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« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

dimanche 21 avril 2013

Nuit aux Invalides : un spectacle à ne pas manquer.

 
Une fois n'est pas coutume, quelques lignes sur le spectacle "La nuit aux Invalides" que j'ai eu la chance de découvrir hier soir (il dure jusqu'au 07 mai 2013 avec deux séances quotidiennes). Une réalisation "Sons et lumières" remarquable produite dans ces murs chargés d'histoire  que constitue l'hôtel des Invalides à Paris.
En effet, pendant près de 35 minutes, cette prestation revient sur l'histoire militaire française de l'Ancien régime jusqu'à nos jours en insistant sur le lien qui unit la France à ses soldats et ce, à travers l'évocation d'un triptyque de "chefs illustres" : Louis XIV,  Napoléon et De Gaulle. Ce monument tantôt havre pour les combattants blessés, tantôt musée ou encore nécropole garde en son sein le souvenir des grands capitaines mais aussi de tous ceux qui se sont battus ou se sont sacrifiés pour leur pays.
Les mots, comme la musique qui accompagnent les effets spéciaux et les éclairages fabuleux, sont choisis et percutants. Avec simplicité, clareté et lyrisme, les commentateurs décrivent aux spectateurs l'épopée militaire française et démontrent, s'il en était besoin, la nécessité de préserver le patrimoine reçu (matériel ou non) tout en attisant la fierté de ce passé, celui-là même qui transporte, dans chacune de ses évocations "le parfum immortel et délicat de la Gloire" et une certaine idée de la France. En bref, un moment chargé d'émotion et de sens qui résume, en quelques instants, l'essence de ce que certains appellent aujourd'hui le devoir de mémoire.
Le spectacle se conclut par une évocation du discours d'André Malraux devant l'Assemblée Nationale en 1961 pour défendre les monuments et leur restauration. Je vous en livre la teneur en guise de conclusion :
 
"En un temps où le grand songe informe que poursuit l'humanité prend parfois des formes sinistres, il est sage que nous en maintenions les formes les plus hautes. Le songe aussi nourrit le courage, et nos monuments sont le plus grand songe de la France.
C'est pour cela que nous voulons les sauver ; non pour la curiosité ou l'admiration, non négligeable d'ailleurs, des touristes, mais pour l'émotion des enfants que l'on y tient par la main. Michelet a montré jadis ces petits visages éblouis devant les images de leur pays où la gloire n'avait pas d'autre forme que celle du travail et du génie. C'est elles qui nourrissent notre communion la plus profonde. C'est par elles que les combats, les haines et les ferveurs qui composent notre histoire s'unissent, transfigurés, au fond fraternel de la mort.
Puissions-nous faire que tous les enfants de France comprennent un jour que ces pierres encore vivantes leur appartiennent à la condition de les aimer."  
 

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