tag:blogger.com,1999:blog-82376301501737292102024-03-13T06:26:43.587+01:00L'écho du champ de batailleFrédéric JORDANL'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.comBlogger418125tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-83928657269196588902020-04-12T17:10:00.001+02:002020-04-12T17:22:52.280+02:00NOUVELLE PUBLICATION ET NOUVEL OUVRAGE<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKILe1TCpsGBt9WI-cjmu6McTZJ1ZD8DSVvTuaLIcdaJkXeEPTCIs12O6VTrl2J2tWNIQuyMLtlZVvS7tgxmPLI0I7EnlvJ7ov-kNy1V-dMm_5NmFZackyk0pH519dyrjr7Pd-IK5FEQA/s1600/jordan-succes-armes-france.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="387" data-original-width="250" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKILe1TCpsGBt9WI-cjmu6McTZJ1ZD8DSVvTuaLIcdaJkXeEPTCIs12O6VTrl2J2tWNIQuyMLtlZVvS7tgxmPLI0I7EnlvJ7ov-kNy1V-dMm_5NmFZackyk0pH519dyrjr7Pd-IK5FEQA/s400/jordan-succes-armes-france.jpg" width="257" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Chers lecteurs, même si ce blog est en sommeil depuis plusieurs années, quoique toujours très consulté pour ses articles, la période de confinement du moment permet une mise à jour inédite.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">J'ai donc le plaisir de vous faire part de la sortie en mars dernier de mon second ouvrage préfacé par le général d'armée LECOINTRE, chef d'état-major des armées.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Ce livre, intitulé <b style="font-style: italic;">"Pour le succès des armes de la France"</b> reprend certaines thématiques que j'avais développées sur "L'écho du champ de bataille" dont voici une synthèse :</span><br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span><br />
<a name='more'></a></div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="MsoNormal">
Se préparer à faire face aux conflictualités de demain, en
garantissant le succès des armes de la France, selon la formule militaire
consacrée, c’est contribuer à la sécurité comme à l’ambition de notre pays dans
un monde de plus en plus complexe.</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Cet ouvrage apporte un éclairage sur la guerre, sur ceux qui
l’ont pensée, sur son évolution technique et concrète sur les champs de
bataille de l’histoire mais aussi sur ce qui constitue, encore aujourd’hui, son
essence que l’on se réfère aux principes, à la manœuvre, à l’environnement du
combat ou à la logistique dans les domaines terrestre, naval et aérien.</div>
<div class="MsoNormal">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Face aux enjeux et défis contemporains, la réflexion doit,
plus que jamais, se porter sur les nouveaux paradigmes de la guerre comme la
cybersécurité, l’émergence d’adversaires plus hybrides, sur un retour probable
vers des conflits de haute intensité qu’il faut anticiper, préparer en faisant
évoluer nos capacités et nos modèles d’armée. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Le fil conducteur demeure le sens donné à la victoire dans
les crises à venir face aux stratégies d’acteurs traditionnels ou nouveaux
cherchant à nous contester l’accès à certains espaces, à prendre l’ascendant
tactique sur nos forces, à obscurcir les espaces informationnels et à
délégitimer nos outils de défense et notre action sur le terrain.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
</span><br />
<div class="MsoNormal">
Comprendre ces transformations et proposer de nouveaux
leviers pour vaincre, c’est ce que je vous propose de partager sur les chemins
de la réflexion stratégique et opérationnelle.<o:p></o:p></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Ce livre peut être commandé sur le site des éditions Economica sans frais de port en suivant le lien :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><a href="https://www.economica.fr/livre-pour-le-succes-des-armes-de-la-france-jordan-frederic-colonel,fr,4,9782717871081.cfm">https://www.economica.fr/livre-pour-le-succes-des-armes-de-la-france-jordan-frederic-colonel,fr,4,9782717871081.cfm</a> ou sur les sites spécialisés que vous connaissez tous comme AMAZON et la FNAC.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-82906821812236259302017-02-05T18:50:00.002+01:002017-02-05T20:44:24.124+01:00Comprendre la doctrine russe au travers de la culture militaire soviétique.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1VMNm-DozVk589gU-h8j32F-21CvK7SPGWDUWpZa9KEolNRD5Q5RATEFSiQ5iuwwPq6Adcv5QdkBv5N64n4y0gnfdzHhIMpWPd4sq5Ne6qtFo7eZxOX95v8xn8nnMjcKet1hUvvYQ5AY/s1600/chars.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="246" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1VMNm-DozVk589gU-h8j32F-21CvK7SPGWDUWpZa9KEolNRD5Q5RATEFSiQ5iuwwPq6Adcv5QdkBv5N64n4y0gnfdzHhIMpWPd4sq5Ne6qtFo7eZxOX95v8xn8nnMjcKet1hUvvYQ5AY/s400/chars.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">L'armée russe est aujourd'hui de nouveau engagée sur divers théâtres d'opérations, en Syrie, dans le Caucase ou en Ukraine. Elle y démontre de grandes qualités tactiques face à des adversaires irréguliers, conventionnels ou tout simplement hybrides. Si ce réveil militaire demeure le fruit d'un effort de professionnalisation et d'équipement engagé par Moscou depuis plusieurs années, la doctrine actuelle, considérée par les armées occidentales comme <i>нелинейная война </i>ou guerre non linéaire, elle reste bien l'héritière de la pensée opérationnelle soviétique des années 1950. En effet, en relisant la "<i>Doctrine militaire soviétique</i>" de Raymond L. Garthoff (éditions Plon- 1956), il est finalement assez aisé de retrouver les grands principes qui animent encore, de nos jours, l'engagement russe avec notamment la recherche de la surprise, de la fulgurance et l'emploi de l'artillerie au plus près des unités blindées afin de favoriser, <i>in fine</i>, la manœuvre.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"></span><br />
<a name='more'></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Pour Garthoff, "<i>les principes essentiels de l'action en campagne sont l'offensive, la manœuvre, l'initiative, la concentration et l'économie des forces, la surprise et la feinte, la rapidité de l'avance et de la poursuite, l'anéantissement de toute résistance, le maintien de puissantes réserves et l'emploi simultané et combiné des diverses armes</i>". Ces bases sont d'ailleurs celles portées, dans l'histoire russe, par Pierre le Grand qui a mis l'accent en reconstruisant son armée sur la manœuvre, l'offensive, l'autonomie de la cavalerie et l'initiative.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Au-delà de ces grandes lignes, les militaires soviétiques ont assimilé l'héritage du maréchal Boulganine qui considère que la science militaire englobe également des questions relatives aux possibilités économiques et morales du pays comme de l'ennemi. Cette vision, ressemblant à ce que l'OTAN appelle l'approche globale, est bien mise en oeuvre aujourd'hui face à la menace asymétrique ou hybride.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Plus précisément, au niveau tactico-opérationnel, le combat offensif est l'aspect fondamental que prennent les opérations de l'armée Rouge d'hier et, probablement, des forces russes contemporaines. D'ailleurs, il est intéressant de constater que dans les combats du Donbass, seules les batailles offensives ont apporté des succès aux belligérants. La percée sur un axe principal doit, dans ce cadre, permettre d'exploiter rapidement les gains, dans la profondeur, car elle est appuyée par des actions secondaires ou de soutien (voir croquis) et ce, pour garder l'initiative et emballer le rythme de la conduite des opérations au détriment de l'adversaire. Le rapport de forces est la clé pour permettre de prendre l'ascendant et ne repose pas uniquement sur un calcul numérique mais sur un ensemble de critères techniques ou moraux voire tactiques (terrain, commandement, ruse,...). La défensive n'est pas déniée mais s'emploie uniquement pour économiser des forces en faveur de l'axe principal d'attaque, afin de gagner du temps ou de désorganiser l'ennemi qui attaque et ce, avant de lancer une contre-offensive dans les meilleures conditions ou sur une opportunité. Les généraux soviétiques rappellent aux jeunes officiers que "<i>nos règlements nous apprennent que la victoire appartient toujours à celui qui, audacieux au combat, garde constamment l'initiative et dicte sa volonté à l'ennemi</i>".</span></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAU86rNtZAjQkVf77YUHTTJrgy7_1FXu5BnpYcFVhsm9I1xI_tntHCAuD4hQijkShYwhtUSd6oCpRu6Lq6mY1k32R8nBqd3YOmm5k7BSKO7nd5j02N-c5XOHlswc-JQ1WOIBGdiJ7mk_s/s1600/20170205_170906.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAU86rNtZAjQkVf77YUHTTJrgy7_1FXu5BnpYcFVhsm9I1xI_tntHCAuD4hQijkShYwhtUSd6oCpRu6Lq6mY1k32R8nBqd3YOmm5k7BSKO7nd5j02N-c5XOHlswc-JQ1WOIBGdiJ7mk_s/s640/20170205_170906.jpg" width="360" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Les opérations au niveau tactique sont ainsi explicitées dans les académies militaires en 1950 comme étant la combinaison de quatre formes élémentaires que sont l'attaque frontale, la percée, la manœuvre de flanc et l'enveloppement. La recherche d'assauts concentriques et d'attaques sur les ailes ou d'encerclement en est le fondement pragmatique. En outre, les attaques contre les arrières doivent être recherchées dans cette volonté de fragmenter l'ennemi et de le prendre de vitesse au-delà de son second échelon.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Pour gagner cette course contre la montre sur le terrain, l'auteur fait émerger l'idée soviétique de "<i><b>Force vive</b></i>" de la progression, imprimant alors un rythme aux opérations qui prennent de l'ampleur progressivement pour culminer au bon moment : "<i>l'art de conduire une opération consiste précisément à savoir lancer des attaques continues d'une puissance sans cesse croissante. Le choc final doit être le plus fort ; il présente un caractère écrasant"</i>. Ainsi, la force vive de l'attaque et de la poursuite se mesure à la vitesse moyenne de la progression. La poursuite, quant à elle, peut être frontale mais c'est surtout quand elle est parallèle (sur un ou deux flancs adverses) qu'elle est la plus efficace.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">La mise en oeuvre de ces principes passent donc par la combinaison des armes ou fonctions opérationnelles sans qu'aucune ne soit favorisée car employées de manière complémentaire dans le temps et dans l'espace. Les troupes russes actuelles en sont l'illustration au moment où elles sont engagées en Europe ou ailleurs, déployant chars, artillerie, hélicoptères et forces spéciales en Syrie ou en Crimée. Dès lors, si l’infanterie reste l'arme principale à condition d'être dotée de capacités accroissant sa mobilité (véhicules blindés), l'artillerie demeure la principale force de choc (Staline l'appelle la "<i>déesse de la guerre</i>"). En 1946, le général Protchko souligne d'ailleurs que : "<i>notre doctrine militaire a combattu les théories qui visaient à minimiser le rôle de l'artillerie dans la guerre moderne. Pour grands que soient leurs progrès, les chars et l'aviation ne peuvent remplacer l'artillerie. Elle a été et continue à être l'arme la plus puissante de l'Armée Rouge</i>". En conséquence, hier comme aujourd'hui, les <i><b>offensives d'artillerie</b></i> telles que décrites dans la doctrine "<i>consistent à faire appuyer l'infanterie et les chars de façon permanente par une artillerie massive et active, et par des tirs de mortiers pendant tout le déroulement de l'offensive</i>". Ceci explique l'emploi généralisé de l'artillerie auto-portée (voir notre article sur les combats du Donbass) sur le front de l'Est de 1941 à 1945 ou en Ukraine en 2015. Les chars sont bien évidemment l'autre outil majeur pour accroître le choc, le feu et la mobilité. "<i>La principale mission des chars lourds est de détruire les défenses et les armes antichars de l'ennemi. L'artillerie auto-portée est employée en liaison immédiate avec les blindés pour en assurer les flancs et les arrières. Les chars moyens neutralisent les points de départ du tir ennemi.</i>" </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Pour conclure, même si la pensée militaire russe contemporaine a dû prendre en compte les enjeux des nouvelles formes de conflits, elle garde comme fondement la doctrine soviétique. Celle-ci offre de vraies clés tactiques pour favoriser la fulgurance, le choc et la manœuvre pour préparer les guerres infovalorisées de demain. Ces dernières auront probablement lieu sur des échelles géographiques très larges et verront l'engagement de forces conventionnelles nombreuses appuyées par des techno-guérillas dotées de capacités d'agression puissantes et sophistiquées. Il est donc important de revenir aux fondamentaux de la tactique pour ne pas être victime de notre propre assoupissement doctrinal. </span></div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com36tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-58661927652783733172017-01-09T06:00:00.000+01:002017-01-09T06:00:26.038+01:00Quand un adversaire hybride met en échec une puissance militaire.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhn2-NfGHRMbnzQl48cm8SEojKwKMa_nO0FeFNgnT1slKq4GszeLrcCobGTPI1cl2mSwUpB76BUtlyuCM23R1Pw8VFI4H9S3cNWHK69DyXcV19OBPQ43SIPVryUP70pCueKYpxrQK_jXUM/s1600/Lang+vei.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="313" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhn2-NfGHRMbnzQl48cm8SEojKwKMa_nO0FeFNgnT1slKq4GszeLrcCobGTPI1cl2mSwUpB76BUtlyuCM23R1Pw8VFI4H9S3cNWHK69DyXcV19OBPQ43SIPVryUP70pCueKYpxrQK_jXUM/s400/Lang+vei.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Les conflits contemporains
mettent en lumière des adversaires de plus en plus hybrides qui, par leurs
stratégies « non linéaires » pour reprendre un terme russe, ou au
travers de modes d’action tactiques spécifiques, mettent en échec de nombreuses
armées conventionnelles. Mais ce phénomène, dans une perspective historique
plus large, n’est pas nouveau, notamment si on revient sur certains théâtres
d’opérations de la fin du XX<sup>ème</sup>
siècle. Une bataille de la guerre du Vietnam, autour de la base de Khe Sanh
en 1968, nous en donne un exemple frappant. En effet, lors de cette série de
confrontations, les forces nord-vietnamiennes vont parvenir à assiéger pendant
77 jours une base américaine de plus de 6000 hommes, tout en imposant à leur
adversaire une véritable manœuvre opérative d’envergure ainsi que des surprises
tactiques, voire stratégiques et ce, comme nous le verrons à propos du camp de
Lang Vei.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"></span></div>
<a name='more'></a><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Au début de l’année 1968, la
base géante de Khe Sanh est située sur un plateau à l’extrême nord du
Sud-Vietnam, à 25km de la zone démilitarisée. Elle surplombe la route 9 qui
relie le Laos à Huê, l’ancienne capitale impériale. Dans le cadre des
opérations de « shaping » en amont de l’offensive du Têt, Hanoi
souhaite fixer, dans cette région, un maximum de ressources militaires US, en
réitérant éventuellement le sort de Dien Bien Phu près de 14 ans plus tôt.
Ainsi, le 20 janvier dans la nuit, ce sont les points d’appui qui entourent Khe
Sanh, sur les collines environnantes, qui sont la cible d’un déluge de feu
provoqué par la puissante artillerie nord-vietnamienne et ses canons M46 de
130mm en particulier. Environ 5 heures plus tard, c’est la base elle-même qui
devient l’objectif majeur des tirs de canons, de mortiers et de roquettes avec
près de 1000 tonnes de bombes envoyées. Les hélicoptères américains sont
détruits, le camp labouré par les explosifs, les abris pulvérisés. Cette
pression dure un mois et les conditions de vie deviennent insupportables et ce,
malgré les feux de contre-batterie des batteries US qui comptent 16 canons de
175mm, 16 de 155mm et 18 de 105mm. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Les nord-Vietnamiens alignent
2 divisions régulières mais, après quelques assauts sur les collines fortifiées
881 N, 881 S et 689, ils ne lancent pas l’assaut général tant craint par le
général américain Westmoreland. Ce dernier sait que l’évacuation du camp aurait
un effet dévastateur en termes de moral mais aussi sur l’opinion publique. En
outre, il met tout en œuvre pour ravitailler les points d’appui et Khe Sanh par
une noria d’aéronefs et de parachutages qui impliquent une grande prise de
risque pour les avions C130 ou les hélicoptères par exemple. Ce pont aérien
d’envergure permet le convoyage de 12 000 tonnes de ravitaillement avec
273 atterrissages en zone hostile et 496 largages par parachute. Les Etats-Unis
lancent également l’opération Niagara II pour desserrer l’étau vietnamien par
un appui massif par attaques air-sol avec, en 77 jours de siège, 24 000
interventions aériennes dont 2 700 avec les puissants bombardiers B52. A
la fin de la bataille, 1 600 cadavres nord-vietnamiens sont retrouvés même si
le commandement US estime, à tort ou à raison, que l’ennemi a en fait perdu
entre 10 et 15 000 hommes. Les Marines, quant à eux, ne déplorent que 205
tués mais des centaines de blessés. Même s’ils considèrent avoir remporté le
combat et si, sur le plan tactique, les Américains ont obtenu de belles
victoires (à l’image de la compagnie assiégée sur la colline 881 S du capitaine
Dabney), d’un point de vue opératif, ce sont les forces communistes qui sortent
vainqueurs. En effet, l’impact psychologique de ce siège, l’immobilisation de
troupes ennemies loin des autres secteurs d’intervention, sans compter les
unités mobilisées pour briser l’encerclement (1 division aéromobile et 2
régiments de Marines) vont largement contraindre la liberté d’action américaine
pendant l’offensive du Têt.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Mais au-delà de l’attention
portée sur Khe Sanh, le Nord-Vietnam poursuit sa stratégie hybride en
périphérie du camp retranché. Dans ce cadre, sont engagés pour la première
fois, des chars de combat, mode d’action rompant avec les tactiques
insurrectionnelles. Abrité dans une région montagneuse et boisée, à 8 km de Khe
Sanh, le poste de Lang Vei abrite 22 instructeurs des forces spéciales, des
bérets verts US ainsi que 400 montagnards. Cette garnison, entraînée pour
combattre la rébellion et mener des opérations clandestines ne s’attend pas à l’assaut
communiste qui va avoir lieu. Ainsi, le 7 février 1968, l’armée
nord-vietnamienne attaque le camp avec de l’infanterie appuyée par des mortiers
mais surtout par 11 chars PT76 d’origine soviétique. Malgré la défense héroïque
des soldats américains et de leurs troupes supplétives qui neutralisent 4
blindés avec des moyens de fortune (grenades et canons de 106mm), les
assaillants conquièrent progressivement les défenses inadaptées du point
fortifié. Les combats durent plusieurs heures, une contre-attaque est tentée
par une centaines de montagnards avec leurs mentors mais ne parvient pas à
retourner la situation. Il faudra un appui aérien important pour permettre l’exfiltration
des défenseurs encore valides (200 d’entre eux sont morts ou portés disparus),
abandonnant Lang Vei aux forces de Hanoi.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;">Cet exemple de la campagne
menée autour de Khe Sanh démontre combien un adversaire hybride peut être une
menace stratégique, comme tactique, pour une armée conventionnelle même
lourdement équipée. Il est donc important de préserver, quel que soit le
théâtre d’opérations, une réversibilité des unités engagées mais surtout une
capacité à produire un effort avec des moyens lourds de type blindés, appui
feux (artillerie), génie et anti-chars. La capacité à se renseigner dans la profondeur,
y compris face à un adversaire irrégulier, est une condition <i>sine qua none</i> pour garantir la liberté d’action
opérative et l’initiative. Enfin, la logistique doit être en mesure d’agir dans
un environnement dégradé et sous le feu. Les engagements d’aujourd’hui</span><span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;"> et de
demain ne devront pas oublier ces enseignements illustrés par la guerre du
Vietnam.</span></span><span style="font-size: 12pt;"><o:p></o:p></span></div>
<br />L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-68827728092625056332016-12-23T19:25:00.000+01:002016-12-23T19:25:46.255+01:00Un joyeux Noël et de belles fêtes de fin d'année à tous !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicc0trBxalksMGNIPBgeT5pEuviiYXTRAS6np8WooHsu9lv8BTu0t86W-Ukl4UMy12tFJIP3ktigXCiWcjE_y6v8QbbuQ6vig-rJ3nGc6prTTkePULqGDgPI9tAv0pAM4OPCMlVHZXLgw/s1600/Noel+1916.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="273" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicc0trBxalksMGNIPBgeT5pEuviiYXTRAS6np8WooHsu9lv8BTu0t86W-Ukl4UMy12tFJIP3ktigXCiWcjE_y6v8QbbuQ6vig-rJ3nGc6prTTkePULqGDgPI9tAv0pAM4OPCMlVHZXLgw/s400/Noel+1916.jpg" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Votre blog, "<i>L'écho du champ de bataille</i>", vous souhaite un joyeux Noël et de belles fêtes de fin d'année, que l'année 2017 vous apporte les satisfactions que vous attendez pour vous comme pour vos proches. Quant à moi, malgré un rythme moins soutenu depuis plusieurs mois dû à des activités et responsabilités professionnelles plus importantes, j'aurai plaisir à vous proposer des nouveaux articles, ouvrages et autres réflexions sur notre histoire militaire ou les grands principes et concepts opérationnels.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Merci de votre fidélité et de vos commentaires, encore trop peu nombreux à mon goût, mais toujours d'un grand intérêt comme des sources d'encouragement. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Aujourd'hui, votre blog peut ainsi compter sur 700 à 800 connexions quotidiennes, soient près de 16 000 vues par mois et, depuis 2011, 511 000 visites. Vous avez principalement marqué de l'intérêt pour les <i>posts</i> en lien avec les conflits récents comme l'Irak et l'Ukraine, sur les questions de prospective ou traitant de l'emploi des appuis feux comme l'artillerie. Mes écrits sur le premier conflit mondial avec Verdun, la Somme ou le quotidien des soldats paraissent également vous avoir intéresser. En outre, mon ouvrage "<i>L'armée française au Tchad et au Niger, à Madama sur les traces de Leclerc</i>" aux éditions Nuvis a effectivement attiré votre curiosité. D'ailleurs, sachez que mon livre a été classé dans le trio de tête du prix "L'Epée et la plume 2016" et ce, parmi 60 manuscrits en compétition. Ecrit avec cœur, il fait la synthèse entre les opérations du moment en Afrique et notre histoire mais il permet aussi d'aborder le sens de l'engagement des soldats français, hier comme aujourd'hui.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">L'année qui vient nous permettra donc d'échanger encore un peu avec l'évocation de l'année 1917, l'étude d'auteurs militaires anciens mais aussi les allers et retours vers de grandes batailles. Enfin, les mois prochains seront peut-être l'occasion de proposer à la publication d'autres ouvrages traitant de sujets divers déjà initiés sur votre blog. Je rends hommage, à l'image de la photographie illustrant ce texte, au sacrifice de nos aînés qui, il y a 100 ans, résistaient aux assauts ennemis à Verdun et sur de nombreux fronts sous un déluge de feux et d'acier. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">J'ai bien évidemment une pensée particulière pour tous les militaires déployés en opérations aux quatre coins du monde et sur le territoire national ainsi que vers leurs familles. Merci pour leur disponibilité, leur engagement et leur dévouement pour assurer notre sécurité au loin comme sur notre terre de France.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">A bientôt sur la toile et dans les passionnantes pages de notre histoire militaire.</span></div>
<br />
Frédéric JORDAN<br />
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-52323123961804636402016-12-16T20:17:00.004+01:002016-12-17T19:02:33.306+01:00La bataille de Monte Cassino en 1944, quand la manœuvre permet le succès tactique. <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmlyMqDRnNEzjhT8eEgdFfWQ-3XTaxDx2LKbHu_1UAsx8rNpqHUGokh-mxHhY_-x5pt9shvkHB6tDIBsFNbtiDKt8_yHvOrWdtimsz43fiIl7Y-GEtJWwmXNvs-mp2Y6SX44B4vO4LaT4/s1600/ima.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="295" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmlyMqDRnNEzjhT8eEgdFfWQ-3XTaxDx2LKbHu_1UAsx8rNpqHUGokh-mxHhY_-x5pt9shvkHB6tDIBsFNbtiDKt8_yHvOrWdtimsz43fiIl7Y-GEtJWwmXNvs-mp2Y6SX44B4vO4LaT4/s400/ima.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 14.6667px;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 14.6667px;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Cette bataille de Monte Cassino en Italie au début 1944, démontre que l'action frontale, la mauvaise utilisation des appuis et du terrain mais surtout un emploi inadapté de l'arme aérienne sont autant de facteurs qui mettent à mal les principes de la manœuvre. En effet, face à un système défensif puissant et bien préparé, la confiance dans les effets des bombardements aériens ou la supériorité numérique entraînent de lourdes pertes alors même qu'une action au sol bien menée peut faciliter la saisie des objectifs. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<b><u><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></u></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><u><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Contexte général :</span></u></b></div>
<div class="MsoNormal">
<b><u><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></u></b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Les
Alliés cherchent en ce début 1944, à
rompre <st1:personname productid="la ligne Gustav" w:st="on">la ligne Gustav</st1:personname>
qui barre la péninsule italienne et ainsi s’ouvrir la route de Rome. La hauteur
sur laquelle est érigé le monastère (435mètres) est la clef du massif du Monte
Cassino, une position naturelle très forte. Pendant trois mois, le général von
Senger und Etterlin a renforcé ses défenses, et le solide 14<sup>e</sup>
Panzerkorps, ainsi que des bataillons d’élite de paras et d’infanterie, en font
une noix dure à casser. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"></span></div>
<a name='more'></a><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Les
opérations préliminaires contre la ligne Gustav commencent, au début de janvier
1944, par une succession de raids de 3000 bombardiers alliés contre les voies
de communication allemandes. Le 15 janvier, le 2<sup>e</sup> corps américain du
général Keyes, appuyé par le corps expéditionnaire français, s’empare du Mont
Trocchio, un bon poste d’observation.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b><u><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Déroulement de la bataille :<o:p></o:p></span></u></b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">La
conquête du Monte Cassino nécessita quatre batailles.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">1<sup>ère</sup>
BATAILLE (17 janvier au 06 février) :<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Les
attaques du corps expéditionnaire français au Nord et du 10<sup>ème</sup> corps
britannique au Sud furent couronnées de succès malgré les violentes
contre-attaques allemandes, tandis que, au centre, l’attaque frontale des deux
divisions américaines fut repoussée par l’artillerie et les parachutistes
allemands. Simultanément, les troupes débarquées à Anzio étaient fixées par <st1:personname productid="la XIVe" w:st="on">la XIV<b><sup>e</sup></b></st1:personname>
armée allemande.</span><span style="font-size: 11pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 11.0pt;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNtKY0jHezgjMADEHO1e8xdBmw8keRVH9qlQzIxPDYaNkCg0GAQXfQ8wJW7hpDndV1Dvhov0dUFfQ4E9rbIGTjXesNpHWtwVYZChdmPcu7nVJOiKDGDiMbKaY1GMM-DuOQ6Fia4IrQknw/s1600/bat1.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="270" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNtKY0jHezgjMADEHO1e8xdBmw8keRVH9qlQzIxPDYaNkCg0GAQXfQ8wJW7hpDndV1Dvhov0dUFfQ4E9rbIGTjXesNpHWtwVYZChdmPcu7nVJOiKDGDiMbKaY1GMM-DuOQ6Fia4IrQknw/s400/bat1.png" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 11.0pt;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">2<sup>ème</sup>
BATAILLE (15 au 18 février):<u><o:p></o:p></u></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Précédée
d’un bombardement massif qui détruisit l’abbaye et permit aux Allemands de la
transformer en forteresse, l’attaque terrestre fut lancée le 16 février. Les
Néo-Zélandais progressèrent peu, ainsi que les Indiens, attaqués par erreur par
des avions alliés. Deux divisions britanniques se joignirent au corps
néo-zélandais mais une préparation trop hâtive, une mauvaise coordination avec
l’aviation et des attaques à trop petite échelle provoquèrent ce deuxième
échec.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">L’objectif
qui était de soulager la tête de pont d’Anzio ne fut pas atteint et les
Allemands purent en retirer la majeure partie de leurs chars pour renforcer la
ligne Gustav.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">3<sup>ème</sup>
BATAILLE (14 au 22 mars):<u><o:p></o:p></u></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Après
trois semaines de mauvaises conditions météorologiques, le corps néo-zélandais
repartit à l’attaque de la ville de Cassino après un intense bombardement. Mais
les parachutistes allemands opposèrent une résistance acharnée dans les
décombres, à travers lesquels les chars ne pouvaient progresser, menant un
combat d’usure pendant six jours. Les néo-zélandais durent alors se replier. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">4<sup>ème</sup>
BATAILLE (11 au 22 mai):<u><o:p></o:p></u></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Cette
bataille fut précédée d’intenses préparatifs : redéploiement des troupes,
préparation d’artillerie, bombardements pour détruire les PC adverses. Les
Alliés créèrent la surprise car les Allemands s’attendaient à une tentative de
percée à Anzio où ils envoyèrent leurs réserves. Le 13 mai, les Français
tenaient le confluent du Liri et du Garigliano, le 15 mai, le 2<sup>e</sup>
corps américain arrivait à Spigno, à l’extrême Sud du dispositif ; le 17
mai le 13<sup>e</sup> corps britannique coupa la route nationale permettant ainsi
au 2<sup>e</sup> corps polonais de s’emparer du monastère par le Nord, le 18
mai.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Le 20 mai, les Allemands
étaient en pleine retraite, leur défaite s’aggravant le 23 mai par la percée
des Alliés à Anzio.</span><span style="font-size: 11pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 11.0pt;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9OB-ZblRhEr-Z4PrUj8KSwowrj2FZCsVza4Ackjd14GzkBPNU2brmXC_drKuL9OF5m5S2PXxQ5C8ND_nIFquL-8Y82_06B_TRyGiAgOUvgZZEOmX3Na40LZFVy83vfjHDYDrSXJrFvsE/s1600/bat+2.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="286" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9OB-ZblRhEr-Z4PrUj8KSwowrj2FZCsVza4Ackjd14GzkBPNU2brmXC_drKuL9OF5m5S2PXxQ5C8ND_nIFquL-8Y82_06B_TRyGiAgOUvgZZEOmX3Na40LZFVy83vfjHDYDrSXJrFvsE/s400/bat+2.png" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 11.0pt;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; mso-pagination: none; text-align: justify; text-autospace: none;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><i>BILAN :</i><u><o:p></o:p></u></span></div>
<div class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; mso-pagination: none; text-align: justify; text-autospace: none;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Les Alliés perdirent
115 000 hommes dans la bataille, contre 60 000 chez les Allemands. Du
fait de la résistance acharnée des défenseurs du Monte Cassino, il fallut
quatre mois aux Alliés pour conquérir la région et parvenir à effectuer la
jonction avec la tête de pont d’Anzio. La route de Rome était enfin ouverte aux
Alliés qui s’en emparèrent le 4 juin. Mais cette victoire fut occultée par le
débarquement de Normandie.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; mso-pagination: none; text-align: justify; text-autospace: none;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<b><u><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Enseignements de la bataille :<o:p></o:p></span></u></b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Rapport de force :<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Les
Alliés ont attaqué dans un rapport de force conforme au gabarit d’une offensive
(3 contre 1) et disposaient d’une totale maîtrise aérienne. Pourtant, ils
n’ont pas su profiter de leur supériorité numérique, pour diverses
raisons :<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 1.0cm; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: list 1.0cm; text-align: justify; text-indent: -8.5pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">§<span style="font-stretch: normal; font-variant-numeric: normal; line-height: normal;"> </span><!--[endif]-->Ils ont concentré deux armées qui s’étalaient
initialement sur 250kms de front dans quelques vallées larges de seulement
quelques kilomètres, facilitant ainsi la tâche des défenseurs.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-left: 1.0cm; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: list 1.0cm; text-align: justify; text-indent: -8.5pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">§<span style="font-stretch: normal; font-variant-numeric: normal; line-height: normal;"> </span><!--[endif]-->Les forces blindées ne pouvaient pas être
déterminantes dans les combats rapprochés se déroulant dans les vallées et dans
les ruines.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><b>Approche indirecte :</b><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">La
volonté de passer en force en menant des attaques frontales lors des trois
premières batailles a conduit à l’échec. Seule l’approche indirecte, en coupant
les voies de communication au Sud, a permis de s’emparer du verrou.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Qualité des chefs :<o:p></o:p></span></b></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Les généraux Alexander et
Clark ont montré un réel entêtement à vouloir conquérir l’abbaye de manière
frontale et n’ont accepté le plan du général Juin qu’à la 4<sup>ème</sup>
bataille. L’absence d’Eisenhower et de Montgomery qui préparaient le
débarquement de Normandie a certainement été déterminante dans cette difficulté
à percer le front allemand.</span><span style="font-size: 11pt;"><o:p></o:p></span></div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-27120421402035190032016-11-26T21:27:00.000+01:002016-11-26T21:32:29.159+01:00Conflit russo-ukrainien ou le retour de l’artillerie.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilQmkairHyQeFuHMlfSsJynTimiUWNXplkVDbjvXW_1N5qBYxzGYo3QTSIViogT-f0wt0RlUQIo8lcgPFxIK4H1fRBfEzCRT1itcvGbMhgMrHIbyHdIu0AjWiFSam6sbjAY4evl0X6iko/s1600/ART+2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilQmkairHyQeFuHMlfSsJynTimiUWNXplkVDbjvXW_1N5qBYxzGYo3QTSIViogT-f0wt0RlUQIo8lcgPFxIK4H1fRBfEzCRT1itcvGbMhgMrHIbyHdIu0AjWiFSam6sbjAY4evl0X6iko/s400/ART+2.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">A l’heure ou l’armée
française déploie des canons ou mortiers sur de nombreux théâtres d’opérations,
et alors que l’on a commémoré, l’année dernière, le 20<sup>ème</sup>
anniversaire de l’engagement des canons AUF1 français du 40<sup>ème</sup> RA
sur le Mont Igman pour mettre fin au siège de Sarajevo, les combats dans le Donbass (2014-2015)
mettent en lumière de nombreux enseignements opérationnels. En effet, les « séparatistes russes » ont
fait preuve d’une grande efficacité dans l’emploi de capacités blindés et
surtout artillerie pour prendre l’ascendant sur les forces ukrainiennes.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Ces engagements de haute
intensité se sont concentrés entre mai 2014 au moment de l’offensive lancée par
Kiev pour rétablir la souveraineté de ce territoire à l’est de l’Ukraine suivi
d’une contre-attaque russe à l’été et ce, jusqu'en septembre 2015, date à
laquelle un statu quo s’est mis en place.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"></span></div>
<a name='more'></a><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Au début du conflit, l’armée
ukrainienne dispose de 150 000 hommes soutenus par 97 000
paramilitaires, d’environ 300 chars (T64, T80 et T84), de 1000 véhicules de
combat d’infanterie hétérogènes (BMP et BTR) et d’une artillerie importante
mais déclassée. Les troupes de la « <i>Nouvelle Russie</i> » peuvent compter
sur 17 à 30 000 combattants renforcés de « volontaires russes »
équipés de matériels volés à l’Ukraine mais renforcés d’armement russe, en
particulier d’une artillerie modernisée.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">En mars 2014, la population
russe du Donbass se soulève et s’empare des points clefs de la province, en
particulier des agglomérations de Lougansk, Donetsk et Mariupol. En mai,
30 000 soldats ukrainiens tentent de contre-attaquer sur un espace de 200
sur 500 km, les forces conventionnelles russes soutenant les
« rebelles » à partir de leur territoire. Entre mai et juillet 2014,
les combats sont violents aux abords des localités et Kiev semble
progressivement reprendre l’avantage. Après avoir reçu de nombreux équipements
de Moscou, les « séparatistes » lancent une offensive et surpassent
les Ukrainiens notamment grâce à un emploi massif de l’artillerie. Celle-ci va
effectivement permettre de faire la différence alors même que les deux
belligérants appliquent globalement la même doctrine interarmes. L’armée de
l’air comme les hélicoptères seront très peu utilisés sur la ligne des contacts
comme sur les arrières, au bénéfice de drones moins vulnérables. En effet, les
deux parties ont saturé l’espace de manœuvre de défense sol-air mettant en
pratique le concept d’«<i> Air denial</i> » souvent négligé par les armées
occidentales (voir notre article http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2012/01/les-strategies-anti-acces-nouvelle.html)</span><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">. Les drones permettent, en particulier pour les Russes, de
renseigner dans la profondeur, d’observer voire de régler les tirs indirects,
d’évaluer les dégâts sur l’adversaire et enfin de participer à la sauvegarde
des unités au contact. Certains de ces engins comme le <i>ENIKS T90-11</i> (autonomie
20 minutes) sont même envoyés à de longue distance (90km) par des roquettes
tirées par des LRM de type BM30. Au sol, les chars russes T90A surclassent les
blindés ukrainiens grâce aux optroniques et à la conduite de tir. Leur système
d’autoprotection <i>SHTORA</i></span><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"> </span><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">et leur blindage
permet également de rendre inefficaces bon nombre de missiles anti-char
notamment ceux dotés de monocharges.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKMtdAAmXtjamSxtBJWG_s9_YhxKo-QqNge8sGnv-jGv3q2weCrxM19C8E6lO4w1xzx3dqZvubAjh-63lTtjq0QbG0ggGYvvPG-ttZ2Z-3k2k1X7BhaE7p3ejgtDnG2Lwi9c2kVeTozJM/s1600/carte.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="381" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKMtdAAmXtjamSxtBJWG_s9_YhxKo-QqNge8sGnv-jGv3q2weCrxM19C8E6lO4w1xzx3dqZvubAjh-63lTtjq0QbG0ggGYvvPG-ttZ2Z-3k2k1X7BhaE7p3ejgtDnG2Lwi9c2kVeTozJM/s400/carte.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><u>En matière d’artillerie, on
observe cinq tendances majeures</u> :<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">1-le retour de l’utilisation
massive des lance-roquettes multiples
avec des effets améliorés associant éclat et souffle. Les munitions
d’artillerie thermobariques (TOS 1) et
anti-char sont également largement employées ;<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">2-le retour des radars de contre-batterie
et l’apparition d’équipements de type C-RAM ;<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">3-la remise au goût du jour
de l’artillerie d’assaut avec un binômage canon 2S1 et T90 pour des tirs
directs et/ou anti-chars jusqu’à 6 km;<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">4-la décentralisation des
feux au niveau du bataillon et une dispersion des pièces notamment pour se
protéger des feux de contre-batterie.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">5-une augmentation des
portées.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Sur cette campagne,
l’artillerie a fait de lourds bilans allant jusqu’à neutraliser, en quelques
minutes, un bataillon mécanisé en attaque. Les appuis feux indirects
représentent 15% du volume de matériels engagés. Les canons et LRM, avec
jusqu’à 300-400 coups par pièces et par jour au plus fort des combats (ce qui
n’a pas été sans conséquences logistiques lourdes). De la même façon, ils ont
infligé 85% des pertes humaines (9000
tués et 21 000 blessés).<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Face à cette menace
artillerie, certains fondamentaux, comme la recherche de la plus faible
concentration possible, le camouflage, la déception mais aussi la volonté
d’acquérir la supériorité des feux, ont été retrouvés. Le cycle décisionnel
(observation-orientation-décision-action-évaluation), le choix du meilleur
effet, la chaîne d’emploi des feux se sont vus réappropriés par les deux
adversaires. Ce conflit démontre également la nécessité de disposer de
capacités terrestres puissantes capables d’être engagées en haute intensité
face à un adversaire symétrique et disposant de puissants appuis feux sol-sol comme
d’une protection surface-air quasi étanche. La problématique du nombre de munitions
(dimension des stocks) et du flux logistique pour les amener jusqu'aux unités,
souvent ignoré face à un adversaire asymétrique, demeure une préoccupation pour
des armées qui sont souvent à flux tendu, pour des raisons financières, dans ce
domaine. L’emploi généralisé des drones doit aussi être pris en compte, en
particulier quand ils sont couplés avec des pièces aux portées importantes comme avec des
munitions de plus en plus précises. La déconfliction est bien du ressort des
artilleurs seuls à même de répartir dans le temps et dans l’espace, au profit
de l’interarmes tous les intervenants dans la 3<sup>ème</sup> dimension.<o:p></o:p></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Pour conclure, l’artillerie a donc démontré une
fois de plus qu’elle peut contribuer de manière majeure aux trois principes de
la guerre que sont la liberté d’action, la concentration des efforts et
l’économie des forces.</span><br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">On peut maintenant s'interroger sur l'analyse de la "<i>Potomac Foundation</i>" qui a largement étudié ce conflit et qui considère que "<i>la modernisation des munitions d'artillerie, des moyens d'acquisition et de contre-batterie, l'utilisation massive des roquettes par les Russes réduit la supériorité présumée de l'artillerie des pays de l'OTAN</i>". </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Source image : http://cyborgs.uatoday.tv/fr.htm</span><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"> </span><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">et Le Monde diplomatique</span></div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-3267008211873421052016-11-06T18:38:00.000+01:002016-11-06T18:38:22.054+01:00Les premières semaines de la guerre de Corée : les enseignements tactiques d'un conflit conventionnel. Fin<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhrgaABVl2gAuckuiu_PWvLC4rXoMDEeQxuBc0Becv1zVITTETVaCOtP8LFVQ3BJ4mLnhbtDurc8aLVjB5n45V9TvLkkVqPezeO6q84caHmDkCVzgw3gg9u9BY6f40OautDQSPXabB_94/s1600/Inchon.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="256" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhrgaABVl2gAuckuiu_PWvLC4rXoMDEeQxuBc0Becv1zVITTETVaCOtP8LFVQ3BJ4mLnhbtDurc8aLVjB5n45V9TvLkkVqPezeO6q84caHmDkCVzgw3gg9u9BY6f40OautDQSPXabB_94/s320/Inchon.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Comme nous l'avons vu sous le regard de Robert Leckie, les premières semaines, voire même les premiers mois du conflit coréen sont d'une grande richesse en termes d'enseignements tactiques. Ainsi, après les difficiles manœuvres de freinage engagées après l'offensive nord-coréenne, les troupes américaines ont permis aux divisions ROK de se réorganiser au sein de la très fragile poche de Pusan. Face au rideau US de plus en plus dense sur cette ligne de défense, les troupes de Pyong Yang se sont épuisées et ont vu leur capacité de combat largement réduite. Mac Arthur décide alors de planifier une opération amphibie d'envergure dans la région d'Inchon considérant, comme il le dit lui-même : "<i>l'histoire militaire démontre que neuf fois sur dix les armées sont détruites quand leurs lignes de ravitaillement sont coupées. Toutes les munitions de l'ennemi, comme tout son matériel, passent par Séoul</i>." </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"></span></div>
<a name='more'></a><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dès lors, la 1ère division de Marines voit ses effectifs passer en deux mois de 7789 hommes à 26 000 soldats avec la mission de réussir le difficile débarquement envisagé. En effet, nombreux sont les officiers, dont le général Bradley, qui pensent que cette action amphibie est une erreur et va à l'encontre de tous les principes tactiques. Dans ce cadre, le commander Monroe Kelly estima que : "<i>si on établit une liste des choses à ne pas faire dans une opération amphibie, on obtient une description exacte de l'opération d'Inchon. Un bon nombre d'entre nous, officiers d'état-major, estimait que, si l'opération d'Inchon était un succès, il nous faudrait refaire toute la théorie des opérations amphibies</i>." En effet, les péniches avaient de grandes chances de s'enliser sur les hauts fonds, les marées étaient très contraignantes (3 dates possibles uniquement), le port était peut-être miné, les quais dans un état de délabrement important et enfin le chenal était très étroit empêchant aux navires de faire demi-tour. Le 13 septembre 1950, la presqu'île de Wolmi-do protégeant l'entrée du port fut pilonnée par les lourds navires de guerre des Nations-Unies. Le 14 septembre matin, l'assaut amphibie fut lancé sur trois plages (Rouge, verte et bleue) et remporte ses premiers succès. Les Marines avancent rapidement et, le 16 septembre, la tête de pont est largement sécurisée pour permettre de s'enfoncer sur les arrières nord coréennes selon trois axes : vers Yongdungpo, vers Séoul et vers Suwon. Parallèlement, la 8ème armée lance son offensive, dès le 16, à partir du périmètre de Pusan afin de prendre en étau l'ennemi. Ce dernier, cependant, tint bon et résista faisant douter Mac Arthur des effets de son plan. Heureusement, dès le 19, des signes avant-coureurs de l'effondrement communiste apparurent :"<i>nous n'avons encore constaté aucune brisure nette. Ils perdent de l'agressivité, mais il n'y a pas encore de recul suffisamment net pour que nous puissions le transformer en fuite</i>". En réalité, les unités nord-coréennes sont épuisées, manquent d'équipements et n'arrivent plus à compenser leurs lourdes pertes (il ne reste que 30% des hommes engagés initialement dans la guerre). La retraite est inévitable et le repli devient déroute avec, notamment, le 28 septembre, la libération de Séoul. Le président Truman télégraphia à son corps expéditionnaire: "<i>Peu d'opérations dans l'histoire militaire peuvent être comparées d'abord à l'action de retardement pendant laquelle vous avez cédé du terrain pour gagner ainsi le temps qui vous était nécessaire à constituer vos forces, et ensuite à la brillante manœuvre qui a permis d'aboutir à la libération de Séoul</i>". Cette citation synthétise assez bien les enseignements tactiques des premiers mois de cette campagne si particulière et si subite. Comme je l'ai détaillé dans ces trois articles, l'importance de la coopération interarmes et interarmées permet de compenser un rapport de force défavorable même si, rapidement, une force terrestre doit disposer de capacités d'appui feux importants (artillerie) mais aussi de groupements blindés. La saisie ou la défense de points clés du terrain sont des atouts pour freiner l'adversaire, pour briser son élan et pour gagner les délais nécessaires à l'arrivée de renforts. La bascule d'effort tactique ou opérative créé des opportunités et prive l'ennemi d'initiative ou de moments de répit. Enfin, une poche de défense, même réduite, si elle dispose d'un cordon ombilical logistique efficace vers l'arrière, peut rapidement devenir inexpugnable. Enfin, l'expérience du combat, l'aguerrissement, la volonté de vaincre doivent être cultivés avant l'engagement au risque de voir les forces morales insuffisantes pour dépasser la surprise ou la foudroyance d'une attaque.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Malheureusement, les troupes de l'ONU vont croire la partie gagnée et vont négliger la réaction chinoise. Pékin va engager dès le début octobre 320 000 soldats. ces derniers allaient submerger les troupes alliées et ROK qui devront combattre également les effets du milieu (froid, montagne, neige). Les affrontements meurtriers qui dureront jusqu'en 1953 démontreront que la masse et l'agilité tactique sont impératifs face à la multitude ennemie et à son endoctrinement... </span></div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-30634989620501979862016-10-26T22:43:00.000+02:002016-10-26T22:43:03.169+02:00Les premières semaines de la guerre de Corée : les enseignements tactiques d'un conflit conventionnel. (2/3)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEin8aTrfgUa-qGAxezDRzghFfDeHNPmalvr0qcDF1P1gNLkUZzdj9yQPRly-ri5Yas4-mFJeZv5Kgo8PEmjPQRfDS8UodfFHfKA0s_9FkntWPRqz2Q2HoXJGitNXs_OSijnSl13LclFTbQ/s1600/general.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEin8aTrfgUa-qGAxezDRzghFfDeHNPmalvr0qcDF1P1gNLkUZzdj9yQPRly-ri5Yas4-mFJeZv5Kgo8PEmjPQRfDS8UodfFHfKA0s_9FkntWPRqz2Q2HoXJGitNXs_OSijnSl13LclFTbQ/s320/general.gif" width="236" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Nous poursuivons notre étude du conflit coréen vu par un ancien Marines devenu journaliste. Il rapporte les difficultés pour l'armée de terre US, mal entraînée, sous-équipée et surprise par cette guerre conventionnelle alors même que le monde occidental croyait ce type de combat était mort avec 1945. D'ailleurs, les renforts américains peinent malgré tout à contenir les assauts nord-coréens : "<i>pour les hommes de la 24ème division, les premiers jours de combat furent sanglants et chargés d'humiliations... Quand ils essayaient de se replier en suivant les routes, ils étaient soumis à des feux croisés venant des collines. Amers, hagards, en loques et épuisés, ils reculaient à travers une boue qui freinaient ou arrêtait totalement les véhicules. Le soldat qui, sous le feu ennemi, glissait dans les eaux répugnantes d'une rizière devait le plus souvent, pour se dégager de la vase, abandonner ses chaussures et continuer à se battre pieds nus. Et jamais il ne pouvait échapper à la pluie éternelle... elle tombait, trois ou quatre jours de suite, trempant les vêtements, couvrant l'équipement de moisissure et de rouille. La chaleur de l'été coréen et les inévitables mouches, puces et poux venaient accroître l'exaspération des soldats américains</i>". </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"></span></div>
<a name='more'></a><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">A entendre ce témoignage, on pourrait s'imaginer que l'auteur relate une bataille de la première guerre mondiale comme le quotidien des Poilus. Mais, en fait, tout cela montre une certaine continuité dans l'art de la guerre et la conduite des opérations. Quelle que soit l'époque, le terrain ou l'adversaire, il faut disposer de troupes aguerries capables de s'adapter à un milieu exigeant tout en combattant un ennemi qui manœuvre et ce, malgré un équipement défaillant et des moyens de communication presque inexistants : "<i>cette dernière faiblesse les rendant particulièrement vulnérables à la manœuvre classique des Nord-coréens qui attaquaient de face pour créer une diversion, pendant qu'ils contournaient les Américains et leur coupaient les routes de repli. C'est une tactique qui aurait semé la panique parmi les combattants les plus aguerris</i>". Néanmoins, fin juillet 1950, Mac Arthur, malgré les difficultés, pressent qu'il va reprendre l’initiative, notamment grâce à la 8ème Armée constitué en première échelon par la 25ème division d'infanterie et la 1ère division de cavalerie soutenues par la 24ème très malmenée. La poche de Pusan se renforce donc avec des forces ROK comptant maintenant 85 000 hommes. Rapidement, d'autres forces US, en particulier la 1ère brigade provisoire des Marines mais aussi des unités des Nations-Unies (France, Grande-Bretagne, Australie, Turquie,...) rejoignent le théâtre des opérations. Le général Walker fait des miracles avec ce "<i>patchwork</i>" de combattants : "<i>formé par Patton, habitué aux attaques foudroyantes, il montra des aptitudes surprenantes à s'adapter à la tactique de bricoleur qui lui était imposée ; il faisait virevolter ses troupes comme un jongleur, prenant risque sur risque, pendant que se rétrécissaient ses positions</i>". A compter du 24 juillet, les ROK et les Américains, appuyés par de lourds navires sortis de la naphtaline, stoppent net les actions offensives communistes avant de reprendre, le 2 août, Yondok. Les soldats du nord ont perdu de nombreux effectifs, peinent à pousser leur ravitaillement du fait des bombardements aériens et voient leur tactique inefficace (plusieurs vagues de fantassins exigeant de lourdes pertes. Ils sont même contraints d'utiliser des civils comme bouclier humain.ou à faire preuve d'une imagination tactique hors norme à l'image des "<i>ponts sous l'eau</i>" construits sous la Naktong, sortes de passages à gué artificiels. Mais cela ne suffit plus pour l'armée communiste, le 1er septembre, Walker dispose de deux fois plus d'hommes, de cinq fois plus de chars et d'un flux logistique, le "<i>Red Ball Express</i>" de près de 950 tonnes par jour en provenance du Japon.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Il est alors temps pour Mac Arthur de reprendre l'initiative : "<i>dès le début juillet, Mac Arthur était arrivé à la conclusion que le coup le plus dur à porter à l'ennemi, tant sur le plan psychologique que matériel, serait un débarquement à Inchon.</i>"</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">A suivre... </span></div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-77773947937952394642016-10-16T23:02:00.003+02:002016-10-16T23:02:55.268+02:00Les premières semaines de la guerre de Corée : les enseignements tactiques d'un conflit conventionnel. (1/3)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJF_KoyZf29lcJeyg1SzPfNMvW6sipPwYiG-XDKFfqmqwWj1Oj-kF4ETrHNGvp_a7Slfo7qSYnZB0CBJ2VOyWvi8KOq8TjiAU5qVzeQlOzt8cKyIzVlyz-Z9e7uL-xsFkT0AB-8d8xBS8/s1600/photo.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJF_KoyZf29lcJeyg1SzPfNMvW6sipPwYiG-XDKFfqmqwWj1Oj-kF4ETrHNGvp_a7Slfo7qSYnZB0CBJ2VOyWvi8KOq8TjiAU5qVzeQlOzt8cKyIzVlyz-Z9e7uL-xsFkT0AB-8d8xBS8/s320/photo.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Cette semaine, nous revenons sur la guerre de Corée, ce conflit qui, pourtant limité à la péninsule coréenne, a bien failli entraîner une confrontation mondiale. Ces combats conventionnels des premiers mois de conflit furent un condensé d'art opératif et d'emploi tactico-opérationnel de toutes les fonctions interarmes et interarmées. Très riche en enseignement comme nous l'avions déjà vu dans un précédent article http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2013/04/coree-en-guerre-enseignements-tactico.html, je vous propose cette fois de revenir sur cette guerre au travers d'un autre prisme, celui du journaliste Robert Leckie qui y consacra un ouvrage en 1962. La particularité de cet auteur que certains d'entre vous connaissent peut-être c'est qu'il a servi dans le corps des Marines pendant les opérations menées dans le Pacifique entre 1941 et 1945. Il est d'ailleurs un des héros de la série télévisée "Band of brothers Pacific produite par Steven Spielberg et Tom Hanks. Ainsi, son regard de vétéran nous apporte une autre vision de ces batailles conventionnelles qui rappellent que la guerre se gagne d'abord au sol, au niveau des petites unités, même quand l'un des belligérants croit disposer d'une certaine supériorité technique ou tactique.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"></span></div>
<a name='more'></a><span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">L'auteur décrit d'abord les forces en présence au moment du début des hostilités en 1950. L'armée nord-coréenne compte 135 000 combattants et la force qui attaque la Coére du sud, aux ordres du général Chai est forte de 90 000, c'est à dire les 2 tiers des effectifs disponibles. Dans le détail, il s'agit de 7 divisions d'infanterie, d'une brigade de blindés, d'une brigade de garde-frontière, d'un régiment d'infanterie indépendant et d'un d'un régiment de motocyclistes. Selon Leckie, "<i>la division comprenait 10 000 hommes répartis entre 3 régiments de fusiliers, de trois bataillons chacun. Elle était soutenue par un régiment d'artillerie et par un bataillon d'artillerie autotractée, des unités sanitaires, de transmissions, antichars, du génie, plus des compagnies d'éclaireurs et de transport. La division nord-coréenne, soutenue par ses chars attaquant sous la couverture de son artillerie, constituait une force bien équilibrée, se déplaçant rapidement. Beaucoup de ses hommes étaient des anciens combattants de l'armée de volontaires coréens qui avait combattu aux côtés des armées chinoises. Nombre de ses officiers avaient reçu une formation militaire poussée en Union Soviétique</i>". En face, les forces sud-coréennes (ROK) fortes de 143 000 hommes groupaient une armée de 98 000 soldats et une police de 65 000 hommes. Mais les unités terrestres se subdivisaient en 65 000 combattants et 33 000 membres des état-majors et services auxiliaires, équipés légèrement sans chars ni aviation. Peu aguerris et mal entraînés, ces militaires du sud allaient affronter le choc de 90 000 combattants, une artillerie plus puissante (avec notamment une portée de 12 800 m contre 7 500 m pour les sud-coréens) et près de 150 chars.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXTZpEVqq4wMspk3ULmzkIA1cyFlsDktfgLqPLOtXj4KgdWi5K4hOpjsH-RHcfuJ1joGZIT79dg88Z73C7bFsl10tn2Wv_Ez82wjbow_Mblk9JJwJVk0SlBRl7sxEnNFBUyX-xCPPD_Dc/s1600/carte.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXTZpEVqq4wMspk3ULmzkIA1cyFlsDktfgLqPLOtXj4KgdWi5K4hOpjsH-RHcfuJ1joGZIT79dg88Z73C7bFsl10tn2Wv_Ez82wjbow_Mblk9JJwJVk0SlBRl7sxEnNFBUyX-xCPPD_Dc/s400/carte.jpg" width="256" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">En outre, jusqu'au déclenchement de l'attaque, les Nord-coréens préservent l'effet de surprise tant stratégique en feintant de vouloir négocier, que tactique par une mise en place en discrétion. Le 25 juin 1950, l'assaut est fulgurant et, en 7 heures, les unités communistes atteignent tous les objectifs prévus, bousculant une armée adverse en déroute et incapable de faire front et de contre-attaquer (malgré la tentative de la 7ème division ROK). La 3ème division mécanisée rouge réussit un raid blindé sur la route du corridor d'Uijongbu. En cinq jours l'armée ROK est anéantie, Séoul tombe et les divisions nord-coréennes foncent vers le sud le long de la côte est et en direction de ce qui sera la poche de Pusan. L'armée américaine sur place est ridicule à cette époque, le général Mac Arthur, commandant en chef opératif, ne pouvant compter, dans un premier temps, que sur son "arrogante démonstration de puissance", c'est-à-dire 406 officiers et soldats US. En effet, les Etats-Unis ont largement démobilisé depuis la fin de la seconde guerre mondiale, intimement persuadés que la puissance aérienne comme la bombe nucléaire leur assureront la sécurité et la suprématie. Les grandes unités disponibles au Japon comme le 7ème, 24ème, 25ème DI et la 1ère division de cavalerie (à pied) ne sont qu'à 70% de leur potentiel et ne dispose que d'un équipement léger. Par exemple, les chars, des M24 rivalisent difficilement avec les T34 nord-coréens. Seule l'appui aérien avec de nombreux aéronefs apparaît comme un atout de taille au début du conflit. Dès lors, la poignée de combattants US aux ordres du colonel Smith fonce vers Taejon pour tenter de stopper l'ennemi alors que le général Dean, chef tactique basé à Pusan accueille les premiers renforts venus de l'archipel nippon comme le 34ème RI. Ce dernier tente de mettre en place une ligne défensive sur un cours d'eau proche de Pyongtaek. Plus au nord, la Task Force Smith, légèrement renforcée de quelques obusiers tente e stopper les chars nord-coréen. Malgré un baroud d'honneur et une belle manœuvre interarmes, le demi-millier des soldats américains ne parvient pas à stopper la poussée de deux divisions adverses. En revanche, toutes ces actions tactiques contribuent, sans le savoir, à freiner les attaquants, à émousser la dynamique enclenchée lors des premiers jours de l'offensive. L'armée de l'air US, de son côté, comme la Marine, prend l'initiative dans les airs et commence à frapper les longue colonne nord-coréenne, détruisant la logistique, limitant la progression et participant à inverser le rapport de force au sol. Le 12 juillet, c'est le général Walker qui est désigné pour commander les opérations terrestres de l'ONU (contingent US, britannique, ROK, français,...) et il décide de mettre en place une tête de pont défensive autour de Pusan afin de fixer le corps de bataille rouge. Parallèlement, l'extraordinaire machinerie industrielle et logistique américaine se met en marche pour fabriquer armes et munitions et projeter des chars et des hommes pour ce qui allait devenir la 8ème armée en Corée. Grâce à cet effort, les soldats US, à la fois des vétérans du second conflit mondial mais aussi de jeunes recrues peu entraînées comme peu motivées par cette guerre inattendue, réussirent à détruire de nombreux chars à Taejon avec les nouveaux bazookas arrivés du pays : "le général Dean participait lui-même aux combats de rue; sillonnant la ville avec une équipe de tireurs de roquettes, pour donner la preuve à ses hommes qu'un char sans escorte dans une ville défendue par des fantassins armés d'armes antichars de 3,5 pouces devrait être cuit d'avance". Malheureusement, cette volonté farouche ne fut pas suffisante et la cité devint le cimetière du 34ème RI US. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">L'initiative allait bientôt changer de main grâce aux renforts, à la volonté farouche du général Walker formé par le brillant Patton et à la meilleure adaptation des modes d'action à ceux des nord-coréens.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">A suivre...</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-73137947854927447912016-09-30T16:06:00.000+02:002016-09-30T16:06:02.268+02:00Exposition à venir : guerres secrètes au Musée de l'Armée.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjE4bzP2C4ZIwZkfYrTcFoOgANbgMtnkEJLdnilUOx5jWw_jK6uW3WwGlEKNCh9NIggUvG2ek2BisM4z99aWrDCepSwn2LFLCLXBwcYm9IJANYgudmgVCM8yYJFHGjgD-deSp4qMXLYSAE/s1600/images.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjE4bzP2C4ZIwZkfYrTcFoOgANbgMtnkEJLdnilUOx5jWw_jK6uW3WwGlEKNCh9NIggUvG2ek2BisM4z99aWrDCepSwn2LFLCLXBwcYm9IJANYgudmgVCM8yYJFHGjgD-deSp4qMXLYSAE/s320/images.jpg" width="215" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 12.0pt;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 12.0pt;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">A partir du 12 octobre et
jusqu'au 29 janvier 2017, le Musée de l'Armée propose une exposition consacrée
aux guerres secrètes, à ces formes d'opérations souterraines ou clandestines
qui complètent souvent l'action des forces conventionnelles. Ci-dessous le
résumé proposé sur le site officiel : <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;">http://www.musee-armee.fr/programmation/expositions/detail/guerres-secretes.html<span style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">L'exposition aborde pour
la première fois le sujet des guerres secrètes à travers leurs enjeux, leurs
mécanismes, leurs moyens ainsi que les hommes et les femmes qui en sont les
acteurs. Confrontant la réalité et la fiction, elle vous invite à
découvrir les grandes heures de l’espionnage et du contre-espionnage, les
actions clandestines et subversives, les opérations d’intoxication et de
propagande, en temps de guerre comme en temps de paix. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Si l’objectif n’est pas de
lever le voile sur les grandes affaires d’espionnage, le parcours proposé offre
des clefs de lecture pour mieux démêler le vrai du faux en s’appuyant sur des
archives audiovisuelles et des extraits de films de fiction. Opposant l’ombre
et la lumière, le visible et l’invisible, la transparence et l’opacité, elle
permet d’appréhender la réalité complexe du renseignement et de l’action
clandestine.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">La période couverte s’ouvre
avec le Second Empire, au cours duquel se mettent en place les premières
institutions destinées au renseignement ; elle se termine à la chute de l’Union
soviétique en 1991. La Seconde Guerre mondiale tout comme la guerre froide
tiennent une place essentielle dans l’exposition. Si la France en constitue le
fil directeur, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les États-Unis et l’Union
soviétique sont également représentés.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Bonne visite à ceux qui
pourront en profiter...</span><span style="font-size: 12pt;"><o:p></o:p></span></div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-40685938961098649012016-09-24T18:30:00.005+02:002016-09-24T18:31:53.386+02:00L'artillerie des avant-postes : perspectives historiques - 2ème partie.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7SG9dVguWtZtiIV1HH1kui8ZE8SnQx4X4K1jRCQIHYr8C9QXLMVjrSR41USPoiXOeKxhu4L1Klwsgg2O2fu9d5JZbG1eQ6e54xCaZjFPfWjTMGxyAhn4M60dMwtIv6dXPYnQk1bT001g/s1600/Toulon.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7SG9dVguWtZtiIV1HH1kui8ZE8SnQx4X4K1jRCQIHYr8C9QXLMVjrSR41USPoiXOeKxhu4L1Klwsgg2O2fu9d5JZbG1eQ6e54xCaZjFPfWjTMGxyAhn4M60dMwtIv6dXPYnQk1bT001g/s320/Toulon.jpg" width="248" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Nous l'avons vu, en Algérie, l'artillerie des avant-postes, participe à l'action interarmes en apportant ses moyens d'acquisition mais aussi ses effets psychologiques ou "<i>cinétiques</i>". Au delà de ce simple exemple, dans l'histoire militaire, la puissance de feux au plus près des unités de mêlée, sur des positions avancées, a toujours été mise en oeuvre avec efficacité. Cet emploi, tactiquement pertinent, faisait l'unanimité et entrait en cohérence avec les principes militaires majeurs de Foch (et de ses élèves) que sont la liberté d'action, la concentration des efforts, l'économie des moyens et la sûreté. Aucun chef militaire ne pouvait envisager un déploiement sans appui de bouches à feu.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<a name='more'></a><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Ainsi, les canons, missiles ou mortiers, prépositionnés sur les avant-postes, apparaissent formellement dans les travaux de réflexion puis de construction de Vauban et de ses prédécesseurs et ce, à l'image de la construction de ‘’tours à canons’’ qui constitue une première réponse conceptuelle pour renforcer les forteresses qui protègent les frontières du royaume. Ces tours
massives, très basses, de forme circulaire ou semi circulaire afin de mieux résister aux coups ou les
dévier, portent une plateforme d’artillerie à leur sommet tandis que des embrasures pour pièces
légères destinées à la défense rapprochée sont ouvertes dans les niveaux inférieurs. Elles peuvent alors être isolées ou adossées à une courtine dont elles assurent le flanquement. En outre, au XVIème et au XVIIème siècle, sur le plan tactique, les troupes russes bâtissent souvent des redoutes temporaires pour appuyer la manœuvre du gros des forces comme en 1812 à Borodino face aux Français ou contre les assauts des régiments de Frédéric II pendant la guerre de 7 ans. Les Français, eux aussi prennent l'avantage sur les Anglais à Fontenoy. Comment ne pas citer également la "<i>batterie des sans peurs</i>" de Bonaparte à Toulon en 1793, ces avant-postes d'artillerie installés sur les collines de Saint-Laurent, du Brégaillon, des Arènes ou Dumanceau pour faire face aux positions britanniques que sont Fort Mulgrave, Saint-Côme ou Saint-Philippe. Les batteries d'artillerie en redoute ou, en avant-garde en rase campagne, seront un mode d'action des guerres napoléoniennes, de la campagne d'Italie jusqu'à la Grande batterie de Wagram en 1809 qui permet au général MacDonald d'enfoncer les lignes autrichiennes. Les guerres coloniales sont aussi riches d'exemples de ce type car un tel emploi des appuis s'adapte parfaitement aux conflits de contre-insurrection. L'ouvrage du général Benoît Royal "L'artillerie dans les guerres de contre-insurrection" (Economica) montre d'ailleurs parfaitement la diversité de l'emploi des capacités d'appui feux dans ce type de combat. Dans un autre registre, la guerre de Corée apporte des conclusions similaires face à un adversaire plus conventionnel mais bénéficiant d'un milieu difficile (relief, climat, ...). On note dans ce cadre que les détachements légers d’observations intégrés aux unités
de mêlée ont permis une boucle courte entre les lanceurs et les premières
lignes, souvent surprises par les assauts communistes. Les feux indirects
venaient ainsi compléter les tirs à vue des canons sans recul positionnés sur les
points hauts ou à flanc de colline, même si l’efficacité des tirs a pu parfois
été remise en cause au regard du ratio consommation/efficacité (jusqu’à 300 000
coups tirés en 24 heures pour une division). L'apport concret de l'artillerie aux forces morales des amis (qui se sentent rassurés par un appui de proximité en cas de coup dur) mais aussi l'effet dévastateur de l'ennemi qui mesure la brutalité d'un tir de neutralisation ou le potentiel d'éclairement d'une salve en pleine nuit ne sont pas à négliger. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">L'Indochine, puis le Vietnam (bases avancées de Na San en 1952 ou de Khe Sahn en 1968) nous confortent dans la nécessité de mettre des canons le plus en avant possible, y compris en zone urbaine. En effet, si les canons américains entrent dans Aix La Chapelle en octobre 1944 pour participer à la conquête de la ville par des tirs directs, la doctrine actuelle française met encore en oeuvre les détachements d'artillerie d'assaut avec des systèmes d'armes de type AUF1. De même, les moyens anti-aériens au niveau des premiers échelons, postes avancées et autres FOB, ont toujours permis d'aveugler le camp adverse en abbatant avions, ballons ou drones et ce, depuis 1914 puis pendant le second conflit mondial. Guderian, en mai 1940 avait concentrer sa "<i>Flak</i>" autour des points de franchissement de la Meuse aux abords de Sedan empêchant ainsi aux raids aériens anglais et français de frapper les ponts du génie allemands. Aujourd'hui encore, les missiles et canons (et demain les moyens C-RAM) joueront le même rôle sur les bases avancées des armées occidentales.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Enfin, nous verrons, dans un prochain article, que les enseignements du conflit russo-ukrainien de ces dernières années soulignent le retour de l'artillerie dans les guerres hybrides avec des pièces (2S1 russes par exemple) qui ne sont jamais très loin de la ligne des contacts (tout en préservant sa capacité à frapper dans la profondeur).</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAa6pB7A9KUYNhvy0XZeEaXbLrvQuM0qKVTxlsP3C1pdMnsnoqMQWm5Rsemm0pZuqqeChKRYP9hHQMth8nyA2kT4tozGS1GJgaml7qnSa9OZGHIIRclz-x6xmc8IPO5JsHMLZysG6dn38/s1600/14390724_634084876760572_6838046339021538374_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAa6pB7A9KUYNhvy0XZeEaXbLrvQuM0qKVTxlsP3C1pdMnsnoqMQWm5Rsemm0pZuqqeChKRYP9hHQMth8nyA2kT4tozGS1GJgaml7qnSa9OZGHIIRclz-x6xmc8IPO5JsHMLZysG6dn38/s320/14390724_634084876760572_6838046339021538374_n.jpg" width="213" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<o:p></o:p></div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-6106099073884266882016-09-18T18:02:00.001+02:002016-09-18T22:31:46.480+02:00L'artillerie des avant-postes : perspectives historiques - 1ère partie.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKT8xuJr7tphH8RvhvZ7c6vrp7eTFK4Lu9-RvDlX-kykBL7WUQKtlGFAb8YYrUq_Rcc58mVwPhY7RO7obwfKaGo-bCzGjBPtP5SPTJTeJniHt0CvvByyvSMCvvt8RlrirehyBa8bZzQaU/s1600/Alg%25C3%25A9rie.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="170" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKT8xuJr7tphH8RvhvZ7c6vrp7eTFK4Lu9-RvDlX-kykBL7WUQKtlGFAb8YYrUq_Rcc58mVwPhY7RO7obwfKaGo-bCzGjBPtP5SPTJTeJniHt0CvvByyvSMCvvt8RlrirehyBa8bZzQaU/s400/Alg%25C3%25A9rie.png" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">A la demande de plusieurs lecteurs assidus de votre blog, je débute aujourd'hui une série d'articles consacrés à l'emploi de l'artillerie dans les avant-postes. En effet, l'emploi des canons et mortiers français à partir des FOB (Forward Operations Base) en Afghanistan de 2008 à 2012, le déploiement d'AUF1 sur le Mont Igman aux côtés de la FRR (force de réaction rapide) en ex-Yougoslavie en 1995 puis l'engagement, durant quelques années, de pièces de 155 mm au sein du contingent français de la FINUL au Liban ont montré tout l'intérêt de disposer d'appui feux au plus près des postes tenus par l'interarmes. Plus récemment, dans la bande sahelo-saharienne, les mortiers de 120 mm, les CAESAR et même les LRU ont appuyé les manœuvres conduites à partir de Gao, Kidal ou Tessalit. Enfin, la crise au Levant, en Syrie comme en Irak, illustre le besoin de pièces d'artillerie pour prendre l'ascendant, reprendre l'initiative et frapper des objectifs dans la profondeur face à des adversaires irréguliers ou hybrides.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Aussi, au travers d'exemples historiques, nous verrons que l'emploi des feux indirects sur les avant-postes a , de tous temps, été une vraie plus-value afin de garantir la liberté d'action du chef interarmes ou contribuer au principe de concentration des efforts. Le premier de ces exemples réside dans la mission confiée au artilleurs lors de la guerre d'Algérie.</span></div>
<br />
<a name='more'></a><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Présente en Algérie depuis la
conquête de ce territoire par la France au XIX<sup>ème</sup> siècle,
l’artillerie sort de la seconde guerre mondiale avec un emploi de ses tubes
face à un ennemi conventionnel ou contre les concentrations de troupes vietminh
en Indochine. Elle n’est donc pas préparée à être employée contre une menace
asymétrique représentée par le combattant du FLN. Ce dernier, appelé Fellagah est
décrit par les contemporains comme <i>« un homme très endurant et
frugal, capable de se déplacer à une allure considérable quand il connaissait
la région où il combattait. Chez lui, dans sa zone de parcours, il était
renseigné sur nos déplacements beaucoup plus vite que nous l’étions sur les
siens. Il refusait systématiquement le combat,… »</i>. Il évolue sur un
terrain montagneux, parfois boisé, encaissé et ne disposant que d’un modeste
réseau routier.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Dès lors, entre 1954 et 1955,
les premières opérations de maintien de l’ordre, conduites contre les bandes
rebelles, ne justifient pas l’action de l’artillerie, hormis pour appuyer les
convois pris en embuscade. En effet, aucune concentration de combattants n’est
localisée devant un poste ou un point géographique fixe pour permettre des tirs
efficaces.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">En revanche, dès 1956, le contexte d’engagement français change car
la rébellion peut compter sur près de 19 000 hommes équipés d’armes
collectives qui cherchent à conduire (notamment entre 1958 et 1960) des actions
de plus grande envergure. L’artillerie contribue alors au succès des opérations
« Jumelles » et « Pierres précieuses » (1959-60) où la
puissance de feu est un atout précieux pour les unités de mêlée et où elle
participe aux lourdes pertes subies par l’adversaire. De la même façon, le
commandement français met en place les barrages frontaliers face au Maroc et à
la Tunisie (valorisés, entre autres, par des moyens de feux et de renseignement
mis en œuvre par des artilleurs) afin d’asphyxier les rebelles de l’intérieur
et ce, en empêchant l’acheminement des équipements et des renforts venus des
bases étrangères de l’ALN.
Cette dernière s’attache d’ailleurs à se bâtir elle aussi une artillerie, en
particulier pour soutenir, depuis ses abris tunisiens, le franchissement de la
ligne Morice par des unités à pieds. Ses armes lourdes proviennent des pays de
l’Est mais aussi d’Egypte et transitent par la Libye. Il ne s’agit, en 1959,
que de mortiers de 82mm, de canons sans recul de 37mm et de 57mm. Néanmoins, en
1962, on identifie des mortiers de 120mm et des canons de 122mm qui tireront
6000 obus sur les postes de Gouared et de Bordj Mraou.
L’artillerie a donc dû s’adapter aux évolutions de la menace et aux besoins
exprimés par l’interarmes sur un terrain difficile et face à un ennemi
évolutif.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">
<!--[if !supportLineBreakNewLine]-->
<!--[endif]--><o:p></o:p></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><u>Repenser l’organisation et
l’emploi de l’artillerie</u>.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"> A compter de 1954, la
montée en puissance progressive des forces françaises en Algérie est une étape
délicate pour l’artillerie qui ne dispose, sur place, que des 65, 66 et 67<sup>ème</sup> régiments
d’artillerie d’Afrique, du 411<sup>ème</sup> régiment anti-aérien, de
quelques éléments de l’aviation légère d’observation de l’artillerie (avions et
hélicoptères de l’Aloa) et d’une partie du 4<sup>ème</sup> RA. Ce
dernier tirera d’ailleurs les 77 premiers obus de la guerre, le 3 novembre
1954, pour permettre le désengagement des gendarmes du village de T’kout face à
une action rebelle violente. La tendance est alors à l’émiettement des moyens.
Les canons, de tous les modèles (la France a des difficultés à homogénéiser son
parc d’équipements)
sont répartis pour la protection des postes et des convois, par sections ou par
pièces isolées. Plus de la moitié des effectifs d’artilleurs constituent des
unités de marche qui combattent à pieds et participent au contrôle de zone aux côtés de l’infanterie. En 1956 les régiments d’artillerie sont répartis selon 4
types d’organisation.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">
<!--[if !supportLineBreakNewLine]-->
<!--[endif]--><o:p></o:p></span><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">On compte alors :<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">- 21
groupes d’artillerie type 107 (1 batterie de commandement et des services, 4
batteries à pieds).<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">- 21
groupes d’artillerie type 023 (1 batterie de commandement et des services, 3
batteries de tir à 4 pièces).<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">- 2
groupes d’artillerie anti-aérienne type 622 (1 batterie de commandement et des
services, 4 batteries à 4 pièces de 90mm et des radars Cotal).<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">- 4
groupes d’artillerie anti-aérienne légère type 951 (1 batterie de commandement
et des services, 2 à 4 batteries de tir à 2 sections de 40mm).<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Mais très vite, les
opérations de ratissage impliquent l’appui de l’artillerie et le déploiement
d’un nombre de plus en plus élevé de DLO (détachements de liaison-observation)
au sein des unités de mêlée. Chaque mission, même mineure, s’accompagne d’une
protection par une section ou une batterie d’artillerie. Celle-ci tire de sa
position ou se déplace au rythme de la manœuvre. Dès lors, si en 1957 le nombre
d’obus de 105mm tirés est de 8 000, on atteint 44 000 en 1958 et
60 000 coups en 1959. A partir de 1960, l’artillerie est de plus en plus
active sur les barrages mis en place par le général Challe sur les frontières
algériennes. Les artilleurs reviennent à leur premier métier avec encore 27
groupes d’artillerie de type 107 <i>(qui comptent maintenant, en plus des
unités à pieds, 23 batteries à 4 pièces)</i> mais surtout 25 groupes
de type 023, 2 groupes de type 622 et 3 groupes « radars-canons ».<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Cette organisation, véritable atout opérationnel, permettra de nombreux succès tactiques tant en défensive que lors d'actions plus offensives..</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Aujourd'hui, l'emploi de l'artillerie face à des adversaires hybrides disposant eux-mêmes de moyens de feux indirects, mais également capables de s'engager en zone urbaine ou cloisonnée, paraît pertinent pour permettre de gagner du terrain ou neutraliser des objectifs à haute valeur ajoutée. Les moyens d'acquisition humains ou radars, le panel de munitions disponible et surtout la portée des pièces contemporaines doivent pouvoir entraver la manœuvre et la logistique adverse comme le firent les artilleurs d'Algérie.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">A suivre...</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-size: 12.0pt;"><br /></span></div>
<br />
<br />L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-18454339964539054812016-09-10T13:41:00.002+02:002016-09-10T13:41:36.972+02:00La première guerre mondiale au jour le jour : été 1916.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoDemMjZGwW5URk3n7JLHF_gRMuAqRLMi6mFe3KS1Zyg1zlIg8hTEzQ8AtdT2p5vJpvC7oys8OcWAU41UJITYbIoTYSlNGCPSJNxoNJV44ZGYsr-VWcVR9Q8BF_QrGOElBmqFuIkYiUBM/s1600/vaux.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="278" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoDemMjZGwW5URk3n7JLHF_gRMuAqRLMi6mFe3KS1Zyg1zlIg8hTEzQ8AtdT2p5vJpvC7oys8OcWAU41UJITYbIoTYSlNGCPSJNxoNJV44ZGYsr-VWcVR9Q8BF_QrGOElBmqFuIkYiUBM/s320/vaux.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">En ce centenaire du premier conflit mondial, nous retrouvons le témoignage du lieutenant-colonel Rousset, contemporain de cette guerre et ancien professeur de tactique à l'Ecole supérieure de guerre. Il commente à chaud les combats de tous les théâtres d'opérations avec le regard aiguisé, quoique pas toujours objectif, du spécialiste de la polémologie.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Il nous décrit les combats de l'été 1916.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Les 3 et 4 juin 1916, les Allemands poursuivent leur poussée vers le fort de Vaux et multiplient les assauts sur cet ouvrage malgré les pertes que leur infligent l'artillerie et les mitrailleuses françaises. Les hommes du commandant Raynal résistent toujours malgré les bombardements puissants :"<i>depuis la soirée de samedi jusqu'à la matinée de lundi, les attaques n'ont pour ainsi dire pas cessé et leur violence est toujours allée en s'accentuant. Cette tuerie a quelque chose d'infernal. Quant au courage de nos soldats, il est toujours égal à lui-même, c'est-à-dire supérieur au plus haut. Quel spectacle que celui de la petite garnison du fort, résistant à tous les assauts, défiant les jets de liquides enflammés et gardant fièrement des ruines qui ne peuvent même plus l'abriter..</i>." </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"></span></div>
<a name='more'></a><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Cet épisode illustre parfaitement la lutte des forces morales et des volontés que représente depuis plusieurs mois la bataille de Verdun. Malheureusement, le 7 juin, le fort est pris par les Allemands qui rendent les honneurs à une troupe française exténuée. En parallèle, l'offensive allemande se poursuit sur la rive droite de la Meuse dans la région de Thiaumont et sur la rive gauche autour de la côte 304. Sur le front russe, l'offensive du général Broussilov se poursuit et semble se développer dans de bonnes conditions sur les berges de la Styr et de la Strypa. Les Autrichiens sont bousculés et, le 11 juin, ont reculé de 30 km sur un front de 160 km perdant 150 000 hommes blessés, tués ou prisonniers. L'Allemagne manque de réserves stratégiques mais doit trouver une option pour secourir son allié de Vienne. Jusqu'au 21 juin, si les armées du Tsar semblent avoir renouer avec la guerre de mouvement, à Verdun ce ne sont qu'attaques et contre-attaques, bombardements et coups de main, L'aviation allemande bombarde les arrières françaises et les avions de Paris ripostent à leur tour, à Bar-Le Duc, Toul, Mulheim et Trèves. Le 22 juin, le cherif de la Mecque annonce l'indépendance des tribus arabes, déclenchant contre les Ottomans la révolte qui sera soutenue par les troupes françaises du colonel Brémond et britanniques de Lawrence d'Arabie. Le 23 juin, une nouvelle offensive d'envergure allemande est lancée à Verdun (Dampoup, Thiaumont et Fleury) avec 9 divisions après un puissant bombardement. Ces attaques sont furieusement repoussées par les Poilus jusqu'à la fin du mois. Le 25 juin, l'artillerie lourde britannique commence ses tirs sur les positions ennemies sut out le front de Belgique et d'Artois. Il s'agit des prémices de la bataille de la Somme qui doit soulager le front de Verdun. Elle débute d'ailleurs le 1er juillet avec l'appui d'unités françaises. Les premiers jours paraissent prometteurs à l'image de la saisie de Frise, de Fricourt puis de La Boisselle. C'est une course contre la montre interthéâtres qui semble se jouer entre les belligérants de Bukhovine à Verdun en passant par l'Italie et l'orient. Mais, dès le 5 juillet, l'élan semble se ralentir après une conquête de 5 km uniquement dans la profondeur, la prise de quelques prisonniers et de pièces d'artillerie lourde. Les communiqués sont d'ailleurs évasifs : "Quant à nos amis anglais, ils ne nous donnent sur leur avance aucun renseignement topographique. Ils nous disent seulement qu'ils ont conquis un certain nombre de points importants et brisé partout les contre-attaques ennemies." Du 8 au 10 juillet, Britanniques et Français (armée Fayolle) tentent de relancer l'action malgré des conditions météorologiques déplorables (pluie, brouillard). Chaque village comme Hardecourt, Belloy en Santerre ou Trônes est conquis de haute lutte : "L'organisation des abris est si parfaite qu'il faut faire le siège de chaque maison". C'est donc un combat en zone confinée qui se joue au niveau micro tactique. Après 10 jours et 10 nuits de lutte incessante, c'est seulement 5 villages qui sont enlevés et quelques positions sur un petit front de 13 km uniquement. Malgré queqlues succès des troupes de Londres (qui espéraient même jeter dans une brèche la cavalerie indienne concentrée en second échelon), les 18 et 19 juillet, ce sont les Allemands qui reprennent l'initiative autour de la ferme de Waterlot et du bois Delville. Les Russes poursuivent, quant à eux, leur avancée victorieuse sur les Austro-Hongrois, mettant en ligne 122 divisions d'infanterie et 36 de cavalerie qui imposent leur rythme à des troupes autrichiennes en déroute (La Russie a fait, en 6 semaines, 350 000 prisonniers). Le 27 juillet, les Britanniques face à une armée allemande qui a reçu renforts et capacités d'appui feux, sont toujours bloquées devant Pozières et Longueval. A compter du mois d'août, à Verdun, les Français relancent l'offensive pour reprendre Thiaumont et Fleury le 2 août avant de débuter un combat acharné au corps à corps jusqu'au 10 août. Après quelques succès sur la Somme et sur le front russe, l'élan des alliés semble s'émousser fin août : "l'ennemi paraît se rebiffer, un peu tardivement, je l'ai déjà dit, et d'une façon assez décousue, sous le coup de fouet de nos succès récents (...) on dirait cependant qu'après quelques moments de recueillement, les Allemands se décident partout à réagir avec une certaine énergie". Le 21 août, à leur tour, afin de soulager leur allié berlinois, les Bulgares lancent une offensive contre Salonique (450 000 hommes sous les ordres du général Sarrail). Mais ils doivent stopper dès le 23 août malgré de furieux combats dans la région du lac d'Ostrovo jusqu'à la fin du mois. Dans le même temps, la Roumanie déclare la guerre à l'Autriche, ouvrant un nouveau front au côtés des Russes. L'été 1916 n'a donc pas été le tournant de la guerre souhaité par les belligérants. En revanche, il aura montré les limites des grandes offensives telles qu'elles ont été conduites par les uns et les autres. De nouvelles tactiques sont donc envisagées à l'image des chefs qui prennent les commandes comme Broussilov et Hindenburg nommé chef d'état-major des armées allemandes (en remplacement de Falkenhayn) le 30 août 1916.</span></div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-53176011407895418072016-08-26T19:28:00.003+02:002016-08-26T19:30:26.945+02:00La seconde bataille de Paris de la 2ème DB : 26-28 août 1944.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCI7cajFRDUcd0nYOhJd7xpDnu95jwDF1YdG4Y5HY1vdmlpcE9O_hADoKfzY7HfzPkBk3x7HYCknpLaa4mEv-cFV6X2l5OQYavzkVjO0AxPvQKqwIzDcKJ6vPiyCksFAeT5LaSfXNQwJ4/s1600/leclerc.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="282" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCI7cajFRDUcd0nYOhJd7xpDnu95jwDF1YdG4Y5HY1vdmlpcE9O_hADoKfzY7HfzPkBk3x7HYCknpLaa4mEv-cFV6X2l5OQYavzkVjO0AxPvQKqwIzDcKJ6vPiyCksFAeT5LaSfXNQwJ4/s400/leclerc.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="background: white;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Si on connaît bien le déroulement de la Libération de Paris
en elle-même, dont on vient de commémorer le 72ème anniversaire, on oublie
souvent que les éléments de la 2ème DB ont poursuivi le combat au nord de la
capitale et ce, du 26 au 28 août 1944, face à de puissantes contre-attaques
allemandes dont certaines unités, initialement prévues pour participer à la
reprise de la ville, sont installées sur une ligne défensive face aux troupes
alliées. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Voici donc un rappel de cette « seconde bataille » de Paris
où la célèbre division du général Leclerc subira des pertes sévères pour
protéger les Parisiens tout juste libérés.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"></span></o:p></div>
<a name='more'></a><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Déjà le 26 août, après le bombardement meurtrier de la
Luftwaffe sur Paris, deux détachements du RBFM (régiment blindé de fusiliers
marins) avaient reconnu et trouvé des résistances en direction de Montmorency
et du Bourget. Il y a bien une division allemande qui se déploie dans cette
zone. En fait, il s’agit de la 47ème division d’infanterie du général Walhe qui
installe un rideau défensif avec 3
régiments de grenadiers sur une ligne allant de Montmagny à Sevran. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Fort de ces renseignements sur des mouvements allemands près
de Saint-Denis, La Courneuve, Le Bourget et la Porte de la Chapelle, le général
Leclerc installe son poste de commandement tactique avancé dans le 18ème
arrondissement de Paris.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEius-2uwe3KmoS_FSHyct8tYn6BNTjQYt5Y_IDyJSIIuQu8Ir3Ly8A1hTFf-KkBvRe6vjhxzADZCmchPi9lOSF0kWntk5Vt38yANMjI4mvozp0dDntZkaWCwo4Nq4MCnj6w5BhY9nBuNGA/s1600/20160826_191719.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEius-2uwe3KmoS_FSHyct8tYn6BNTjQYt5Y_IDyJSIIuQu8Ir3Ly8A1hTFf-KkBvRe6vjhxzADZCmchPi9lOSF0kWntk5Vt38yANMjI4mvozp0dDntZkaWCwo4Nq4MCnj6w5BhY9nBuNGA/s640/20160826_191719.jpg" width="360" /></a></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Le 27 août, il envoie le groupement tactique Dio, vers
l'aérodrome du Bourget et le groupement tactique Langlade vers Stains et
Montmagny. Ce dernier fonce sur Groslay et Enghien, où les chasseurs de chars
du RBFM frappent avec succès les positions allemandes.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Le colonel Dio, quant à lui, déploie alors le
sous-groupement Farret vers Dugny, le sous-groupement Noiret au Bourget et le
sous-groupement Rouvillois au Blanc Mesnil pour, d’abord, stopper les poussées
allemandes, puis tenter d’envelopper le terrain d'aviation avant de s'en
emparer.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Le sous-groupement Farret se bat jusqu'à 18h00 au prix de
pertes élevées et subit une violente contre-attaque dans la nuit.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">L'enseigne de vaisseau de Gaulle, le fils du général, chef
du 1er peloton du 3ème escadron de combat du R.B.F.M, est de la bataille. Le
lieutenant Humbert Van der Cruis de Wazier, de la 1ère compagnie du 1er R.M.T
(et cousin du général Leclerc), est tué. Le sous-groupement Noiret se heurte,
de son côté, à des éléments allemands sur le terrain d'aviation. Très bien
enterrés et camouflés, disposant d’un terrain valorisé, les fantassins
allemands opposent une résistance farouche et meurtrière. Le combat, mené
principalement par le 12ème régiment de cuirassiers, cesse à 19h30 et les
pertes sont très importantes du côté français, mais bien plus encore du côté
allemand. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Le sous-groupement Rouvillois, sur son axe, s'empare du
Blanc-Mesnil et empêche un régiment ennemi de soutenir la poche de résistance
du Bourget. De nombreux F.F.I locaux participent à la bataille avec le
sous-groupement Rouvillois au Vieux Blanc-Mesnil, apportant leur combativité
mais surtout leur connaissance indispensable du terrain. En outre, les pièces
d’artillerie (M7 Priest) des I/40ème RANA et du 3ème RAC apportent un appui feu
puissant et intense aux actions des unités de mêlée en particulier grâce à de
fortes consommations d’obus dans la région du Bourget. Les cibles traitées par
l’artillerie sont principalement des blindés et des canons antichars.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Le 28 août, afin d’exploiter l’avantage acquis et de
disposer d’une zone tampon protégeant la capitale, les unités françaises
poussent vers le nord et atteignent Ermont, Piscop, Sarcelles, Gonesse et
Roissy en France.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Les pertes sont nombreuses, les engagements sont souvent
allés jusqu’au corps à corps. La 2ème DB perd 40 tués et 60 blessés. Chez
l’ennemi il y a plus de 500 morts et 950 prisonniers.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Cette action de la 2ème DB est cruciale car l’ennemi aurait
pu, à partir de la ligne de débouchée conquise au nord de Paris, mener des
incursions violentes, des coups de main, voire des raids dans la capitale,
fragilisant encore un peu plus la situation sanitaire (ravitaillement) et
sécuritaire de Paris dans un environnement ZURB plus délicat à contrôler. Cette
manœuvre aurait peut-être permis aux Allemands de stopper la progression des
Alliés vers le nord, de faciliter le repli d’unités allemandes vers l’est ou de
concentrer des unités blindées (9ème division de Panzer par exemple) capables
de contre-attaquer en direction des têtes de pont sur la Seine.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><u>Extrait du JMO du sous-groupement Farret</u> :</span><o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="background: white;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="background-color: white; color: #505050; font-family: Verdana, Tahoma, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.8px; line-height: 16.64px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="color: mediumblue; margin: 0px; padding: 0px;"><strong style="margin: 0px; padding: 0px;">2<u style="margin: 0px; padding: 0px;">7 août 1944</u></strong></span></div>
<div style="background-color: white; color: #505050; font-family: Verdana, Tahoma, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.8px; line-height: 16.64px; padding: 0px; text-align: justify;">
Le Sous/Groupement FARRET composé de la C.A, une Compagnie du Génie, 1 escadron de T.D (tank destroyers), 1 peloton d’Auto-Mitrailleuses, 1 batterie du 3<sup style="margin: 0px; padding: 0px;">ème</sup> R.A.C (3<sup style="margin: 0px; padding: 0px;">ème</sup> régiment d’artillerie coloniale)quitte le jardin du Luxembourg et se porte en direction du Nord. À 10 h 30 au carrefour de Saint-Lucien (Nord de PARIS) et lui est adjoint la 3<sup style="margin: 0px; padding: 0px;">ème</sup> Compagnie, et il reçoit l’ordre de nettoyer la zone, en direction de Dugny et d’occuper le village. Engagement à partir du pont de Dugny.</div>
<div style="background-color: white; color: #505050; font-family: Verdana, Tahoma, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.8px; line-height: 16.64px; padding: 0px; text-align: justify;">
La Section de Reconnaissance et la Cie du Génie sont engagées entre la route et la rivière «LAVEILLE MÈRE». Engagements assez durs. Les Autos Mitrailleuses et la 3<sup style="margin: 0px; padding: 0px;">ème</sup> Compagnie attaquent Dugny et l’occupent.</div>
<div style="background-color: white; color: #505050; font-family: Verdana, Tahoma, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.8px; line-height: 16.64px; padding: 0px; text-align: justify;">
Après le village, une partie de la 3<sup style="margin: 0px; padding: 0px;">ème</sup> Compagnie attaque les hangars d’aviation bordant le terrain d’aviation du Bourget à l’ouest accrochage sérieux. Le commandant CORLU est gravement blessé, Le capitaine SANMARCELLI blessé également, ainsi que le lieutenant KIRCH.</div>
<div style="background-color: white; color: #505050; font-family: Verdana, Tahoma, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.8px; line-height: 16.64px; padding: 0px; text-align: justify;">
À 18 heures DUGNY est complètement nettoyé.</div>
<div style="background-color: white; color: #505050; font-family: Verdana, Tahoma, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.8px; line-height: 16.64px; padding: 0px; text-align: justify;">
À 23 h 30 violente contre-attaque allemande conte le point d’appui Nord-est (lieutenant FERRANO) menée par la 3<sup style="margin: 0px; padding: 0px;">ème</sup> Compagnie du 47<sup style="margin: 0px; padding: 0px;">ème</sup> Bataillon de Grenadiers. L’ennemi est repoussé avec de très grosses pertes, dues à la fois au tir des mitrailleuses du P.A (point d’appui), des mortiers de la C.A (compagnie d’appui)et de l’artillerie.</div>
<div style="background-color: white; color: #505050; font-family: Verdana, Tahoma, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.8px; line-height: 16.64px; padding: 0px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="background-color: white; color: #505050; font-family: Verdana, Tahoma, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.8px; line-height: 16.64px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="color: mediumblue; margin: 0px; padding: 0px;"><strong style="margin: 0px; padding: 0px;"><u style="margin: 0px; padding: 0px;">28, 29 août 1944</u></strong></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="background: white;"></span></div>
<div style="background-color: white; color: #505050; font-family: Verdana, Tahoma, Helvetica, sans-serif; font-size: 12.8px; line-height: 16.64px; padding: 0px; text-align: justify;">
Le Bataillon s’installe au Bourget aux environs du terrain d’aviation effectuant quelques points de patrouille, en particulier vers GONESSE.</div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-69758784629032917852016-08-19T18:28:00.001+02:002016-08-20T13:01:28.718+02:00Histoire de la première armée française, hommage au maréchal De Lattre de Tassigny (3/3)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiIhBjMB2w4lb8tp8a1Opjcd5diFJQ_mQF9zUDleVzeGoUIBaUXpup_pMgk_rosOP7dVmqRV5T8goXm7wFY1TaSJH_50Jd-sdO7LZ_1M0uZ7l6kC0IXvUg5lQrWnX1IHgCn70gMacRctSU/s1600/Bataille.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="293" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiIhBjMB2w4lb8tp8a1Opjcd5diFJQ_mQF9zUDleVzeGoUIBaUXpup_pMgk_rosOP7dVmqRV5T8goXm7wFY1TaSJH_50Jd-sdO7LZ_1M0uZ7l6kC0IXvUg5lQrWnX1IHgCn70gMacRctSU/s400/Bataille.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Nous
poursuivons et terminons sur l’épopée de la 1<sup>ère</sup> armée française du
général De lattre de 1944 à 1945.<o:p></o:p></span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">
</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">En
effet, avec l’automne, c’est «<em> l’amalgame</em> » qui doit se construire,
processus jugé par le général « <em>fort complexe et délicat</em> ». En effet,
il considère que « <em>A aucun prix, nous ne devons décevoir ces hommes et
laisser s’éteindre cette flamme admirable qui s’est allumée. Par conséquent,
tout de suite<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>ces garçons des FFI
peuvent former des unités supplétives venant au combat avec notre armée
régulière. J’insiste sur ce fait que ce ne peut être une intégration dans l’avenir,
mais une synthèse où ils garderont leur particularisme et leur autonomie </em>».<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<br />
<a name='more'></a></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="mso-spacerun: yes;"></span>A côté de ces bataillons plus ou moins
importants d’ailleurs réunis en demi-brigades, sont constitués des unités mieux encadrées comme
celles des Alpes, de l’Ain, de la Drôme et de l’Ardèche (20 000 hommes). L’objectif
est de faire une armée à l’image de toute la France. Finalement ce sont 137 000
FFI qui rejoignent l’Armée. Malheureusement, le haut commandement allié n’avait
pas prévu l’équipement et le soutien de tels effectifs supplémentaires et n’accorde
en octobre que l’approvisionnement de 52 000 hommes de plus. La
problématique la plus délicate repose sur le manque d’armement imposant des
matériels disparates, parfois pris à l’ennemi.<o:p></o:p></span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">
</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Au
départ, pour cet apport d’irréguliers au sein des grandes unités débarquées en
Provence, « <em>quelques tâtonnements furent inévitables avant d’aboutir aux
jumelages judicieux. Finalement, le résultat fut fonction de l’effort et de la
bonne volonté du commandement. Il fut surtout satisfaisant à la 5<sup>ème</sup>
DB et plus encore dans les régiments blindés de réserve générale. Par contre, dans
l’infanterie, la greffe ne prit généralement pas. Les bataillons rattachés se
sentaient malheureux, un peu parents pauvres de nos régiments qu’ils
déséquilibraient. Seuls s’avérèrent solides la constitution de trois
groupements de choc</em> ». Puis il fut nécessaire avec le rude hiver de l’est
de la France de « blanchir » la DFL et la 9<sup>ème</sup> DIC afin de
remplacer les soldats d’origine africaine trop sensibles au froid.<o:p></o:p></span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">
</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">La
bataille des Vosges commence, très difficilement avec des Allemands qui tiennent cette
ligne avec 55 000 hommes, des chars, des canons automoteur en nombre et
plus de 25 groupes d’artillerie. Il faudra toute la manœuvrabilité des
divisions blindées françaises et le courage des fantassins pour « surprendre »
l’adversaire et franchir l’obstacle. Pour ensuite s’emparer de l’Alsace, le général
De Lattre, aux côtés de troupes américaines joue de la « <em>déception</em> »
en annonçant le 12 novembre une phase de permissions, faisant croire à l’ennemi
que les Alliés attendront le printemps pour partir à l’assaut. Parallèlement, le
chef de la 1<sup>ère</sup> armée doit se battre pour garder ses unités que le
SHAEF veut lui prendre, pour partie (notamment la 1<sup>ère</sup> DB) pour
renforcer les troupes qui se battent dans les poches de l’ouest de la France. A force de persévérance , il a gain de cause et lance son action de rupture le 14 novembre
dans une météo hivernale dantesque (le général Bethouart commandant le 1<sup>er</sup>
corps lui ayant demandé<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de suspendre l’offensive).
Puis c’est Belfort du 18 au 21 novembre (action décisive des commandos d’Afrique),
le Rhin le 19 novembre, Mulhouse les 20 et 21 et enfin la manœuvre d’encerclement
de Burnhaupt du 22 au 28 novembre. </span></span></span><br />
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEio_YbU2SzeVqilXIHDby1GnVF5WQmIphqRp8w9vDRApBLj7JzYV3uvw_MSreDtv548r_D3e38aydkmSGNMz4x3RpxAbWXJYWo77TIK6ipjNBvKOlWIqAV9sp3mFARew2Sms391zBvaBAI/s1600/20160819_153550.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEio_YbU2SzeVqilXIHDby1GnVF5WQmIphqRp8w9vDRApBLj7JzYV3uvw_MSreDtv548r_D3e38aydkmSGNMz4x3RpxAbWXJYWo77TIK6ipjNBvKOlWIqAV9sp3mFARew2Sms391zBvaBAI/s640/20160819_153550.jpg" width="356" /></a></div>
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></span>
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></span>
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">« <em>Efforts immenses et difficiles à
exprimer. Vingt jours de batailles ininterrompues contre un ennemi dont l’opiniâtreté
n’a pas connu une heure de défaillance et dont les réactions rageuses ne nous
ont laissé aucun répit. Vingt jours de pluie, de froid, de boue (…) Des morts :
1300 au total (…) mais aussi 4500 blessés, 140 disparus, 1691 évacués pour
gelure, 2824 pour maladies. Des pertes en matériel sérieuses : 55 Sherman,
12 chars légers, 15 Tank Destroyer et près de 50 Half Tracks jalonnent notre
marche de leurs carcasses souvent dressés en face de l’un ou l’autre des 60
JagdPanther et autres Panzers calcinés (…) mais efforts couronnés de
magnifiques résultats</em> ». En fait, la 1<sup>ère</sup> armée a libéré une
grande partie de l’Alsace, tué 10 000 Allemands, pris 120 canons et fait
17 000 prisonniers. Mais en décembre, les Français soutiennent les
Américains (et la 2<sup>ème</sup> DB) pour réduire la poche de Colmar (qui n’interviendra
qu’après de longues luttes en février 1945) puis pour sauver Strasbourg face à
l’offensive des Ardennes de Von Rundstedt. Dans la foulée, du 15 au 27 mars, après une
courte pause opérationnelle et une 1<sup>ère</sup> Armée réorganisée, c’est la
conquête des créneaux sur le Rhin, en particulier avec l’apport remarquable des
sapeurs français. Ensuite, ce sont des manœuvres d’une rare mobilité et d’une
grande intrépidité qui permettent la conquête d’une partie du territoire allemand, Karlsruhe
le 4 avril, Freudenstadt du 11 avril au 7 mai, la prise de Stuttgart le 21
avril et l’enveloppement de la forêt noire le 27 (anéantissement du 64<sup>ème</sup>
corps et du 18<sup>ème</sup> corps SS ennemis). A la fin<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>du conflit, De Lattre atteindra l’Autriche et
le Lac de Constance parachevant la victoire gagnée de haute lutte. Ces combats,
de la Provence à l’Allemagne, auront fait 13 874 tués et 42 256 blessés
français mais ils auront surtout forgé l’esprit « Rhin et Danube »,
symbole du renouveau de la France et de son armée. L’ordre du jour N°8 du
général De Lattre résume, à lui seul, la valeur de ces combattants dont l’action
souvent méconnue a contribué à la libération de la France et à la victoire
contre les troupes nazies. Ces hommes ont ainsi fait montre de qualités
tactiques exceptionnelles, s’adaptant à l’adversaire, au terrain, au climat et
aux contraintes logistiques d’une telle campagne. Ils représentent la faculté d’adaptation
des militaires français encore pleine et entière aujourd’hui.</span></span></span><br />
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times"; font-size: large;"><strong><u>Ordre du jour n°8</u></strong></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
</div>
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><o:p><i><span style="font-family: Times-Italic; font-size: medium;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"></span></span></i></o:p></span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><i><span style="font-family: Times-Italic; font-size: medium;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Officiers, Sous-officiers, Caporaux et Soldats de la Première Armée Française</span></span></i></span></span></span></div>
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><i><span style="font-family: Times-Italic; font-size: medium;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">
</span></span></i></span></span></span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><i><span style="font-family: Times-Italic; font-size: medium;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"></span><br /></span></i></span></span></span></div>
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><i><span style="font-family: Times-Italic; font-size: medium;">
</span></i></span></span></span>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le jour de la Victoire est arrivé.</span></span></span></span></div>
<span style="font-family: "times new roman" , "serif";"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
<span style="font-family: Times-Roman;"><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
A Berlin, j’ai la fierté de signer au nom de la France, en votre nom, l’acte solennel de la capitulation de l’Allemagne.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
Dignes de la confiance de notre Chef Suprême, le Général de Gaulle, libérateur de notre Pays, vous avez, par vos efforts, votre ferveur, votre héroïsme, rendu à la Patrie son rang et sa grandeur.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Fraternellement unis aux soldats de la Résistance, côte à côte avec nos camarades alliés, vous avez taillé en pièces l’ennemi, partout où vous l’avez rencontré.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
Vos drapeaux flottent au coeur de l’Allemagne.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
Vos victoires marquent les étapes de la Résurrection Française.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
De toute mon âme, je vous dis ma gratitude. Vous avez droit à la fierté de vous-même comme à celle de vos exploits.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
Gardons pieusement la mémoire de nos morts. Généreux compagnons tombés au champ d’honneur, ils ont rejoint dans le sacrifice et la gloire, pour la Rédemption de la France, nos fusillés et nos martyrs.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Célébrons votre victoire : victoire de Mai, victoire radieuse de printemps qui redonne à la France la Jeunesse, la force et l’Espoir.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
Soldats vainqueurs, vos enfants apprendront la nouvelle épopée que vous doit la Patrie.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
</div>
</span><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Times-Roman; font-size: small;"><span style="font-family: Times-Roman; font-size: small;"></span></span><br /></div>
<span style="font-family: Times-Roman; font-size: small;"><span style="font-family: Times-Roman; font-size: small;"><div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Berlin, le 9 mai 1945</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">
</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Le Général d’Armée de LATTRE de TASSIGNY</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
</div>
</span></span><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;">
</div>
<span style="font-family: Times-Roman; font-size: x-small;"><span style="font-family: Times-Roman; font-size: x-small;"> </span></span></span></span></span><br />
<div style="text-align: justify;">
</div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-81606006743194821072016-08-10T23:18:00.000+02:002016-08-10T23:44:54.219+02:00Histoire de la première armée française, hommage au maréchal De Lattre de Tassigny. (2/3)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-4UGiMmGvSaSmq1Z7vdzoX-veGTelnVJI-UGCkzWjyZ6OsbAj5VtQb4TW9mMlKQQ1ILHvPiKwUQkqwoCFSDTn9tO0QtYdSC05cpDqL_jNie7IHkyjVSPVKftDzc5EKJ27XkLMKBuRQi8/s1600/tOULON.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="315" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-4UGiMmGvSaSmq1Z7vdzoX-veGTelnVJI-UGCkzWjyZ6OsbAj5VtQb4TW9mMlKQQ1ILHvPiKwUQkqwoCFSDTn9tO0QtYdSC05cpDqL_jNie7IHkyjVSPVKftDzc5EKJ27XkLMKBuRQi8/s400/tOULON.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Nous poursuivons notre évocation historique de l'épopée de la 1ère armée française à partir de l'été 1944 sous les ordres du général De Lattre de Tassigny.</span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Le 15 août 1944, la flotte alliée de près de 2 000 bâtiments appuie (16 000 obus tirés) ou débarque les troupes, véhicules et munitions franco-américains après avoir leurré les Allemands et ce, en simulant un assaut amphibie sur Gênes. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Dans la nuit, les unités commandos françaises comme celles du commandant Rigaud au Rayol ou du capitaine Ducournau au cap Nègre, s'emparent des plages ou des batteries. En parallèle, deux opérations de diversion (nom de code <i>Ferdinand</i>) sont menées à Cannes et à La Ciotat. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"></span></div>
<a name='more'></a><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Le commandement allemand, basé à Draguignan, est pris au dépourvu et envoie ses réserves dans de mauvaises directions. Au petit matin, les 9700 paras US sautent sur l'arrière pays varois (Le Muy, La Motte, Sainte Roseline, Roquebrune). Des divisions US s'emparent des têtes de pont en repoussant les Allemands à plus de 30 km des côtes et, le 16 août, les premières unités françaises foulent le sol de France (3ème DIA, 1ère DFL et CC2). Les 17 et 18, les soldats français sont à l'oeuvre à Brignoles (pour appuyer l’infanterie américaine avec des chars) comme à Hyères, le général De Lattre installant son PC à Cogolin. La planification opérationnelle n'a pas résisté à la réalité et font hésiter le général sur la poursuite de l'action :"<i>toutes les études préparatoires ont, en effet, prévu que la prise à partie d'une place protégée par trente forts (Toulon) et d'innombrables casemates occupés par une garnison de l'ordre de 25 000 hommes nécessiterait l'engagement des deux premiers échelons de l'armée. Or, seule une fraction du premier, soit 16 000 combattants, 30 chars, 80 canons de moyen calibre, est à pied d'oeuvre. Pour que ce premier échelon soit au complet et que le deuxième l'ait rejoint, un délai de huit à dix jours est nécessaire. Compte tenu des succès acquis, faut-il s'en tenir au déroulement normal du plan ? Faut-il au contraire en bousculer l'application ?</i>"</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Finalement, le général De Lattre choisit l'audace et, avec ses deux divisionnaires, conçoit une manœuvre cherchant l'enveloppement de Toulon, la saisie de points clés et l'attaque de flanc. Les Français progressent rapidement malgré une résistance allemande tenace qui impose à la 1ère armée de mener un combat en zone urbaine difficile (en particulier du 20 au 23 août) : "<i>c'est une guerre de Peaux-rouges contre les pillboxes édifiés un peu partout aux croisements de rues ou auprès des principaux bâtiments publics, contre les snipers dissimulés sur les toits ou dans les caves, contre les voitures ou les camions qui tentent de circuler encore</i>." C'est le site de la Poudrière qui est le plus difficile à prendre avec l'engagement de chars et l'emploi de grenades incendiaires. Les troupes allemandes y perdent 250 tués, 180 prisonniers dont 60 blessés graves. La reddition définitive de la garnison ennemie intervient le 28 août scellant le premier succès français d'envergure, preuve que les hommes de la 1ère Armée sont prêts et bien commandés : "<i>Mais aucun, je l'espère, ne me reprochera d'avoir sous-estimé l’héroïsme dépensé par tous les combattants. Et c'est là certainement l'essentiel, car la rapidité même de notre succès, acquis à une heure où l'opinion française, privée de liaison, concentrait son attention soit sur des péripéties locales, soit sur l'immense nouvelle de la délivrance de Paris, a trop souvent fait croire qu'il avait été obtenu facilement de la faiblesse d'un adversaire démoralisé et d'avance consentant. Les faits demeurent. Huit jours de lutte ininterrompues. De notre côté, 2 700 Français, dont 100 officiers, tués ou blessés. Chez les Allemands, des milliers de cadavres et plus de 17 000 captifs. Un matériel énorme et un butin de centaines de canons. Finalement, le plus grand port de guerre de l'Europe occidentale conquis et ouvert aux forces alliées pour servir de base à de nouvelles victoires.</i>" Dès le 21 août, des unités de la division Monsabert (3ème DIA) atteignent les faubourgs de Marseille dont le périmètre défensif paraît moins dense qu'à Toulon, étant en effet concentré sur les axes, favorisant de fait les infiltrations dans les intervalles. L'opération doit se dérouler en 3 temps : investissement, resserrement, assaut. Les Français savent pouvoir compter sur l'apport tactique des FFI et sur leur connaissance du terrain. Néanmoins, le commandant de la première Armée retient ses subordonnés qui sont emportés dans leur élan et par leur enthousiasme car il souhaite concentrer ses moyens, ses appuis et profiter de la mobilité des tirailleurs et autres goumiers nord-africains. L'effondrement de la cité phocéenne est finalement assez rapide malgré des combats ardents, notamment autour de Notre Dame de la Garde. Il intervient le 28 août, seulement 12 jours après le débarquement. S'en suit alors une poursuite de 700 km le long de la vallée du Rhône avec la 1ère DB et la 1ère DFL en tête aux côtés des troupes américaines. Ces dernières peinent face à la 11ème division de panzers dont la manœuvre de freinage est d'une grande qualité tactique. Mais les Français, qui progressent plus vite, sont confrontés aux choix du commandement allié qui impose à la 1ère Armée de fractionner ses forces en deux parties de part et d'autres du corps d'armée US : "<i>les ordres reçus me forçaient à adopter un dispositif peu commun correspondant à la triple mission qui m'était impartie </i>"(couverture sur les Alpes, attaque en direction de la Franche-Comtée, attaque le long du Rhône). "<i>Entre autres problèmes, cet écartèlement posait celui de l'articulation du commandement. Pour le régler temporairement, je décidai de confier le contrôle des mouvements des deux groupements de droite à mon chef d'état-major, le général Carpentier (...) tandis que je restai moi-même à Aix</i>." La décision est alors rapidement prise de créer 2 corps d'armée aux ordres des généraux Monsabert et Bethouart afin de mieux coordonner l'action sur les différents fuseaux. En outre, sur l'axe rhodanien, les sapeurs font des miracles en innovant (utilisation de bâtiments amphibies remontant le fleuve depuis la mer) pour permettre le franchissement du Rhône à Arles et Vallabrègues de 3 500 véhicules en 48 heures. Les Français atteignent ainsi très vite la Bourgogne, bousculant les poches de résistance allemande, libérant de grandes villes comme Dijon, Chalon, Autun (face à un adversaire déterminé et mobile) avant de prendre position face à la trouée de Belfort. Le 12 septembre 1944, les forces venant du sud font leur jonction à Langres avec les unités de Patton arrivant de Normandie, notamment la 2ème DB de Leclerc. Dans le même temps, le général De Lattre doit recompléter ses unités avec de jeunes recrues enrôlées dans les régions libérées et intégrer les maquis et groupes de résistants : c'est l'amalgame. Néanmoins, cette étape d'intégration, quoique nécessaire, va se révéler délicate dans la poursuite de la guerre.</span></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">A suivre ... </span></div>
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<br />L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-63293033686208069862016-07-29T16:50:00.003+02:002016-07-29T16:50:42.635+02:00Histoire de la première armée française, hommage au maréchal De Lattre de Tassigny. (1/3)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAmEKHYrmWE92SdpBjUDpS6I5qzx5CbHRI4EqeFhyBKUfLdBbqnqHu2Uj2gtQ7Zll7hj-IxvPPulxqufilouCk-yQQaHI2pU1ssNQaZYWs5Cwj_9l5r1DbZsmlntmUdpFX5OVTrgsKRws/s1600/De+lattre.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="248" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAmEKHYrmWE92SdpBjUDpS6I5qzx5CbHRI4EqeFhyBKUfLdBbqnqHu2Uj2gtQ7Zll7hj-IxvPPulxqufilouCk-yQQaHI2pU1ssNQaZYWs5Cwj_9l5r1DbZsmlntmUdpFX5OVTrgsKRws/s400/De+lattre.jpg" width="400" /></a></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Après une pause estivale, votre blog reprend son activité et vous propose un article sur l'épopée, souvent méconnue (et bien peu évoquée), de la Première Armée française conduite par le maréchal De Lattre de Tassigny en 1944 et 1945. En effet, à quelques jours du 72ème anniversaire du débarquement de Provence, je souhaitais revenir sur l'action des unités françaises (et américaines) engagées sur ce second front, troupes qui ont libéré une grande partie de la France, des côtes varoises jusqu'à l'Alsace en passant par le Roussillon, la Bourgogne, les Alpes et le Jura et ce, avant d'entrer en Allemagne.</span></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dans son ouvrage de 1949 "<i>Histoire de la première armée française, Rhin et Danube</i>", le maréchal De Lattre met d'ailleurs bien en exergue ce nécessaire témoignage, à la fois pour faire connaître (et développer ce que nous appelons maintenant la résilience) et pour rendre hommage au sacrifice, comme au courage, de ces soldats de la France Libre : "<i>Si la France en avait été mieux informée, sans doute aurait-elle aujourd'hui un sens plus vif de sa victoire et une plus grande confiance que celle-ci lui a ouvert. Elle aurait aussi, je le crois, un plus juste respect pour son Armée et plus de foi en sa jeunesse qui prouvèrent l'une et l'autre de façon magnifique la permanence de nos vertus nationales (...) Aussi est-ce à mes soldats que j'ai tenu à dédier ce récit, avec l'ardent désir qu'ils y trouvent une preuve de l'affection de leur ancien chef, le témoignage de son admiration pour leur vaillance et une image point trop imparfaite de leurs exploits.</i>"</span></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dans une première partie, le maréchal De Lattre décrit l'organisation et la composition de cette <i>Armée B</i> associant, en Afrique du Nord, dès 1943, des unités de l'armée d'Afrique comme la 3ème division d'infanterie algérienne (3ème DIA) mais aussi des unités nées avec le conflit au sein des Forces françaises libres, à l'instar de la 1ère DFL ou de la 1ère DB. "<i>L'outil se forge</i>" donc même si la faiblesse en moyens et détachements de soutien (selon les standards US de l'époque) impose aux Français de dissoudre certaines grandes unités (10ème division d'Infanterie Coloniale par exemple) pour constituer une armée autonome et viable sur le plan logistico-opérationnel. La 2ème DB ayant été désignée par le général De Gaulle pour rejoindre les Alliés en Normandie, l'<i>Armée B</i> compte finalement (avec certaines unités déjà engagées en Italie et qui seront rapatriées pour le débarquement de Provence), en 1944, 256 000 hommes, répartis au sein de la 1ère DB, de la 5ème DB, de la 1ère DFL, de la 2ème DIM, de la 3ème DIA, de la 4ème DMM et de la 9ème DIC, En outre, de nombreux éléments non endivisionnées renforcent les effectifs, à l'image des 3 groupements de Tabors marocains (GTM), du bataillon de choc, du groupe des commandos d'Afrique, du groupe des commandos de France, de </span><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">seize groupes d'artillerie, de six régiments de <i>tanks destroyers</i>, des deux régiments blindés de reconnaissance, des 7 régiments du génie, des douze groupes antiaériens, sans compter les groupes de transport, les compagnies muletières ou les unités des transmissions, du matériel, des essences, de santé et de l'intendance. Il ne faut pas omettre également les 5 000 AFAT (auxiliaires féminines de l'armée de Terre) qui servent cette force française qui est bien loin d'être uniquement symbolique. </span></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Le premier effort consiste à entraîner ces unités (centre d'Hussein-Dey et de Port-aux Poules), à entraîner les cadres mais aussi à créer la cohésion sous le principe cher à De Lattre de "<i>l'amalgame</i>" : "<i>Vraiment, c'est une armée magnifique qui s'est forgée, une armée comme la France en a peu connue car elle associe à la science de ceux qui méritent le titre de "Grognards"- les vétérans des FFL, ceux des champs de bataille de Tunisie et d'Italie - l'enthousiasme des Volontaires de 1792. Et lorsque son élan l'aura enfin portée sur le sol de France, elle aura peu d'efforts à accomplir pour s'enrichir encore et pour ouvrir ses rangs aux maquisards des forces de l'intérieur : c'est qu'en Afrique, c'est qu'à Douera spécialement, se sera préparé l'amalgame qui lui donnera en définitive sa pleine puissance et son visage original</i>."</span></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Le premier test d'une partie de l'<i>Armée B</i> sera la reconquête de l'Ile d'Elbe en juin 1944. L'opération "<i>Brassard</i>"sera conduite par 12 000 hommes et près de 600 véhicules. Face à près de 3000 Allemands fortifiés et aguerris, c'est un succès rapide grâce, notamment, à un emploi combiné, et propre à la vision tactique française du moment, des groupes de commandos (pour neutraliser les batteries d'artillerie et désorganiser l'ennemi) et de l'action des détachements interarmes (<i>Regimental Combat Team</i>) capables de prendre de vitesse l'ennemi tout en saisissant les opportunités au plus bas échelon. Certaines unités, comme les Tabors, démontrent, une fois de plus après la campagne d'Italie, leurs qualités de mobilité dans des zones difficiles d'accès et montagneuses : "<i>l'ascendant de nos troupes sur l'adversaire s'est révélé irrésistible, et leurs qualités manœuvrières ont été à la mesure de leur vaillance. Mettant en jeu tous les moyens modernes d'une force de débarquement pour écraser un ennemi fortifié, elles ont montré leur aptitude aux misions amphibies qui demain pourront leur échoir</i>". </span></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Puis vient la préparation de l'opération "<i>Anvil</i>" rebaptisée "<i>Dragoon</i>" pour tromper les services secrets allemands dans le but de débarquer une force alliée conséquente au sud de la France capable de faire jonction avec les éléments d'"<i>Overlord</i>". D'abord prévue en simultanée de l'assaut en Normandie, cette action sera décalée au mois d'août 1944 par manque de vecteurs navals disponibles (et de chois stratégiques clairs au niveau du Haut commandement allié). Un groupe de planification est alors mis en place associant pleinement l'état-major français afin de concevoir un mode d'action capable de contrer les 250 000 hommes de la 19ème armée allemande (dont une division de panzers et beaucoup d'artillerie) retranchée sur les côtes méditerranéennes. La problématique majeure résidait dans le faible nombre de divisions débarquables initialement (3 françaises et 2 américaines) avec un délai de près de 10 jours pour compléter le dispositif avec 3 autres grandes unités (parfois à 50% de leur potentiel du fait des capacités insuffisantes de déploiement) ainsi que plusieurs semaines pour déployer les équipements les plus lourds. Hors, la réussite du débarquement franco-américain prévu entre Agay et Cavalaire (70km), avec une action aéroportée dans la région de Draguignan, s'appuyait sur la vitesse et la surprise : "<i>Mais nous avions, malgré tout, à tenir compte de risques sérieux. Pour les réduire au maximum et pour être capables, d'entrée de jeu, de porter à l'ennemi un coup décisif, il fallait que nous lui assénions par surprise et selon un plan minutieusement établi pour imposer rapidement notre supériorité</i>". Les deux objectifs majeurs de la première phase sont les villes de Toulon et de Marseille solidement tenues par les Allemands et capables de freiner durablement le déploiement allié vers le nord, ce qui signifierait l'échec du plan opératif visant à fondre sur l'adversaire sur deux directions tout en ouvrant un nouvel axe logistique à partir des ports de la Méditerranée (le soutien des Alliés se révélant colossal en termes de vivres munitions, matériels et carburant). Aussi, De Lattre, le 6 août, diffuse ses derniers ordres sous forme d'une IPS (instruction personnelle secrète) invitant à la vitesse et à la hardiesse : "<i>vitesse dans l'exploitation hardie de toute occasion favorable à l'évolution rapide de la manœuvre</i>". Cette consigne est bien comprise de ses grands subordonnés (Linarès, du Vigier, Brosset, Monsabert,...) comme des plus modestes et sera mise en oeuvre dès les premiers pas sur les plages ou dans l'arrière pays au matin du 15 août 1944...</span></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">A suivre...</span></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;"><u>Source image</u> : France-histoire-espérance.com</span></div>
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L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-57814142412828593832016-07-07T19:13:00.000+02:002016-07-07T19:13:08.790+02:00Forces terrestres britanniques en Irak : le rapport Chilcot.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDm9H1f8GChv4uySU05sRBpm2QfV-3z7-PPgmAW32xxfUo6qFNTDdwvDhdWzE5OA_QNwzBkOKKJ35GOHPpAy-utraEacBzodKL6WEU11r6mpifHkLd1CFfatqZr1NfsEpwIP4HHYg4eso/s1600/Irak.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="253" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDm9H1f8GChv4uySU05sRBpm2QfV-3z7-PPgmAW32xxfUo6qFNTDdwvDhdWzE5OA_QNwzBkOKKJ35GOHPpAy-utraEacBzodKL6WEU11r6mpifHkLd1CFfatqZr1NfsEpwIP4HHYg4eso/s400/Irak.jpg" width="400" /></a></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">S</span><span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">ir Chilcot, parlementaire de sa gracieuse majesté, a enfin rendu hier son rapport d'enquête sur l'intervention britannique en Irak en 2003, aux côtés des Etats-Unis. Très critique sur les choix stratégiques des dirigeants nationaux du moment, ce rapport très long, disponible sur le site http://www.iraqinquiry.org.uk/, met, en avant, au milieu des nombreuses auditions et autres dossiers déclassifiés, de riches enseignements tactico-opérationnels. Aussi, notre propos ne sera pas de rentrer dans les diverses polémiques ou de commenter les décisions politiques et internationales prises par les responsables de Grande Bretagne, en charge des affaires de leur pays à l'époque, mais uniquement de mettre en relief le retour d'expérience militaire concernant les opérations conduites au sol.</span></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Le rapport souligne finalement un constat commun à toutes les forces terrestres occidentales confrontées à un adversaire irrégulier ou hybride telle qu'apparaissait l'armée de Saddam Hussein en 2003. En effet, cette dernière était constituée de forces régulières au moral assez bas et aux équipements vieillissant (chars T55, moyens sol-air d'ancienne génération, absence d'appui air-sol), d'unités plus aguerries et disposant de matériels plus performants au sein de la Garde républicaine et enfin de forces paramilitaires (feddayins de Saddam) contrôlant les grandes agglomérations (encadrées par les forces de sécurité intérieure et les forces spéciales irakiennes). De même, le risque d'emploi de vecteurs NRBC est jugé fort en 2002 au moment de la planification de l'opération <i>Iraqi Freedom</i>.</span></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Souhaitant participer à cette campagne avec leurs alliés américains, les Britanniques envisagent plusieurs niveaux d'intervention en fonction du temps disponible (et de l'analyse de l'ennemi) avant le début des hostilités. Cette gradation dans le volume potentiellement engagé correspond aux formats rédigés dans la DPA de 1998 (<i>Defense Planning Assumptions</i>), sorte de Livre Blanc pour nos camarades d'outre-Manche. Si l'option Pack 1 (<i>Precision Strike</i>) ne prévoit l'engagement que de moyens aériens et de forces spéciales, le Pack 2 (<i>Strategic coup de poing</i>) conduit au déploiement d'une force aéroportée importante pour saisir des points clés et le Pack 3 (<i>Conventional heavy punch</i>) correspond au déploiement d'une force blindée mécanisée comme en 1991.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Dès les premières études conduites avec le Pentagone, l'état-major britannique propose au premier ministre d'opter pour le Pack 3, à la fois pour peser sur les choix opératifs américains avec une contribution importante au sol, mais aussi pour vaincre les forces irakiennes. De fait, Washington estime qu'il faudra environ 125 jours pour remporter ce conflit et ce, d'autant que l'armée de Saddam, contrairement à 1991, pourrait chercher à concentrer ses efforts dans les villes, ne laissant qu'un léger rideau défensif sur la frontière. L'objectif irakien serait ainsi d'user les forces occidentales dans des combats en ZURB longs et coûteux, tout en décrédibilisant l'action de la Coalition contrainte de détruire de nombreuses infrastructures civiles et de commettre des dommages collatéraux. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Initialement, devant l'impatience américaine de lancer les opérations rapidement en Irak, la Grande-Bretagne se voit contrainte, au regard des courts délais de préparation (bien en deçà de ce que prévoit la DPA qui n'a pas pris en compte une crise si rapide et hors du cadre de l'OTAN), de n'envisager l'engagement que d'un PC de niveau division et d'une seule brigade blindée. En fait, les équipements doivent être remis à niveau (comme la tropicalisation des chars Challengers II), des moyens doivent être rapatriés d'autres théâtres (Bosnie, Kosovo, Afghanistan) et les hommes préparés. Londres estime alors qu'il faut de 3 à 6 mois pour arriver à ce seuil minimum du niveau brigade sans compter les 5 à 10 000 réservistes qu'il sera nécessaire de rappeler (Territorial Army). Pour mener cette action, les militaires britanniques soulignent également rapidement le manque de capacités indispensables en C2 (<i>Command and Control</i>), en logistique, en BFT (<i>Blue Force Tracking</i> ou identification des troupes amies), en hélicoptères de manœuvre et en protection NRBC, faiblesses capacitaires consenties pour des raisons budgétaires. Le ministère de la Défense est donc contraint de lancer, dans l'urgence, des acquisitions coûteuses.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Enfin, les premières ébauches de planification opérationnelle prévoit une entrée des troupes britanniques par la Turquie (base logistique aux standards OTAN disposant d’infrastructures aéroportuaires adaptées). Malheureusement, le veto d'Ankara contraint la Coalition à revoir ses plans et à préparer une attaque du sud vers le nord, selon deux axes principaux, ce qui complique encore un peu plus (et rend coûteuse) la logistique britannique. Finalement, disposant d'un délai plus important pour sa montée en puissance, la Grande-Bretagne peut proposer à son allié l'engagement d'une division (commandée à partir du noyau clé de l'état-major de l'ARRC) avec 3 brigades. Il s'agit de la 3ème Commando Brigade de la Marine (Royal Marines), de la 16ème Air Assault Brigade et de la 7ème Armoured Brigade. </span></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Le plan prévoit :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">-Une phase 1 de préparation.</span></div>
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<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">-Une phase 2 pour façonner le champ de bataille (frappes aériennes et une large manœuvre Info Ops).</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">-Une phase 3 d'action décisive.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">-Une phase 4 d'opérations post-conflit. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">La mission du corps expéditionnaire britannique est de flanc-garder à l'est le 5ème corps US qui doit saisir les vallées de l'Euphrate et du Tigre puis s'emparer de Bagdad mais aussi de fixer, voire de neutraliser, les éléments irakiens concentrés dans la région de Bassorah (ville dans laquelle seraient retranchés 6 000 soldats réguliers et 2 000 paramilitaires) tout en sécurisant les champs pétroliers. L'équipement de des unités britanniques engagées permet, face aux divisions irakiennes (T72, BMP, canons D20) l'emploi de chars de bataille performants, de pièces d'artillerie efficaces et d'infanterie mécanisée. Mais le chef britannique doit aussi pouvoir compter sur des unités plus légères pouvant saisir des objectifs après une attaque en souplesse ou une action aéroportée. La brigade blindée pourra être, en permanence, renseignée, à l'avant, par des unités blindées légères aptes au renseignement de contact. Enfin, après avoir été engagées à l'ouest pour sécuriser le désert irakien, les forces spéciales sont mises sous les ordres de la 1ère division britannique pour compléter sa manœuvre du renseignement, en particulier aux abords de Bassorah. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">L'offensive ne durera finalement que 30 jours à partir du 20 mars 2003, les troupes irakiennes ne pouvant résister aux 100 000 hommes de la Coalition même si les Britanniques sont bloqués près d'une semaine dans la région d'Umm Qasr et hésitent à pénétrer dans Bassorah. Les combats cesseront à la chute du régime sans que les forces de Saddam ne soient complètement écrasées, bien au contraire. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">La conduite des opérations mettra en avant de gros défauts dans la planification avec notamment le report, puis l'aménagement, de la manœuvre amphibie prévue avec la 3ème Commando Brigade par crainte de plages minées et par manque d'hélicoptères de transport disponibles. De même, tout au long des combats, l'état-major interalliés (avec de nombreux officiers britanniques insérés) a été incapable d'établir un BDA (<i>Battle dammage assessment</i>) correct des forces irakiennes, faisant ainsi des choix tactiques à l'aveugle et ce, malgré la qualité de la <i>Red Team</i> mise en place afin d'imaginer les choix des généraux de Saddam.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Après la phase de conquête, de 2003 à 2009, les Britanniques ont ensuite basculé dans une mission de stabilisation qui s'est rapidement transformée en guerre asymétrique. Dans ce cadre, le rapport Chilcot insiste sur les erreurs liées à la débaassification forcée et à la démobilisation de l'armée irakienne qui ont fourni de nombreux combattants à l'insurrection. De même, les analyses mettent en évidence le retrait trop rapide des troupes américaines et des structures de commandement qui n'ont pas permis de gérer l'après conflit dans de bonnes conditions et d'assurer la sécurité nécessaire à des civils désœuvrés et privés de structures étatiques viables. La division britannique s'est ainsi trouvée sous les ordres d'un PC US réduit (CJTF 7) du général de division US Sanchez ne disposant pas de capacités suffisantes pour une action opérative civilo-militaire d'ampleur. De même, Londres s’est vu attribué une zone de responsabilité très importante avec des contingents internationaux très réduits. En outre, les forces terrestres, largement engagées en Afghanistan ont dû faire face, une fois de plus, à des faiblesses capacitaires devant les nouvelles menaces liées à la contre-insurrection. Ainsi, les unités soulignent très vite le manque de vecteurs logistiques protégés, de moyens rens (ISTAR), de capacités aéromobiles et de lutte contre les EEI. Pour ce dernier cas, les achats sur étagères souhaités par les militaires sont freinés au bénéfice de programmes confiés à des industriels sur le long terme. En 6 années de conflit, la Grande-Bretagne perd 178 soldats et un civil du ministère de la Défense et doit quitter ce théâtre d'opérations sans réellement avoir pu conduire la mission jusqu'à son terme.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pour conclure, ce rapport propre à une opération des forces armées britanniques et aux choix stratégiques de son gouvernement (que nous ne jugeons pas dans cet article) montre néanmoins la nécessité, face aux crise contemporaines, de disposer rapidement de l'ensemble du spectre capacitaire contre un adversaire conventionnel, hybride ou irrégulier et ce, selon un tempo et une évolution de la situation qui peut aller très vite. L'entraînement, la maintenance mais aussi les options opérationnelles choisies (format, organisation, C2, équipement) doivent prendre en compte la versatilité des théâtres d'opérations potentiels. Le combat en zone urbaine sera incontournable et doit faire l'objet d'une préparation accrue. Enfin, il faut donc disposer de structures de commandement <i>ad hoc</i> (type division) soutenables dans la durée (et disposant de structures évolutives, notamment civilo-militaires), de capteurs renseignement terrestres en nombre suffisant, d'unités blindées et légères, d'appui feux artillerie, d'une logistique manœuvrière et de moyens d'aérocombat conséquents. Il semble que le modèle "<i>Au contact</i>" de l'armée de Terre réponde à cette exigence.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Un rapport intéressant à lire donc avec un sommaire en ligne permettant de sélectionner facilement les sujets et les domaines analysés par la commission d'enquête.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;">Source image : 0'20 Magazine</span></div>
<br />
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-65149868377820152902016-07-01T06:00:00.000+02:002016-07-01T06:00:17.501+02:00Il y a 100 ans commençait la bataille de la Somme.<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhevWaq5tV9-6RYEDEauEKoIPIh21gp0Gdh0mDYgdwFUBZHW2WWEeAl_fVoJ4nV8_WyFPPc4pCloH5qCNsSn8DQIvAhXK1-D8WP7jfP5s5ZTnO8JVfDw5R2sNZqib0aaQUKomF3oID0uMU/s1600/IMAGE.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhevWaq5tV9-6RYEDEauEKoIPIh21gp0Gdh0mDYgdwFUBZHW2WWEeAl_fVoJ4nV8_WyFPPc4pCloH5qCNsSn8DQIvAhXK1-D8WP7jfP5s5ZTnO8JVfDw5R2sNZqib0aaQUKomF3oID0uMU/s400/IMAGE.jpg" width="400" /></a></div>
<span style="font-family: times, times new roman, serif; font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-family: times, times new roman, serif; font-size: large;">En cet anniversaire du début de la bataille de la Somme, combat le plus meurtrier de l'histoire britannique, je vous propose la réédition d'un article que j'avais publié il y a 2 ans. De nombreuses commémorations ont lieu à compter d'aujourd'hui pour rendre hommage à nos frères d'armes d'outre manche sans oublier les dizaines de milliers de Français tombés sur ce champs de bataille.</span><br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Rien ne prédisposait la Somme, plus particulièrement une zone s'tendant de Bapaume à Chaulnes en passant par Albert, Bray sur Somme, Péronne et Rosière en Santerre, à devenir une bataille symbolique de la première guerre mondiale. Et pourtant, si en 1914, ce secteur ne devait être dans les plans de chaque belligérants qu'un simple axe de passage, il fera l'objet en 1916, puis en 1918 (offensives Ludendorff), de combats terriblement meurtriers mais aussi d'une réelle coopération opérative entre Britanniques et Français qui se battaient jusque là côte à côte sans réelle coordination.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Elle est également le symbole de la dimension mondiale de ce conflit puisque des soldats français, allemands, britanniques, canadiens, australiens, néo-zélandais, sud-africains, indiens ou africains s'y battront sans compter les travailleurs chinois, indochinois ou malgaches.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"></span><br />
<a name='more'></a><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">L'offensive sur la Somme est en fait décidée à Chantilly le 29 décembre 1915 lors d'une conférence interalliée entre chefs français et britanniques, ces derniers devant prendre en charge le secteur nord entre Arras et la Somme avec plus de 20 divisions. L'attaque allemande sur Verdun précipita la décision de maintenir la poussée dans cette région pour soulager la pression en Meuse même si le rapport de forces a évolué avec le renforcement français à Verdun.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Conscient des faiblesses des jeunes recrues britanniques peu expérimentées, le général Haig veut écraser les positions ennemies sous une préparation d'artillerie longue et brutale puis faire progresser en masse ses unités afin prendre les positions allemandes. Ainsi, le 24 juin 1916, un bombardement d'une incroyable intensité débute avec près d'un million d'obus tirés. Vingt mines préparées par les sapeurs britanniques explosent à 7h30 en simultanée le matin du 1er juillet avant que 13 divisions britanniques et 6 divisions françaises, soient 100 000 hommes, se lancent à l'assaut sur un axe allant d'Albert à Bapaume. Mais les abris allemands ont tenus bon (pas assez d'explosif brisant par rapport aux shrapnels dans les obus, défectuosité de certaines munitions). Les mitrailleuses déciment donc l'offensive avec, à la mi-journée, 60 000 soldats britanniques qui sont tués ou blessés. C'est un véritable choc pour le Royaume-Uni. Les quelques percées comme entre Ovillers et Longueval ne sont pas exploitées par un commandement tétanisé ou bercé de certitudes. En effet, du 4 au 13 juillet la 4ème armée britannique lancera 46 offensives et perdra encore 25 000 hommes. Après quelques succès locaux mais limités comme celui de la Crête de Bazentin (courte concentration de l'artillerie sur un point et assaut dans la foulée), la situation se stabilisa. Le 15 septembre, 11 divisions britanniques, deux divisions canadiennes et 4 corps d'armée français relancent une nouvelle offensive en engageant pour a première fois des chars. Sur les 49 engins disponibles, 28 tombent en panne et les autres ne remplissent pas leurs objectifs. L'avancée générale n'est que de 3 km mais les pertes terribles imposent d'arrêter les opérations et de ne mener que quelques coups de main de faible envergure. A l'automne 1916, les Alliés reconnaissent que la percée sera, pour le moment, impossible et qu'ils doivent se contenter des 8 km de terrain conquis, laissant ainsi les Allemands se rétablir sur la nouvelle Ligne Hindenburg (permettant de raccourcir le front en s'appuyant sur des obstacles naturels, de concentrer les moyens et de fortifier les positions).</span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg96nY3gpXwD2YdJfa00FIjafNuZM-k8AZ9gmSuAZDWeUdV6DF4InICpuE7Kq8aYcdB2yjvXzX__YRWoQkwyTyTogKvuvcn4jcw8aH8fxWBCm55pDeQ4_V9LVILUYa6vp017bwnEP714-E/s1600/carte.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg96nY3gpXwD2YdJfa00FIjafNuZM-k8AZ9gmSuAZDWeUdV6DF4InICpuE7Kq8aYcdB2yjvXzX__YRWoQkwyTyTogKvuvcn4jcw8aH8fxWBCm55pDeQ4_V9LVILUYa6vp017bwnEP714-E/s640/carte.gif" width="481" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">La bataille aura coûté 650 000 tués ou blessés aux Alliés et 580 000 hommes aux troupes allemandes. Sur les 52 divisions britanniques qui prennent part à la bataille, 15 essuient des pertes supérieures à leurs effectifs et 25 ont des pertes équivalentes à plus de la moitié de leur dotation en hommes. Près de 19 millions d'obus sont tirés et les mitrailleuses comme les tactiques défensives montrent leur supériorité. Néanmoins, les Alliés apprennent de leurs erreurs et tirent des enseignements de ces combats comme la concentration des feux sur un objectif, l'inutilité des longues préparations d'artillerie ou l'assaut derrière le feu roulant afin d'atteindre les lignes ennemies avec le maximum de potentiel.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">De son côté l'armée allemande, dès le début de la bataille mise sur ses positions fortifiées, bétonnées et l'expérience de plus de 520 000 hommes aguerris. Pour eux également la Somme sera une rupture. En fait, sous ce qu'Ernst Jünger décrira comme un "orage d'acier" d'une puissance inouïe, les troupes du Kaiser vont, très vite, décentralisés le commandement jusqu'aux niveaux subalternes créant ainsi un terreau fertile pour les futurs "<em>StossTruppen</em>" (voir notre article </span><a href="http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2011/11/imagination-dans-la-guerre-la-tactique.html"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2011/11/imagination-dans-la-guerre-la-tactique.html</span></a><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">). Néanmoins leur défense acharnée va affaiblir l'armée allemande qui ne se remettra jamais de cette saignée.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Dans le camp français c'est Foch qui commande le groupe d'armées du nord et prépare l'offensive. Son idée est bien de mener des assauts successifs avec un terrain préalablement conquis par le canon. Mais la bataille de Verdun vient bouleverser les plans puisque la moitié des 42 divisions prévues rejoint l'est de la France mais aussi de nombreuses pièces d'artillerie. Pour autant, l'attaque des unités françaises connaît un meilleur sort que celle des Britanniques mais ne peut être exploitée dans la durée avant de connaître les mêmes affres que précédemment explicités comme à Sailly Saillisel. Foch perd 200 000 tués, blessés et disparus et ne peut relancer un ultime assaut en décembre, les ordres étant annulés par le général Nivelle qui vient de prendre la tête des armées françaises. En somme comme ailleurs, de nombreuses unités coloniales, cette "force noire" décrite par Mangin s'illustra à l'image du 61ème bataillon de tirailleurs sénégalais qui s'illustra à Biaches en juillet 1916.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Au bilan, si la bataille de la Somme a souvent été, en France, occultée par celle de Verdun, elle demeure un symbole fort pour les Britanniques qui ont pris conscience à cette occasion de la violence de la première guerre mondiale. Mais au-delà de ces perceptions particulières, ces combats marquent une vraie rupture tactique dans les modes d'action utilisés par les belligérants. Les assauts massifs et l'emploi dilué de l'artillerie sur de grandes portions du front montrent leurs limités face à des positions défensives préparées et tenues par des troupes aguerries capables d'initiatives locales efficaces. Pourtant, quelques mois plus tard, le commandement français fera les mêmes erreurs sur le Chemin des Dames, sous-estimant les Allemands, utilisant erratiquement les quelques chars disponibles avant de lancer les fantassins sans la protection d'un rideau de feux indirects. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Rendons donc hommage à ces soldats qui, par leur sacrifice dans des conditions d'engagement épouvantables, n'ont jamais renoncé.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><u>Sources</u> :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Photographie : BDmétrique .com</div>
<div style="text-align: justify;">
Carte : blog histoire géo de monsieur Auger.</div>
</div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-33397085491597194892016-06-26T17:27:00.000+02:002016-06-26T21:20:33.405+02:00Exposition "Levés avant le jour", les Brigades internationales entre Espagne et France.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRYfLa3YHzXQWcJgJ36tFDJxcxf4flFbKjm4x-KKQmRI5RfjEERLvvZIDACXfZggTTGMLOGz0Sk4fccDVNx19TpEw1EwTJRIE7pWb63w_4pW7rAKifK_m4WwTRN_cbge3mSKrUxShmRYw/s1600/IMAGE.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRYfLa3YHzXQWcJgJ36tFDJxcxf4flFbKjm4x-KKQmRI5RfjEERLvvZIDACXfZggTTGMLOGz0Sk4fccDVNx19TpEw1EwTJRIE7pWb63w_4pW7rAKifK_m4WwTRN_cbge3mSKrUxShmRYw/s400/IMAGE.jpg" width="268" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">A partir du 28 juin 2016, le <i>Musée
du Maréchal Leclerc et de la Libération de Paris</i> propose une
exposition consacrée aux Brigades internationales. Elle reprend le titre du
célèbre documentaire de M. Dunoyer, produit en 1948, en hommage à ces
combattants (http://parcours.cinearchives.org/Les-films-731-153-0-0.html</span><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">). Ce
reportage en noir et blanc, réalisé selon un point de vue communiste (avec
parfois un manque d'objectivité historique flagrant) et en pleine guerre
Froide, retrace l'histoire des Brigades Internationales et de la guerre
d'Espagne, présentée comme prélude à la seconde guerre mondiale. Le conflit
apparaît, non pas comme une guerre civile qui opposerait franquistes et
républicains, mais comme un conflit mondial dirigé par les puissances fascistes
italienne et allemande.</span><br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"></span><br />
<a name='more'></a><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">"<i>Levés avant le jour</i>"
retrace différentes phases militaires de la guerre d'Espagne (les victoires de
Guadalajara et de Brunete, la chute d'Irun, la bataille de l'Ebre, sans oublier
la résistance héroïque de Madrid assiégée et bombardée). Il célèbre les deux
années de présence sur le sol espagnol, de novembre 1936 à septembre 1938, des
Brigades Internationales, supervisées par André Marty, très présent dans ce
film.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Le documentaire trace des
parallèles entre la guerre d'Espagne et la seconde guerre mondiale : les
partisans de la non-intervention en 1936 seront, deux ans plus tard, les
signataires des accords de Munich ; la Retirada de janvier 1939 précède de
quelques mois l'exode de juin 1940 en France ; enfin, les Brigades
Internationales sont présentées comme le berceau de la Résistance en France.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">L'exposition, à son tour,
tisse ce lien entre ces volontaires partis combattre le fascisme en Espagne, puis,
de retour en France, qui s'engagent auprès de l'armée française de 1940 (en
Norvège au sein de la 13ème DBLE par exemple), dans la Résistance et, un peu
plus tard dans les rangs des Forces françaises libres (FFL) avec la célèbre
"Nueve" de la 2ème DB. Un bel hommage donc pour ces "<i>brigadistes</i>"
qui restent fidèles à leurs idéaux et à leur volonté de résister, y compris aux
cotés d'une France qui avait accueilli les Républicains espagnols vaincus dans
des camps insalubres aux pieds des Pyrénées, centres de détention que les
Espagnols ne tarderont pas à nommer "<i>sales baraques</i>".<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Une exposition (et un
documentaire) qui méritent une attention particulière et permettent d'aborder
la guerre d'Espagne, et ses très riches enseignements tactiques, sur lesquels
nous reviendrons dans un prochain article à partir du livre d'Anthony Beevor
consacré à ce conflit, laboratoire de la seconde guerre mondiale, notamment
dans son approche interarmes et dans l'analyse du combat en zone urbaine.<o:p></o:p></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Cet article est dédié à mon grand-père, Raphaël,
membre des Brigades internationales, combattant opiniâtre, parti trop tôt, mais
dont je suis très fier de l'engagement tenu jusqu'au bout.</span></div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-47068972072888428222016-06-19T18:56:00.001+02:002016-06-19T18:56:06.964+02:00L'artillerie des stratagèmes, le livre du colonel Fort.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEge_nohlBTH-UvjALo_rBKPG1hSXNxcVZxIdTe2DIkw_D3o9ZNAHxigGoX9ZWKpQEgHec5Z_Z_5o7qsCA4YEzgGMRp3WvLHBQ5QxQMb2MexET4iWHHATkqisdELwBLg6d15NrLk197vUyE/s1600/stratag%25C3%25A8me.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEge_nohlBTH-UvjALo_rBKPG1hSXNxcVZxIdTe2DIkw_D3o9ZNAHxigGoX9ZWKpQEgHec5Z_Z_5o7qsCA4YEzgGMRp3WvLHBQ5QxQMb2MexET4iWHHATkqisdELwBLg6d15NrLk197vUyE/s400/stratag%25C3%25A8me.jpg" width="256" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Les éditions <i>Economica</i> viennent de publier l'ouvrage du colonel Fort, artilleur et chef de la direction des études et de la prospective de l'Ecole d'artillerie. Son "'<i>artillerie des stratagème</i>s" est un livre passionnant et très bien documenté, riche en références historiques comme en exemples contemporains, mais aussi écrit avec un style fluide qui facilite la compréhension des arguments techniques. On regrettera juste l'absence d'annexes permettant, avec quelques cartes et extraits, d'illustrer certains témoignages évoqués dans le propos. L'auteur démontre, s'il en était besoin, le rôle majeur que peut jouer l'artillerie dans les manœuvres de déception. En effet, "<i>l'association entre l'artillerie et la déception peut apparaître paradoxale. Pourtant, avec l'avènement des trajectoires indirectes il y a un siècle, l'emploi de l'artillerie à des fins de déception s'est vu ouvrir de multiples perspectives (...) Or, se priver de la puissance de feux c'est se priver d'un avantage majeur. L'artillerie est l'arme de la surprise et l'emploi de la déception artillerie dans le récent conflit afghan a montré sa pertinence.</i>"</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;"></span></div>
<a name='more'></a><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pour appuyer sa démonstration, l'auteur revient d'abord sur les premières ruses mises en oeuvre par les artilleurs, alors que le tir des canons ne pouvait être que direct, à vue de l'ennemi. De fausses pièces d'artillerie, un emploi des feux adapté au terrain pour tromper l'adversaire sont autant de modes d'action largement employés lors des conflits de la fin du XIXème siècle, en particulier pendant la guerre de sécession. A l'aune du XXème siècle, des réticences culturelles freinent encore l'emploi de l'artillerie dans la déception alors que cette arme a pris une nouvelle dimension avec la capacité de tirer au-delà des vues directes (culte de l'offensive à outrance du colonel Grandmaison reléguant les canons à un rôle secondaire derrière l'infanterie). C'est la guerre de tranchée, entre 1914 et 1918, qui développe des stratagèmes innovants pour tromper les observateurs, obliger l'ennemi à rester dans ses abris ou leurrer l'adversaire sur le moment de l'attaque. Les conflits qui suivent, parfois méconnus comme celui opposant l'Angola et l'Afrique du Sud, démontrent tout l'intérêt de l'artillerie pour la déception, en jouant sur l'impact psychologique (Britanniques en Afghanistan en 1919, guerre des Malouines,...), en provoquant la panique (guerre russo-finlandaise, Nebelwerfer allemand en 1944), en accélérant l'épuisement physique (Tchétchénie, offensives de 1918), en renforçant le moral des troupes amies (front de l'est entre 1941 et 1945, Vietnam en 1969) ou en trompant l'ennemi (guerres zoulou, Canadiens à Vimy en 1917, armée de Patton en 1944). </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Chacune de ces ruses, multipliées par l'effet de l'artillerie, cherchent à provoquer des erreurs au niveau tactique, voire stratégique (guerre indo-pakistanaise, combats du Kippour en 1973, Sarajevo en 1995, ...).</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">L'appui feu inscrit aussi son action, au-delà de son efficacité dans la neutralisation et de sa brutalité, dans l'affrontement des volontés et de l'intelligence. Dans ce cadre, l'artillerie influe sur les combattants (surtout en guerre irrégulière) ou sur les chefs (davantage dans un conflit conventionnel). Elle permet d'exploiter le manque de motivation ou d'expérience, d'exploiter l'ingéniosité ou de s'adapter à un rapport de force défavorable. Le colonel Fort évoque ainsi, par exemple, les combats des Royaumes combattants de la Chine antique, la guerre des Boers et surtout l'action de l'Afrique du sud face aux Angolais en 1987. D'ailleurs, ces illustrations mettent également en exergue l'influence de la culture militaire (histoire, doctrine, penseurs, expérience opérationnelle) d'une armée dans sa manière d'aborder la déception et de la subir. Dans un de mes articles je faisais déjà ce constat : http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2011/10/reflexion-sur-le-facteur-culturel-dans.html .</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">L'auteur rentre ensuite dans les modes d'action de l'artillerie pour favoriser les stratagèmes face à une armée conventionnelle, d'abord en combat défensif puis dans l'offensive. Dans le premier cas, il insiste sur la nécessité de contourner la puissance de feu ennemie (Japonais dans le Pacifique entre 1941 et 1945, Rommel en Afrique du Nord), de monter des embuscades d'artillerie (option iconoclaste mais efficace) comme à Dien Bien Phu ou sur les îles Malouines et ce, tout en trompant l'adversaire par la routine (cas des Dardanelles en 1916). En offensif, il faut détourner les feux adverses (Britanniques en Birmanie, bataille d'Anzio en 1943), ruser pour conquérir le terrain (effort des feux sur des zones de franchissement ou de poser fictives, par exemple à l'instar des Soviétiques sur le Niémen en 1944 ou des Américains au Vietnam en 1965 dans la vallée de l'Ia Drang). Enfin, la "<i>déception artillerie</i>" est une vraie plus-value en contre-insurrection (voir notre article sur le sujet http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2015/06/lartillerie-dans-les-guerres-de-contre.html ), "<i>ce faisant, l'action de l'artillerie, au lieu d'être inhibée par la proximité des civils, peut être envisagée dans ce mode d'action qui présente l'avantage d'être potentiellement peu létal. Dans ce cas, les tactiques de déception de l'artillerie reposent le plus souvent sur la combinaison avec d'autres armes et technologies </i>(guerre électronique notamment)." Dès lors, en exploitant leurs préjugés sur la puissance de feu et l'emploi des canons ou mortiers, il est possible, grâce à l'artillerie de reprendre l'initiative sur les insurgés. On peut ainsi les dissuader d'utiliser un accès par des tirs éclairants, de frapper l'ennemi alors qu'il se regroupe ou qu'il cherche l'imbrication, de le localiser (Algérie en 1958-1959) grâce à des capteurs divers ou des capacités innovantes (obus infrarouges) pour attendre de le frapper quand il se regroupe. Les progrès du moment et à venir (LRU, précision des obus, portée accrue, radars,...) donneront encore plus d'atouts aux artilleurs pour contribuer au développement de nouveaux stratagèmes dans la manœuvre ou, plus largement, dans le cadre du ciblage tactique terrestre.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif; font-size: large;">Pour conclure, cet ouvrage est d'une grande qualité et aborde l'appui feu sous un angle qui n'est pas toujours exploité dans la doctrine ou l'emploi des armées occidentales, alors même qu'elle offre au chef interarmes, voire interarmées, une liberté d'action plus importante pour créer la surprise et exploiter les opportunités. A lire donc ...</span></div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-19392148638298857372016-06-11T17:27:00.000+02:002016-06-11T20:58:59.029+02:00Le maréchal de Turenne, ce grand capitaine vu par le général Weygand.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXzG4LafaUbWK-5L2hu9VEDMur8G371Ii5cGBA6_IF4YnVcT7h4mCBrcSS4oWi_9gSce_nmWwyAi8z1I_ljqao5iMwDtRZ8BBdTAASW5Qm-n9j3gqxzZkW2yRaTwIF2uvRXqP3pWwlzos/s1600/TURENNE.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXzG4LafaUbWK-5L2hu9VEDMur8G371Ii5cGBA6_IF4YnVcT7h4mCBrcSS4oWi_9gSce_nmWwyAi8z1I_ljqao5iMwDtRZ8BBdTAASW5Qm-n9j3gqxzZkW2yRaTwIF2uvRXqP3pWwlzos/s400/TURENNE.jpg" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">En 1929, le général Weygand contribue à une série d'ouvrages consacrés aux "</span><i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Grands cœurs</span></i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">" (éditions Flammarion) de l'histoire de France et ce, en rédigeant un livre sur le maréchal de Turenne. Pour l'auteur, il s'agit d'un chef militaire remarquable qui fait référence pour les officiers du moment, en particulier Foch par qui, si on en croit la dédicace, le général Weygand a appréhendé l'influence majeure de ce contemporain de Louis XIII et de Louis XIV.</span></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Dans cet ouvrage, on peut d'emblée noter que le jeune héritier de la maison de Bouillon va rentrer au service du royaume de France dès son plus jeune âge et gravir les échelons au rythme de ses campagnes, d'abord à la tête d'une compagnie, puis d'un régiment avant de se voir confier une armée. Il deviendra un grand tacticien et participera aux grandes évolutions dans la conduite de la guerre au cours de cette période charnière de l'histoire militaire.</span></div>
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<span style="font-family: "times"; font-size: large;"></span><br />
<a name='more'></a><br />
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Si son engagement est d'abord un geste politique pour assurer le Roi (et le cardinal de Richelieu) de la loyauté de la principauté réformée de Sedan, ces "</span><i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Terres souveraines</span></i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">" comme on les appelait, sa droiture et sa fidélité au peuple français l'accompagneront jusqu'à sa mort.</span></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Turenne va alors se former sur les champs de bataille tant dans l'art de la guerre que dans la manœuvre logistique de son époque (vivre sur le pays pour compenser une intendance défaillante). A ce titre, Mazarin, au moment du traité de Westphalie félicitera le maréchal d'avoir "fait des merveilles, à conserver si bien l'armée sans avoir touché un sol depuis si longtemps". Il fut donc novateur dans ce domaine aussi. Il s'illustre très vite en 1634 au siège de la Motte, lors de la retraite de l'armée du Rhin, devant Saverne puis à Landrecies en 1637. Il apprend son métier auprès des plus fins stratèges comme Bernard de Saxe-Weimar (ancien élève de Gustave Adolphe) sous les ordres desquels il sert dans l'armée d'Alsace ou en Italie. Blessé plusieurs fois au combat comme à Turin, il devient finalement, sous l'impulsion de Mazarin, commandant en chef des armées françaises et doit combattre Condé. Face à lui et à son génie militaire, malgré des effectifs souvent bien inférieurs à ceux de ses adversaires, il fait preuve de ruse et d'intelligence de situation, jouant des marches et contremarches pour priver son ennemi de sa liberté d'action. Ainsi, sans les nommer, Turenne met en application les grands principes de la guerre, notamment la concentration des efforts et l'économie des moyens (souvent comptés) pour s'opposer notamment aux puissantes troupes espagnoles. Il commande au plus près s'exposant parfois un peu trop mais organisant les travaux (tranchées) des sièges, veillant tard pour donner les ordres, reconnaître de futures positions ou "façonner" le champ de bataille avant la nuit. Il peut alors engager le combat à l'aube dans les meilleures conditions misant également sur les forces morales diffusées par le chef charismatique qu'il représente. La meilleure illustration de ce professionnalisme tactique se trouve dans la victoire des Dunes. D'ailleurs, Napoléon, dans son "</span><i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Précis des guerres du Maréchal de Turenne</span></i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">" écrit au travers d'une métaphore : "Achille était fils d'une déesse et d'un mortel : c'est l'image de la guerre ; la partie divine c'est tout ce qui dérive des considérations morales : du caractère, du talent, de l'intérêt de votre adversaire, de l'opinion, de l'esprit du soldat qui est fort et vainqueur, faible et battu, selon qu'il croit l'être ; la partie terrestre ce sont les armes, les retranchements, les positions, les ordres de bataille, tout ce qui tient à la combinaison des choses matérielles". A la mort du cardinal et après ses victoires, Turenne est fait Maréchal général, titre qui donne préséance sur tous les maréchaux de France. Aux côtés d'un Louis XIV qui prend les affaires du pays avec la vigueur qu'on lui connaît, Turenne est chargé, avec Louvois, Le Tellier et Lionne de travailler sur la réorganisation de l'armée. En effet, après la "</span><i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Paix des Pyrénées</span></i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">", l'armée est réduite à 50 000 hommes et il faut donner au Roi un outil à la hauteur de sa politique, on parlerait aujourd'hui de "</span><i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">remontée en puissance</span></i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">". Il reconstitue d'abord la cavalerie en faisant effort sur la formation et le recrutement des cadres (issus de milieux modestes, les jeunes nobles ne montrant pas assez d'assiduité dans le service) et instaure pour cette arme, comme pour l'infanterie, les "brigadiers" qui commandent à deux régiments sur le champ de bataille. Les effectifs augmentent notamment par l'apport de nombreux fantassins. Si à Rocroi en 1643 on compte 22 000 hommes, Louis XIV entre en Hollande en 1672 avec 120 000 combattants (3/4 d'infanterie et un équipage de siège et de campagne conséquent). Turenne insiste sur l'instruction des troupes et impose des entraînements comme pour ces deux corps d'armée réunis près de Compiègne en 1666 pour trois jours d'exercice en "terrain libre". La discipline fait l'objet de l'attention du maréchal qui veille à ce que les soldats soient régulièrement payés et bien nourris. Il conseille le Roi dans les affaires du royaume et mène de nombreuses missions diplomatiques, notamment en Angleterre. Il demeure, dans l'intimité, un homme humble et mesuré qui n'apprécie guère la vie de Cour et qui se convertit au catholicisme en 1668. Avec le temps, les relations qu'il entretient avec d'autres maréchaux et les ministres se tendent, en particulier du fait de la jalousie des plus ambitieux. Il prend néanmoins la tête des armées aux côtés de Condé pour la campagne de Hollande. Très vite, le Roi fait pression par l'intermédiaire de Louvois (très insistant) pour obtenir une victoire rapide alors même que Turenne, sur le terrain, considère que les manœuvres demandées par Paris sont inappropriées aux circonstances locales. En 1674, après les désillusions et les désaccords des années précédentes, Turenne entame sa dernière campagne. Il est d'abord relégué à des missions annexes par un Louis XIV qui vole de victoires en victoires tel en Franche Comté mais il conseille son souverain sur la stratégie à suivre, notamment dans l'emploi des réserves. Il prend des initiatives et remportent des victoires foudroyantes grâce à sa mobilité comme à Sinzheim, victoire pour laquelle une médaille est frappée, portant des foudres et l'inscription "</span><i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Vis et celeritas</span></i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">". Il bat ensuite les Coalisés en Alsace sur le Logelbach près de Colmar et de Turckheim. Il aura planifié sa manœuvre, surpris l'adversaire en prenant des itinéraires hors norme et malgré une météo difficile (qui parfois peut l'aider, ainsi que le brouillard qu'il sait exploiter pour se cacher de l'ennemi). Pour le général Weygand : </span><i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">"sa tactique ne laisse rien au hasard : connaissance de l'ennemi, examen du terrain, calculs des possibilités, tout entre en jeu. Elle n'a rien de rigide : trois fois il attaque un ennemi fortement posté derrière une rivière, trois fois il le bat, et pas une seule fois il ne s'y prend de la même façon. A Sinsheim, il attaque tout droit et profite de sa supériorité en infanterie pour prendre des points d'appui sur lesquels il étaye la manœuvre de sa cavalerie. A Enheim, il arrive par une marche de flanc à surprendre un ennemi qui se croit en sécurité derrière plusieurs lignes d'eau, il est formé en face de lui avant qu'il soit revenu de sa surprise et bénéficie surtout de l'effet moral ainsi produit. A Turkheim, il prend de loin son dispositif de combat qui lui permet de fixer l'ennemi de front et de le vaincre par une manœuvre d'aile menée avec secret et décision</span></i><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">". En 1675, alors qu'il mène une reconnaissance, il est blessé mortellement par l'artillerie adverse de Montecuculli. Ses obsèques furent nationales et l'affliction de ses hommes très forte. C'est Bonaparte, alors premier consul, qui rendit hommage à ce grand capitaine en transférant son corps aux Invalides, tombeau dans lequel il repose encore aujourd'hui. Ce chef de guerre, ce tacticien mais aussi cet organisateur hors pair marquera son époque mais aussi les générations futures qui peuvent puiser dans ses campagnes de grands enseignements.</span></div>
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L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-49036573276642281172016-06-04T20:16:00.003+02:002016-06-04T23:52:11.184+02:00Faire la guerre autrement demain : illusion ou prospective ?<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYr_PmrJ5Obo0VJ3AR3IcncftuJAzaOc8qksQvosztzCyAFrXSuhzJkqsWio4QW2LKffGtAXdJZFhQHPyxneZHU6Hcm6fVe11bTHpoP32On1xxNT1AGbXobHX7B1qRlr1Qt1wT6GCQcro/s1600/V%25C3%25A9hicule.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYr_PmrJ5Obo0VJ3AR3IcncftuJAzaOc8qksQvosztzCyAFrXSuhzJkqsWio4QW2LKffGtAXdJZFhQHPyxneZHU6Hcm6fVe11bTHpoP32On1xxNT1AGbXobHX7B1qRlr1Qt1wT6GCQcro/s400/V%25C3%25A9hicule.jpg" width="400" /></a></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Dans les armées occidentales comme chez certains spécialistes de la polémologie, des réflexions sont aujourd'hui menées pour répondre aux évolutions de la tactique dans la décennie à venir. En effet, la robotisation, l'infovalorisation, la notion de "<em>soldat augmenté</em>", les nouveaux équipements, les évolutions capacitaires sur terre, dans les airs et sur mer paraissent ouvrir de nouvelles perspectives pour faire la guerre autrement et vaincre les adversaires potentiels de demain. Pourtant, ces progrès techniques peuvent-ils vraiment se substituer à la tactique et surtout aux principes de la guerre, à leurs corollaires et à leurs procédés. Sont-ils des multiplicateurs opérationnels, sorte de boîte à outils, ou se suffisent-ils à eux-mêmes ? Enfin, pourront-ils être efficaces face aux nouvelles formes d'ennemi ?</span></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Une rapide étude semble démontrer qu'il ne faut pas compter sur la supériorité technologique pour remporter la victoire mais qu'il est impératif de confronter les modes d'action envisagés avec les fondements de l'art de la guerre.</span></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"></span><br />
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<strong><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Quel ennemi demain ?</span></strong></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Il est indispensable de réfléchir aux défis opérationnels à venir comme aux types d'engagement possibles. Si l'ennemi asymétrique semble aujourd'hui s'imposer, on voit de plus en plus émerger des formes de guerres hybrides avec les crises ukrainienne et syrienne et ce, sans compter les exemples libanais (Hezbollah), irakiens, libyens ou yéménites. En outre, les combattants irréguliers sont actuellement la norme en opérations avec des actions basées sur l'embuscade, le harcèlement, les explosifs improvisés, le terrorisme ainsi que les frappes indirectes. Les capacités engagées par les armées occidentales et leurs modes d'action se sont donc progressivement mis au diapason de cet adversaire avec, sur le plan tactique, de réels succès, en Afghanistan, en Irak, au Mali ou plus récemment en Centre-Afrique. Mais, pour paraphraser l'ancien chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Irastorza, il ne s'agit pas uniquement de se préparer à <em>une guerre</em> du moment mais<em> à la guerre</em> au sens large, dans toutes ses acceptions. En effet, des auteurs comme Corentin Brustlein et Etienne de Durand soulignent la prochaine montée en puissance d'armées capables de s'opposer aux forces occidentales grâce à l'acquisition de matériels modernes en grand nombre et à la mise en œuvre, par exemple, de stratégies AA/AA (Anti Access/Air Denial). Ces dernières s'appuient sur des systèmes sol-air performants, des forces spéciales, de vraies capacités de dissimulation voire de déception (guerre électronique en particulier), des missiles antinavires ou balistiques mais surtout des unités conventionnelles équipées de systèmes d'armes récents (sans être de 6ème génération), moins onéreux et donc acquis en plus grande nombre. Dans ce cadre, le choix du qualitatif sur le quantitatif privilégié par des armées occidentales pourrait atteindre ses limites sur le champ tactique. </span></div>
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<strong><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">La technologie au service de la tactique</span></strong></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">De nombreuses forces armées développent aujourd'hui des équipements associant les dernières innovations informationnelles et technologiques en passant par la plus-value d'une meilleure mobilité, d'une protection accrue et d'une interopérabilité avec les vecteurs aériens ou liés à l'aérocombat. La précision, la portée des pièces d'artillerie, des missiles et même des chars de combat, sans compter l'optronique ou les capacités d'acquisition (drones, radars, ...) donnent, ou donneront, aux unités de vrais atouts face à leurs adversaires, mais aussi au commandement, lui permettant d'ailleurs de décider plus vite. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Il est vrai que le temps, ce que j'avais appelé dans un article précédent le concept particulier de "<em>la chrono tactique</em>" ( </span><a href="http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2011/11/facteur-temps-peut-on-parler-de-chrono.html"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2011/11/facteur-temps-peut-on-parler-de-chrono.html</span></a><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">) prend un rôle encore accru. En fait, il semble bien qu’aujourd’hui, plus qu’hier encore, le facteur temps ne soit plus un simple outil de l’élaboration des ordres ou de la planification mais un principe tactique à part entière. En effet, si de nombreux exemples historiques montrent l’importance du temps pour s’assurer de la victoire, les progrès technologiques et l’évolution des adversaires potentiels imposent à la manœuvre d’être pensée et conduite dans un cycle temps rénové. Dans ce cadre, les nouveaux SIOC (systèmes d'information opérationnels de commandement), le suivi en temps réel ("<em>Blue Force Tracking</em>"), les transmissions de données, la cartographie numérique ou encore les logiciels d'aide à la décision s'inscrivent dans cette volonté de prendre l'initiative sur l'ennemi en accélérant le tempo des opérations tout en fragilisant son propre processus de prise de décision.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">De même, le renseignement, comme le ciblage, exigent des moyens techniques performants pour dissiper le brouillard de la guerre puis frapper, avec précision, les cibles à haute valeur militaire et ce, sans prendre le risque de faire des dommages collatéraux. La manœuvre, cette combinaison du mouvement et du feu, s'en voit largement facilitée, les informations circulant plus vite, ce qui permet de s'affranchir de certaines contraintes du milieu et de favoriser la subsidiarité de tous les échelons de commandement. Aussi, la tactique de demain doit pouvoir s'appuyer sur cette infovalorisation, notamment pour faire face à une force adverse bien structurée et mettant à profit le nombre pour tenir ou conquérir des objectifs.</span></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;"> Le combat tournoyant souhaité par de nombreux militaires à l'image des combattants parthes de l'Antiquité ou du "<em>combat en essaims</em>" des hordes mongoles pourrait alors devenir réalité, en particulier sur les arrières d'un ennemi qui ne pourra plus s'affranchir d'une logistique et d'un C2 (Command and Control) conséquents. Mais il y a aussi un risque d'écrasement des niveaux, les chefs stratégiques ou opératifs cherchant à s'immiscer jusqu'aux pions tactiques les plus petits.</span></div>
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<strong><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Revenir aux fondamentaux</span></strong></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Afin d'éviter cette dérive mais aussi la prétention de considérer que la supériorité technologique donne irrémédiablement l'avantage, <em>penser la guerre de demain</em> doit intégrer ces extraordinaires outils mais sans jamais négliger les grands principes de la guerre et ses procédés. </span></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Ainsi, la prise de risque doit-elle être mesurée à l'aune d'une étude fine du terrain, de l'ennemi (centre de gravité, points décisifs), du milieu en général (population, climat, infrastructures) et des vulnérabilités consenties de notre propre dispositif (contraintes, impératifs, élongations, ...).</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">La liberté d'action ne repose pas seulement sur les systèmes de commandement, la mobilité de tel ou tel matériel et engin <em>high tech</em>, voire sur la portée des armes mais sur la sûreté (flanc garde, couverture, dissimulation, protection de la Force), sur la prévision et l'anticipation (collecte du renseignement, planification, cas non conformes), et sur la prise d'ascendant (initiative, saisie d'opportunité, ciblage tactique, acquisition des objectifs, réserve engagée au bon moment). </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">La liberté d'action est également synonyme de faculté d'adaptation pour travailler en dégradé car certains belligérants pourraient annuler la supériorité technique par du brouillage, des attaques cyber ou l'emploi du NRBC.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">La concentration des efforts devra combiner toutes les fonctions opérationnelles autour d'une action interarmes ou combinée (interarmées) complexe sans privilégier, par exemple, les armes de mêlée sur celles d'appui, comme trop souvent aujourd'hui sur les théâtres d'opérations contemporains. La logistique et l'appui mouvement ne doivent pas non plus être négligés, y compris, et en particulier, avec des vecteurs de combat de plus en plus sophistiqués. Plus que jamais, le soutien doit pouvoir suivre et être protégé. </span></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Enfin, le principe d'économie des moyens doit faire l'objet d'une attention particulière, à l'heure où certains équipements ultra-modernes sont échantillonnaires et où il sera difficile de remplacer des véhicules (et même des équipages) neutralisés (du fait de leur coût et du haut niveau de formation des servants). Enfin, la modernité ne doit pas nous affranchir de rechercher la surprise, la réversibilité et la modularité.</span></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif; font-size: large;">Pour conclure, afin de <em>penser la guerre de demain</em> et pour exploiter au maximum les atouts technologiques dont nous disposerons à court terme, l'imagination tactique, la prospective et l'innovation opérationnelle doivent considérer les nouveaux outils comme des multiplicateurs d'efficacité et de manœuvre et non pas comme des solutions à part entière. La question de la masse critique et du nombre doit être posée à nouveau. En effet, la "technolâtrie" décriée par certains ne permettra pas de vaincre les ennemis de la décennie à venir aux formes changeantes et aux capacités de combat conventionnelles renouvelées comme pléthoriques</span>.</div>
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Source image blog FOB <a href="http://forcesoperations.com/les-depenses-militaires-dopent-les-revenus-de-thales/">http://forcesoperations.com/les-depenses-militaires-dopent-les-revenus-de-thales/</a></div>
</div>
L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-75699888103718706842016-05-28T19:45:00.000+02:002016-05-28T19:45:22.623+02:00La première guerre mondiale au jour le jour : mars à mai 1916. (2/2)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOUDUjcffx5-3gatSIl6-Jpdgx9KZziHB-flyOrySIEcRouVPBAzTmJg4EnN0giDVnsA6egRK1KV_Hiyms0Tt4n3DH9fIMyv4fzwwyqiAzwDY5r7RFnIJuJHnsSmw1l6wH_xbl9nXqnQs/s1600/Mort+Homme.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="247" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOUDUjcffx5-3gatSIl6-Jpdgx9KZziHB-flyOrySIEcRouVPBAzTmJg4EnN0giDVnsA6egRK1KV_Hiyms0Tt4n3DH9fIMyv4fzwwyqiAzwDY5r7RFnIJuJHnsSmw1l6wH_xbl9nXqnQs/s400/Mort+Homme.jpg" width="400" /></a></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;"></span> </div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Le lieutenant-colonel Rousset poursuit sa description des combats sur tous les fronts au cours du printemps 1916. La bataille de Verdun continue avec quelques pans de terrain repris aux Allemands par une attaque brusquée française au sud de Douaumont le 15 avril mais sans effet majeur sur l'évolution des opérations. Dans le Caucase, les Russes bousculent une fois de plus les Turcs sur la rive gauche du Kara-Déré alors que les Italiens, près du lac de Garde (pentes du Monte Sperone), avancent lentement. Dans le même temps, les Autrichiens contre-attaquent sans succès avec 14 bataillons dans la vallée de la Brenta. </span></div>
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<a name='more'></a><br />
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Notre témoin y voit l'affaiblissement de la Triplice même si l'armée allemande, sur le front français peut encore compter sur 40 divisions, c'est à dire 500 000 fusils et plus de 3000 canons répartis en 3 armées. Etonnamment, la plus forte d'entre elles, la 6ème, n'est pas celle qui attaque Verdun mais celle qui s'étend du sud d'Ypres au sud d'Arras sur le front d'Artois. Le chroniqueur met également en avant le fait que de nombreuses parties du front sont, finalement, faiblement tenues. Dans ce cadre, l'absence de réserves opératives conséquentes, et l'incapacité des belligérants à créer la surprise par une concentration des efforts rapides, empêchent de débloquer la situation militaire d'un côté comme de l'autre. D'ailleurs ,les troupes de Berlin s'acharnent sur le point dur que représente Verdun en y attaquant, le 17 avril, avec 5 divisions sur un front de 4 km après une lourde préparation d'artillerie, de la vallée de la Meuse au sud du village de Douaumont. C'est un carnage, les vagues d'assaut sont brisées par les mitrailleuses et tirs de barrage français. Pourtant, le Konprinz ordonne, par trois fois, de relancer l'offensive le 18 mai dans la matinée, en particulier sur les Eparges et ce, pour un gain qui ne dépasse pas 200 mètres. Pour le lieutenant-colonel Rousset, c'est un bras de fer psychologique qui se joue dans la Meuse : "<em>Chaque assaut manqué apporte aux Allemands une diminution de prestige, de force et de confiance. Je ne parle même pas de leurs sacrifices matériels qui, cependant sont énormes. Mais comment résister indéfiniment à cette série de commotions déprimantes qui, en se succédant à de si courts intervalles, produisent dans l'organisme, même le plus robuste, un affaissement irréparable et des désordres qu'on ne peut plus corriger</em> ?" On perçoit ici l'importance des forces morales, de la faculté de résilience qui contribuent au succès ou, à l'inverse, à l'effondrement total. </span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">De l'autre côté de l'Europe, les Russes prennent le port de Trébizonde sur la Mer Noire et démontrent leurs qualités tactiques malgré leurs faibles moyens matériels. D'ailleurs, à Marseille, le 20 avril, le premier contingent des armées du Tsar arrive pour se battre au côtés des Alliés en France. Il s'illustreront notamment au fort de la Pompelle ou près de Suippes (on trouve encore aujourd'hui des cimetières et chapelles en leur hommage) ainsi que dans la Marne. En Mésopotamie, les Anglais utilisent la rivière pour y employer des bateaux vapeur convertis en bases de feu de circonstance mais, le 23 avril, le général Lake échoue devant Sanna-I-Yat, notamment du fait des nombreux marécages qui deviennent des obstacles de manœuvre insurmontables avec les pluies diluviennes de la saison. </span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Les Turcs, à leur tour, cherchent à mettre en pratique l'approche indirecte et s'attaquent aux postes anglais qui défendent le canal de Suez au nord du Sinaï (à Katia et Dueidar). Les forces britanniques parviennent <em>in extremis</em> à briser cet effort. </span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Les tactiques défensives et la guerre de position s'appliquent également en montagne, sur le front italien notamment, avec toutes les spécificités de ce milieu. Les soldats se fortifient ainsi au Passo della Sentinella à près de 2 717 mètres d'altitude ou attaquent l'ennemi à 3000 mètres d'altitude pour s'emparer de cols stratégiques. </span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Alors que les duels d'artillerie et les coups de main su succèdent à Verdun presque quotidiennement (en particulier autour de la côte 304), les Allemands tâtent le terrain sur le front tenu par les Anglais à Ypres, Saint Eloi, entre Freinghien et Armentières, à Lens ou encore dans les zones de la Lys et de Loos.</span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Le 27 avril, trois dirigeables français, capacité davantage utilisée par l'adversaire, bombardent les gares d'Etain, de Bernsdorf et d'Arnaville, points de transit et de dépôt de la logistique allemande pour tenter de fragiliser les arrières de Berlin. En Irak, à Kut El Mara, le général Tonwnsend, encerclé depuis 143 jours, est contraint de se rendre avec 2970 soldats britanniques et 6000 combattants indiens. En Egypte occidentale, des patrouilles alliées parcourent le désert dans des automobiles blindées pour s'emparer des dépôts cachés. C'est en quelque sorte la répétition de l'action des SAS harcelant les arrières des Italiens comme de l'Afrika Korps en 1942-43.</span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Fin avril et début mai, les Français regagnent près de 1000 mètres sur les pentes du Mort Homme au-dessus de Verdun et les aviateurs peuvent comptabiliser 31 avions ennemis abattus. L'auteur décrit les chiffres officiels des pertes allemandes (955ème liste en date du 28 avril) qui montre déjà, en 1916, l'ampleur du désastre humain du premier conflit mondial au moins pour ce belligérant : 712 515 tués, 1 761 115 blessés, 363 642 disparus (pour les officiers allemand il s'agit entre autre de 22 636 tués, 43 334 blessés et 3762 disparus). Malgré tout, du 4 au 8 mai, les Allemands, appuyés par leur artillerie lourde (qui bouleverse les positions) concentrent leurs efforts dans les tranchées verdunoises entre la côte 304 et le Mort Homme où ils prennent pieds (sans s'y maintenir) malgré la résistance héroïque française, en particulier aux alentours du bois d'Houdromont. </span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Des troupes de l'ANZAC rentrées des Dardanelles, rejoignent les Anglais en France, les Russes ne sont plus qu'à 160 km de Bagdad et les Alliés (troupes belges du colonel Molitor) s'emparent, en Afrique, de Kigali, capitale du Rwanda allemand. Bien plus loin, l'armée française a mené à bien une mission d'assistance militaire opérationnelle (pour utiliser un terme contemporain) en achevant, à Corfou, la réorganisation de l'armée serbe (mission militaire du général Mondésir). Le 13 mai, le lieutenant-colonel Rousset se fait l'écho du manque d'artillerie lourde en France pour s'opposer à celle de Berlin qui permet aux Allemands de mener leurs attaques.</span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Le 15 mai, en Mésopotamie, les Russes font jonction avec les Britanniques après avoir pris Mossoul. Du 16 au 19 mai, les Italiens sont contraints de reculer momentanément dans le Trentin (vallées de l'Arsa, de l'Astico et de l'Assa) et sur les positions de Zugna-Torta face à l'attaque autrichienne et la puissance des feux mises en œuvre. A partir du 20 mai, deux divisions allemandes fraîches lancent une attaque générale à Verdun avec des assauts répétés, de jour comme de nuit, sur le Mort Homme et les deux rives de la Meuse. Les Français y appliquent une tactique défensive solide même s'ils perdent du terrain face aux masses compactes allemandes alors que ,vers le Fort de Douaumont, ils renouent avec l'offensive, chassant leurs adversaires de cette position dès le 22 mai, d'abord avec succès. Malheureusement, la division Mangin doit de nouveau reculer le 24 mai face aux contre-attaques bavaroises. Dans le même temps, au 26 mai, les troupes italiennes subissent une nouvelle progression des Autrichiens et se replient au sud de la route de Vicence et dans la vallée de la Léogra. Cette manœuvre, bien menée par les Austro-hongrois, compromet la situation de troupes de Victor Emmanuel à Arsiero qui sont déjà menacées de front par le perte du Monte-Maggio. En quelques jours, l'initiative et le succès semblent avoir changé de camp. La puissance de l'artillerie devient un point clé et transforme le champ de bataille de Verdun en enfer sans discontinuer.</span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Sur mer, le 31 mai, débute la bataille navale du Jutland qui va faire de lourdes pertes des deux côtes, l'été s'annonçant, une fois de plus meurtrier.</span> </div>
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L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8237630150173729210.post-57054650875342722742016-05-21T22:53:00.001+02:002016-05-21T22:53:40.666+02:00La première guerre mondiale au jour le jour : mars à mai 1916. (1/2)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDJInrKvGT1iiF4RXC6_FEK1c1ilx0O9xNlvPChTHEN8kWuAioxS8ZijptB4nds5ipxsFv2d-pgxP5Me4h2jlog0JLPCbltxXRPgIV5NUk-xL_VTP1pImN4L3V1fZw_zZ8lFBl6r2Y6mc/s1600/image.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="261" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDJInrKvGT1iiF4RXC6_FEK1c1ilx0O9xNlvPChTHEN8kWuAioxS8ZijptB4nds5ipxsFv2d-pgxP5Me4h2jlog0JLPCbltxXRPgIV5NUk-xL_VTP1pImN4L3V1fZw_zZ8lFBl6r2Y6mc/s400/image.jpg" width="400" /></a></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Nous revenons sur le témoignage du lieutenant-colonel Rousset qui commente, au jour le jour, le premier conflit mondial avec ces mois de mars à mai 1916 où la bataille de Verdun, notamment, fait rage depuis plusieurs jours. Ainsi, les 1er et 2 mars, sur les côtes de Meuse, une accalmie semble avoir lieu, les Allemands relevant leurs unités épuisées ou décimées. D'ailleurs, un prisonnier allemand témoigne : " <em>le 21 février, alors que ma compagnie n'avait pas encore été engagée, elle comptait 200 fusils. Vingt-quatre heures plus tard, elle était réduite à un officier et 70 hommes. C'est miracle que mes camarades et moi-même ayons échappé au massacre. Le feu de l'artillerie et la précision du tir de l'infanterie française ont causé de semblables ravages dans presque toutes les autres compagnies</em>".</span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Le président de la République se rend à Revigny pour rendre hommage aux hommes (adjudant Grameling et ses canonniers) qui ont abattu, avec leur autocanon, le zeppelin ennemi L-Z 77. Dans le Caucase, les Russes poursuivent leur progression dans des conditions difficiles (neige et froid), prennent la ville de Bitlis au sud du lac de Van (affluent du Tigre) et s'ouvrent alors la route de Bagdad.</span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;"></span><a name='more'></a><br />
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Parallèlement un corps d'armée russe, débarqué sur les bords de la Mer Noire, tente de prendre les Ottomans à revers. Cette manœuvre amphibie très audacieuse est assez innovante pour l'époque et n'est pas sans rappeler ce que Mac Arthur fera à Inchon 40 ans plus tard.</span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">A compter du 3 mars, autour de Verdun, les bombardements s'intensifient sur les deux rives de la Meuse et le village de Douaumont continue à être le théâtre d'une lutte d'infanterie qui devient, d'heure en heure, plus acharnée encore. Côté français, ce sont les "<em>prouesses de nos mitrailleurs</em>" qui sont mis en avant et qui semblent avoir permis de stopper l'avance adverse. Néanmoins, le 6 mars, les troupes allemandes relancent leur offensive sur la rive gauche de la Meuse (Bethincourt, les Forges) avec des coups de boutoirs successifs alors qu'en Champagne, elles utilisent déjà des lance flammes contre les tranchées du mont Têtu et du hameau de Maisons-de-Champagne. </span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Le 7 mars, en Mésopotamie, le général Aymer tente sans succès de s'emparer d'Es-Sinn sur la rive droite du Tigre et ce pour s'approcher de Kut El Mara où ses compatriotes sont encerclés. En France, chaque jour, la bataille de Verdun apporte son lot de combats sanglants, de journées meurtrières et de nuits terribles. Les pertes allemandes vont croissantes pour des résultats faibles (bois des corbeaux, village de Vaux) malgré d'importants effectifs engagés, sur de petits compartiments de terrain. Le 12 mars, le sous-lieutenant Guynemer abat son 8ème avion et le 14 mars l'observateur d'un ballon captif, dont le câble s'est rompu, saute en parachute à 3 000 mètre d'altitude, première opérationnelle pour ce dispositif de secours. </span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Avec Verdun, les feux indirects sont au cœur de la confrontation, permettant même une certaine forme de principes d'économie des moyens et de concentration des efforts : "<em>depuis trois jours, on est au calme dans la région de Verdun. Calme relatif d'ailleurs, car l'artillerie ne s'est point apaisée : calme pesant aussi, comme celui qui précède l'orage</em>." Du 16 au 19 mars, près de 5 attaques des Allemands sont lancées sur le Mort Homme et sur Vaux alors même que les canons du Konprinz frappent dans la profondeur avec des pièces de gros calibres (450 obus) sur la ville de Saint-Dié, nœud logistique français.</span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Le 19 mars, en Perse, les Russes entrent dans Ispahan pendant que sur les côtes britanniques l'aviation allemande poursuit ses incursions dans la profondeur stratégique avec 4 hydravions (la semaine précédente il s'agissait de trois dirigeables, puis de 7 au début avril). Il y a bien une stratégie aérienne de Berlin pour affaiblir et porter la menace au cœur du territoire des alliés.</span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Le 20 mars, la bataille de Verdun voit de fait son intensité se poursuivre avec un bombardement intense de pièces de gros calibre et l'assaut d'une division récemment arrivée sur ce secteur (troupes fraîches) entre Avocourt et Malancourt : "<em>en avant des vagues d'assaut, courent des groupes de soldats munis d'appareils à liquides enflammés. Nos tirs de barrage et nos feux de mitrailleuses font subir aux assaillants de fortes pertes ; ils parviennent cependant à progresser dans la partie est du bois de Malancourt</em>". Cette confrontation, que l'on sait terrible et encore longue aujourd'hui, prend de l'ampleur tant dans les effectifs engagés que dans la violence et les moyens déployés au fur et à mesure du durcissement des volontés des deux belligérants. Le même jour, 50 aéronefs alliés bombardent les installations des sous-marins de Zeebruge, les U-Boot allemands faisant en effet de lourdes pertes aux bâtiments de guerre français comme britanniques mais aussi aux paquebots comme le "Sussex", torpillé le 24 mars 1916. A noter que cette guerre aérienne que se livre les deux ennemis, y compris par des bombardements stratégiques (attaque des hydravions anglais dans le Schlesswig Holstein le 25 mars pour détruire une usine à zeppelins) est rarement évoquée pour la première guerre mondiale alors qu'elle préfigure ce que l'Eurpoe et le Japon vivront entre 1939 et 1945. </span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Après 7 jours sans assaut d'infanterie mais ponctués uniquement de feux indirects près de Verdun, les Allemands cherchent à prendre de vive force le Mort-Homme le 28 mars mais doivent faire face, le lendemain, à une contre attaque française violente. Les assauts sont répétés le 30 mars et les positions âprement disputées au bois d'Avocourt comme à Douaumont et dans les ruines de Malancourt (conquises). Les troupes du Konprinz se jettent de nouveau dans le combat avec des succès répétés les 1 et 2 avril à Vaux, dans le bois de la Caillette comme aux abords du fort de Douaumont et ce, malgré la défense héroïque des Français. Le lieutenant-colonel Rousset détaille ainsi le "<em>modus operandi</em>" allemand : "<em>les artilleurs ennemis avaient pour mission d'effectuer sur les objectifs visés un bombardement d'une violence inouïe mais relativement court. Aucun pouce de terrain ne devait être épargné (...) Pendant ce temps, un sous-officier d'artillerie était chargé de construire hâtivement une ligne téléphonique entre les deux réseaux de fils de fer des adversaires, sur une partie du front repérée et canonnée d'une façon spéciale. le rôle du sous-officier était de profiter du bombardement général pour s'approcher de notre parallèle de départ sans être aperçu et de relier son fil conducteur à nos fils téléphoniques, afin de surprendre nos communications. Avant que l'attaque d'infanterie ne fut déclenchée, le commandement allemand lançait de forte reconnaissances, constituées d'officiers et d'une cinquantaine d'hommes. Ces patrouilles s'avançaient vers nos lignes pour s'assurer que le bombardement avait donné les résultats espérés. Si les prévisions étaient réalisées, l'attaque était aussitôt ordonnée. L'infanterie se lançait alors à l'assaut en vagues successives, distantes de 80 à 100 mètres les unes des autres. (...) Chaque unité avait un objectif , limité à l'avance, où elle devait s'arrêter sans jamais le dépasser. La progression ultérieure était laissée à des corps de réserve (...) Les régiments d'infanterie avaient l'ordre de ne pas s'acharner, sous aucun prétexte, contre des positions qui n'étaient pas suffisamment bouleversées par les obus ; ils ne devaient jamais chercher à vaincre les résistances non brisées par l'artillerie (...)</em> ". On est loin de l'image d'Epinal d'assauts aveugles lancées sans volonté d'économiser la ressource. Néanmoins, à Verdun, on se bat, au corps à corps, à la grenade, pour quelques mètres, quelques hameaux détruits ou des boyaux humides, et les pertes sont terribles.</span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">A l'est, les Russes tentent de relancer l'offensive et de retrouver l'initiative, notamment avec la nomination du général Broussilov à la tête des armées de Galicie le 4 avril. </span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">Du 8 au 13 avril, les Allemands font, une fois de plus, effort sur les deux rives de la Meuse avec pour objectif majeur le Mort Homme mais la résistance de la garnison française de Pétain est remarquable. Le général français en fait d'ailleurs part dans son ordre du jour du 10 avril :"<em>Le 9 avril est une journée glorieuse pour nos armes. Les assauts furieux des soldats du konprinz ont été partout brisés : fantassins, artilleurs, sapeurs, aviateurs de la 2ème armée ont rivalisé d'héroïsme. Honneur à tous ! Les Allemands attaqueront sans doute encore ; que chacun travaille et veille pour obtenir le même succès qu'hier... Courage, on les aura </em>!"</span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">A partir de la mi-avril, la campagne sur le front italien semble reprendre de la vigueur et voir des opérations majeures en préparation.</span></div>
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<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif; font-size: large;">A suivre...</span></div>
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L'écho du champ de bataillehttp://www.blogger.com/profile/07541352421683794049noreply@blogger.com0