Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

Affichage des articles dont le libellé est histoire bataille. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est histoire bataille. Afficher tous les articles

dimanche 17 janvier 2016

Plaidoyer pour un enseignement de l’histoire militaire à la jeunesse, à l’école comme dans le cadre d’un service civique rénové.


Alors que la France vient de traverser une année 2015 tragique avec des attentats sur son sol et alors que les armées, en particulier les forces terrestres, interviennent de nouveau massivement sur le territoire national en appui des forces de sécurité intérieures, un élan patriotique semble émerger, notamment chez les plus jeunes. Ces derniers, souvent les premières victimes de la propagande islamiste, demeurent néanmoins une des clés pour lutter contre le terrorisme et pour contribuer à moyen, comme à long terme, au continuum Défense -Sécurité français.

En outre, la jeunesse est un des ressorts du lien armée-Nation qui doit être entretenu à l’heure où les militaires sont engagés dans une défense de l’avant, loin de nos frontières, au Levant, en Afrique ou dans le Golfe Persique, mais aussi, dans le quotidien de chaque Français au travers de l’opération Sentinelle.

Aussi, l’histoire militaire, souvent le parent pauvre des sciences historiques, a longtemps été mise de côté dans l’enseignement comme dans la mise en perspective de la conflictualité en dehors des écoles militaires. Pourtant, de nombreuses structures comme la DMPA (et en son sein le SHD par exemple), l’ECPAD mais également les musées, des publications, des médias (télévision, blogs, radio) offrent aujourd’hui l’opportunité de renouer le lien entre la jeunesse et son histoire militaire, riche d’enseignements, de valeurs et de sens face à toute forme d’adversité.

dimanche 27 septembre 2015

Retour sur la bataille de la Somme : juillet - novembre 1916.

 
Rien ne prédisposait la Somme, plus particulièrement une zone s'tendant de Bapaume à Chaulnes en passant par Albert, Bray sur Somme, Péronne et Rosière en Santerre, à devenir une bataille symbolique de la première guerre mondiale. Et pourtant, si en 1914, ce secteur ne devait être dans les plans de chaque belligérants qu'un simple axe de passage, il fera l'objet en 1916, puis en 1918 (offensives Ludendorff), de combats terriblement meurtriers mais aussi d'une réelle coopération opérative entre Britanniques et Français qui se battaient jusque là côte à côte sans réelle coordination.
Elle est également le symbole de la dimension mondiale de ce conflit puisque des soldats français, allemands, britanniques, canadiens, australiens, néo-zélandais, sud-africains, indiens ou africains s'y battront sans compter les travailleurs chinois, indochinois ou malgaches.

dimanche 5 juillet 2015

Exposition "coups de pinceaux" au musée de l'artillerie.

 

A l'occasion de la fête de Wagram à l'école d'artillerie de Draguignan, commémoration annuelle qui salue cette victoire de Napoléon sur les Autrichiens en 1809 grâce notamment à la "grande batterie" de 112 canons concentrés par l'Empereur, le musée de l'artillerie a inauguré, le 2 juillet 2015, l'exposition "Coups de pinceaux, des peintres montrent la guerre".
Comme l'explique le conservateur dans le journal de l'exposition, les œuvres permettent d'insister sur le lien entre l'artiste et la guerre avec la volonté de "créer sans trahir" en gérant le rapport entre la réalité et l'esthétisme et ce, tout en témoignant du pire sans tomber dans la laideur. Les nombreuses peintures ou sculptures présentées montrent l'évolution de cet art en lien avec l'histoire militaire, depuis les scènes antiques glorifiant les héros jusqu'aux opérations contemporaines en passant par les monarques mis en scène pour des raisons politiques ou les illustrations des combats des deux conflits mondiaux.

mercredi 17 juin 2015

Waterloo 1815 / 2015 : bicentenaire et enseignements tactiques.


Cette fin de semaine va être marquée par la commémoration du bicentenaire de la bataille de Waterloo (18 juin 1815) en Belgique, combat qui a vu la défaite de Napoléon face à une armée de Coalisés. Cette confrontation appartient, comme Austerlitz, Wagram ou la campagne de Russie à la légende napoléonienne qu'elle a participé à construire. En effet, il nous d'abord faut rappeler cette citation de Chateaubriand qui montre combien ce chef politique et militaire a joué un rôle majeure dans l'histoire de notre pays, au-delà des polémiques qui émergent ça et là : " Vivant il avait manqué le monde, mort il le conquiert".
De nombreux médias vont ainsi revenir sur le déroulement de la bataille mettant à profit les nombreux ouvrages, reconstitutions ou muséographies dédiés à cet évènement. Mon propos ne sera donc pas de relater une fois de plus le déroulement exacte de Waterloo mais d'essayer de mettre en exergue des enseignements tactiques tant du côté français que de celui des adversaires de l'armée impériale.
 

jeudi 11 juin 2015

Vietnam : la bataille d'Hamburger Hill - mai 1969

 
Aujourd'hui, votre blog vous propose de nous intéresser à une bataille dans un environnement contre-insurrectionnel. "Hamburger Hill" au Vietnam en 1969 permet de montrer la difficulté pour une armée conventionnelle de s'engager face à un adversaire asymétrique en associant objectifs tactiques et stratégiques dans un contexte médiatique contraint. Un retour d'expérience intéressant donc à analyser.
 
Contexte général :
Les Etats-Unis sont engagés sur le terrain depuis 1965 face au Vietcong et à l'armée nord-vietnamienne.
Début 1968 a eu lieu l’offensive du Têt, victoire militaire américaine, mais qui a accru le ressentiment de la population à propos de l’engagement des Etats-Unis au Viêtnam, de son efficcacité et de ses objetcifs. Les reportages des médias renforcent le doute au sein de la population américaine sur l’issue de cette guerre et le sens qui lui est donnée.
1969 : C'est l'année de la vietnamisation, avant le départ des troupes US, c'est à dire le renforcement et la consolidation de l'armée sud-vietnamienne sensée prendre les opérations à son compte. Il s'agit d'une étape de la guerre de contre-insurrection  correspondant à la re-construction des outils étatiques d'un pays en phase dite de stabilisation.. Les forces américaines sont néanmoins à leur maximum avec près de 543 000 soldats déployés.
Cette affrontement tactique va néanmoins démontrer l'inadéquation des objectifs aux différents niveaux et les faiblesses du déploiement américain face aux insurgés vietnamiens.
 

jeudi 5 mars 2015

Quand l'histoire militaire rencontre le jeu...

 
Du 20 au 22 mars 2015, aura lieu à la mairie du 9ème arrondissement de Paris le premier Open des jeux d'histoire. Comme nous l'avions déjà indiqué dans un post consacré aux jeux de stratégie ou liés aux combats de l'antiquité au XXème siècle  http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2011/10/debat-le-best-seller-des-wargames-sur.html, ces supports ludiques sont un excellent outil pour appréhender l'art de la guerre, la tactique et la stratégie au sens large. Cette rencontre, notamment animée par la fédération française du best seller des jeux sur la seconde guerre mondiale "Mémoire 44", devrait démontrer, une fois de plus l'intérêt à porter à cette gamme de jeux, y compris pour la formation des cadres issus des forces armées. D'ailleurs, l'Ecole de guerre ne s'y était pas trompé en organisant en mai 2012  une activité centrée sur les "Wargames" sur le site de l'école militaire http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2012/05/lecole-de-guerre-renoue-avec-le-wargame.html. En bref, une activité pleine de promesses...
J'en profite pour donner quelques orientations sur les articles à venir sur votre blog. Tout d'abord, nous renouerons avec la première guerre mondiale au jour le jour en nous intéressant aux mois de janvier à mars 1915 et le début de la guerre de position, puis nous esssaierons de mettre les grands penseurs et praticiens (et leurs systèmes) face aux menaces contemporaines afin de tirer des enseignements comme de marquer les évolutions (concepts, principes, manoeuvres). Enfin, nous nous pencherons, tout en suivant l'actualité historique, sur le bicentenaire des 100 jours et la route jusqu'à Waterloo. Bonne lecture...


vendredi 20 février 2015

Guerre de Corée : la bataille de Chipyong-Ni.

 
Comme nous le faisons régulièrement, nous vous proposons une fiche bataille riche en enseignements et propre à ouvrir le débat sur l'évolution ou la continuité des modes d'action comme des principes tactiques. Cette semaine, il s'agit d'un des combats majeurs de la guerre de Corée, la bataille de Chipyong-Ni le 13 février 1951 à hauteur du 38ème parrallèle. Le bataillon de Corée français, dont nous avons déjà parlé, participe à cet engagement meutrier aux côtés des Américains.
 
 
Forces en présence :
Armée chinoise et forces nord-coréennes : 39ème DI : cette division fut renforcée par 3 autres.
Forces de l'ONU : 23ème RI US : 3 bataillons d’infanterie US, le bataillon français, une compagnie de char, le 37ème bataillon d’artillerie.

lundi 9 février 2015

L'écho du champ de bataille écrit aussi pour la revue "Guerres et batailles".

 
Depuis la rentrée 2014, un nouveau bimestriel est apparu dans les kiosques pour traiter de l'histoire militaire et de "l'histoire bataille". Il a pour vocation de rendre accessibles aux curieux comme aux profanes ces deux domaines en  proposant des articles documentés et largement illustrés avec de l'iconographie et des cartes. Il s'agit du magazine "Guerres et batailles" aux éditions Oracom. Le dernier numéro, sorti le 5 février 2015, traite principalement d'Alexandre le Grand et j'y publie un article qui cherche à savoir si le stratège antique peut être défini comme le premier grand capitaine et ce, tant dans les domaines de la tactique, de l'opératique que de la stratégie.
Merci encore à cette revue de m'avoir fait confiance et de donner une nouvelle tribune à "L'écho du champ de bataille" dans la presse écrite spécialisée. N'hésitez pas à vous procurez ce numéro et à me faire part de vos commentaires, remarques ou précisions sur cette thématique ou cette publication en général.
Bonne lecture...

samedi 3 janvier 2015

L'écho du champ de bataille vous souhaite une bonne année 2015.


 
En ces premiers jours de 2015, votre blog est heureux de vous souhaiter ses meilleurs vœux pour l'année qui débute, riche, espérons-le en réflexions historiques comme en belles lectures et ceci, afin de rester fidèle à ce célèbre proverbe russe : "Le passé est un phare et non un port". 
Depuis maintenant plus de 3 ans, "L'écho du champ de bataille" cherche à promouvoir l'histoire militaire qui est redevenue une matière permettant de mettre en perspective les enjeux du temps présents, les crises et combats d'hier éclairant celles et ceux d'aujourd'hui et de demain. L'histoire-bataille a quant à elle retrouvé ses lettres de noblesse, tout comme les ouvrages traitant de la tactique ou de l'art de la guerre  en général, qu'ils aient été écrits il y a plus d'un siècle ou plus récemment.
Je vous remercie donc pour votre fidélité (avec près de 281 785 connexions) et de votre intérêt porté aux articles publiés cette année, dont certains ont eu, en 2014, un succès tout particulier, comme la biographie de "Pappy" Boyington, le célèbre commandant de l'escadrille des "Têtes brûlées" lors de la guerre du Pacifique de 1941 à 1945 (ayant inspiré une fameuse série télévisée) http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2014/01/du-nouveau-dans-votre-rubrique-lire-la.html, mais aussi notre étude sur l'avènement possible d'un art opératif à la française, récompensée par une mention spéciale du prix de la Fondation Maréchal Leclerc lors de la rentrée du CESAT en septembre  http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2014/10/lecho-du-champ-de-bataille-recompense.html ou encore le récit des combats des troupes françaises au Tchad en 1910, en écho à ce qui se passe dans la bande sahélo-saharienne avec l'opération Barkhane (http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2014/04/enseignements-tactiques-les-combats-du.html).
Enfin, je vous rappelle que votre blog appartient désormais au groupe de réflexion U235 qui contribue à la réflexion sur tout ce qui touche au domaine de la Défense (stratégie, technologie, espace, renseignement, ...), de l'histoire et de la géopolitique au sens large. Vous pourrez également me lire dans quelques semaines dans les pages du jeune magazine bimestriel "Guerres et batailles" qui a publié son deuxième numéro en décembre 2014 http://shop.oracom.fr/affaires-de-l-histoire-num%C3%A9ros-sp%C3%A9ciaux/1186-1.html.
L'aventure continue donc grâce à vous chers lecteurs et promet de belles perspectives pour 2015. Bonne lecture...

mardi 11 février 2014

Un site spécialisé sur l'artillerie : l' "ultima ratio" des chefs militaires.


Afin de compléter votre connaissance des fonctions opérationnelles, nous nous faisons l'écho aujourd'hui  d'un site consacré aux artilleurs dont la qualité et l'exhaustivité sont très largement reconnues.
"BASART" (http://basart.artillerie.asso.fr/) offre aux lecteurs une base de données très riche qui détaille les domaines principaux de l'artillerie que sont principalement le renseignement, la force de frappe et la protection et ce, au travers des équipements, des chefs, des penseurs ou des combats d'hier comme d'aujourd'hui.
De nombreuses biographies mais aussi un historique très complet des évolutions des appuis-feux permettent de revenir sur les faits d'armes, les opérations ou l'organisation des unités depuis les premières bouches à feu jusqu'aux engagements les plus récents. On y trouve également les caractéristiques de nombreux lanceurs ou munitions (y compris étranger) sans oublier l'histoire des régiments, la symbolique des étendards ou de l'héraldique des insignes et, enfin, des liens vers des ressources documentaires iconoclastes.
Bonne lecture...
 
 

mercredi 17 juillet 2013

Retour sur la toile, bilan et salon du livre militaire à Coëtquidan.

Après quelques jours de pause opérationnelle et un peu de repos estival, "L'écho du champ de bataille" reprend le "sentier de la guerre" pour vous proposer réflexions, lectures et études sur l'histoire militaire et, en particulier, sur la tactique, la stratégie et l'art opératif. Tout d'abord, un petit bilan après cette année scolaire bien remplie. Votre blog enregistre aujourd'hui, avec 1 an et 9 mois d'existence, près de 120 000 connexions, entre 200 et 400 visiteurs quotidiens et des articles qui remportent de larges succès :
Mais également bien d'autres sur les problématiques liées à l'artillerie, celles traitant de la stratégie anti-accès, de Verdun, de l'armée sénégalaise ou des grandes batailles de l'histoire (Koursk, Wagram, ...). Le blog a également eu l'honneur d'être intégré au sein de la communauté de "L'Alliance géostratégique" dont la richesse et la diversité en ont fait un acteur incontournable de la toile, reconnu et largement suivi. Le fil twitter de votre blog, quant à lui, https://twitter.com/echochampbatail, atteint maintenant 342 abonnés et 948 tweets, tous en lien avec nos articles mais aussi largement élargis aux autres acteurs de la réflexion historique ou militaire sur internet. Aussi, je vous remercie de votre fidélité, de vos commentaires souvent pertinents, ou suscitant ma curiosité, voire élargissant mon champ de recherche. L'année qui s'annonce nous permettra donc d'aborder de nouveaux sujets et d'approfondir les domaines que nous avons déjà évoqués tout en explorant encore un peu plus les enseignements de l'histoire-bataille.
Pour cette reprise, je vous invite à visiter, pour ceux qui passeraient en landes bretonnes, le 4ème salon international du livre militaire qui met en avant les auteurs français et étrangers issus du monde de la défense. Cette année, ce salon se déroule sous le patronnage du général Macary, lauréat des cadets 2012, pour son livre sur les liens entre argent et guerre dans l'histoire. En suivant le lien ci-après, vous pourrez découvrir les nombreux auteurs présents ainsi que leurs ouvrages, tous d'une grande qualité ou forts de témoignages poignants comme "Cyberstratégie" de Bertrand Boyer, "Leclerc" de Karine Donate ou "Sun Tzu en France" de Yann Couderc.
http://www.calameo.com/read/000461091fc83d315fecf.
Bonnes vacances à ceux qui y sont encore et bonnes lectures ou visites...

mercredi 26 décembre 2012

Quelques suggestions en cette fin d'année.

 
Avant de poursuivre notre étude des grands principes tactiques français et leur illustration au travers de nombreux exemples d'histoire-bataille, j'ai souhaité mettre à jour des rubriques de votre blog, mais aussi vous faire quelques suggestions de lectures. Mes pensées vont tout d'abord aux militaires français qui servent à l'extérieur de nos frontières, aux quatre coins du monde, avec désintéressement comme professionnalisme dans les différentes missions qui leur sont confiées, cherchant sans cesse à s'adapter aux nouvelles menaces.

samedi 7 juillet 2012

Remontée en puissance des forces armées : perspectives historiques.


L’histoire militaire nous donne de nombreux exemples d’armées qui, par les circonstances, ont vu leur format, leurs moyens et leur entraînement limités par les contraintes budgétaires, politiques ou internationales du moment. Pourtant, elles ont su, toutes à leur façon, profiter de ces époques difficiles pour investir dans la formation, l’innovation technique ou doctrinale et consolider ce que l’on appelle aujourd’hui le lien armée-nation. Conscientes que le passé demeure une belle école pour appréhender l’avenir, ces militaires ont réussi le challenge de mettre en place tous les atouts d’une remontée en puissance de leurs institutions à l’aune de la seconde guerre mondiale. Dans ce cadre, nous verrons donc successivement les efforts allemands, américains et soviétiques de l’entre-deux-guerres pour se préparer aux enjeux du conflit à venir.


jeudi 31 mai 2012

Transition en phase de stabilisation : enseignements de la "vietnamisation", l'opération "Lam Son 719".



Alors que les médias, comme les Etats occidentaux, évoquent de plus en plus le transfert de la sécurité aux unités de l'armée et de la police afghane, il est toujours intéressant de se replonger dans les exemples opérationnels que nous offre l'histoire militaire. Il s'agit donc de revenir, au travers d'une bataille, sur le processus de "vietnamisation" initié par les Américains au début des années 1970 ainsi qu'aux premières actions militaires d'envergure de l'armée sud-vietnamienne à cette époque. L'opération "Lam Son 719" nous donne ainsi l'opportunité de souligner un certain nombre d'enseignements tactiques voire opératifs propres à enrichir la réflexion contemporaine et à comprendre l'issue tragique du conflit vietnamien en 1975.

Contexte :
Le processus de vietnamisation s’intensifie en juillet 1970 lorsque des troupes régulières nord-vietnamiennes se regroupent au Laos. Nixon décide alors d'intervenir de l'autre côté de la frontière bien qu'ayant perdu le pouvoir d'engager ses troupes hors du Vietnam. Il ne peut accorder qu’une opération visant à ratisser le plateau de Khe Sahn jusqu'à la frontière et à fournir un soutien feux aux forces sud-vietnamiennes sensées être engagées au Laos, le long de la route 9, jusqu'à la ville de Tchepone. Aucun Américain n’est autorisé à franchir la frontière.  Livrés à eux-mêmes, les Sud-Vietnamiens vont connaître un test opérationnel décisif dans le cadre de leur toute nouvelle autonomie. 

vendredi 30 mars 2012

Taktik@ : nouveau site de réflexion sur la tactique et la doctrine.


Le collège de l'enseignement supérieur de l'armée de terre (CESAT) ouvre, aujourd'hui, un site rénové nommé Taktik@ http://taktika.cesat.terre.defense.gouv.fr/. Ce site, qui existait déjà, vient de subir une cure de jouvence et un relooking efficace. Il est animé par le cours supérieur d'état-major (CSEM) où les officiers brevetés suivent une formation centrée sur la tactique. Les stagiaires y écrivent de nombreux articles ou y publient des fiches de lecture, tout comme des cadres issus de l'ensemble des unités de l'armée de terre et ce, sur des thèmes traitant de la guerre, de l'emploi des focntions opérationnelles, de la manoeuvre interarmes, de l'histoire militaire, du commandement, de la doctrine, de l'art opératif ou des opérations extérieures. Un vivier intéressant de réflexion et de synthèse.

Lecture et citation, mise à jour des rubriques...


Je vous propose, dans le cadre de nos réflexions sur l'histoire militaire et sur l'évolution de la conduite de la guerre au travers des époques, une lecture et une citation. Tout d'abord, quelques mots du général von Seeckt qui rappelle l'impérieuse nécessité de faire évoluer l'outil de combat aux évolutions du temps, qu'elles soient techniques ou doctrinales : « L'erreur de tous ceux qui organisent des armées est de prendre l'instant momentané pour un état permanent. Ils oublient que pour rester vivante une armée doit se modeler sur la courbe des évènements.»  Il mettra d'ailleurs en pratique cette idée en créant le Truppenamt  (structure de commandement cachée de la Reichwehr pendant l'entre deux guerres) pour modeler l'armée allemande et préparer sa remontée en puissance tout en maintenant l'instruction des cadres.
Concernant l'ouvrage, il s'agit d'un des écrits du colonel Suire, officier de l'arme blindée cavalerie dans les années 1960 qui écrira sous de nombreux pseudonymes comme Leprince ou Muraise. Il défend l'apprentissage de l'histoire militaire pour mieux appréhender les grandes phases de la tactique, le rôle du chef ou encore l'emploi des armes, de l'Antiquité à l'aire de la bombe nucléaire. Parfois technique, il apporte néanmoins les points de repères essentiels et un support de références "d'histoire bataille" propres à permettre la compréhension des fondamentaux et des principes de l'art de la guerre. Bonne lecture... 

jeudi 15 mars 2012

"Mémoire et évènements" : salon du livre 2012.

Dans votre rubrique "Mémoire et évènements", j'ai mis à votre disposition un lien vers le site du 32ème Salon du livre à Paris (Porte de Versailes) du 16 au 19 mars 2012. Des rencontres et des conférences sont ainsi prévues sur le thème des opérations extérieures d'hier et d'aujourd'hui. Le service historique de la Défense, ainsi que plus d'une dizaine d'écrivains militaires participeront à l'évènement, en particulier au stand K44 du pavillon 1. On trouvera notamment le lieutenant-colonel Faudais pour son livre sur le maréchal Niel ou encore le célèbre général Desportes pour l'ensemble de son oeuvre ("Comprendre la guerre", "Introduction à la stratégie",...). Bref, pour les chanceux et passionnés d'histoire militaire qui pourront s'y rendre, une mine d'or à découvrir ou à redécouvrir.

vendredi 10 février 2012

Histoire bataille : exposition temporaire sur la Chine au Louvre.

Dans votre nouvelle rubrique "Mémoire et évènements" de "L'écho du champ de bataille" vous trouverez un lien vers le détail de l'exposition temporaire qui débute le 12 février au musée du Louvre. L’ensemble des estampes exposées représentent les batailles de l’empereur de Chine pendant sa campagne militaire menée de 1755 à 1759 en Asie centrale. Elles nous donnent l'occasion d'étudier la représentation de l'art de la guerre en Extrême-Orient à une époque où l'Europe connâit, pour sa part, la période dite "des guerres en dentelles". Pour ceux qui auront la chance de la voir, vous êtes biensûr les bienvenus pour publier vos commentaires et vos réflexions. 

mardi 17 janvier 2012

Histoire bataille et mise à jour de la rubrique "Batailles et enseignements" de votre blog.


Après avoir abordé les stratégies "anti-accès", menaces importantes pour le déploiement de corps expéditionnaires mais surtout pour les opérations dites amphibies, "L'écho du champ de bataille" vous propose dans la rubrique "Batailles et enseignements" de revenir sur les enseignements de l'opération Husky en Sicile en 1943. Celle-ci décrit un débarquement et la conquête d'une île, manoeuvres qui auraient pu être mis en échec par une stratégie défensive italo-allemande bien préparée ou mieux conduite. Cette synthèse permet ainsi de rappeler la complexité d'une projection de forces (aux effectifs raisonnables) par voies aériennes et navales, notamment face à un adversaire retranché et maîtrisant le terrain. Bonne lecture.

mardi 27 décembre 2011

Histoire bataille et mise à jour des rubriques du blog : adapter les armées à la menace asymétrique.


Poursuivant notre série de posts sur les problématiques liées aux conflits asymétriques, nous mettons à jour les rubriques « Paroles de chef » et « Batailles et enseignements » de votre blog. La citation proposée est issue d’un retour d’expérience de l’Armée rouge après son retrait d’Afghanistan en 1989. Elle démontre, s’il en était encore besoin, que les armées modernes, ne sont pas toujours préparées d’emblée à mener des opérations de contre-insurrection face à des combattants qui ne respectent pas toujours les canons stratégiques, tactiques voire éthiques des forces conventionnelles. Dès lors, il y a nécessité de s’adapter tant par l’équipement que par les modes d’action ou les manœuvres choisis. Quant à la bataille présentée, l’embuscade de la forêt de Teutoburg, elle illustre parfaitement l’échec d’une doctrine romaine éprouvée mais prévisible (pourtant victorieuse face à d’autres adversaires) face à une rébellion germaine maîtrisant le terrain, prenant l’initiative de l’engagement et faisant preuve d’une mobilité supérieure.


Ces deux réflexions et constats, pourtant séparés par presque 2000 ans d’histoire, me font dire qu’il est possible de mettre en exergue des enseignements pérennes. Ces derniers sont néanmoins souvent oubliés après des conflits conventionnels ou de longues périodes de paix mais aussi des phases de domination stratégique par des armées considérées comme les plus puissantes du moment.

Aussi est-il intéressant de rappeler qu’après les légions romaines bousculées par les invasions barbares, les Huns si redoutés sont vaincus aux champs Catalauniques, les troupes anglaises longtemps tenues en échec par les révoltes écossaises, Napoléon surpris par la guérilla espagnole, l’Empire britannique blessé par la pugnacité des peuples zoulou ou afghan, les Français peinant à soumettre Abd el Krim au Maroc et enfin les Américains épuisés par le Viêt-Cong en Asie du sud-est. Autant d’exemples historiques marquant les difficultés rencontrées par une force régulière face à des insurrections aux multiples visages, dans des milieux géographiques ou culturels différents, des contextes stratégiques variés et avec des armements en perpétuelle évolution.

Aujourd’hui, après les débats doctrinaires et les écrits produits en réaction aux engagements afghans et irakiens, sans compter le retour aux leçons, plus ou moins dévoyées, des conflits indochinois ou algériens, il m’apparaît nécessaire de trouver quelques lignes directrices pour préparer les guerres de demain qui seront peut être des conflits asymétriques (encore que cette affirmation reste sujette à caution).

Bien sûr, ces propositions ne sont en rien d’exhaustives et attendent d’être enrichies par vos commentaires. Pour préserver la faculté d’adaptation de nos armées, face à ce que l’on nomme les surprises stratégiques ou les menaces potentielle de demain, il faut, selon moi, combattre les partisans du tout technologique (drones, capteurs, armement en stand off, numérisation à outrance,…) qui estiment pouvoir remplacer les effectifs sur le terrain par une maîtrise de l’information ou un armement supérieur. Certes, ce progrès technique apporte une réelle plus-value aux unités déployées pour éclaircir le brouillard de la guerre ou limiter l’action des frictions sur la manœuvre, mais elles ne peuvent remplacer l’initiative du combattant ou du chef, le coup de génie, la surprise tactique voire l’opportunité saisie face au terrain et aux circonstances. Pour réussir cela, l’effort doit être porté sur la formation des cadres et l’entraînement du combattant et ce, en prenant appui sur la pratique de la planification, l’art opératif, les principes tactiques, l’histoire militaire ou la prospective stratégique. Aussi, faut-il s’opposer à la tendance qui semble s’imposer, à savoir le remplacement de l’enseignement des RI[1], de la manœuvre[2] et de l’histoire militaire (par l’intermédiaire de staff ride[3], d’études tactico-historiques, de connaissances sur de grands penseurs,…) par l’étude privilégiée des problématiques organiques (financières, managériales, techniques,…) qui s’inscrivent dans un contexte économique difficile et une transformation profonde (et nécessaire) des outils militaires occidentaux. Mais, cette nécessaire gestion budgétaire et organisationnelle ne suffira pas à gagner les guerres ou à remplir les objectifs sur des théâtres futurs.

En effet, l’apprentissage des méthodes de planification ou de réflexion opérationnelles est incontournable et ne prend son sens que s’il est enrichi au travers l’étude dess situations antérieures (dont on a tiré un retour d’expérience) mais aussi grâce à la réflexion sur les contextes d’engagement à venir dont il faut maîtriser les enjeux (à l’instar des opérations récentes en Libye, des menaces de type AQMI,…). Concernant l’entraînement, l’effort doit être maintenu malgré les retraits progressifs de certains théâtres afin de faire évoluer l’équipement, la doctrine, l’intégration interarmes et interarmées, l’aguerrissement de troupes professionnelles. Celles-ci doivent impérativement conduire l’instruction sur le terrain et non pas uniquement par le biais de la simulation (comme certaines armées occidentales l’envisage pour faire des économies financières et favoriser le recrutement à l’horizon 2030).

Le challenge est de taille si l’on veut éviter de connaître le destin des forces françaises décrit par Marc Bloch dans son «étrange défaite » ou subir un complexe de supériorité aveuglant qui favorisera l’ennemi de demain et nous privera de l’initiative pour vaincre. J’attends vos réactions.



[1] Relations internationales.
[2] Tactique ou opérative.
[3] Etude de batailles sur le terrain.