Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

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mercredi 10 août 2016

Histoire de la première armée française, hommage au maréchal De Lattre de Tassigny. (2/3)


Nous poursuivons notre évocation historique de l'épopée de la 1ère armée française à partir de l'été 1944 sous les ordres du général De Lattre de Tassigny.
Le 15 août 1944, la flotte alliée de près de 2 000 bâtiments appuie (16 000 obus tirés) ou débarque les troupes, véhicules et munitions franco-américains après avoir leurré les Allemands et ce,  en simulant un assaut amphibie sur Gênes. 
Dans la nuit, les unités commandos françaises comme celles du commandant Rigaud au Rayol ou du capitaine Ducournau au cap Nègre, s'emparent des plages ou des batteries. En parallèle, deux opérations de diversion (nom de code Ferdinand) sont menées à Cannes et à La Ciotat. 

vendredi 29 juillet 2016

Histoire de la première armée française, hommage au maréchal De Lattre de Tassigny. (1/3)


Après une pause estivale, votre blog reprend son activité et vous propose un article sur l'épopée, souvent méconnue (et bien peu évoquée), de la Première Armée française conduite par le maréchal De Lattre de Tassigny en 1944 et 1945. En effet, à quelques jours du 72ème anniversaire du débarquement de Provence, je souhaitais revenir sur l'action des unités françaises (et américaines) engagées sur ce second front, troupes qui ont libéré une grande partie de la France, des côtes varoises jusqu'à l'Alsace en passant par le Roussillon, la Bourgogne, les Alpes et le Jura et ce, avant d'entrer en Allemagne.
Dans son ouvrage de 1949 "Histoire de la première armée française, Rhin et Danube", le maréchal De Lattre met d'ailleurs bien en exergue ce nécessaire témoignage, à la fois pour faire connaître (et développer ce que nous appelons maintenant la résilience) et pour rendre hommage au sacrifice, comme au courage, de ces soldats de la France Libre : "Si la France en avait été mieux informée, sans doute aurait-elle aujourd'hui un sens plus vif de sa victoire et une plus grande confiance que celle-ci lui a ouvert. Elle aurait aussi, je le crois, un plus juste respect pour son Armée et plus de foi en sa jeunesse qui prouvèrent l'une et l'autre de façon magnifique la permanence de nos vertus nationales (...) Aussi est-ce à mes soldats que j'ai tenu à dédier ce récit, avec l'ardent désir qu'ils y trouvent une preuve de l'affection de leur ancien chef, le témoignage de son admiration pour leur vaillance et une image point trop imparfaite de leurs exploits."

dimanche 19 juin 2016

L'artillerie des stratagèmes, le livre du colonel Fort.


Les éditions Economica viennent de publier l'ouvrage du colonel Fort, artilleur et chef de la direction des études et de la prospective de l'Ecole d'artillerie. Son "'artillerie des stratagèmes" est un livre passionnant et très bien documenté, riche en références historiques comme en exemples contemporains, mais aussi écrit avec un style fluide qui facilite la compréhension des arguments techniques. On regrettera juste l'absence d'annexes permettant, avec quelques cartes et extraits, d'illustrer certains témoignages évoqués dans le propos. L'auteur démontre, s'il en était besoin, le rôle majeur que peut jouer l'artillerie dans les manœuvres de déception. En effet, "l'association entre l'artillerie et la déception peut apparaître paradoxale. Pourtant, avec l'avènement des trajectoires indirectes il y a un siècle, l'emploi de l'artillerie à des fins de déception s'est vu ouvrir de multiples perspectives (...) Or, se priver de la puissance de feux c'est se priver d'un avantage majeur. L'artillerie est l'arme de la surprise et l'emploi de la déception artillerie dans le récent conflit afghan a montré sa pertinence."

lundi 21 mars 2016

Paratroupes : tactique des troupes aéroportées par le lieutenant-colonel MIKSCHE. (2/2)


Nous poursuivons l'étude des écrits de l'officier tchèque (et français de coeur), le lieutenant-colonel MIKSCHE qui revient, en 1946, sur l'histoire et l'emploi des troupes aéroportées.
A partir du 4ème chapitre, l'auteur recentre son propos sur l'aspect doctrinal et la dimension tactique des "Paratroupes", unités regroupant les parachutistes, les unités commandos ou les forces conventionnelles projetées voire débarquées à terre avec des aéronefs.
S'il n'ignore pas que "les situations militaires s'accompagnent d'une telle variété de conditions qu'il est impossible d'en trouver deux de semblables. De ce fait, les plans d'opérations et les décisions du champ de bataille ne peuvent se calquer sur des schéma." il souhaite néanmoins donner des cadres type d'emploi des troupes aéroportées.

dimanche 13 décembre 2015

Stratégie, tactique et asymétrie : petit clin d'oeil à Star Wars...


Dans quelques jours, un nouvel épisode de la saga "Star Wars" (ou guerre des étoiles en français) va sortir sur les écrans. Cet évènement cinématographique a bien évidemment pour moi une résonnance toute particulière car je fais partie d'une génération qui a été bercée par les aventures spatiales des Jedi face aux forces obscures de l'empereur dans une galaxie très lointaine. Mais, au-delà de cette "madeleine de Proust" aux parfums de science-fiction, cette filmographie est vu par de nombreux observateurs, à l'instar du philosophe Raphaël Enthoven, comme un récit mythologique d'aujourd'hui, sorte d'Illiade, d'Odyssée voire de "théologie de la guerre" contemporaine. On y retrouve en effet les chroniques de héros légendaires, d'expéditions lointaines, de stratagèmes militaires, de forteresses imprenables et de batailles épiques.
Aussi, fort de ce constat, il m'est apparu effectivement, en revoyant quelques images des trilogies successives comme en feuilletant des ouvrages consacrés à cette histoire imaginaire, que Star Wars pouvait aussi nous permettre de mettre en perspectives certains enseignements stratégiques ou tactiques, et en particulier le principe d'asymétrie qui oppose  les rebelles aux troupes impériales.

jeudi 29 octobre 2015

Enseignements opérationnels : bataille de Turkheim - 5 janvier 1675.


 
Situation générale :

Le 5 janvier 1675, la bataille de Turckheim met aux prises Henri de la Tour d’Auvergne, maréchal de Turenne, à une armée austro-brandebourgeoise menée par Frédéric Guillaume, électeur de Brandebourg. Au-delà de l’originalité d’une manœuvre conduite en plein hiver, par sa rapidité, elle assure à Turenne le départ précipité d’Alsace des armées coalisées jusqu’à la reprise des combats, l’été suivant, qui verra le décès du maréchal.

Le cadre de la guerre de Hollande offre l’occasion à Louis XIV, qui s’est assuré de la neutralité de l’Empereur et s’est allié aux Anglais, de mettre en œuvre sa politique d’agrandissement du royaume en attaquant, en 1672, les Provinces-Unies, c’est à dire les Pays-Bas espagnols. En dépit de réels succès et de la conquête de nombreuses places, la volonté de résistance de Guillaume d’Orange et de son peuple émousse, tout au long de l’année 1673, l’élan offensif des troupes du royaume de France.

samedi 8 août 2015

La tactique des barbares : entre Antiquité et Moyen-Âge.


C’est une période peu évoquée que les invasions barbares à la fin de l’Antiquité. Pourtant ce sont elles qui, notamment, vont sonner le glas de la puissance romaine tant militaire que politique. Pourtant, en matière de tactique, il apparaît intéressant de revenir sur les modes d’action de ces belligérants, souvent définis comme cruels et violents mais dont la mobilité, l’organisation et les armes apportent de larges enseignements opérationnels. Pour étudier cela, nous nous appuierons donc sur les travaux et écrits du capitaine Edouard de la Barre Duparq qui, en 1860, faisait paraître son « histoire de l’art de la guerre » évoquant, dans son ouvrage les premiers peuples (chinois, assyriens, égyptiens, juifs, perses) jusqu’aux conflits du XIXème siècle en passant par les Romains, Philippe Auguste, Frédéric Le Grand et Napoléon.
 
La période étudiée traitant des « barbares » est une passerelle militaire entre l’Antiquité et le Moyen-Age. L’auteur débute son étude par les Germains dont il vante les vertus guerrières toutes entières tournées vers la guerre. Leur arme principale demeure la framée, « sorte de demi-pique légère garnie d’une pointe de fer courte et aigue qui peut s’utiliser de près ou se dardait de loin ».

mercredi 29 juillet 2015

A lire : Opération Serval, notes de guerre du général Barrera


Début 2013, la France s’engage au Mali pour neutraliser les djihadistes qui menacent Bamako et surtout les populations civile de cette région du Monde. Le général Barrera prend le commandement de l’échelon tactique aéroterrestre de cette opération. Il nous livre aux éditions du Seuil son témoignage de chef et d’homme sur cette épopée moderne dans un milieu désertique extrême et face à un adversaire asymétrique d’un nouveau type, fanatisé, drogué mais qui demeure redoutable dans les actions de combat, les embuscades ou les attaques suicide.
Cet ouvrage souligne les qualités techniques, tactiques et humaines du soldat français héritier d’une longue histoire militaire, fier de son engagement pour la Nation et endurant face à l’adversité, au milieu du désert, dans des combats au corps à corps au milieu de rochers brûlants.
Le livre met parfaitement en évidence, avec des termes accessibles à tous les profanes des questions de défense, l’importance de la préparation opérationnelle, de l’entraînement, des réflexes acquis en métropole pour s’adapter à la menace, à la mission et aux circonstances.

jeudi 26 mars 2015

Opération "Market Garden " en 1944 : la catastrophe d'Arhem.


Contexte général :
Après l’opération Overlord en Normandie déclenchée le 6 juin 1944, les Alliés ont exploité leurs premiers succés vers l’Ouest et libéré une partie du Nord-Est de la France et de la Belgique. Pendant les mois de juillet et août 1944, les forces Allemandes se replient vers leur frontière. Le général Eisenhower décide alors de poursuivre l’offensive vers l’Allemagne avec comme objectif principal la Ruhr, poumon industriel du IIIème Reich. Pour entrer en Allemagne, 2 options s'offrent à lui : une approche directe vers la ligne Siegfried par le Sud, une approche indirecte au Nord via les Pays-Bas. L’objectif secondaire est de s’emparer d’un port pour raccourcir les délais d’approvisionnement des Alliés dont les lignes de communication s’étirent à partir de la Normandie. Le général Eisenhower choisit finalement le plan Nord défendu par le général britannique Montgomery qui demande la priorité pour planifier, préparer et concentrer les moyens nécessaires à cette action tactique. Celle-ci appraît certes risquée mais qui offre une opportunité d’atteindre rapidement les 2 objectifs même si le général américain Patton montre dans sa zone d'action une fulgurance et une manouvrabilité plus concrète.

mardi 21 octobre 2014

La bataille de Suomussalmi : quand le faible parvient à vaincre le fort.

 
Nous vous proposons l'étude d'une bataille de la guerre soviéto-finlandaise au début du second conflit mondial qui démontre la capacité, pour une force limitée en nombre et en moyens, de tenir tête à un corps mécanisé. Cette exemple historique met principalement en exergue l'effet démultiplicateur de puissance de la maîtrise d'un milieu ainsi que la mise en œuvre de modes d'action tactiques privilégiant la surprise. Cet article doit également susciter la réflexion quant à l'engagement contemporain de forces modernes face à des adversaires hybrides et s'intégrant parfaitement sur le terrain et son environnement.


 
En prévision d'un conflit probable entre l’Allemagne et l’URSS, Staline cherche à renforcer et à réorganiser l’Armée Rouge, celle-là même qu'il a affaiblie par les purges de généraux tout en sécurisant ses frontières. A partir du 10 octobre 1939, des pactes sont conclus avec les Etats Baltes et des négociations débutent le 9 octobre avec la Finlande. Moscou veut principalement protéger l’accès maritime de Leningrad en prenant possession des îles du golfe de Finlande et en reculant la frontière Finno-soviétique jusqu'à l’isthme de Carélie et ce, afin de mettre la ville hors de portée de l‘artillerie lourde finlandaise. La Finlande refuse le 13 novembre et les deux camps se préparent pour l'épreuve de force. Les Soviétiques considèrent que la ligne Mannerheim, la ligne fortifiée finlandaise, comme un obstacle insignifiant qu'ils pourront écraser sous le nombre. Du point de vue des effectifs, l'URSS dispose d'une supériorité absolue avec 4.000 avions, 3.000 chars et 800.000 soldats. Du côté finlandais, l'armée ne peut compter que sur environ 350.000 hommes et 90.000 femmes (employée dans des unités logistiques). L'artillerie lourde, les blindés et l'aviation sont quasiment inexistants.  Enfin, l'artillerie de campagne, peu nombreuse, est équipée d'un matériel remontant au premier conflit mondial. Le 30 novembre, l'armée de Staline, certaine de sa victoire, se jete sur la Finlande.
 

mercredi 15 octobre 2014

« On flexibility, recovery from technological and doctrinal surprise on the battlefield » de Meir Finkel

 
Nous vous proposons aujourd'hui une fiche de lecture que nous publions également sur le site de réflexion stratégique U 235 et ce, dans le cadre de notre réflexion sur la résilience tactique (voir notre article http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2014/09/de-la-resilience-tactique-ou-comment.html). Nous traiterons donc de l'ouvrage de Meir Finkel : "On flexibility" paru en 2011.
 
Meir Finkel est général de réserve au sein de l’armée israélienne, il a d’ailleurs commandé une brigade blindée de réservistes. Il a été très marqué par la guerre du Kippour en 1973 (et en particulier l’emploi important mais inattendu, par les pays arabes, d’armes antichars et antiaériennes qui ont, dans les prémices du combat, sidéré Tsahal avant un sursaut victorieux d’Israël. Actuellement directeur du centre de recherche et de la doctrine du ministère de la défense israélien, son ouvrage, publié en 2011, est la retranscription de sa thèse basée sur la surprise tactique.

mercredi 17 septembre 2014

De la résilience tactique ou comment dépasser la surprise sur le champ de bataille. (1/2)

 
La résilience est devenue une capacité centrale face aux risques et menaces que connaissent les Etats en ce début de XXIème face, en particulier aux attentats terroristes, aux catastrophes naturelles ou industrielles et même dans le cadre des soubresauts politiques et économiques nationaux ou internationaux. Il s’agit d’être capable, notamment grâce à une phase d’anticipation, de dépasser le choc lié à un brusque changement d’équilibre qu’il soit sécuritaire ou sociétal puis de conduire la gestion de crise en vue de reprendre l’initiative sur les évènements ou un adversaire potentiel.
Aussi, semble-t-il judicieux de réfléchir à ce concept au travers du prisme de la guerre mais surtout de la tactique soumise fortement aux frictions du champ de bataille et à la surprise. Cette dernière peut être le fait d’une innovation technique, d’un mode d’action ou d’une nouvelle conception doctrinale voire le résultat d’un « coup » produit par l’esprit d’un brillant chef militaire.
Nous verrons que le meilleur outil pour garantir la résilience tactique demeure dans un travail de planification mais surtout un effort d’anticipation structuré autour d’une bonne culture historique, d’un renseignement pragmatique, d’une ouverture d’esprit accrue des chefs devant les propositions de leurs subordonnés et d’un entraînement stimulant l’initiative.
Pour cela nous verrons d’abord que la surprise peut prendre des formes différentes, qu’elle a toujours été l’objet d’étude pour contrecarrer ses effets mais qu’il faut aujourd’hui s’en prémunir par un système culturel et doctrinal rénové dès le temps de paix.

mardi 9 septembre 2014

Surprise et mobilité : la bataille de Mohi - 1241

 
Nous débutons une série de posts sur l'innovation, la mobilité, la fulgurance et la surprise ainsi que la capacité, pour celui qui en est la cible, de dépasser la sidération induite et, in fine, à s'adapter tant sur le plan tactique qu'en termes de doctrine ou d'équipements.
La bataille de Mohi et la tactique des Mongols apparaît comme un premier exemple d'une manœuvre basée sur la surprise et la vitesse.
 
La bataille de Mohi se déroule le 11 avril 1241. Cette bataille est le principal affrontement entre les armées Mongoles, menées par Batû-Khan, petit-fils de Gengis Khan, et les armées du Royaume de Hongrie pendant l’invasion Mongole de l’Europe.
 

jeudi 10 octobre 2013

Surprise et initiative : l’exemple de la campagne d’hiver en Europe 1944-1945.

 
Surprise et initiative peuvent affermir la liberté d’action mais peuvent être synonyme d’échec si les effets ne sont pas soutenus dans la durée. Les Allemands vont d’ailleurs en faire la cruelle expérience sur le front de l’ouest.
A la conférence interalliée de Québec en septembre 1944, alors qu’une grande partie de la France et de la Belgique est libérée, le général Eisenhower signale que la résistance allemande se fait de plus en plus forte à l’approche de la frontière. Il propose alors de frapper puissamment les régions vitales de la Ruhr et de la Sarre avec, comme objectif principal de garder l’initiative en obligeant les Allemands à y concentrer leurs forces et ainsi à s’exposer. Les troupes américaines et britanniques sont pourtant, de l’avis des généraux qui les inspectent, épuisés par la longue marche et les combats conduits depuis le débarquement. Le général Marshall souhaite d’ailleurs transférer des Etats-Unis 9 divisions fraîches pour relever les vétérans déployés en Europe, se dotant alors « d’une force et d’une puissance de choc accrues à nos armées qui allaient avoir à effectuer une campagne d’hiver des plus difficiles ».

dimanche 10 mars 2013

Mise à jour du blog. Nouvelles thématiques.

Comme je le fais régulièrement, les rubriques de votre blog sont actualisées afin d'introduire les articles à venir. Cette semaine, nous allons ainsi reprendre notre étude des principes de la guerre, initiée il y a quelques semaines, avec la "Liberté d'action" et poursuivre sur la "concentration des efforts" et "l'économie des moyens". Nous reparlerons de la surprise et de l'innovation tactique au travers de la guerre du Kippour en 1973 (fiche bataille) et nous évoquerons un stratège français méconnu (j'entretiens à dessein le suspense en ne vous divulguant pas son nom). Dans ce cadre, dans la rubrique "Paroles de chef", je vous propose une citation du colonel Ardant du Picq, fervent théoricien des forces morales et influenceur de la pensée militaire française avant 1914 qui insiste sur l'imprévu au combat : "En étudiant les combats antiques, on voit que c'est presque toujours une attaque de flanc ou de queue, un effet de surprise quelconque qui gagne les batailles (...), Xénophon a dit quelque part : quelque chose que ce soit, ou agréable ou terrible, moins on l'a prévue, plus elle cause de plaisir ou d'effroi. Cela ne se voit nulle part mieux qu'à la guerre où toute surprise frappe de terreur ceux même qui sont de beaucoup les plus forts".
De la même façon, dans la rubrique "Mémoire et évènements", nous vous invitons à découvrir le site internet du musée de la bataille des Ardennes, celle de 1944, où les forces allemandes surprirent le commandement allié par une offensive blindée violente et hivernale qui aurait pû modifier le visage de la fin de la guerre. Cette campagne fera également l'objet d'une étude prochaine en même temps qu'une fiche de lecture sur la réédition récente des carnets personnels du général PATTON. Bonne lecture...

mardi 5 février 2013

Petites guerres et contre-insurrection : perspectives historiques (2).


Nous continuons notre voyage dans l'histoire militaire sur les traces de la "petite guerre" et de la contre-insurrection.

2- Penseurs et praticiens de la petite guerre ou de la contre-insurrection.

La période antique

Dès l’Antiquité grecque, malgré le fait que, moralement, seul le combat conventionnel est approuvé ou honorable, des villes comme Sparte ou Thèbes (IVème et Vème siècle avant JC) doivent mener des guerres irrégulières faites d’actions de guérilla, de harcèlement, d’embuscades ou de raids « éclair » et ce, à partir de la mer, ou des zones montagneuses, pour fragiliser les lignes de communication ou le commerce de leurs adversaires. L'usage de ces stratagèmes est toléré dans la mseure où il finit toujours par une bataille rangée et où il respecte certaines règles (les Cités ne sont pas détruites, les sites religieux préservés). Certains peuples, réduits à l’esclavage comme les Hilotes, se rebellent contre leurs maîtres par des soulèvements massifs qui sont souvent réprimés dans le sang dès que les phalanges régulières sont engagées, en ville comme en rase campagne, pour briser la révolte.

lundi 21 mai 2012

Surprise, incertitude, risque, guerre éclair : quelques réflexions.


Aujourd'hui, et pour introduire un article qui réflechira sur la notion de "guerre éclair" (alors que l'actualité montre que l'opinion publique peine à accepter un engagement militaire de longue durée), je vous propose une nouvelle citation dans votre rubrique "Paroles de chef" ainsi qu'un évènement à venir.
Tout d'abord les paroles d'un penseur russe de la guerre froide, le général Kir'yan, défenseur de l'art opératif et d'une certaine idée de la "Blitzkrieg" soviétique. Pour lui, l'efficacité d'une opération réside dans la capacité à obtenir des résultats, dès la phase initiale et ce, grâce à la surprise, savoir-faire propre à l'armée rouge tant dans sa maîtrise de la "Maskirovka" (voir notre article sur ce sujet http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2011/11/pour-revenir-sur-la-citation-de-cette.html ) que dans l'utilisation des troupes aéroportées ou aéromobiles dans la profondeur. En outre, dans la rubrique "Mémoire et évènements" de votre blog, j'aborde le colloque de l'Ecole de guerre, prévu le 1er juin 2012, qui traitera de la problématique d'"agir dans l'incertitude" et de la prise de risque en lien avec cette dialectique de la décision opérationnelle (voir notre article sur ce thème http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2012/02/la-prise-de-risque-dans-la-guerre.html) en partenariat avec les étudiants d'HEC et de l'ENA. Autant de thèmes qui, en tactique comme en stratégie, se rejoignent, se complètent, s'opposent ou se mélangent : la surprise, la rapidité de la manoeuvre, sa fulgurance (ou sa foudroyance), l'incertitude de l'action et de la décision face au brouillard et à la friction de la guerre. Nous rentrerons donc dans le détail de ces sujets dans les posts à venir, en attendant bonne lecture ...

mardi 1 novembre 2011

Une nouvelle citation pour suciter le débat...

Chers lecteurs,

En vous proposant cette semaine dans la rubrique "Paroles de chef" une citation d'un auteur plus iconoclaste qu'à l'accoutumée, je souhaite susciter le débat sur la place de la surprise, de la déception et de l'imagination dans la conduite de la guerre et ce, au travers de vos expériences personnelles, de vos lectures ou encore de références aux grands chefs militaires, stratèges ou stratégistes de leurs époques. L'auteur de cette citation, ecclésiastique polémique du XVIIème siècle, a accompagné de nombreuses armées en campagne (siège de Lérida en 1646), a conseillé les princes d'Espagne et a rédigé divers ouvrages dont un relatif à l'image du "héros". Son oeuvre littéraire sera souvent comparée à celle de Machiavel. Il défend en particulier la prudence et la capacité à surprendre l'adversaire par un comportement inattendu. Bref, il prône l'incertitude, celle sur laquelle le général Desportes fonde sa réflexion polémologique dans la majorité de ses ouvrages. Ainsi donc, avant de partager avec vous ma réflexion sur ce sujet, j'attends, avec impatience, vos commentaires ou vos articles. A vos plumes...