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jeudi 17 octobre 2013

La bataille de Leipzig, comme si vous y étiez....

 
Le 20 octobre prochain, plusieurs milliers de figurants vont se retrouver à Leipzig pour reconstituer, devant près de 30 000 spectateurs, ce qu'on a appelé la bataille des Nations, seconde défaite de Napoléon après Essling et tournant des guerres impériales. L'Empereur, affaibli par la retraite de Russie, voit se constituer, face à lui, la 6ème coalition avec ses alliés d'hier comme les Prussiens de Schwarzenberg ou certaines provinces allemandes.
 
Le 16 octobre 1813, après avoir remporté quelques victoires tactiques avec le détachement qu'il commande, il est pourtant contraint de se replier sur Leipzig alors que ses maréchaux sont battus les uns après les autres. Avec une armée de 175 000 recrues mal entraînées, il fait face aux 300 000 coalisés (Russie, Autriche, Prusse) et décide de placer ses forces en arc de cercle autour de la ville et ce, pour attendre le choc ennemi et tenter de l'absorber. La charge adverse est alors d'une rare violence avec la volonté de prendre les Français en tenailles. Mais l'armée française résiste brillamment, repoussant les assauts, provoquant de lourdes de pertes dans les rangs russes, prussiens ou autrichiens.
 
 
Napoléon utilise son artillerie pour concentrer les efforts d'un bout à l'autre du front, engageant sa cavalerie pour reprendre l'initiative. Mais après avoir tiré 200 000 coups de canon, il ne dispose plus que de 16 000 boulets de réserve. De plus, ses effectifs réduits ne lui permettent pas d'accepter un combat d'usure, d'autant que certains corps auxiliaires comme les 3 brigades saxonnes et wurtembergeoises passent dans le camp adverse. L'Empereur doit, à regret, se replier, afin de préserver ses maigres réserves, en essayant de couvrir sa retraite avec le corps de Mac Donald ou les remarquables lanciers polonais de Poniatowski. Ces derniers, après avoir tenu en respect la coalition, n'arrivent malheureusement pas à rejoindre le gros de l'armée napoléonienne. En effet, un sapeur français fait sauter le dernier pont sur une rivière qui barre le passage les prenant pour des ennemis et, de fait, les abandonnant à la captivité.
Cette bataille marque le début des difficultés pour l'Empereur qui va devoir se battre en France avant d'abdiquer à Fontainebleau en 1814. La confrontation de Leipzig est une des plus meurtrières des campagnes militaires du moment avec près de 60 000 pertes pour les Coalisés et entre 60 000 et 80 000 tués, blessés et prisonniers pour les Français.
Néanmoins, Napoléon aura une fois de plus démontré qu'il est capable de tenir en respect un ennemi largement supérieur en nombre grâce à son sens tactique. Il conviendra lui même d'ailleurs que : « Lorsque avec de moindres forces j’étais en présence d’une grande armée, groupant avec rapidité la mienne, je tombais comme la foudre sur l’une de ses ailes et je la culbutais. Je profitai ensuite du désordre que cette manœuvre ne manquait jamais de mettre dans l’armée ennemie, pour l’attaquer dans une autre partie, toujours avec toutes mes forces. Je la battais ainsi en détail ; et la victoire, qui en était le résultat, était toujours, comme vous le voyez, le triomphe du grand nombre sur le petit ».
 
Source image : site 24heures.ch
 

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