Comme chaque mois, notre chronique sur le premier conflit mondial nous amène sur les traces des combattants et des batailles dans les yeux du lieutenant-colonel Rousset ancien professeur de tactique à l'Ecole supérieure de guerre au début du XXème siècle.
En décembre 1914, les Français, après avoir repoussé les dernières offensives allemandes, en particulier sur les bords de l'Yser ou dans la région de Lens (grâce aux nombreuses sapes mises en œuvre par le génie), pensent pouvoir reprendre l'initiative et profiter d'un affaiblissement général des Allemands. Ces derniers, ont, pour leur part, renforcé le front Est afin de contenir la poussée russe à Lodz et à Cracovie. Sur mer, l'Allemagne paraît subir de lourds déboires avec la perte presque totale de l'escadre de l'amiral Von Spee, surprise par les Britanniques près des îles Falklands : le Scharnort, le Gneisenau, le Leipzig et le Nürnberg sont coulés le 8 décembre 1914.
Face aux Serbes, les armées autrichiennes du général Michitch sont mises en déroute vers la Drina et d'autres doivent quitter Belgrade évacuée. Notre témoin y voit l'effet positif des forces morales à l'image du courageux combat des spartiates de Léonidas contre la multitude perse aux Thermopyles. Aux alentours du 20 décembre, les troupes françaises semblent réussir de nombreuses contre-attaques efficaces le long du front près d'Arras (combats de St Laurent et Blangy), en Champagne (Pertes et Beauséjour) ou à Bapaume. Afin de garantir leur liberté d'action stratégique, les Français et les Anglais déclarent leur protectorat, les uns sur le Maroc, les autres sur l'Egypte et ce, afin de s'opposer à la menace turque. Mais cet enthousiasme n'est le fait que d'actions de détail avec la prise de quelques fossés, de quelques centaines de mètres de tranchées ou de petits hameaux. Il n'y a plus, d'un côté comme de l'autre, d'actions d'envergure, les Allemands faisant effort sur la défensive et l'aménagement des positions. Les bombardements stratégiques par avions, initiés par le Kaiser au début de la guerre, se développent à l'image de l'attaque de l'usine de Cuxhaven (fabrication des dirigeables) par des hydravions britanniques. Noël passe et l'auteur, conscient des difficiles conditions dans les tranchées hivernales, salue le courage des combattants mais passe sous silence les fraternisations sur le front à l'occasion du réveillon. L'action des sous-marins de l'amiral Tirpitz commence à émerger même si elle fait l'objet de railleries, les engins étant comparés au Nautilus de Jules Verne. La diabolisation est en marche, le lieutenant-colonel Rousset comparant les raids aériens alliés sur des "objectifs militaires" à la barbarie des aviateurs allemands bombardant des cités comme Nancy. Le début janvier 2015 est euphorique car on y voit le début de l'effondrement allemand, y compris dans les courriers des soldats persuadés que la guerre touche à sa fin d'autant que de nombreux rapports officiels accusent les armées de Berlin des pires crimes (pillages, banditisme, exécutions). Sur la ligne des contacts, ce sont principalement des duels d'artillerie qui animent les journées hormis les tentatives de saisie de l'éperon 132 dans l'Aisne du 8 au 14 janvier. La violence des combats semblent préfigurer la guerre de position à venir. Sur le front russe, la guerre de tranchées sur la Vistule, la Bzura, la Rawka et la Nida se poursuit sans changement notable. Les Turcs, quant à eux, venus d'Arménie sont repoussés violemment par les cosaques du Tsar. A la mi-janvier1915, l'expectative semble l'emporter après déjà 6 mois de guerre et de lourdes pertes.
Dans les propos de notre témoin, on voit poindre la guerre de l'information, le combat psychologique entre deux ennemis qui perçoivent que la lutte sera longue et que tous les coups sont permis.
C'est une photo d'un cuirassé de la seconde guerre mondiale et non de la première GM si je ne m'abuse...Le BISMARCK?
RépondreSupprimerOui effectivement mais j'avoue ne pas avoir trouvé mieux pour illustrer mon propos, les photos navales de la 1GM sont plus rares ou mal référencées. Merci en tous cas de votre intérêt. Cordialement
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