Nous poursuivons donc avec les 9 principes logistiques illustrés par des exemples historiques voire extraits de théâtres récents.
La modularité des structures et des ressources
Il s'agit de disposer d'un large panel d'outils dans le domaine du soutien afin de mener à bien le ravitaillement de la Force et permettre, ou favoriser, les choix tactiques. Ce fut le cas en Afghanistan avec un bataillon logistique français modulable disposant de moyens de protection, d'engins de transport mais aussi de capacités de maintenance mobiles et fixes.
Parfois, la logistique nécessite des vecteurs aériens pour passer outre un obstacle géographique ou une unité adverse, à l'image du siège de Khe Sahn en 1968, au Vietnam, où le pont aérien américain permit de sauver le détachement de Marines encerclé sur cette base. Les ressources, quant à elles, pour ne pas être sensibles à des attaques adverses doivent provenir de sources variées, de fournisseurs locaux ou via des routes variées (terrestres, maritimes,...).
La flexibilité
La logistique doit s'adapter à la situation d'une armée et aux évolutions voulues par le commandant en chef. Ce dernier cherchera à planifier son soutien en parallèle des objectifs opérationnels, du rythme de la manœuvre, des adaptations dues aux frictions ou au brouillard de la guerre. Verdun en 1916 sera ainsi sauvée par la mise en place par le général Pétain de la "Voie sacrée", cordon ombilical de la citadelle assiégée permettant l'acheminement de renforts (face aux contre-attaques allemandes) et de munitions d'artillerie en particulier. En revanche, en 1917, sur le Chemin des Dames, les logisticiens, par manque d'anticipation et de réactivité ont été incapables de gérer l'afflux inattendu de blessés (échec de l'assaut dès les premières heures) sensés être pris en charge par des antennes médicales de l'avant et des trains. Les victimes seront abandonnés et nombreux périront dans l'attente de soins adaptés.
L'interopérabilité
Les théâtres d'opération sont souvent couverts par une logistique interalliée qui doit être harmonisée tant en termes de procédures, de moyens de communication (afin de suivre les demandes, les besoins, la ressource,...), de vecteurs (avions, hélicoptères, trains, camions) et finalement de produits de soutien (carburant, munitions). C'est tout le génie de l'OTAN qui a imposé des armements aux caractéristiques communes (calibres, fréquences,...) et des documents doctrinaux qui font consensus (AJP, ATP,...). Quand cette interopérabilité ne fonctionne pas comme en Crimée au XIXème siècle, les troupes souffrent d'insuffisances dans l'entretien du potentiel de combat.
A suivre...
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