Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

lundi 27 octobre 2014

Regard de collégien sur la guerre : réfléxions sur le film "Fury".

Une fois n'est pas coutume, nous ouvrons notre blog à un jeune collégien. En effet, on pense souvent que les adolescents d'aujourd'hui ont un regard critique sur la "Mémoire" et sur l'histoire, en particulier à un moment où de nombreuses commémorations rythment l'année 2014. Aussi, c'est avec une attention bienveillante que je vous présente la réflexion de Charles, jeune garçon de 14 ans qui, après avoir regardé le film "Fury", nous livre sa propre analyse sur la guerre ou l'emploi des blindés.
Merci d'encourager sa curiosité et de lire avec intérêt sa perception de cet épisode, certes romancé par Hollywood, du second conflit mondial. Bonne lecture...
Le film « FURY » sorti le mercredi 22 octobre 2014 au cinéma est un film retraçant l’histoire des membres d’un équipage de char Sherman, au cœur de l’Allemagne nazie, en avril 1945, à la fin de la seconde guerre mondiale.  Voici un film plein d’action et de rebondissements que je vais vous décrire et pour lequel je vais approfondir certains sujets évoqués dans cette production. Tout d’abord, nous allons procéder à une description rapide des caractères des deux personnages principaux.


Le Sergent Don « Wardaddy » Collier (Brad Pitt) : le sergent est chef de char mais aussi le chef de toute la section de cavalerie (blindés). C’est un homme ayant de nombreuses responsabilités comme faire en sorte que ses hommes restent en vie et qu’ils aient le moral. Il doit aussi superviser les décisions tactiques et faire les bons choix pour éviter de perdre ses hommes. S’il fait la moindre erreur, tout est fini. Il veut donc faire en sorte que ces hommes voient en lui un homme n’ayant pas peur de la mort ni du combat même si, au fond, c’est un homme sensible et attachant.

Le soldat Norman « Machine » Ellison: Ce jeune dactylo se retrouve emporté dans un combat dont il était épargné depuis le début de la guerre mais on l’envoie au front car l’armée américaine manque de soldats capables de piloter des engins tels que des chars. En effet, de par son manque d’expérience, le jeune soldat pourrait mettre en jeu la vie de ses camarades. C’est à partir de ce constat que la relation entre le sergent-chef Wardaddy et le soldat Norman Ellison, aussi appelé « Machine » par ses coéquipiers, va devenir plus intéressante. Norman est innocent et fait preuve d’une grande humanité mais le sergent va devoir atténuer ces qualités pour en faire un soldat capable de tuer un très grand nombre d’ennemi. Norman doit prendre la place du tireur dans le char « Fury », c’est pour cela qu’il doit dépasser ce qui fait de lui un homme « pacifique ».

L’équipe du char « Fury » revient d’Afrique, de Belgique et de France et a toujours remporté les combats qu’elle a effectués.

Nous voilà plongés à trois semaines de la chute du 3ème Reich, en avril 1945. C’est à ce moment qu’Hitler voit les troupes alliées progresser en Allemagne nazie et fait entrer dans le conflit des femmes et des enfants au combat.

Dans le film, les soldats vivent donc dans un char américain, appelé char Sherman. Dailleurs, d’après Brad Pitt dans une interview : « entrer dans ce char d’assaut c’est comme entrer dans un sous-marin, on est comme sous l’eau. C’est un endroit clos, vraiment pas conçu pour les hommes. Lorsque la tourelle tourne, et qu’on a un membre hors du véhicule, on peut perdre celui-ci. Il fait très chaud, les cinq hommes à bord transpirent et ce char est une machine pleine d’essence, ce qui est très dangereux. Le fait d’y rester à l’intérieur est très rassurant. » (En effet, si on y pense, un soldat de l’infanterie ne peux pas forcément s’abriter en pleine campagne, si une alerte se déclenche. En revanche, un soldat de la cavalerie se sentira en sécurité, dans une bulle protectrice à l’abri des balles et des obus). Malgré tout, un char reste une machine et si une pièce tombe en panne, l’équipage doit sortir pour la réparer et les soldats peuvent mourir. C’est pourquoi tous les hommes sont censés savoir comment réparer toutes les pièces le plus vite possible. Le char Sherman se compose de cinq membres d’équipages : le chef de char, le pilote, le copilote et mitrailleur, le chargeur et l’opérateur radio.

Un peu d’Histoire

A ce stade de la guerre l’armée américaine avait perdu bon nombre de soldats pouvant travailler dans les chars d’assaut car les Allemands (possédant des chars appelés « Tigre ») combattaient avec un équipement supérieur aux Américains, avec un meilleur blindage et une puissance de feu supérieure. Malgré ces pertes, l’armée américaine restait en supériorité numérique.

Pour le tournage, les acteurs ont rendu visite à des soldats de l’armée américaine, travaillant aujourd’hui dans les nouveaux chars d’assaut, ainsi qu’à des anciens combattants. D’après le témoignage d’un soldat américain durant le tournage de « Fury », celui-ci aurait dit que si on prenait du recul sur tous les combats aujourd’hui, ces scènes de guerre pourraient parâitre ridicules car anachroniques.

Guerre et psychologie

Sur le plan psychologique, ce film est chargé d’attachement, allant même jusqu’à l’amour ou à des relations « père-fils ». En effet, le sergent « wardaddy » a fini par vraiment s’attacher au soldat Norman Ellison car il est comme un fils pour lui. Dans cette relation d’attachement, en période de guerre, comme la seconde guerre mondiale dans ce film, les soldats ne doivent pas trop s’attacher entre eux car un homme peut mourir à chaque instant. Au début du film « Fury », lors de l’arrivée de Norman, le sergent l’accepte dans l’unité car il sait qu’il n’a pas d’autres alternatives. Mais sa dernière parole avant de le laisser rejoindre le Sherman est, je cite : « Surtout ne t’attache pas trop à eux ». Ayant une grande expérience dans l’armée, le sergent sait ce qui peut arriver aux soldats. Pourtant, malgré les recommandations des chefs de sections, les soldats passent le plus clair de leur temps en compagnie de leur équipe. Dans ces conditions, comment ne pas se laisser influencer par cette fraternité d’armes qui leur permet de vivre ces moments terribles et de remplir leur mission. Je dois aussi vous donner un détail sur l’amour. En effet, dans ce film, Norman Ellison tombe amoureux d’une jeune allemande, Emma. Malheureusement le soldat Ellison doit repartir en mission au bout de quelques heures. Au moment où les soldats américains embarquent dans leurs chars, ils sont surpris par un tir de barrage allemand qui par malheur détruit la maison d’Emma. On peut voir qu’un soldat est capable de s’attacher très rapidement à une femme, même dans le camp de l’ennemi. Encore une fois, la guerre est parfois cruelle.         

Dans des conditions plus sanglantes, je reviens au début du film, lors de la première apparition des soldats dans le char. Le caporal Trini « gordo » Garcia (un mexicain) tient la main d’un mort dans le tank. Ce soldat mort est le soldat que va remplacer Norman et on constate que tous ces camarades s’étaient attachés à lui. Le sergent Don « Wardaddy » Collier fait part du talent du soldat qui est mort à Norman en lui affirmant que cet homme était, je cite, le meilleur tireur de la 9ème armée.           

           Mais posons-nous une question :

Les chars d’assauts évoluent-ils toujours de la même façon sur les théâtres d’opération ?

Fiches techniques des chars

-   Le char Leclerc, moderne aujourd’hui, pèse 54 tonnes mais est très rapide. En effet, il peut dépasser les 35 km/h en 6 secondes et rouler jusqu’à 70 km/h sur tous les types de terrains grâce à son moteur de 1500 chevaux (CV). En ce qui concerne la puissance de feu, le char Leclerc possède un canon de 120 mm et des mitrailleuses de calibre 12,7mm.  Aujourd’hui, trois hommes composent l’équipage d’un char : le pilote, le tireur et le chef de char. On peut donc faire la comparaison entre le char Sherman américain, étudié il y a quelques instants,  au moment de la seconde Guerre mondiale et le char Leclerc.


-   Le char Sherman, en comparaison, se compose quant à lui de cinq membres d’équipages : le chef de char, le pilote, le copilote et mitrailleur, le chargeur et l’opérateur radio.  Pesant 32 300 kg, le char Sherman possède une vitesse maximale de 48 km/h. Pour la puissance de feu, le canon principal de ce char est de calibre 75mm et des mitrailleuses de calibre 12,7 mm et 7,62 mm sont aussi présentent.

Modes d’action des chars sur le théâtre d’opération.
Durant la seconde guerre mondiale, les alliés mettaient très souvent les chars à disposition des troupes d’infanterie, comme une sorte de bouclier. Les Allemands, eux, lancés des attaques massives de chars d’assaut, aussi appelées attaques groupées. C’est ainsi que les Allemands remportèrent de grandes batailles. Par exemple grâce à une grande concentration de blindés, l’armée allemande a remporté la bataille de France de mai à juin 1940.
Plus l’avancée technologique des chars d’assaut évolue, plus les armes antichar se développent. En effet, les fantassins s’équipent à l’aide d’armes à la puissance de feu comparable à celle de l’artillerie, telle que le « panzerschreck », le canon de 88mm ou le « panzerfaust » du côté allemand ou le « bazooka M1 » du côté allié. Ces nouvelle armes rendent plus complexes les missions des véhicules blindés. Aujourd’hui il existe également des missiles anti-chars très performants.
Aujourd’hui, le char Leclerc (français) permet de libérer un passage en détruisant un obstacle, il peut donc servir à une unité du génie, il permet aussi de couvrir l’évacuation d’un blessé ou encore d’intimider l’ennemi. Etant très rapide, le char Leclerc peut intervenir rapidement et jouer de sa vitesse et de sa maniabilité pour effectuer des missions dans un court laps de temps (mener un raid par exemple). Le seul point négatif de ce véhicule est son ergonomie. En effet, tout comme dans le Sherman, l’équipage est très serré.
La réponse à notre question est maintenant toute faite. Non, les chars modernes n’évoluent pas de la même façon sur les théâtres d’opération de par leurs nouvelles technologies et les nouveaux engins mis à disposition mais les fondamentaux du combat blindé demeurent les mêmes. Merci d’avoir  lu cet article et bon film !
                                                                                                                             Charles Jordan      


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire