Aujourd’hui, que l’on parle de conflits,
de guerres, d’opérations ou encore d’interventions militaires, nombre
d’observateurs sont souvent prompts à parler d’enlisement, d’échec, de violence
contenue, d’instabilité chronique et d’efforts inutiles. Le terme de victoire
semble avoir disparu du vocabulaire, cette notion ne correspondant plus aux engagements
contemporains rythmés par des missions
dites de stabilisation, d’interposition comme de gestion de crise.
Pourtant, la recherche de la victoire,
ce nouvel équilibre politique et militaire, a toujours accompagné la
conflictualité tout au long de l’histoire et permet de donner un sens à
l’action, notamment à celle des forces armées (mais pas seulement) déployées
face à un adversaire ou, plus globalement, à une menace. Il apparaît donc
intéressant de s’interroger sur les raisons de ce désintérêt pour la victoire
ou pour sa remise en question permanente tout en mettant en perspective cette
évolution par l’examen de ce mot au travers des exemples du passé.
Nous montrerons que si les
manifestations de la victoire ont évolué avec la guerre et l’accélération du
temps, les fondements de ce vocable sont restés les mêmes et doivent être
exploitées, dans tous les domaines, pour vaincre et légitimer le combat et ce,
du niveau stratégique au niveau tactique.