Cette semaine, votre blog se propose de revenir sur un combat de 1940, année où les batailles de l'armée françaises sont souvent caricaturées et réduites à une retraite générale, résultat d'une prostration due à ce qu'on appelle "La guerre éclair".
La bataille de la Horgne montre a contrario la combativité des forces françaises malgré des effectifs réduits et une capacité à construire une manœuvre cohérente et efficace.
Contexte général :
Le 13 mai 1940, le 19ème
corps blindé du général Guderian, après avoir traversé la Belgique et le
Luxembourg, attaque les français et franchit la Meuse dans la région de
Sedan. Le 14 mai, tandis que la 10ème Panzer division passant à l’est de Sedan
tente une action vers le sud, Guderian infléchit vers l’ouest l’axe d’attaque
des 1ère et 2ème Panzer division, ouvre une brèche de 8 kilomètres entre les
2ème et 9ème armées françaises, entre Poix-Terron et Baâlons et s’apprête à foncer
en direction de Rethel. Des renforcements sont attendus et on espère que les
premiers éléments pourront s’engager le 15 mai au soir, mais la 3ème brigade de Spahis
devra tenir jusque là. Après cinq jours
de combat en Belgique et sur la
Meuse , les effectifs sont déjà fortement entamés.
Déroulement de la bataille :
Temps 1 :
Dans la nuit du 14 au 15
mai 1940, la 3ème Brigade de Spahis qui est déjà au combat depuis 5 jours, reçoit
l’ordre de constituer un point d’appui au carrefour de la Horgne pour y fixer
l’ennemi et permettre à d’autres unités de monter en ligne pour colmater la
brèche. En toute hâte, laissant leurs chevaux à couvert, les Spahis des 2ème
Régiment de Spahis algériens et 2ème Régiment de Spahis marocains s’installent à la Horgne , construisent
immédiatement des barricades et les bâtiments sont transformés en blockaus,
avec des moyens restreints et désuets (3 canons antichars de 25 et 37 mm).
Temps 2 :
Le 15 mai vers 9 heures les
1er et 3ème bataillons d’infanterie du 1er régiment de fusiliers de la 1ère Panzer
division venant de Singly sont accueillis par des tirs nourris. Les Spahis sont
alors attaqués, d’abord par des sections avec leurs véhicules de combat, puis par
l’artillerie et enfin avec des blindés légers et moyens, tandis que des avions
de reconnaissance assurent la liaison en temps réel des troupes allemandes avec
leur poste de commandement par radio.
La bataille fait rage, les
pertes sont nombreuses de part et d’autre. Les Spahis marocains et algériens
réussissent néanmoins à tenir, malgré de nombreux assauts. Le rapport de force
encore relativement égal jusque là commence à s’inverser vers 14h30 lorsque les
Allemands reçoivent le soutien des obusiers et de trois compagnies de Panzers.
Les attaques initiales étant stoppées, ils contournent les positions de
résistance des Spahis et encerclent la position avec des blindés malgré leurs
pertes. Sommés de se rendre, les Spahis ripostent et lancent deux charges à
cheval. L’une contre les blindés pour diminuer la pression et l’autre pour
tenter de percer les lignes allemandes et échapper à la capture.
BILAN :
754 officiers (dont les
deux chefs de corps), sous-officiers ou spahis tués ou blessés, avec 646
chevaux. Le soir du 15 mai, dans un village en flammes les Allemands rendent
les honneurs aux 100 derniers combattants qui ont couvert la retraite de 150
des leurs. L’offensive à coûté aux allemands environ 1000 morts et blessés, entre
16 et 18 chars et quelques canons.
Enseignements de la bataille :
Procédés tactiques :
L’excellent moral d’une
troupe décidée, une succession de mouvements qui empêche l’ennemi de fixer le
dispositif et surtout de violentes et systématiques contre-attaques pour ne
laisser aucuns gains territoriaux à l’ennemi, ont permis de maintenir des
positions difficiles. Cela a perturbé l’offensive des Allemands qui ont été
obligés de concentrer des moyens importants à la réduction de la Horgne et d’y perdre donc des
heures précieuses.
Renseignement :
Une action aussi héroïque
soit-elle n’a d’intérêt que si les gains qu’elle permet sont suivis effets. Ce
coup d’arrêt efficace contre la 1ère Panzer division noyé dans les prémices de la
débâcle, n’a été connu qu’après la guerre. Le sacrifice des Spahis n’aura donc
été d’aucune utilité puisqu’il n’a pas été exploité. Il s’agit probablement de
la dernière opportunité qu’a eu le commandement français d’empêcher le
mouvement tournant des blindés allemands au niveau opératif.
Elément réservé :
Pas
de réserve tactique dans cette action qui devait recevoir du soutien de la
53ème DI. Elle a été inutile car elle n’a pas été utilisée ni pour effectuer des
mouvements pour colmater la brèche de Sedan ni pour contre-attaquer les forces
stoppées et isolées de l’adversaire.
Bel acte héroïque qui méritait d'être connu !...
RépondreSupprimerBonjour bien votre article mais les chiffres ne sont pas cela, à la Horgne les Spahis ont perdu 43 hommes et les allemands 31 tués et 102 blessés, donc si ont se base sur les votre la 3° Brigade aurait était décimé, au total en 2008 2009 un peu moins de 200 mort au combats ont était recensés y comprit les tombes des inconnus, je vous suggère de modifier dans vos écrits les chiffres cités et si besoin vous pourrais confirmer mes chiffres en vous rendant sur place et vérifier auprès de l'amicale des amis de la horgne ou tout simplement au musée sur la place des spahis du village. petit précision au carré militaire du cimetière vous y trouverais les noms sur les tombes...je précise je suis un ancien spahis...
RépondreSupprimerMerci pour votre intérêt pour le blog et pour les éléments complémentaires. Les données seront rapidement modifiées.
SupprimerCordialement
C'est exactement le même texte que sur Wikipédia.
RépondreSupprimerMerci de bien vouloir rétablir la vérité des chiffres, connue depuis le travail du colonel Thierry Moné. Honneur à ces hommes.
RépondreSupprimer