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samedi 28 avril 2012

Armée sénégalaise et opérations en Casamance : petit historique.


Aujourd’hui encore les forces armées sénégalaises sont engagées massivement dans une opération intérieure particulière dans la province sénégalaise de Casamance. Dans un contexte géopolitique compliqué, l’action militaire du Sénégal dans cette région a toujours été dictée par une volonté de défendre l’intégrité et l’indépendance du territoire national face à des bandes armées ou des mouvements de guérilla plus ou moins structurés. Si la menace et la réponse militaire a évolué au cours du temps, la détermination et l’engagement des « Jambaars » (voir l’article précédent) sont demeurés intacts. Quant aux capacités opérationnelles de l'armée sénégalaise, elle s'en est trouvée accrue, surtout pour les conflits de type asymétriques.


Les premiers engagements commencent en 1961 au moment où la Guinée Bissau voisine entame sa guerre d’indépendance contre les Portugais. La Casamance sert alors de zone refuge aux groupes armés du PAICG (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap vert) d’Amilcar Cabral ou du FLING (Front de libération et d’indépendance de la Guinée). A cette période, les populations locales sont victimes d’exactions et de violences perpétrées par des bandes armées livrées à elles-mêmes et cherchant à assurer leur logistique sur les campagnes sénégalaises. Dakar décide alors d’envoyer ses soldats pour rétablir l’ordre de 1966 à 1969 dans le cadre de l’opération « Manat 1 » et au cours de laquelle les unités pratiquent la nomadisation et le contrôle des frontières.
En 1970, est créé le Commandement opérationnel sud Casamance (COSC) pour pérenniser l’action des forces armées sénégalaises dans la zone. Cette force connaît rapidement son baptême du feu avec les combats contre des irréguliers portugais dans le village de Kougne en septembre 1970 ou les durs affrontements entre soldats sénégalais et mercenaires (en soutien de villageois portugais du village guinéen de Cassalol) à Santhiaba Mandjack en mai 1972.
Devant la recrudescence de ce type d’incursions, le Sénégal initie l’opération « Cassalol-Catetia » le 31 mai 1972 et ce, en guise de représailles. L’action conduite par un bataillon parachutiste est un demi-succès militaire face à la résistance des groupes d’autodéfense portugais (manque de renseignement) mais permet de montrer la détermination sénégalaise. Jusqu’à l’indépendance de la Guinée en 1974, d’autres accrochages sérieux seront à déplorer entre le COSC et les forces portugaises dont un élément blindé sera arrêté par le poste des Jambaars du village de Nianao le 12 octobre 1972. En  1975, le calme étant revenu, le COSC est dissous.
Néanmoins, près de 10 ans plus tard, en Casamance, est créé le MFDC (Mouvement des forces démocratiques de la Casamance) qui lancent ses premières attaques en 1982. Dirigé par l’abbé Senghor, il réclame l’autonomie de la riche région agricole de Casamance ainsi que la reconnaissance de l’identité animiste des habitants (dans un pays majoritairement musulman). Ces derniers souffrent également de leur isolement du reste du Sénégal dû fait de l’enclave gambienne qui s’enfonce vers l’est.


Cette flambée de violence impose à nouveau à l’armée sénégalaise de s’engager massivement dans les zones militaires 5 et 6  pour mener des opérations de sécurisation, de contrôle de zone et de destruction des sanctuaires rebelles. Les pertes civiles et militaires seront importantes des deux côtés, notamment du fait des nombreuses mines posées par les belligérants et les embuscades de l’insurrection (26 soldats tués à Babonda en 1995, 25 en 1997 à Mandina Macagne près de Ziguinchor). Aujourd’hui, il semble que le MFDC  ait été défait même si des bandes armées subsistent grâce au banditisme transfrontalier, situation tendue malgré de nombreuses négociations entre  leaders rebelles et gouvernement sénégalais.
Pour conclure, il est clair que cette opération intérieure de défense de la frontière puis de rétablissement de l’intégrité territoriale face aux forces portugaises ou contre l’insurrection locale a permis aux forces armées du Sénégal de s’aguerrir et d’améliorer encore un peu plus ses capacités opérationnelles interarmes et interarmées. Ceci explique probablement ses résultats significatifs lors de missions extérieures liées à des problématiques similaires en Guinée Bissau en 1998 (opération Gabou) ou au Libéria (participation à la force ECOMOG de la CEDEAO).

Frédéric JORDAN

5 commentaires:

  1. Mensonge et contrevérités. Que vaut cette armée sans le parapluie français; presque rien. Quel est le bilan des opérations à Bissau, echec totale ; la france a due batailler fort pour sauver ce qui restait du corps expéditionnaire sénégalais menacée d'anéantissement.En Casamance le rapport de force est de 10 soldats pour un maquisard, malgrès tout le MFDC détient des prisoniers, arrêter intoxiquer les gens.

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    1. Bonjour,

      Merci pour votre commentaire. Mon propos n'est pas de faire de la propagande, les éléments que je vous donne sont objectifs au regard des documents historiques que j'ai pu consulter. Néanmoins, je suis prêt à publier votre contribution argumentée et non partisane(sous forme d'article) sur l'action de la rébellion de Casamance pour avoir le point de vue des deux belligérants. Cordialement

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    2. vous ne savez rien de ce que vous avancer,si tu es senegalais tu es un traitre ? DIS NOUS CE BILAN NOUS N en avions pas honte,dire que la france est intervenue est un gros mensonge qui dénote votre votre prise de position:la etait elle au liberia lorsque les toupes senegalaises ont empéché les rebelles de charle taylor de prendre Monrovia, UN ACTEUR DANS LES DEUX SITUATIONS

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  2. Tous les combattants du mfdc mourront sans voir l'indépendance. Si l'armée française épaule sa consœur sénégalaise celà résulte des accords bilatéraux; On a été en 1942 en allemegne, on a fournis des hommes incorporés dans cett armée en algérie en indochine etc ; où est le mal. Pour ce qui s'est passé en 1998 à bissau les mutins le savent pour avoir demander le dernier cessez le feu. je connais très bien ce qui s'est passé là bas car ayant de la famille militaire en guinée bissau. Mais aucun soldat sénégalais n'y a été humilié. Au contraire.

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  3. l'aguerissement des jambaars se poursuivra que par une volonte politique des autorites qui est de defendre l'integrite du territoire national sur toutes les formes d'agressions qui seviront.il n'y plus de rebellion car il ya une rapport de force assez large et les soldats ne manque pas de courage d'ou l'appelation de jambarr legui legui.laissont les faires leurs boulots et de dire a president de leurs ce qu'ils et ns finiront bientot avec ce banditisme

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