A partir de 1873, la
culasse du général Treuille de Beaulieu, la généralisation de l’obus type de
Reffye ainsi que d’autres innovations ouvrent la voie d’une nouvelle aire pour
l’artillerie française en particulier. Deux nouveaux types de canons
apparaissent, les systèmes de Bange et Lahitolle qui poussent la portée à
5000m. Malheureusement, ils ont un défaut majeur, le recul n’est pas maîtrisé
du fait des poudres utilisés obligeant le repointage après chaque coup ou des
systèmes de freins de circonstances (plans inclinés, cordages,…) peu efficaces.
La grande nouveauté
émerge avec la mise au point du canon de 75mm de 1897 avec en particulier son
système de frein récupérateur facilitant la visée entre chaque coup et surtout
une cadence de 20 coups à la minute. Les obus sont davantage performants avec
des fusées fusantes ou des charges particulières (fumigène, éclairants). Cette
pièce devient le symbole des combats de la première guerre mondiale avec de
hauts faits d’armes, en particulier lors des combats de la Marne et de Verdun. Le
premier conflit mondial sera d’ailleurs un formidable accélérateur pour
l’artillerie qui devient une arme majeure avec des canons de tous calibres et
une guerre de position qui impose un emploi massif des feux. Les mortiers sont
d’ailleurs réhabilités à cette occasion sous le nom de
« crapouillots » afin d’harceler l’ennemi dans ses tranchées.
L’artillerie spéciale apparaît également sous la forme de chars d’assaut tout
comme les canons tractés par engins automobiles ou chenillés.
Tout au long du XXème siècle, l’artillerie va poursuivre son
développement et sa modernisation même s’il n’y aura plus de révolutions
majeures si ce n’est dans le combat sol-air ou le canon de DCA sera supplanté
par les missiles tels que le Roland, le Hawk ou plus récemment le Mistral.
L’artillerie sera de
toutes les batailles et accompagnera pour leur appui les troupes de mêlée dans
les guerres coloniales (les 105 de Dien Bien Phû) ou pendant la deuxième guerre
mondiale (les canons de Leclerc devant Koufra, les feux du corps
expéditionnaire de De Lattre en Italie). Aujourd’hui encore, les canons et les
mortiers, mais aussi les observateurs de l’avant sont de toutes les missions de
Bosnie au Mali en passant par l’Afghanistan ou le Liban. Grâce à son nouveau
canon, le Caesar, les artilleurs tirent aujourd’hui jusqu’à 38 km avec une
précision extraordinaire et peuvent frapper leurs cibles avec des effets
spéciaux comme des blindés frappés par des obus anti-char Bonus.
Les appuis feux
demeurent un atout important pour la préservation de la liberté d’action du
chef interarmes hier comme aujourd’hui et probablement demain.