Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

jeudi 31 mai 2012

Transition en phase de stabilisation : enseignements de la "vietnamisation", l'opération "Lam Son 719".



Alors que les médias, comme les Etats occidentaux, évoquent de plus en plus le transfert de la sécurité aux unités de l'armée et de la police afghane, il est toujours intéressant de se replonger dans les exemples opérationnels que nous offre l'histoire militaire. Il s'agit donc de revenir, au travers d'une bataille, sur le processus de "vietnamisation" initié par les Américains au début des années 1970 ainsi qu'aux premières actions militaires d'envergure de l'armée sud-vietnamienne à cette époque. L'opération "Lam Son 719" nous donne ainsi l'opportunité de souligner un certain nombre d'enseignements tactiques voire opératifs propres à enrichir la réflexion contemporaine et à comprendre l'issue tragique du conflit vietnamien en 1975.

Contexte :
Le processus de vietnamisation s’intensifie en juillet 1970 lorsque des troupes régulières nord-vietnamiennes se regroupent au Laos. Nixon décide alors d'intervenir de l'autre côté de la frontière bien qu'ayant perdu le pouvoir d'engager ses troupes hors du Vietnam. Il ne peut accorder qu’une opération visant à ratisser le plateau de Khe Sahn jusqu'à la frontière et à fournir un soutien feux aux forces sud-vietnamiennes sensées être engagées au Laos, le long de la route 9, jusqu'à la ville de Tchepone. Aucun Américain n’est autorisé à franchir la frontière.  Livrés à eux-mêmes, les Sud-Vietnamiens vont connaître un test opérationnel décisif dans le cadre de leur toute nouvelle autonomie. 

mardi 29 mai 2012

L'Ecole de guerre renoue avec le Wargame.


Dans la rubrique "Mémoire et évènements" de votre blog, nous vous proposons aujourd'hui un lien vers la convention Wargame organisée par l'Ecole de guerre les 2 et 3 juin 2012 sur le site de l'Ecole militaire (Paris 07). Ouverte au public, elle vous invite également à vous inscrire pour participer à des parties "découverte" ou à des batailles célèbres pour y déployer vos talents de tacticiens. Les bénéfices de cette manifestation seront intégralement reversés à la CABAT (cellule d'aide aux blessés de l'armée de terre).
Comme nous l'évoquions il y a quelques mois dans un post traitant du jeu "Mémoire 44" (http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2011/10/debat-le-best-seller-des-wargames-sur.html), le Wargame a toujours été, et demeure, un excellent moyen de se plonger dans l'histoire militaire et d'appréhender les grands principes de la guerre. Bonnes parties à tous...

vendredi 25 mai 2012

« Guerre éclair » : du mythe d’hier à la nécessité d’aujourd’hui.


De tout temps la « guerre éclair », ce choc brutal et décisif, cette percée foudroyante, l’encerclement ou la destruction totale de l’adversaire, a été le rêve, voire le cauchemar, des grands chefs militaires soucieux de préserver la vie de leurs hommes ou, plus cyniquement, de faire valoir leur génie tactique aussi bien que leur vision stratégique.
De la même façon, les sociétés, comme les Etats, ont toujours exercé une pression plus ou moins forte sur leurs soldats afin que les conflits soient les plus courts possibles tant ils sont meurtriers mais également perturbateurs des équilibres politico-économiques du moment.
Néanmoins, malgré la mise en œuvre d’idées et de concepts novateurs, souvent appuyés par des innovations techniques ou tactiques, aucune armée n’a su théoriser parfaitement une « guerre éclair » de nature à contraindre l’ennemi, à coup sûr, en une ou un petit nombre de batailles décisives.
Pourtant, les évolutions des contextes d’engagement ainsi que les menaces contemporaines nous portent à considérer l’impérieuse nécessité de développer une doctrine permettant d’atteindre les conditions d’une victoire rapide, légitime, durable et acceptable par l’opinion publique comme au regard des contraintes juridiques défendues par les instances internationales.
Dans ce cadre, nous verrons dans un premier temps quelles ont été les tentatives d’élaboration d’une formule de « guerre éclair » dans l’histoire militaire (de l’Antiquité à la « Blitzkrieg allemande ») puis nous nous attacherons à développer les études de ce concept par l’école opérative soviétique des années 1970-1980 avant de proposer quelques pistes de réflexion pour une application aux guerres de demain.



lundi 21 mai 2012

Surprise, incertitude, risque, guerre éclair : quelques réflexions.


Aujourd'hui, et pour introduire un article qui réflechira sur la notion de "guerre éclair" (alors que l'actualité montre que l'opinion publique peine à accepter un engagement militaire de longue durée), je vous propose une nouvelle citation dans votre rubrique "Paroles de chef" ainsi qu'un évènement à venir.
Tout d'abord les paroles d'un penseur russe de la guerre froide, le général Kir'yan, défenseur de l'art opératif et d'une certaine idée de la "Blitzkrieg" soviétique. Pour lui, l'efficacité d'une opération réside dans la capacité à obtenir des résultats, dès la phase initiale et ce, grâce à la surprise, savoir-faire propre à l'armée rouge tant dans sa maîtrise de la "Maskirovka" (voir notre article sur ce sujet http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2011/11/pour-revenir-sur-la-citation-de-cette.html ) que dans l'utilisation des troupes aéroportées ou aéromobiles dans la profondeur. En outre, dans la rubrique "Mémoire et évènements" de votre blog, j'aborde le colloque de l'Ecole de guerre, prévu le 1er juin 2012, qui traitera de la problématique d'"agir dans l'incertitude" et de la prise de risque en lien avec cette dialectique de la décision opérationnelle (voir notre article sur ce thème http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2012/02/la-prise-de-risque-dans-la-guerre.html) en partenariat avec les étudiants d'HEC et de l'ENA. Autant de thèmes qui, en tactique comme en stratégie, se rejoignent, se complètent, s'opposent ou se mélangent : la surprise, la rapidité de la manoeuvre, sa fulgurance (ou sa foudroyance), l'incertitude de l'action et de la décision face au brouillard et à la friction de la guerre. Nous rentrerons donc dans le détail de ces sujets dans les posts à venir, en attendant bonne lecture ...

mercredi 16 mai 2012

L’armée romaine dans la tourmente : regards croisés avec notre époque.


Cette semaine, dans la rubrique « A lire »  de votre blog, je vous propose l’ouvrage de Yann Le Bohec « L’armée romaine dans la tourmente, une nouvelle approche de la crise du IIIème siècle ».
Passionnant et remarquablement documenté grâce à des sources contemporaines mais aussi antiques, ce livre aborde l’évolution de l’armée romaine,  celle des célèbres légions après l’âge d’or ouverte par Auguste au début du première siècle. Mais ce qui marque le plus le lecteur, c’est bien la description d’une situation géostratégique, économique, sociale et politique qui n’est pas sans rappeler notre époque. En effet, les troupes romaines, comme les armées occidentales d’aujourd’hui, après avoir tiré les dividendes de leur supériorité technique, tactique et organisationnelle, voient leur suprématie mise à mal.

lundi 14 mai 2012

La marche à l’ennemi : un procédé en déshérence ?


La marche à l’ennemi, ce mouvement vers l’adversaire et préliminaire au contact ou à la manœuvre, a toujours été une préoccupation ancienne des stratèges ainsi que des généraux. Comme l’atteste Yann Couderc dans un récent article (http://suntzufrance.fr/de-la-marche-a-lennemi/ ), Sun Tzu abordait déjà, en son temps, ce procédé, certes de façon plus empirique que théorique mais clairement réfléchie. Plus tard, la marche à l’ennemi sera perçue comme le monopole des forces du Pacte de Varsovie qui la formaliseront d’ailleurs dans les domaines tactiques et opératifs et ce, jusque dans l’organisation ou l’articulation des petites unités.
Aujourd’hui, ce terme semble être devenu marginal dans le vocabulaire guerrier et dans le référentiel doctrinal occidental. Il paraît également se confondre avec la manœuvre, alors qu’il s’agit pourtant bien de deux temps différents de l’action. En outre, la tentation des armées modernes de sous-estimer des ennemis potentiels, dans un engagement dissymétrique, accentue la désaffection pour cette méthode particulière de l’art du mouvement militaire.
Nous chercherons donc à réhabiliter la marche à l’ennemi en démontrant la nécessité de son apprentissage et de sa maîtrise face à un adversaire dont on connaît mal les intentions et qui pourrait rechercher la surprise afin de palier son infériorité technique.
Pour cela, nous montrerons l’importance de ce procédé dans l’histoire militaire avant de faire un constat contemporain de son évolution et de proposer quelques pistes de réflexion.

lundi 7 mai 2012

Bataille de Na San : introduction sur la marche à l'ennemi.


Pour débuter en douceur une réflexion historique sur la marche à l'ennemi et la manoeuvre d'approche en général et ce, en étudiant différentes armées et différentes époques, je vous propose, ci-dessous une rapide évocation de la bataille de Na San en Indochine en 1952. Au cours de cet engagement, le corps de bataille vietminh a progressé vers le camp retranché français en acceptant le rythme, l'opération de déception et le tempo du freinage de son adversaire pour venir enfin se briser, selon un déploiement attendu, sur les défenses de Na San. Nous rentrerons donc plus avant dans cette question de la phase d'approche du combat de rencontre dans des posts à venir. Bonne lecture...

         La bataille de Na San 23 novembre – 02 décembre 1952
Contexte :
Au début du mois d'octobre 1952, Na San n'est qu'un simple poste avancé de la province de Son La qui dispose d'une courte piste d'atterrissage. La ville se présente comme une cuvette de 5km sur 2km entourée de crêtes permettant de protéger et de dissimuler la piste. En octobre 1952, le général Giap, qui a médité son échec de l'année précédente, lors de la bataille de Nghia lo, décide de reprendre l'offensive en pays Thaï et de dégager la route vers le sud. Il engage alors trois de ses divisions (308, 312 et 316) qui franchissent le fleuve rouge au début du mois. Devant la pression ennemie, le général Salan fait évacuer les petits postes avancé et décide de créer un point de fixation retranché autour de Na San.

jeudi 3 mai 2012

Les "bateaux de pierre" : exposition au musée national de la Marine.

Dans la rubrique "Mémoire et évènements" de votre blog, je vous propose un lien vers la dernière exposition du musée national de la Marine. Il s'agit de ces "lumières" qui guidèrent les flottes du monde entier depuis l'Antiquité jusqu'au XXème siècle et furent souvent le centre d'enjeux stratégiques. Les phares, en effet, sont considérés parfois comme un des leviers de la rivalité franco-britannique sur les mers, à l'image de la construction du phare de Cordouan qui s'alluma, en Gironde, en 1611, pour marquer le pouvoir royal et rendre hommage à Henri III et Henri IV ses promoteurs. Une belle évocation historique à l'aune d'une époque où les mers redeviennent une source de conflits ou de "casus belli".

mercredi 2 mai 2012

Petit focus sur le lieutenant Brunbrouck.


Suite aux commentaires appuyés de certains d'entre vous, je m'arrête, l'espace d'un  court article, sur la vie du lieutenant Brunbrouck et, en particulier, son fait d'armes majeur à Dien Bien Phû avec ses canonniers sénégalais. Il a d'aileurs donné son nom à une promotion de Saint-Cyr il y a quelques années. Bonne lecture.
Paul Emile Brunbrouck est né le 30 octobre 1926 à Roubaix. Il est le plus jeune d’une famille modeste de onze enfants. Très tôt, il est frappé par les épreuves de la vie. Il aura un destin hors du commun...