Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

dimanche 30 juin 2013

Mise à jour du blog et suggestions estivales.


En cette veille de vacances estivales pour nombre d'entre nous, je vous propose quelques suggestions dans les rubriques "A lire" et "Mémoire et évènements" de votre blog. Tout d'abord avec une thématique qui nous est chère sur "L'écho du champ de bataille", à savoir l'uchronie historique en évoquant un roman de Joseph Heywood : "L'aigle de Sibérie". Dans cet ouvrage, l'auteur imagine la fuite d'Hitler, à travers une Europe, escorté par les troupes d'élite aéroportées d'Otto Skorzeny (bien connu pour son action dans l'opération "Eiche" et la libération de Mussolini). Pour les traquer, un officier des renseignements de l'armée Rouge cherche toutes les pistes et les indices, persuadé que le chancelier allemand n'est pas mort dans les ruines de Berlin. Ce livre, fort bien documenté sur l'organisation militaire de la seconde guerre mondiale, devrait vous tenir en haleine avec ses nombreux  rebondissements et sa description des combats de 1945.
Nous vous invitons également à visiter, pour ceux qui en aurait l'opportunité, l'exposition du château de Blois consacrée à la guerre et à l'histoire des armes de l'âge de bronze à l'ère atomique. Comme nous l'avons écrit dans nos articles consacrés à la tactique, la doctrine comme la pensée militaire influencent ou, selon l'époque, évoluent en fonction des armements et des progrès techniques du moment. Du 06 juillet au 03 novembre 2013, cet évènement vous proposera un riche panel d'équipements allant de l'épée de François 1er au célèbre fusil d'assaut AK47 Kalachnikov avec de nombreux supports numériques et une filmographie illustrative de belle qualité.
Votre blog, dans les jours à venir abordera le combat en zone urbaine avec la défense de Paris telle qu'elle a été réfléchie à différentes époques avec des résultats plus ou moins efficients. 
En attendant, bonne lecture, bonnes vacances aux plus chanceux et belle visite...

mercredi 26 juin 2013

Enseignements stratégiques et tactiques : la vision du général Marshall (fin).


Nous achevons notre série d'articles consacrés à l'analyse militaire de la seconde guerre mondiale par le général Marshall, alors chef d'état-major des armées américaines.
 
Le prix de la victoire.
 
Le général Marshall constate que, malgré l'effort de guerre allié et une supériorité incontestée sur les forces de l'Axe en termes de puissance de feu, les Etats-Unis auront perdu près de 772 626 hommes dont 160 045 tués en Europe mais aussi 170 596 soldats dont 41 322 morts dans le Pacifique.
Cela représente davantage de pertes qu'au moment de la guerre civile américaine (1861-65) réputée pourtant meurtrière avec 184 594 combattants mortellement touchés. 
Après un premier semestre 1944 où  les Américains perdirent jusqu'à 13 700 hommes par mois en Italie, dans la foulée du débarquement de Normandie, le taux atteignit entre 48 000 et 81 000 soldats mis hors de combat mensuellement. Les unités les plus exposées furent les divisions combattantes (81% du total des pertes) et les équipages d'avions (campagnes de bombardement).

samedi 22 juin 2013

Enseignements stratégiques et tactiques : la vision du général Marshall (2).

 

Nous pousuivons notre étude du rapport établi par le général Marshall à l'issue de la seconde guerre mondiale, document cherchant à tirer les enseignements les plus divers sur la planification de opérations mais surtout sur l'organisation des armées.
 
 
L'équilibre des effectifs et leur préparation au combat :
 
 
Après de nombreuses fluctuations, Washington décida de limiter les effectifs militaires à 7 700 000 hommes, "nombre jugé nécessaire pour l'ensemble des besoins stratégiques". L'objectif était de ne pas affaiblir la main d'oeuvre nationale, essentielle pour maintenir la supériorité et l'atout que représentait la puissance industrielle américaine. De plus, les élongations et les lignes de communication étendues nécessitaient une marine marchande et militaire considérable et ce, afin de transporter les unités, les ravitailler et fournir équipements et munitions aux autres alliés.
Pour le général Marshall, il s'agissait de "concilier la spécialisation industrielle et les demandes des divers commandants de théâtres d'opérations. Résoudre les contradictions qu'engendrait fatalement une telle situation n'est pas un mince problème pour une démocratie en guerre."

mardi 18 juin 2013

Enseignements stratégiques et tactiques : la vision du général Marshall (1).

Aujourd'hui, 18 juin, date éminemment importante, comme symbolique, nous n'oublions pas la poignée des premiers partisans de la France libre qui ont initié le redressement politico-militaire français au cours du second conflit mondial. 
Au-delà de cette date anniversaire, nous débutons une série d'articles afin de commenter le rapport, établi en 1946, par le général Marshall, alors chef d'état major des armées américaines à l'attention du secrétaire d'état à la guerre de son pays.
Cet officier, souvent évoqué au travers de son plan de reconstruction d'une Europe dévastée par la guerre, a d'abord été le remarquable concepteur puis planificateur de l'effort militaire des Etats-Unis et ce, malgré son implication méconnue dans les choix opératifs et stratégiques des Alliés sur le terrain. A ce titre, il porte un regard fort pertinent sur les grandes batailles des théâtres d'opérations, européen (face aux Allemands) et pacifique (face aux Japonais) mais aussi parvient à tirer, dans ce document que nous avons eu la chance de consulter, de riches enseignements sur l'action ou l'organisation des armées en campagne tant dans la gestion des territoires libérés que dans l'évolution des armes ou le coût humain des engagements violents entre 1941 et 1945.

vendredi 14 juin 2013

Reconstruire une armée : les échecs américains à Cuba et au Nicargua 1906-1933.

Les armées occidentales semblent privilégier, sur les théâtres d'opérations contemporains, la reconstruction des armées locales afin de désengager, au plus tôt, leurs corps expéditionnaires. Que l'on parle de "mentoring", de formation ou encore d'assistance militaire, l'objectif demeure le développement de forces légitimes, efficaces et débarrassées de toute influence partisane.
Cette idée n'est pas nouvelle et a déjà été mise en pratique par les Etats-Unis dans le cadre de leur stratégie d'influence sur le continent sud-américain issue de la doctrine Monroe. Pourtant si ces initiatives ont été des succès opérationnels à court terme, ils sont demeurés des échecs institutionnels dans la durée.

dimanche 2 juin 2013

Campagne de Pologne en 1939 : quand la tactique déséquilibre la stratégie (fin).


Nous achevons notre évocation de la campagne de Pologne en 1939 et les interactions entre stratégie et tactique qui la caractérisent.
 
4. Le déroulement de la campagne.
 
Le plan allemand consiste en une attaque surprise associant rapidité et offensive multi-directionnelle. Le général von Brauchitsch, commandant en chef, résume son idée de manoeuvre dans son ordre d'opérations : "L'objectif est la destruction des forces armées polonaises. L'opération consiste à envahir par surprise le territoire polonais pour prévenir toute tentative de mobilisation et de concentration de l'armée polonaise et à détruire le gros de son armée, situé à l'ouest de la ligne Vistule-Narew, par deux attaques concourantes, l'une venant de Silésie et l'autre de Poméranie et de Prusse orientale. Il ne faut tenir aucun compte d'une éventuelle intervention ennemie venant de Galicie". On sent clairement l'héritage clausewitzien allemand avec la recherche de la bataille décisive sans compter un attachement aux éléments structurants de la tactique, à savoir l'intérêt porté au terrain (cadre espace-temps), le choix du mode d'action, la recherche de la surprise (attaque depuis la Prusse orientale notamment) et la concentration des efforts sur les moyens militaires, sans prendre en compte le potentiel industriel, politique ou autre.
Côté polonais, la perception du conflit à venir est toute autre et s'inscrit dans une vision plus stratégique avec un déploiement de forces qui doit permettre de durer dans une guerre qui s'annonce longue (une fois que les Alliés prendront l'offensive à l'ouest).