L’artillerie a gagné sa
place sur les champs de bataille. Les réformes de Gribeauval transforment cette
arme qui est maintenant enseignée dans des écoles spécialisées. On considère
maintenant qu’il faut huit canons pour 1000 hommes. L’artillerie se diversifie
avec l’artillerie de campagne, de siège, de place et de côte. Avec
l’industrialisation, Gribeauval crée des prototypes de référence pour
homogénéiser la production qui se fait maintenant en masse. Il améliore la
portée du tir et la précision grâce à une vis verticale placée sous le tube
(afin d’affiner l’angle de tir) et à un usinage adapté aux tailles de boulets.
Le chargement de la munition dans le tube est optimisé pour gagner en cadence
de tir et ce, par la mise en place d’un coup complet (poudre, bourre, boulet)
plus facile d’emploi. Néanmoins, le recul de la pièce demeure important et la
portée ne dépasse pas 500 m. Napoléon est officier d’artillerie, il maîtrise
parfaitement cette arme tout au long de sa carrière, de sa « batterie des
sans-peurs » pendant le siège de Toulon à la bataille de Wagram en 1809 où
sa « grande batterie » de près de 100 canons répartis sur 1400 m de
front va permettre la rupture du dispositif autrichien et la contre-attaque
victorieuse des troupes de Mac Donald. Lors des campagnes impériales, les
premières fusées de guerre font leur apparition au sein des troupes anglaises.
Même si elles portent de 1800 à 2700m elles sont peu fiables et sont
abandonnées jusqu’à ce que les spécialistes de l’école de pyrotechnie de Metz
les remettent au goût du jour en 1845.
Dans le même temps, la
réforme Valée, du nom du maréchal qui la met en œuvre, donne à l’artillerie une
plus grande mobilité tactique et une meilleure précision grâce à des alliages
de métaux plus fins. Valée est d’ailleurs un artisan de la victoire de
Constantine car ses mortiers à la Gomer effectuent des tirs en cloche
meurtriers sur la ville assiégée pourtant défendue elle-même par les 46 canons
de place du bey des Kabyles. Avec le second empire, le général Ducos de la Hitte
milite pour mettre en place, à partir de 1850, des rayures de tube qui
stabilisent par rotation le projectile sur la trajectoire permettant ainsi
d’atteindre des portées allant jusqu’à 3400m avec une bonne précision. D’autres
envisagent déjà le chargement par la culasse, système qui fera défaut aux
Français en retard dans ce domaine face aux Allemands pendant la guerre de
1870.
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