Une fois n'est pas coutume, nous ouvrons notre blog à un jeune collégien. En effet, on pense souvent que les adolescents d'aujourd'hui ont un regard critique sur la "Mémoire" et sur l'histoire, en particulier à un moment où de nombreuses commémorations rythment l'année 2014. Aussi, c'est avec une attention bienveillante que je vous présente la réflexion de Charles, jeune garçon de 14 ans qui, après avoir regardé le film "Fury", nous livre sa propre analyse sur la guerre ou l'emploi des blindés.
Merci d'encourager sa curiosité et de lire avec intérêt sa perception de cet épisode, certes romancé par Hollywood, du second conflit mondial. Bonne lecture...
Le film
« FURY » sorti le mercredi 22 octobre 2014 au cinéma est un film
retraçant l’histoire des membres d’un équipage de char Sherman, au cœur de
l’Allemagne nazie, en avril 1945, à la fin de la seconde guerre mondiale. Voici un film plein d’action et de
rebondissements que je vais vous décrire et pour lequel je vais approfondir
certains sujets évoqués dans cette production. Tout d’abord, nous allons
procéder à une description rapide des caractères des deux personnages
principaux.
Le Sergent Don « Wardaddy »
Collier (Brad Pitt) : le sergent est chef de char mais aussi le chef de
toute la section de cavalerie (blindés). C’est un homme ayant de nombreuses
responsabilités comme faire en sorte que ses hommes restent en vie et qu’ils
aient le moral. Il doit aussi superviser les décisions tactiques et faire les
bons choix pour éviter de perdre ses hommes. S’il fait la moindre erreur, tout
est fini. Il veut donc faire en sorte que ces hommes voient en lui un homme
n’ayant pas peur de la mort ni du combat même si, au fond, c’est un homme
sensible et attachant.
Le soldat Norman « Machine »
Ellison: Ce jeune dactylo se retrouve emporté dans un combat dont il était épargné
depuis le début de la guerre mais on l’envoie au front car l’armée américaine
manque de soldats capables de piloter des engins tels que des chars. En effet,
de par son manque d’expérience, le jeune soldat pourrait mettre en jeu la vie
de ses camarades. C’est à partir de ce constat que la relation entre le sergent-chef
Wardaddy et le soldat Norman Ellison, aussi appelé « Machine » par
ses coéquipiers, va devenir plus intéressante. Norman est innocent et fait
preuve d’une grande humanité mais le sergent va devoir atténuer ces qualités
pour en faire un soldat capable de tuer un très grand nombre d’ennemi. Norman doit
prendre la place du tireur dans le char « Fury », c’est pour cela
qu’il doit dépasser ce qui fait de lui un homme « pacifique ».
L’équipe du char
« Fury » revient d’Afrique, de Belgique et de France et a toujours
remporté les combats qu’elle a effectués.
Nous voilà plongés à
trois semaines de la chute du 3ème Reich, en avril 1945. C’est à ce
moment qu’Hitler voit les troupes alliées progresser en Allemagne nazie et fait
entrer dans le conflit des femmes et des enfants au combat.
Dans le film, les
soldats vivent donc dans un char américain, appelé char Sherman. Dailleurs, d’après
Brad Pitt dans une interview : « entrer dans ce char d’assaut c’est
comme entrer dans un sous-marin, on est comme sous l’eau. C’est un endroit
clos, vraiment pas conçu pour les hommes. Lorsque la tourelle tourne, et qu’on
a un membre hors du véhicule, on peut perdre celui-ci. Il fait très chaud, les cinq
hommes à bord transpirent et ce char est une machine pleine d’essence, ce qui
est très dangereux. Le fait d’y rester à l’intérieur est très rassurant. »
(En effet, si on y pense, un soldat de l’infanterie ne peux pas forcément
s’abriter en pleine campagne, si une alerte se déclenche. En revanche, un
soldat de la cavalerie se sentira en sécurité, dans une bulle protectrice à l’abri
des balles et des obus). Malgré tout, un char reste une machine et si une pièce
tombe en panne, l’équipage doit sortir pour la réparer et les soldats peuvent
mourir. C’est pourquoi tous les hommes sont censés savoir comment réparer
toutes les pièces le plus vite possible. Le char Sherman se compose de cinq
membres d’équipages : le chef de char, le pilote, le copilote et
mitrailleur, le chargeur et l’opérateur radio.
Un peu d’Histoire
A ce stade de la guerre
l’armée américaine avait perdu bon nombre de soldats pouvant travailler dans
les chars d’assaut car les Allemands (possédant des chars appelés
« Tigre ») combattaient avec un équipement supérieur aux Américains,
avec un meilleur blindage et une puissance de feu supérieure. Malgré ces
pertes, l’armée américaine restait en supériorité numérique.
Pour le tournage, les
acteurs ont rendu visite à des soldats de l’armée américaine, travaillant
aujourd’hui dans les nouveaux chars d’assaut, ainsi qu’à des anciens
combattants. D’après le témoignage d’un soldat américain durant le tournage de
« Fury », celui-ci aurait dit que si on prenait du recul sur tous les
combats aujourd’hui, ces scènes de guerre pourraient parâitre ridicules car
anachroniques.
Guerre et psychologie
Sur le plan
psychologique, ce film est chargé d’attachement, allant même jusqu’à l’amour ou
à des relations « père-fils ». En effet, le sergent
« wardaddy » a fini par vraiment s’attacher au soldat Norman Ellison
car il est comme un fils pour lui. Dans cette relation d’attachement, en
période de guerre, comme la seconde guerre mondiale dans ce film, les soldats
ne doivent pas trop s’attacher entre eux car un homme peut mourir à chaque
instant. Au début du film « Fury », lors de l’arrivée de Norman, le
sergent l’accepte dans l’unité car il sait qu’il n’a pas d’autres alternatives.
Mais sa dernière parole avant de le laisser rejoindre le Sherman est, je
cite : « Surtout ne t’attache pas trop à eux ». Ayant une grande
expérience dans l’armée, le sergent sait ce qui peut arriver aux soldats.
Pourtant, malgré les recommandations des chefs de sections, les soldats passent
le plus clair de leur temps en compagnie de leur équipe. Dans ces conditions,
comment ne pas se laisser influencer par cette fraternité d’armes qui leur
permet de vivre ces moments terribles et de remplir leur mission. Je dois aussi
vous donner un détail sur l’amour. En effet, dans ce film, Norman Ellison tombe
amoureux d’une jeune allemande, Emma. Malheureusement le soldat Ellison doit
repartir en mission au bout de quelques heures. Au moment où les soldats
américains embarquent dans leurs chars, ils sont surpris par un tir de barrage
allemand qui par malheur détruit la maison d’Emma. On peut voir qu’un soldat est
capable de s’attacher très rapidement à une femme, même dans le camp de
l’ennemi. Encore une fois, la guerre est parfois cruelle.
Dans des conditions
plus sanglantes, je reviens au début du film, lors de la première apparition
des soldats dans le char. Le caporal Trini « gordo » Garcia (un
mexicain) tient la main d’un mort dans le tank. Ce soldat mort est le soldat
que va remplacer Norman et on constate que tous ces camarades s’étaient attachés
à lui. Le sergent Don « Wardaddy » Collier fait part du talent du
soldat qui est mort à Norman en lui affirmant que cet homme était, je cite, le
meilleur tireur de la 9ème armée.
Mais posons-nous une question :
Les
chars d’assauts évoluent-ils toujours de la même façon sur les théâtres
d’opération ?
Fiches techniques des
chars
- Le char Leclerc, moderne aujourd’hui,
pèse 54 tonnes mais est très rapide. En effet, il peut dépasser les 35 km/h en
6 secondes et rouler jusqu’à 70 km/h sur tous les types de terrains grâce à son
moteur de 1500 chevaux (CV). En ce qui concerne la puissance de feu, le char
Leclerc possède un canon de 120 mm et des mitrailleuses de calibre 12,7mm. Aujourd’hui, trois hommes composent
l’équipage d’un char : le pilote, le tireur et le chef de char. On peut
donc faire la comparaison entre le char Sherman américain, étudié il y a
quelques instants, au moment de la seconde
Guerre mondiale et le char Leclerc.
- Le
char Sherman, en comparaison, se compose quant à lui
de cinq membres d’équipages : le chef de char, le pilote, le copilote et
mitrailleur, le chargeur et l’opérateur radio. Pesant 32 300 kg, le char Sherman possède
une vitesse maximale de 48 km/h. Pour la puissance de feu, le canon principal
de ce char est de calibre 75mm et des mitrailleuses de calibre 12,7 mm et 7,62
mm sont aussi présentent.
Modes d’action des
chars sur le théâtre d’opération.
Durant la seconde guerre
mondiale, les alliés mettaient très souvent les chars à disposition des troupes
d’infanterie, comme une sorte de bouclier. Les Allemands, eux, lancés des
attaques massives de chars d’assaut, aussi appelées attaques groupées. C’est
ainsi que les Allemands remportèrent de grandes batailles. Par exemple grâce à
une grande concentration de blindés, l’armée allemande a remporté la bataille
de France de mai à juin 1940.
Plus l’avancée
technologique des chars d’assaut évolue, plus les armes antichar se
développent. En effet, les fantassins s’équipent à l’aide d’armes à la
puissance de feu comparable à celle de l’artillerie, telle que le
« panzerschreck », le canon de 88mm ou le « panzerfaust »
du côté allemand ou le « bazooka M1 » du côté allié. Ces nouvelle
armes rendent plus complexes les missions des véhicules blindés. Aujourd’hui il
existe également des missiles anti-chars très performants.
Aujourd’hui, le char
Leclerc (français) permet de libérer un passage en détruisant un obstacle, il
peut donc servir à une unité du génie, il permet aussi de couvrir l’évacuation
d’un blessé ou encore d’intimider l’ennemi. Etant très rapide, le char Leclerc
peut intervenir rapidement et jouer de sa vitesse et de sa maniabilité pour
effectuer des missions dans un court laps de temps (mener un raid par exemple).
Le seul point négatif de ce véhicule est son ergonomie. En effet, tout comme
dans le Sherman, l’équipage est très serré.
La réponse à notre
question est maintenant toute faite. Non, les chars modernes n’évoluent pas de
la même façon sur les théâtres d’opération de par leurs nouvelles technologies
et les nouveaux engins mis à disposition mais les fondamentaux du combat blindé
demeurent les mêmes. Merci d’avoir lu cet
article et bon film !
Charles
Jordan
Source image : http://www.euromodel-online.eu/
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