La « Force Protection », terme
anglo-saxon qualifiant la préservation du potentiel humain et matériel en
opération, est devenu un leitmotiv au sein des armées occidentales, soucieuses
d’éviter des pertes importantes, voire une judiciarisation de leurs opérations
et ce, alors que les opinions publiques ne soutiennent pas forcément les
expéditions lointaines contemporaines.
En outre, la professionnalisation des
outils de combat (investissement global consenti pour recruter et former un
soldat professionnel), l’héritage des théories post-Guerre Froide de type « zéro
mort » comme la remise en question permanente de la légitimité des
engagements, poussent les états-majors à protéger leurs unités.
Aussi, la perception de la « Force Protection » est souvent
cantonnée à la protection du combattant et à celle de son environnement
fonctionnel voire des infrastructures qu’il utilise.
Pourtant, l’histoire militaire, mais aussi la réflexion tactico-opérative,
montre que la protection de la Force, fille du principe de sûreté (parfois
ignoré), dépasse largement l’espace d’engagement du soldat pour s’inscrire dans
l’espace doctrinal des armées mais aussi dans la conception des opérations et
des outils de combat.