 95 retrouvent de la vigueur, oublient la fatigue pour se lancer dans la fournaise sans état d'âme. Sans omettre la sauvagerie de ces combats, leur aspect inhumain à bien des égards, ne faisons donc pas un procès a posteriori en analysant uniquement cette confrontation que sous le prisme de nos perceptions contemporaines, celles-là même qui rejettent souvent la mort, le sens de l'intérêt général, le patriotisme ou encore le courage désintéressé.
En outre, cette bataille souligne également le rôle clé de la préparation, de l'anticipation tactique et du renseignement, aptitudes qui doivent donner au chef le temps d'avance comme sa capacité à reprendre l'initiative et l'ascendant dès que l'ennemi culmine et ce, pour utiliser un terme cher au général Yakovleff ("dans son livre Tactique théorique").

dimanche 21 février 2016

Il y a 100 ans, la bataille de Vedrun (1/2).

 
Le 21 février 1916, la 5ème armée allemande se lance à l'assaut des lignes françaises autour de Verdun après une exceptionnelle préparation d'artillerie de près de 1200 canons dont plus de 500 pièces lourdes. Sans revenir sur le choix tactique des Allemands et le contexte des opérations après plus d'un an et demi de combat, cette bataille concentre à elle seule, en quelques mois, les éléments principaux constituant la physionomie de la première guerre mondiale. En outre, elle demeure forte de symbole et, pour ne plus céder à "la victimisation" du soldat, cette commémoration du centenaire doit être l'occasion de revenir sur certains enseignements opérationnels mais surtout sur la bravoure, la force et l'esprit de résistance du soldat français face à l'ennemi allemand, ce dernier étant persuadé qu'il pourra vaincre grâce à la puissance de ses armes comme à la supériorité numérique.
 
Rendons donc hommage à nos Poilus, à ses 30 000 soldats assaillis, sur  quelques dizaines  de kilomètres de front, après un orage de feu jamais vu, par 60 000 combattants allemands . Comment ne pas évoquer ses hommes qui, autour de chefs comme le colonel Driant au Bois des Caures, comme le commandant Raynal au fort de Vaux ou comme le lieutenant Dupuy au fort de Souville, vont résister malgré le froid, la boue, l'épuisement, le terrain ravagé, le fracas des assauts et l'air vicié par les gaz. Ce sont des héros, des symboles de ce que la France a de meilleur quand elle est unie par un patriotisme profond, une volonté de défendre ses valeurs, sa terre, ses enfants mais aussi sa culture, son héritage et son patrimoine. Aussi, en mémoire à ses soldats français, mettons donc aujourd'hui en exergue cette force morale et cette "résilience" nationale, cet esprit guerrier qui, loin d'être une violence aveugle, donne la force de lutter contre une menace. Ce devoir de mémoire est essentiel en ces jours difficiles et ce, avant de commémorer une identité européenne ou une réconciliation franco-allemande.
 
A suivre...

dimanche 14 février 2016

22 février 2016, réouverture du Mémorial de Verdun au public.

 
Fermé depuis 2013 après de longues décennies d'existence, le Mémorial de Verdun ouvrira de nouveau ses portes, le 22 février prochain, au lendemain du centenaire de la bataille. Déjà de grande qualité avant sa rénovation, ce site de mémoire a revu entièrement sa scénographie et son parcours de visite et ce, afin de donner aux visiteurs une compréhension de la bataille mais aussi pour rendre hommage aux combattants. Mais au-delà de ce travail pédagogique, les responsables du Mémorial ont voulu garder le sens porté par ses créateurs qui, comme Maurice Genevoix (vétéran de la Grande Guerre et écrivain célèbre) ont considéré que : "  ce Mémorial a été édifié par les survivants de Verdun, en souvenir de leurs camarades tombés dans la bataille pour que ceux qui viennent se recueillir et méditer aux lieux mêmes de leur sacrifice, comprennent l’idéal et la foi qui les ont inspirés et soutenus ". Ainsi, Le parcours du nouveau Mémorial place le visiteur au cœur du champ de bataille. Le rez-de-chaussée est dédié à l’expérience des combattants en première ligne. Au premier étage, vous pourrez découvrir  l’environnement de la bataille et les contextes des pays en guerre. Le champ de bataille se découvre ensuite depuis les terrasses du dernier étage où il est possible d'y décrypter les traces de la bataille dans le paysage environnant. Le visiteur sera, tout au long de cette expérience, le témoin de la violence du feu de l'artillerie, de l'effort logistique consenti sur la "Voie sacrée" et du quotidien des soldats dans cet enfer de feu et d'acier. Un lieu à voir ou à revoir donc, pour rendre hommage à ces hommes si courageux et pour tirer les enseignements opérationnels de cette confrontation si violente.
Bonne visite à ceux qui pourront le découvrir.
En savoir plus : http://memorial-verdun.fr/

mardi 9 février 2016

Documentaire "Verdun, ils ne passeront pas" sur ARTE ce soir.



Ce soir sur ARTE, et alors que l'on se rapproche le 21 février 2016, jour du centième anniversaire de la bataille de Verdun, sera diffusé le nouveau documentaire de Serge de Sampigny "Verdun, ils ne passeront pas". Ayant eu la chance de le visionner en avant-première à l'Ecole militaire le 27 janvier dernier, ce documentaire aborde cette confrontation si symbolique avec un regard nouveau, des images inédites fournies par l'ECPAD, des animations 3D pour visualiser le théâtre d'opérations et quelques films colorisés qui rapprochent le spectateur des soldats de l'époque.
Les cinéastes, conseillés par l'historien américain Paul Jankowski, ont essayé de comprendre les ressorts de cette bataille si meurtrière même si une des conclusions majeures tient à une impression d'emballement tout au long des 8 mois d'affrontement. Le documentaire met l'accent sur les perceptions de l'autre vu de chaque belligérant, sur leurs ressorts internes (symbolique, humiliation, revanche, sentiment de supériorité, enjeux politiques et militaires, ...) mais aussi sur les choix tactico-opératifs. Le réalisateur n'hésite pas à mettre en avant certaines figures issues des deux camps (Driant, Pétain, ...), notamment dans les états-majors mais peut aussi faire un procès à charge quand il juge les choix dénués de sens. Dans le même temps, la lecture de lettre de soldats français et allemands humanise le récit et permet de rendre hommage au sacrifice de ces hommes plongés dans un combat dantesque où la puissance des feux de l'artillerie ravage les lignes. Une diffusion à ne pas manquer pour renouer avec Verdun, ce symbole si fort et si riche de sens dans notre inconscient collectif national.

samedi 6 février 2016

2016 : année de la Marseillaise, son histoire, son symbole.

 
En cette semaine d'anniversaire pour notre hymne national, "La Marseillaise", et alors que le président de la République a décidé de faire de 2016 l'année de ce chant si chargé de symbole pour les Français comme pour le monde, j'ai souhaité revenir sur son histoire. En effet, si l'on envisage le temps long, la Marseillaise, tout en conservant, contre vents et marées, ses paroles et sa vigueur, elle a su également s'adapter aux évolutions, aux époques et ce, tout en donnant du sens aux grandes étapes de l'histoire de France.
Elle est née à une période tragique où la France, en proie à des évolutions sociétales majeures, était également menacée à ses frontières. Aussi, son auteur, Rouget de Lisle en a fait "le cri de vengeance et d'indignation du noble peuple qui venait de proclamer les Droits de l'Homme et qui se refusait à ployer le genou devant l'étranger." Mais au-delà de cette perception nationale qui n'a pas toujours été la même, la Marseillaise a dépassé les frontières, à l'instar de ces paroles de Poincaré qui déclarait en 1915 : "Partout où elle retentit, la Marseillaise évoque l'idée d'une nation souveraine qui a la passion de l'indépendance et dont les fils préfèrent délibérément la mort à la servitude. ce n'est pas seulement pour nous autres Français que la Marseillaise a cette signification grandiose. ses notes éclatantes parlent une langue universelle et elles sont aujourd'hui comprises du monde entier".

mercredi 3 février 2016

1911-1916, avec Joffre, le récit du colonel Alexandre. (2/2)

 
Avec le début du premier conflit mondial, le colonel Alexandre, qui accompagne le général Joffre depuis 1911, poursuit son récit pour tenter de mettre en avant ou comprendre les décisions du moment, les enseignements et les choix des chefs militaires et politiques de 1914 à 1916.
Avec la mobilisation générale, tous les hommes politiques, comme certains députés devenus officiers, souhaitent rejoindre le grand quartier général pensant pouvoir influer sur les manœuvres et stratégies à venir. Les plans sont confirmés, malgré les réserves de certains militaires, par le gouvernement avec une volonté de "défense de l'avant" et un déploiement à 10 km de la frontière : "au point de vue militaire, cette mesure présentait des inconvénients très sérieux, mais il n'y avait qu'à s'incliner". Avec la bataille des frontières, les premières observations montrent ensuite les limites des différentes armées.