L'armée russe est aujourd'hui de nouveau engagée sur divers théâtres d'opérations, en Syrie, dans le Caucase ou en Ukraine. Elle y démontre de grandes qualités tactiques face à des adversaires irréguliers, conventionnels ou tout simplement hybrides. Si ce réveil militaire demeure le fruit d'un effort de professionnalisation et d'équipement engagé par Moscou depuis plusieurs années, la doctrine actuelle, considérée par les armées occidentales comme нелинейная война ou guerre non linéaire, elle reste bien l'héritière de la pensée opérationnelle soviétique des années 1950. En effet, en relisant la "Doctrine militaire soviétique" de Raymond L. Garthoff (éditions Plon- 1956), il est finalement assez aisé de retrouver les grands principes qui animent encore, de nos jours, l'engagement russe avec notamment la recherche de la surprise, de la fulgurance et l'emploi de l'artillerie au plus près des unités blindées afin de favoriser, in fine, la manœuvre.
Batailles et enseignements
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dimanche 5 février 2017
lundi 9 janvier 2017
Quand un adversaire hybride met en échec une puissance militaire.
Les conflits contemporains
mettent en lumière des adversaires de plus en plus hybrides qui, par leurs
stratégies « non linéaires » pour reprendre un terme russe, ou au
travers de modes d’action tactiques spécifiques, mettent en échec de nombreuses
armées conventionnelles. Mais ce phénomène, dans une perspective historique
plus large, n’est pas nouveau, notamment si on revient sur certains théâtres
d’opérations de la fin du XXème
siècle. Une bataille de la guerre du Vietnam, autour de la base de Khe Sanh
en 1968, nous en donne un exemple frappant. En effet, lors de cette série de
confrontations, les forces nord-vietnamiennes vont parvenir à assiéger pendant
77 jours une base américaine de plus de 6000 hommes, tout en imposant à leur
adversaire une véritable manœuvre opérative d’envergure ainsi que des surprises
tactiques, voire stratégiques et ce, comme nous le verrons à propos du camp de
Lang Vei.