Alors que nous avons célébré, il y a quelques jours, le 70ème anniversaire du débarquement, la commémoration de "l'appel du 18 juin 1940" nous rappelle que la Libération de la France est aussi passée par le refus d'une poignée d'hommes qui, derrière le général De Gaulle, ont refusé la défaite, la collaboration ou tout simplement l'occupation. Pour reconquérir la liberté des Français, les forces françaises libres mais aussi les Résistants de l'intérieur ont pris pour "credo" les paroles de ce premier communiqué radio, émis depuis Londres, que bien peu ont entendu, mais qui deviendra le symbole de ceux qui poursuivent le combat.
Voici donc ces phrases qui sonnent encore comme un formidable élan de volonté face au renoncement du gouvernement de Vichy.
« Les chefs qui,
depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un
gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en
rapport avec l’ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous
sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi.
Infiniment plus que
leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous
font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont
surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.
Mais le dernier mot
est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle
définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui
vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la
France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la
victoire. Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle
n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire
bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle
peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des
Etats-Unis.
Cette guerre n’est
pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas
tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale.
Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas
qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos
ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre
dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de
Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français
qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver,
avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers
spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire
britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu’il arrive, la
flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. Demain,
comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres. »
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