Hier soir, sur Arte, était diffusé un remarquable docu-fiction sur la Campagne de Russie de Napoléon. Sur le lien suivant, vous pourrez lire le synopsis de ce documentaire et connaître les dates de rediffusion : http://www.arte.tv/guide/fr/048323-001/napoleon-la-campagne-de-russie.
Ce programme permet, notamment au travers de commentaires et interventions d'historiens français, britannique et russe, de mettre en perspective cet épisode souvent caricaturé ou mal connu. Tout au long des deux épisodes, "La Moskowa" et "La Berezina", on comprend mieux le contexte stratégique qui pousse Napoléon à envahir l'empire du Tsar et à épuiser la plus importante armée jamais constituée (près de 500 000 hommes venus de toute l'Europe).
C'est d'ailleurs aussi cette hétérogénéité des contingents qui va fragiliser un corps de bataille usé par les marches forcés, le climat chaud de l'été 1814, la boue de steppes et les esquives répétées de l'armée russe. Cette dernière, confiée à Koutouzov refuse le combat jusqu'aux portes de Moscou près du village de Borodino. Cette bataille est d'une rare violence et très meurtrière, à tel point qu'il est difficile de déterminer un vainqueur. Si Napoléon gagne les batailles, celles-ci ne sont jamais décisive (l'Empereur souhaitait une offensive éclair pour faire plier Alexandre) et ce sont les Russes qui emportent la campagne. Les Français prennent Moscou mais ne peuvent empêcher qu'elle brûle avant de se replier vers l'ouest. Surpris par le général Hiver, Napoléon perd progressivement son corps de bataille harcelé par les Cosaques et les forces conventionnelles russes. Le franchissement de la Bérézina qui permet à moins de 10 000 hommes (l'encadrement de la Grande Armée) de s'enfuir grâce à une intuition de génie de Napoléon qui surprend son adversaire.
Au delà de l'aspect militaire et opérationnel, le documentaire apporte une plus-value particulière en perçant la psychologie des protagonistes, des souverains aux grognards (le sergent Bourgogne par exemple) en passant par certains officiers généraux des deux côtés (Caulaincourt ou Koutouzov). En outre, la vie quotidienne des soldats, le traitement réservé aux blessés et même les équipements ou tactiques de combat (redoutes, artillerie, cavalerie,...) sont largement évoqués.
Enfin, les remarquables effets spéciaux et montages apportent du réalisme au propos. En bref, une autre façon de faire de l'histoire militaire et de revenir sur les champs de bataille du passé.
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