Cette bataille de Monte Cassino en Italie au début 1944, démontre que l'action frontale, la mauvaise utilisation des appuis et du terrain mais surtout un emploi inadapté de l'arme aérienne sont autant de facteurs qui mettent à mal les principes de la manœuvre. En effet, face à un système défensif puissant et bien préparé, la confiance dans les effets des bombardements aériens ou la supériorité numérique entraînent de lourdes pertes alors même qu'une action au sol bien menée peut faciliter la saisie des objectifs.
Contexte général :
Les
Alliés cherchent en ce début 1944, à
rompre la ligne Gustav
qui barre la péninsule italienne et ainsi s’ouvrir la route de Rome. La hauteur
sur laquelle est érigé le monastère (435mètres) est la clef du massif du Monte
Cassino, une position naturelle très forte. Pendant trois mois, le général von
Senger und Etterlin a renforcé ses défenses, et le solide 14e
Panzerkorps, ainsi que des bataillons d’élite de paras et d’infanterie, en font
une noix dure à casser.
Les
opérations préliminaires contre la ligne Gustav commencent, au début de janvier
1944, par une succession de raids de 3000 bombardiers alliés contre les voies
de communication allemandes. Le 15 janvier, le 2e corps américain du
général Keyes, appuyé par le corps expéditionnaire français, s’empare du Mont
Trocchio, un bon poste d’observation.
Déroulement de la bataille :
La
conquête du Monte Cassino nécessita quatre batailles.
1ère
BATAILLE (17 janvier au 06 février) :
Les
attaques du corps expéditionnaire français au Nord et du 10ème corps
britannique au Sud furent couronnées de succès malgré les violentes
contre-attaques allemandes, tandis que, au centre, l’attaque frontale des deux
divisions américaines fut repoussée par l’artillerie et les parachutistes
allemands. Simultanément, les troupes débarquées à Anzio étaient fixées par la XIVe
armée allemande.
2ème
BATAILLE (15 au 18 février):
Précédée
d’un bombardement massif qui détruisit l’abbaye et permit aux Allemands de la
transformer en forteresse, l’attaque terrestre fut lancée le 16 février. Les
Néo-Zélandais progressèrent peu, ainsi que les Indiens, attaqués par erreur par
des avions alliés. Deux divisions britanniques se joignirent au corps
néo-zélandais mais une préparation trop hâtive, une mauvaise coordination avec
l’aviation et des attaques à trop petite échelle provoquèrent ce deuxième
échec.
L’objectif
qui était de soulager la tête de pont d’Anzio ne fut pas atteint et les
Allemands purent en retirer la majeure partie de leurs chars pour renforcer la
ligne Gustav.
3ème
BATAILLE (14 au 22 mars):
Après
trois semaines de mauvaises conditions météorologiques, le corps néo-zélandais
repartit à l’attaque de la ville de Cassino après un intense bombardement. Mais
les parachutistes allemands opposèrent une résistance acharnée dans les
décombres, à travers lesquels les chars ne pouvaient progresser, menant un
combat d’usure pendant six jours. Les néo-zélandais durent alors se replier.
4ème
BATAILLE (11 au 22 mai):
Cette
bataille fut précédée d’intenses préparatifs : redéploiement des troupes,
préparation d’artillerie, bombardements pour détruire les PC adverses. Les
Alliés créèrent la surprise car les Allemands s’attendaient à une tentative de
percée à Anzio où ils envoyèrent leurs réserves. Le 13 mai, les Français
tenaient le confluent du Liri et du Garigliano, le 15 mai, le 2e
corps américain arrivait à Spigno, à l’extrême Sud du dispositif ; le 17
mai le 13e corps britannique coupa la route nationale permettant ainsi
au 2e corps polonais de s’emparer du monastère par le Nord, le 18
mai.
Le 20 mai, les Allemands
étaient en pleine retraite, leur défaite s’aggravant le 23 mai par la percée
des Alliés à Anzio.
BILAN :
Les Alliés perdirent
115 000 hommes dans la bataille, contre 60 000 chez les Allemands. Du
fait de la résistance acharnée des défenseurs du Monte Cassino, il fallut
quatre mois aux Alliés pour conquérir la région et parvenir à effectuer la
jonction avec la tête de pont d’Anzio. La route de Rome était enfin ouverte aux
Alliés qui s’en emparèrent le 4 juin. Mais cette victoire fut occultée par le
débarquement de Normandie.
Enseignements de la bataille :
Rapport de force :
Les
Alliés ont attaqué dans un rapport de force conforme au gabarit d’une offensive
(3 contre 1) et disposaient d’une totale maîtrise aérienne. Pourtant, ils
n’ont pas su profiter de leur supériorité numérique, pour diverses
raisons :
§ Ils ont concentré deux armées qui s’étalaient
initialement sur 250kms de front dans quelques vallées larges de seulement
quelques kilomètres, facilitant ainsi la tâche des défenseurs.
§ Les forces blindées ne pouvaient pas être
déterminantes dans les combats rapprochés se déroulant dans les vallées et dans
les ruines.
Approche indirecte :
La
volonté de passer en force en menant des attaques frontales lors des trois
premières batailles a conduit à l’échec. Seule l’approche indirecte, en coupant
les voies de communication au Sud, a permis de s’emparer du verrou.
Qualité des chefs :
Les généraux Alexander et
Clark ont montré un réel entêtement à vouloir conquérir l’abbaye de manière
frontale et n’ont accepté le plan du général Juin qu’à la 4ème
bataille. L’absence d’Eisenhower et de Montgomery qui préparaient le
débarquement de Normandie a certainement été déterminante dans cette difficulté
à percer le front allemand.
Aucune mention de l'infamie du viol de goumirs?
RépondreSupprimerCela est imputé aux goumiers qui ne sont plus là pour se défendre... les autres non ? (Autres forces alliées et allemand ????) Qui étaient les supérieurs ? ??
SupprimerTout å fait raison.... Les commandos d'afrique, les tirailleurs Algériens, Sėnégalais, Européens, Maltais, Piéds noirs' Juifs...d"Algérie qui composaient ce corps d,élité sont oubliés ou peu cité contrairement aux bourins de l armés de tonton Sam... Why?
SupprimerFrédéric Jordan je suis fils de Tirailleurs et je peux dire au vue des citations et les archives de mon pére vous êtes å coté de la plaque et arrêtez vos bêtises....POUR LE RESPECT DES BRAVES TOMBER SUR LES CHAMPS DE BATAILLES...
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