Pour clore notre série d'articles consacrés aux femmes de guerre dans l'histoire militaire et, afin d'introduire une série de posts en lien avec le premier conflit mondial et ce, à quelques jours des commémorations du 11 novembre, votre blog vous propose un colloque ainsi qu'une évocation historique particulière.
Tout d'abord, dans la rubrique "Mémoire et évènements", vous trouverez le lien vers un séminaire à venir portant sur les femmes dans les armées. Cette étude est organisée par les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan et son centre de recherche (CREC), les 12 et 13 novembre 2013, au Musée de l'armée à Paris. Il s'agira de réfléchir sur le déroulement de carrière des femmes militaires, sur leurs profils, sur les opportunités ou les contraintes qui les caractérisent mais aussi sur les différences avec leurs vis à vis à l'étranger.
Mais je tenais également à souligner l'implication des femmes dans le devoir de mémoire de notre pays, en particulier au travers de ce symbole qui garde, encore aujourd'hui, tout son sens, le "Bleuet de France". Cette fleur en tissu ou autocollante, qui est portée sur les vêtements au moment des cérémonies de l'Armistice chaque année, demeure un symbole du souvenir, du patriotisme et de la solidarité pour honorer ceux qui ont donné leur vie pour leur pays. En effet, "L’Œuvre Nationale du Bleuet de France" est une association reconnue d’utilité publique placée, depuis 1991, sous l’autorité de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre. Elle a pour but de collecter des fonds et de venir en aide aux anciens combattants, veuves de guerre, pupilles de la Nation, soldats blessés en opération de maintien de la paix ou victimes du terrorisme.
Ce terme "bleuet" fait référence aux jeunes conscrits de la classe 1915 arrivés sur le front avant la bataille sanglante du Chemin des Dames et dont la tenue bleu horizon immaculée faisait l'objet des railleries des vétérans usés par la guerre de tranchée. Nombre d'entre eux seront tués à l'occasion du plan Nivelle qui marquera un tournant dans le conflit et le refus de l'offensive à outrance.
(voir notre article http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2012/03/loffensive-du-chemin-des-dames-en-1917.html).
Néanmoins, on oublie que le "Bleuet" est à l'initiative de deux femmes plongées dans la guerre. Suzanne Lenhardt, infirmière major à l'hôpital des Invalides et Charlotte Malterre épouse d'un général de l'armée française, devant les souffrances des blessés et des mutilés dont elles s'occupent, décident de les aider en créant des ateliers de confection de ces fleurs artificielles. Cette initiative permet alors d'aider les soldats à retrouver leur place dans la société et à gagner un petit revenu alors qu'ils sont handicapés par leurs blessures (ce sont les "gueules cassées"). Cette insigne mémoriel va continuer à prendre de l'ampleur après-guerre puis, soutenu par Gaston Doumergue en 1928, sera rendu officiel par l'Etat français à chaque 11 novembre.
Nous vous invitons donc à perpétuer cette belle tradition et à arborer, à votre tour, cette fleur pleine de mémoire, en hommage aux morts pour la France d'hier et d'aujourd'hui, des Poilus aux soldats tombés au Mali ou en Afghanistan, en passant par les combattants de 1940, d'Indochine ou d'Algérie.
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