Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

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lundi 21 mai 2012

Surprise, incertitude, risque, guerre éclair : quelques réflexions.


Aujourd'hui, et pour introduire un article qui réflechira sur la notion de "guerre éclair" (alors que l'actualité montre que l'opinion publique peine à accepter un engagement militaire de longue durée), je vous propose une nouvelle citation dans votre rubrique "Paroles de chef" ainsi qu'un évènement à venir.
Tout d'abord les paroles d'un penseur russe de la guerre froide, le général Kir'yan, défenseur de l'art opératif et d'une certaine idée de la "Blitzkrieg" soviétique. Pour lui, l'efficacité d'une opération réside dans la capacité à obtenir des résultats, dès la phase initiale et ce, grâce à la surprise, savoir-faire propre à l'armée rouge tant dans sa maîtrise de la "Maskirovka" (voir notre article sur ce sujet http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2011/11/pour-revenir-sur-la-citation-de-cette.html ) que dans l'utilisation des troupes aéroportées ou aéromobiles dans la profondeur. En outre, dans la rubrique "Mémoire et évènements" de votre blog, j'aborde le colloque de l'Ecole de guerre, prévu le 1er juin 2012, qui traitera de la problématique d'"agir dans l'incertitude" et de la prise de risque en lien avec cette dialectique de la décision opérationnelle (voir notre article sur ce thème http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2012/02/la-prise-de-risque-dans-la-guerre.html) en partenariat avec les étudiants d'HEC et de l'ENA. Autant de thèmes qui, en tactique comme en stratégie, se rejoignent, se complètent, s'opposent ou se mélangent : la surprise, la rapidité de la manoeuvre, sa fulgurance (ou sa foudroyance), l'incertitude de l'action et de la décision face au brouillard et à la friction de la guerre. Nous rentrerons donc dans le détail de ces sujets dans les posts à venir, en attendant bonne lecture ...

dimanche 12 février 2012

La prise de risque dans la guerre, aujourd’hui : illusion ou réalité ?


Dans ses carnets de campagne, Rommel témoignait déjà en 1940 que "l’expérience prouve que les décisions les plus audacieuses assurent les plus belles promesses de victoire. Mais il y a lieu de bien distinguer l’audace stratégique ou tactique du coup de dés". Il soulignait ainsi une vertu majeure de l’art de la guerre, à savoir la prise de risque, mesurée certes, mais toujours source de liberté d’action pour le chef qui sait l’utiliser.
Pourtant, les sociétés contemporaines semblent se complaire dans le confort rassurant du principe de précaution et les effets, à court terme, du tempo médiatique. De la même façon, le politique cherche à gérer (voire à maîtriser) les risques, interprétés non pas comme des opportunités à saisir mais comme le résultat du hasard, comme des contraintes, des sources d’incertitude dans un monde où la diffusion de l’information et le temps de la décision s’accélèrent.
Dès lors, il apparaît que le soldat en opération, aujourd’hui plus qu’hier, bras armé d’un Etat parfois contraint à des décisions stratégiques timorées, se prive ainsi d’un outil tactique ou opératif propre à affaiblir au combat son ennemi.
Fort de ce constat, nous examinerons tout d’abord comment le risque a été appréhendé dans l’histoire militaire avant d’étudier son application dans le contexte actuel des engagements puis de réfléchir à la meilleure manière de réconcilier ce procédé avec les contraintes politico-militaires contemporaines.