Il y a 200 ans, le 22 mai 1815, la ville de Chalon sur Saône en Bourgogne recevait, par décret impérial, la Légion d'Honneur, la plus haute distinction française. Napoléon voulait récompenser ainsi la défense héroïque de la ville près d'un an plus tôt, en février 1814, face aux forces coalisées (Autrichiens, Prussiens, Russes) qui attaquaient la France. En effet, face à la menace, les habitants de la cité mais aussi quelques 500 hommes (gardes nationaux, recrues, vétérans et volontaires) sous les ordres du général LE GRAND, baron de Mercey, reprirent un temps la ville de Macon puis défendirent Chalon et Tournus des assauts autrichiens. Leur résistance héroïque et le courage de leur chef comme de ses hommes furent des exemples de patriotisme, d'engagement et d'honneur. Chalon fut une des trois premières villes françaises à recevoir la Légion d'Honneur (seulement 64 municipalités actuellement) et a décidé de commémorer cet évènement.
Aussi, du 29 au 31 mai 2015, la ville de Chalon sur Saône a préparé de nombreuses activités afin de renouer avec son histoire et permettre aux Chalonnais de revivre ce moment historique :
Vendredi 29 mai :- Repas et bal Napoléonien dans les Salons du
Colisée (costumes et évocations historiques)
Samedi 30 mai
- Défilé du bicentenaire de la Légion d’Honneur sur le Boulevard de la République en présence d'une délégation d'élèves officiers de l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr (créée par Napoléon).
- Apéritif champêtre et pique-nique avec les habitants sur le Square Chabas.
Samedi 30 & dimanche 31 mai
- Reconstitutions de bataille, démonstrations d'équipements avec de nombreux figurants en costumes d'époque sur la Prairie St-Nicolas.
Samedi 30 mai
- Défilé du bicentenaire de la Légion d’Honneur sur le Boulevard de la République en présence d'une délégation d'élèves officiers de l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr (créée par Napoléon).
- Apéritif champêtre et pique-nique avec les habitants sur le Square Chabas.
Samedi 30 & dimanche 31 mai
- Reconstitutions de bataille, démonstrations d'équipements avec de nombreux figurants en costumes d'époque sur la Prairie St-Nicolas.
Cette initiative permettra de mettre en avant un fait d'armes méconnu de la campagne de 1814 et fait écho aux valeurs que véhiculent les grands ordres républicains comme la Légion d'Honneur ou l'Ordre National du Mérite, à savoir l'intérêt général, l'élévation par l'effort, le désintéressement, le patriotisme et la résilience face aux défis du moment.
Enfin, ces festivités mettront en avant une figure de la Grande Armée, le général LE GRAND dont les descendants ont récemment publié une biographie fort bien documentée à partir, notamment, de ses mémoires personnelles. Il fait parti de ces héros de l'ombre qui ont bâti notre histoire et fait la renommée de nos armées.
Et pour ceux qui douteraient encore de l'intérêt de revenir sur les campagnes napoléoniennes au-delà de leur aspect tactique voici deux extraits fort éloquents:
D'abord celui de l'historien Jean-Claude Damamme dans son livre "Les soldats de la Grande Armée", en 2008 : "Pourquoi ces centaines de milliers d'hommes ont-ils souffert tant de maux, enduré tant de privations, consenti tant de sacrifices dont le sacrifice suprême ? Et si c'était simplement, avance le capitaine Paulin (officier français de l'époque), parce que l'Empereur avait tellement grandi le nom français. (...) Ces centaines de milliers d'hommes, Napoléon les a fait souffrir, comme aucun autre souverain, avant lui, n'avait osé le faire. Il a usé, abusé de leur patience, de leur abnégation. Il les a conduit au feu, au fer, en enfer. Mais il en a fait des vainqueurs. Est-ce suffisant pour justifier un attachement qui ne s'est jamais vraiment démenti et une fascination qui, aujourd'hui encore, nous étreint malgré nous ? En 1816, dans son château de Lubbenau en Saxe, la comtesse de Kielmansegge écrivit une phrase simple et belle qui, mieux que ne le ferait une longue et prétentieuse exégèse, répond à toute interrogation : "quand je compare les années écoulées au présent, il me semble voir une chambre vide où achèvent de se consumer les dernières bougies qu'on y a laissées".
Puis celui d'un article de Gilbert Stenger en 1905 : "Les Français oublièrent les misères des soldats, les tués, les prisonniers, les sacrifices, les blessés, les invalides. Il restait de cette fabuleuse épopée une image, une admiration de ce peuple pour cet homme de gouvernement hors normes et, pour les anciens soldats, ce chef 'exception qui les avait couverts de gloire jusqu'à en ployer , plus que de droit."
Bonnes célébrations aux Chalonnais.
En introduction aux célébrations du bicentenaire de la Légion d’honneur de Chalon sur Saône, monsieur René Rémond, petit fils du Général Le Grand, a fait une brillante conférence au musée Vivant-Denon, pour saluer et rendre honneur à l’héroïsme de son arrière grand-père et des Chalonnais qui ont fait face aux attaques des Autrichiens en 1814.
RépondreSupprimer2*aj.