Alors que les médias, comme les Etats occidentaux, évoquent de plus en plus le transfert de la sécurité aux unités de l'armée et de la police afghane, il est toujours intéressant de se replonger dans les exemples opérationnels que nous offre l'histoire militaire. Il s'agit donc de revenir, au travers d'une bataille, sur le processus de "vietnamisation" initié par les Américains au début des années 1970 ainsi qu'aux premières actions militaires d'envergure de l'armée sud-vietnamienne à cette époque. L'opération "Lam Son 719" nous donne ainsi l'opportunité de souligner un certain nombre d'enseignements tactiques voire opératifs propres à enrichir la réflexion contemporaine et à comprendre l'issue tragique du conflit vietnamien en 1975.
Contexte :
Le processus de vietnamisation s’intensifie en juillet 1970 lorsque des troupes régulières nord-vietnamiennes se regroupent au Laos. Nixon décide alors d'intervenir de l'autre côté de la frontière bien qu'ayant perdu le pouvoir d'engager ses troupes hors du Vietnam. Il ne peut accorder qu’une opération visant à ratisser le plateau de Khe Sahn jusqu'à la frontière et à fournir un soutien feux aux forces sud-vietnamiennes sensées être engagées au Laos, le long de la route 9, jusqu'à la ville de Tchepone. Aucun Américain n’est autorisé à franchir la frontière. Livrés à eux-mêmes, les Sud-Vietnamiens vont connaître un test opérationnel décisif dans le cadre de leur toute nouvelle autonomie.