Exposition "coups de pinceaux" au musée de l'artillerie.

 

A l'occasion de la fête de Wagram à l'école d'artillerie de Draguignan, commémoration annuelle qui salue cette victoire de Napoléon sur les Autrichiens en 1809 grâce notamment à la "grande batterie" de 112 canons concentrés par l'Empereur, le musée de l'artillerie a inauguré, le 2 juillet 2015, l'exposition "Coups de pinceaux, des peintres montrent la guerre".

Comme l'explique le conservateur dans le journal de l'exposition, les œuvres permettent d'insister sur le lien entre l'artiste et la guerre avec la volonté de "créer sans trahir" en gérant le rapport entre la réalité et l'esthétisme et ce, tout en témoignant du pire sans tomber dans la laideur. Les nombreuses peintures ou sculptures présentées montrent l'évolution de cet art en lien avec l'histoire militaire, depuis les scènes antiques glorifiant les héros jusqu'aux opérations contemporaines en passant par les monarques mis en scène pour des raisons politiques ou les illustrations des combats des deux conflits mondiaux.

Ce sont surtout les peintres (ou sculpteurs) de l'Armée qui sont mis à l'honneur comme Anne Lecleac'h, Nadine Enakief, Jean-Marie Zacchi ou Joël Giraud mais aussi les artistes célèbres tombés pour la France en 1915, à l'instar d'Eugène Lemercier, Michel Troyen et Abel Naulin, pour ne citer qu'eux. En effet, l'exposition est centrée sur l'année 1915 en parallèle du centenaire de la première guerre mondiale, avec le souci de rendre hommage à ces Poilus représentés en pastel, acrylique et autre aquarelle dans leur quotidien terrible. L'année 15 représente un tournant avec l'utilisation des gaz de combat, des lance-flammes, les innovations liées au camouflage ou à l'artillerie (crapouillot, défense anti-aérienne) sans oublier l'avènement du célèbre casque Adrian, de la tenue "bleu horizon" et la création de la Croix de guerre pour récompenser les actes de bravoure.

Cette exposition a pris toute sa place dans les festivités de Wagram qui ont été présidées par le général d'armée Jean-Pierre Bosser, chef d'état-major de l'armée de Terre. Ce dernier a souligné le rôle de l'artillerie dans le nouveau modèle "Au contact" pour la manœuvre interarmes ainsi que la complémentarité des moyens servis par les artilleurs, qu'il s'agisse des drones tactiques, des canons de 155mm CAESAR, des mortiers, des moyens d'acquisition et de coordination (radars, équipes d'observation au contact), des missiles sol-air MISTRAL ou du tout récent lance roquettes unitaire (LRU). Le soir venu, un spectacle "sons et lumière" a mis en exergue les régiments d'artillerie comme le 40ème RA de Suippes, le 68ème RAA de La Valbonne ou le 54ème RA de Hyères dans une mise en scène associant leurs faits d'armes passés (de 1914 aux interventions yougoslave, indochinoise ou tchadienne), aux opérations plus récentes au Mali, sur le territoire national (opération Sentinelle)comme au sein des forces prépositionnées.

Une belle exposition à visiter avec le musée de l'artillerie dont la muséographie refaite depuis 3 ans est remarquablement exposée.