Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

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lundi 9 janvier 2017

Quand un adversaire hybride met en échec une puissance militaire.


Les conflits contemporains mettent en lumière des adversaires de plus en plus hybrides qui, par leurs stratégies « non linéaires » pour reprendre un terme russe, ou au travers de modes d’action tactiques spécifiques, mettent en échec de nombreuses armées conventionnelles. Mais ce phénomène, dans une perspective historique plus large, n’est pas nouveau, notamment si on revient sur certains théâtres d’opérations de la fin du XXème  siècle. Une bataille de la guerre du Vietnam, autour de la base de Khe Sanh en 1968, nous en donne un exemple frappant. En effet, lors de cette série de confrontations, les forces nord-vietnamiennes vont parvenir à assiéger pendant 77 jours une base américaine de plus de 6000 hommes, tout en imposant à leur adversaire une véritable manœuvre opérative d’envergure ainsi que des surprises tactiques, voire stratégiques et ce, comme nous le verrons à propos du camp de Lang Vei.

dimanche 13 décembre 2015

Stratégie, tactique et asymétrie : petit clin d'oeil à Star Wars...


Dans quelques jours, un nouvel épisode de la saga "Star Wars" (ou guerre des étoiles en français) va sortir sur les écrans. Cet évènement cinématographique a bien évidemment pour moi une résonnance toute particulière car je fais partie d'une génération qui a été bercée par les aventures spatiales des Jedi face aux forces obscures de l'empereur dans une galaxie très lointaine. Mais, au-delà de cette "madeleine de Proust" aux parfums de science-fiction, cette filmographie est vu par de nombreux observateurs, à l'instar du philosophe Raphaël Enthoven, comme un récit mythologique d'aujourd'hui, sorte d'Illiade, d'Odyssée voire de "théologie de la guerre" contemporaine. On y retrouve en effet les chroniques de héros légendaires, d'expéditions lointaines, de stratagèmes militaires, de forteresses imprenables et de batailles épiques.
Aussi, fort de ce constat, il m'est apparu effectivement, en revoyant quelques images des trilogies successives comme en feuilletant des ouvrages consacrés à cette histoire imaginaire, que Star Wars pouvait aussi nous permettre de mettre en perspectives certains enseignements stratégiques ou tactiques, et en particulier le principe d'asymétrie qui oppose  les rebelles aux troupes impériales.

jeudi 8 octobre 2015

Relecture de "La guerre moderne" de Roger Trinquier.


Alors que l’on voit aujourd'hui les forces terrestres davantage impliquées sur le territoire national et, sur les théâtres d’opérations, au moment où on observe un adversaire asymétrique de plus en plus important, la relecture de « La guerre moderne » de Roger Trinquier remet en perspective les opérations de contre-insurrection et l'action militaire dans les villes. Cette analyse des années 1960, très imprégnée des guerres coloniales en Indochine et en Afrique du Nord, garde, en grande partie, toute sa justesse et sa pertinence pour les situations conflictuelles contemporaines.
La préface de François Géré rappelle également les fondements qui doivent irriguer le lecteur dans son approche de l'ouvrage tout en rappelant d'abord l'affirmation de l'irrégularité comme caractère dominant de la guerre et ce,  avec un ennemi qui considère que "tout est permis" en dépit des conventions, des règles et des normes propres à nos sociétés.

lundi 22 juillet 2013

Résistance face à l'occupant : enseignements tactiques (2).

Nous poursuivons notre étude des modes d'action de la guerre clandestine que mène la Résistance française face à l'occupant allemand mais aussi contre le gouvernement de Vichy.
2-La nécessité d'unir les mouvements.
Face au développement des réseaux de résistants, à celui des maquis et devant une certaine anarchie dans la collecte du renseignement ou dans les opérations armées, les Alliés et les responsables des FFL (Forces françaises libres) soulignent rapidement la nécessité de coordonner cet ensemble disparate.
Jean Moulin, qui a tenu tête aux troupes allemandes alors qu'il était préfet de l'Eure-et-Loir en 1940, rentre en contact avec les chefs principaux des grands mouvements comme Henri Frenay ou François de Menthon. Il rejoint ensuite Londres le 25 octobre 1941 et offre ses services au général De Gaulle qui le nomme délégué du comité national français en zone libre (ZL). Parachuté en Provence le 2 janvier 1942, sa mission consiste à fédérer les principaux mouvements majoritaires de cette ZL et à mettre sur pied une armée clandestine.

jeudi 31 janvier 2013

Petites guerres et contre-insurrection : perspectives historiques (1).


Alors que les adversaires potentiels des théâtres d’opérations contemporains semblent se limiter, pour le moment, à des combattants asymétriques (comme le veut l’expression consacrée), il m’est apparu intéressant de revenir sur ce que l’on a longtemps appelé les « Petites guerres ».
Ces dernières seront d’ailleurs également définies, au cours des âges, comme des actions de pacification, du maintien de l’ordre, de la contre-guérilla, de la contre rébellion et finalement, de la contre-insurrection. Néanmoins, ce riche vocabulaire, ramené à une longue perspective historique et militaire, recèle, certes des évolutions doctrinales, mais surtout une grande continuité dans les modes d’action et les procédés de lutte face à un adversaire dit irrégulier.
Le combat de l’insurgé revêt souvent de nombreuses formes qu’il s’agira de développer et d’illustrer car il représente l’arme du faible face au fort voire le défi des armées conventionnelles dominantes du moment. Ainsi, il apparaît régulièrement dans les annales militaires, d’Aristote à l’Afghanistan en passant par les Jacqueries du Moyen Age, les Camisards ou encore les combats de la Grande Armée en Espagne comme les révolutions coloniales ou communistes du XXème siècle.
Ces conflits seront tantôt à l’avantage des forces modernes, tantôt à celui du « guérilléro » et ce, en fonction des zones géographiques, des armes utilisées, des contextes politico-militaires et des tactiques mises en œuvre.
Nous essaierons donc, dans les articles à venir, de déterminer les caractéristiques de ces conflits avant d’étudier les différentes écoles et courants de pensée de cette forme de guerre puis de conclure sur les principes et fondements de la contre-insurrection portés par l’histoire.

lundi 9 janvier 2012

Mise à jour des rubriques de votre blog : une citation de Sir Lawrence sur l'histoire militaire.


Cette semaine, toujours dans le cadre de notre série d’articles sur les conflits asymétriques, nous vous proposons, pour alimenter votre réflexion, une citation de Lawrence d’Arabie, un des pionniers de la guerre irrégulière au Moyen-Orient et dont l’action contribuera à affaiblir les troupes turques dans cette région du monde  pendant le premier conflit mondial. Il précise également que l’histoire militaire permet, par son étude, d’éviter les erreurs des batailles ou campagnes du passé et d’enrichir sa culture tactique, opérative ou stratégique.
Cet enseignement n’est d’ailleurs pas sans rappeler les propos du colonel Muraise[1]. En effet, cet officier français, qui aura écrit de nombreux ouvrages polémologiques, considérait en 1964 que « L’histoire militaire permet d’apprendre à sentir et penser en soldat, tout en dominant la variété des techniques et la rigidité des règlements. ». Les leçons du passé sont donc bien une mine d’or pour comprendre et préparer les guerres d’aujourd’hui et de demain grâce aux principes pérennes qu’elles illustrent, indépendamment des évolutions doctrinales, culturelles ou technologiques.


[1] Un très bon article d’Olivier Kempf sur Egea décrit d’ailleurs son œuvre (http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?q=muraise)