Cette semaine, pour revenir sur la bataille de Verdun en 1916, je vous propose cet ouvrage de synthèse écrit par deux historiens, l'un français et l'autre allemand. Cette étude apporte une vision politico-militaire globale de cette campagne et ce, même si les dernières pages lassent un peu le lecteur par une réflexion trop marquée sur les conséquences mémorielles de cette confrontation si symbolique, d'abord en France jusqu'à aujourd'hui puis en Allemagne dans les années 1930 afin de soutenir l'idéologie nazie.
En effet, Verdun "n'est pas une bataille comme les autres, c'est la grande bataille de la Grande Guerre". Ces mois passés sous un déluge de feu et d'acier deviennent "une métaphore de toute la guerre qui ne peut se terminer qu'après la reprise du terrain perdu en 1914 mais aussi en 1871. Verdun, symbole d'un patriotisme terrien et défensiste, pour lequel gagner est regagner ce que l'on a perdu".
Les deux auteurs proposent un développement pédagogique selon divers plans d'analyse, des choix stratégiques à la conduite de la bataille en passant par le quotidien du combattant. Ils essaient ainsi de répondre à plusieurs questions : pourquoi les Allemands ont attaqué là et non ailleurs ? Quel a été le rôle du terrain et des contraintes techniques ? Pourquoi la bataille a duré si longtemps ? Les soldats des deux camps l'ont-ils vécue de la même façon ? Pourquoi ce symbole demeure encore si dimensionnant ?
Antoine Prost et Gerd Krumeich amènent en outre des clés de compréhension, au-delà des idées reçues d'une attaque sensée "saigner l'armée française" pour expliquer ce choix du fait d'impératifs stratégiques et qui avait comme objectif la réduction du saillant verdunois ou la volonté d'infliger à la France une défaite cinglante (fragilisant son alliance avec les Britanniques).
Le livre développe ensuite les préparatifs puis les premiers succès allemands fondés sur la surprise, la supériorité de l'artillerie, l'engagement de lance-flammes et de nouvelles unités d'assaut (bataillon Rohr) préfigurant les futures "Stosstruppen" de 1918. Du côté français c'est l'impréparation qui domine, le désarmement des forts mais, face à l'offensive, une vraie force morale et une bravoure collective qui permettent de maintenir le front et d'éviter l'effondrement. Progressivement, l'organisation des armées françaises va faciliter la reprise de l'initiative malgré les nouvelles tentatives allemandes sur la côte 304 ou le Mort-Homme.
De nombreux chapitres apportent plus loin une vraie vision du vécu des hommes engagés à Verdun, de la montée en ligne aux nuits passées dans les trous d'obus sans oublier les combats des forts de Vaux et de Douaumont. Un bel hommage au sacrifice et au dévouement de ces combattants plongés dans l'horreur de cette confrontation de près de 10 mois. Un condensé intéressant pour le lecteur pressé, bonne lecture...
Bonjour
RépondreSupprimerPourriez vous me donner votre accord pour insérer une photo de votre blog sur le diplôme C M 2 Verdun 2016
"soldat dans la tranchée"
uncafnlomme@orange.fr
Cordialement
jc vermeire