La bataille de Wagram 5 et 6 juillet 1809
Contexte :
En novembre 1808, l'armée française n’est pas concentrée sur un même théâtre d’opérations, une partie est déployée en Espagne où elle est mise en échec par l’insurrection. Il faudra l’action de Napoléon qui prend Madrid après plusieurs victoires pour stabiliser la situation.
En conséquence, Napoléon perd l'initiative, la guerre lui est imposée par l'Autriche désireuse de venger Austerlitz. Une habile campagne de propagande anti-napoléonienne réveille les nationalismes en Allemagne. Par ailleurs l'Angleterre, toujours désireuse de fomenter des coalitions contre la France, soutient les Autrichiens qui lancent, en avril 1809, une attaque contre deux alliés de Napoléon, la Bavière et le Grand duché de Varsovie. Le conflit se présente donc dans de mauvaises conditions, Napoléon doit faire face à une Autriche belliqueuse, à l'agitation qui couve en Allemagne et à l'Espagne soutenue par l'Angleterre. Le 10 avril 1809 le royaume de Bavière est envahi, à la grande surprise de Napoléon qui n'attendait l'offensive autrichienne qu'à la fin du mois. Toutefois, en Bavière, la pluie et les difficultés d'approvisionnement retardent les 126 000 soldats Autrichiens, ce qui permet à l'Empereur d'opérer une manœuvre visant à tourner l'armée ennemie par le sud et à la couper de Vienne. Ainsi, en cinq jours, du 19 au 23 avril, les Français repoussent les Autrichiens d'Allemagne. S’ensuit les batailles de Ratisbonne et d’Essling qui conduisent à une ultime confrontation à Wagram.
Forces en présence :
A la fin du mois de juin, les troupes d'Eugène de Beauharnais et de McDonald arrivent en renfort, portant les effectifs impériaux à 190.000 soldats et 500 pièces d'artillerie. Toutefois, cette armée est composée de nombreux jeunes conscrits et de bataillons disparates (Bavarois, Dalmates, Italiens, Saxons,...) à la loyauté relative et difficiles à manœuvrer. Pour sa part, sur la rive gauche, l'archiduc autrichien Charles, bon tacticien, dispose son armée de 136.000 hommes le long d'un front de 20 kilomètres s'étendant autour du village de Wagram et aux abords de la plaine du Marchfeld et des plateaux de Bisemberg et Neusiedel.
Déroulement :
Temps 1 : La préparation
Après la bataille d’Essling, Napoléon déployé le long du Danube transforme l'île Lobau en point d’appui fortifié. Les unités du génie établissent de solides ponts pour relier l'île à la rive droite du Danube. Les pièces d’artillerie, saisies à Vienne, sont déployées sur l'île en même temps que d'importantes quantités de munitions et de ravitaillements divers.
Des ponts mobiles sont construits afin d’être jetés sur la rive gauche du fleuve en lieu et place des traditionnels ponts de bateaux. Mal renseigné, Napoléon estime que Charles s'est déployé à hauteur d'Aspern et d’Essling. Il prépare un plan afin d'envelopper son ennemi par la droite. A la faveur d'un violent orage qui masqua les mouvements français aux Autrichiens, Napoléon entama la traversée du Danube grâce à 4 ponts mobiles.
Des ponts mobiles sont construits afin d’être jetés sur la rive gauche du fleuve en lieu et place des traditionnels ponts de bateaux. Mal renseigné, Napoléon estime que Charles s'est déployé à hauteur d'Aspern et d’Essling. Il prépare un plan afin d'envelopper son ennemi par la droite. A la faveur d'un violent orage qui masqua les mouvements français aux Autrichiens, Napoléon entama la traversée du Danube grâce à 4 ponts mobiles.
Temps 2 : premiers contacts
Vers 9H00, les troupes d’avant-garde (corps de Davout, Oudinot et Masséna) abordent la plaine de Marchfeld et Napoléon prend conscience que la disposition réelle des forces autrichiennes ne correspond pas du tout à ses plans. En conduite, il donne de nouveaux ordres et déploie ses forces en éventail au pied du plateau de Wagram. Masséna constitue l'aile gauche, Davout l'aile droite, Oudinot, Bernadotte et Eugène le centre. La Garde et la cavalerie, massées à l'arrière, constituent la réserve. Vers 19h00, l'ensemble de ses forces ayant traversé le fleuve, Napoléon veut reprendre l’initiative et ordonne l'attaque du centre autrichien, espérant ainsi couper l'armée de Charles en deux. Au cours de l'assaut, les forces italiennes d'Eugène de Beauharnais, qui ne connaissaient pas les uniformes des Saxons de Bernadotte, prirent ces derniers pour l'ennemi et ouvrirent le feu contre eux. Le désordre gagna l'ensemble de la ligne française et l'attaque est abandonnée.
N'ayant pas remporté de succès décisif le 5, Napoléon décida de contenir la droite adverse et de porter l'essentiel de ses efforts contre le plateau de Russbach. En raison des difficultés engendrées par une attaque d'une position située en hauteur, il chargea Davout de déborder la gauche autrichienne. Il prépare simultanément une importante réserve destinée à être engagée au moment le plus opportun. Le 6 juillet, à 4H00, l'archiduc Charles prend le premier l'initiative en attaquant les ailes françaises. Sur la droite napoléonienne, Davout, prêt à l'offensive, contient l'assaut et s'empare des hauteurs de Wagram. Sur le reste du front français, les Saxons de Bernadotte reculent sous la pression. Exploitant cette opportunité, l'archiduc Charles se tourne vers Masséna qui doit se replier. Cette manœuvre menace de couper aux Français l'accès au Danube. Une contre-attaque de la cavalerie française rétablit heureusement la situation.
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Enseignements tactiques et doctrinaux :
-Napoléon met en pratique ses principes liés aux lignes d’opération et de communication en utilisant ses moyens génie pour garantir sa liberté d’action sur le fleuve.
-La longueur et la dureté des combats le privent finalement de sa liberté d’action puisqu’il est incapable, avec les moyens dont il dispose, d’exploiter sa victoire et de poursuivre les Autrichiens en retraite.