Alors que les adversaires potentiels des théâtres d’opérations
contemporains semblent se limiter, pour le moment, à des combattants asymétriques
(comme le veut l’expression consacrée), il m’est apparu intéressant de revenir
sur ce que l’on a longtemps appelé les « Petites guerres ».
Ces dernières seront d’ailleurs également définies,
au cours des âges, comme des actions de pacification, du maintien de l’ordre,
de la contre-guérilla, de la contre rébellion et finalement, de la contre-insurrection.
Néanmoins, ce riche vocabulaire, ramené à une longue perspective historique et
militaire, recèle, certes des évolutions doctrinales, mais surtout une grande
continuité dans les modes d’action et les procédés de lutte face à un
adversaire dit irrégulier.
Le combat de l’insurgé revêt souvent de nombreuses
formes qu’il s’agira de développer et d’illustrer car il représente l’arme du
faible face au fort voire le défi des armées conventionnelles dominantes du
moment. Ainsi, il apparaît régulièrement dans les annales militaires, d’Aristote
à l’Afghanistan en passant par les Jacqueries du Moyen Age, les Camisards ou
encore les combats de la Grande Armée en Espagne comme les révolutions
coloniales ou communistes du XXème siècle.
Ces conflits seront tantôt à l’avantage des forces
modernes, tantôt à celui du « guérilléro »
et ce, en fonction des zones géographiques, des armes utilisées, des contextes
politico-militaires et des tactiques mises en œuvre.
Nous essaierons donc, dans les articles à venir, de
déterminer les caractéristiques de ces conflits avant d’étudier les différentes
écoles et courants de pensée de cette forme de guerre puis de conclure sur les
principes et fondements de la contre-insurrection portés par l’histoire.