Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

jeudi 29 août 2013

Chronique du jour : un ouvrage à ne pas manquer...

Exceptionnellement, une petite chronique afin de saluer la sortie, aujourd'hui, du livre "L'offensive du Têt, le tournant de la guerre du Vietnam" de Stéphane Mantoux. Ce dernier est, comme moi, membre de "L'Alliance géostratégique" et anime un blog de belle facture "Historicoblog" sur l'histoire militaire.
Dans son ouvrage, il traite d'un sujet rarement évoqué dans le monde francophone mais qui apporte de remarquables éclairages sur la guerre insurrectionnelle ou asymétrique, ses moyens, ses principes comme ses modes d'action ou les ripostes possibles. En effet, si la puissance militaire américaine, en 1968, croyait encore pouvoir vaincre le Vietcong, elle ignore que le général Giap, ministre de la Défense du Nord-Vietnam, planifie une opération qui va bouleverser l'échiquier vietnamien. L'offensive du Têt surprend Saigon et Washington par sa brutalité, son envergure et sa surprise. Même si les Américains et les Sud-vietnamiens remportent des batailles tactiques symboliques jusqu'en mai 1968, comme à Huê ou à Khe Sahn, cette attaque préfigure le lent effondrement moral, politique et militaire du Sud-Vietnam dans une agonie qui durera jusqu'en 1975.
En bref, un livre à ne pas manquer, réalisé sur la base de documents anglo-saxons très riches et synthétisé de main de maître par Stéphane Mantoux qui apporte sa réflexion sur cet évènement "pivot" d'un conflit majeur de la fin du XXème siècle.
Bonne lecture...

mardi 27 août 2013

Singapour 1941-1942 : le Sedan britannique.


Le 15 février 1942, le général Percival, qui commande les troupes britanniques en Malaisie, donne sa reddition aux Japonais alors que l'on considérait Singapour comme une forteresse inexpugnable.  
De la même facon, si l'armée française de 1940 concentre souvent les critiques quant à son incapacité à arrêter la "guerre éclair" allemande dans les Ardennes, "les soldats de sa Majesté" démontrent, en décembre 1941, qu'ils souffrent des mêmes insuffisances matérielles, psychologiques et tactiques face à une force japonaise manoeuvrière et audacieuse.
Nous verrons donc, au travers de cette évocation historique, que les Britanniques en Malaisie, comme les Français de Sedan, font montre d'une mauvaise analyse du terrain, d'une sous-estimation de leur adversaire, d'un système défensif inefficace, d'un matériel défaillant et finalement d'un commandement dépassé.

mercredi 21 août 2013

Lecture et enseignements : "Tsahal, nouvelle histoire de l'armée israélienne" de Pierre Razoux.

 
A l'heure où le Proche-Orient connaît de nombreux soubresauts, il m'est apparu intéressant de revenir sur l'ouvrage très complet de Pierre Razoux sur l'armée israélienne qui vient d'être réédité récemment après une première parution en 2006. Cette force militaire, quoique jeune dans sa formation, a connu de nombreuses étapes dignes d'intérêt, de la création aux combats asymétriques en passant par des conflits conventionnels de haute intensité. J'ai également publié cet article sur le blog de "L'Alliance géostratégique" à laquelle j'appartiens depuis plusieurs mois.
 
Au regard de la richesse de l’ouvrage, j'ai choisi de ne pas évoquer, dans cette fiche de lecture, les aspects géopolitiques israéliens, l’évolution des alliances entre Tel Aviv et la communauté internationale ainsi que les nombreux évènements touchant aux officiers généraux très influents dans la vie politique du pays. L’accent sera également mis sur les forces terrestres et la coopération interarmées, en écartant de l’analyse la marine, l’armée de l’air et les nombreux services de renseignement stratégiques.

dimanche 18 août 2013

Mise à jour du blog et quelques réflexions.


 
Comme je vous le propose à intervalles réguliers, je mets à jour, en cette période estivale, deux rubriques de votre blog afin de susciter la réflexion mais aussi d'introduire de nouvelles thématiques qui feront l'objet d'articles à venir. Aujourd'hui, dans la rubrique "Mémoire et évènements" vous pourrez suivre un lien vers le musée de Condé-Vraux dans la Marne. Cet ancien aérodrome militaire a été transformé en site historique traitant de l'aviation militaire de la seconde guerre mondiale puisqu'il a servi, successivement, de 1939 à 1945, de base pour les forces aériennes françaises, britanniques (campagne de France) puis allemandes (escadrilles de Stukas et de Me 109 G) et enfin américaines (appui tactique de l'armée de Patton). Cette évocation me permettra de revenir sur les raisons des difficultés rencontrées par l'armée de l'air française en 1940 pour contrer la Luftwaffe et appuyer les troupes au sol, en particulier pendant la percée des blindés allemands à Sedan.
Dans un autre registre, la citation du maréchal Gallieni dans la rubrique "Paroles de chef" suscite des études tactiques avec une perspective historique plus large : "Le système des grands postes, comme le prouve l'expérience, ne permet pas d'obtenir des résultats pratiques du point de vue de la pacification. Il doit donc être modifié pour se prêter aux circonstances du pays et des hommes au milieu desquels nous nous trouvons".  Si le commandant en chef du corps expéditionnaire à Madagascar développe sa vision locale du maillage d'un territoire, d'autres conflits vont à l'encontre de cette affirmation. En effet, dans le cadre de la guerre de contre-insurrection, le Maroc, l'Indochine, l'Algérie ou, plus récemment l'Afghanistan mettent en avant des retours d'expérience divergents quant à l'emploi d'autres modes d'action et de la répartition des postes, COP (combat outposts) ou autres  FOB (forward operational base).
Voici donc de belles occasions d'initier des articles et des commentaires dans les semaines à venir.
Bonne lecture...

Image : Site officiel de "Cherbourg maquettes".

lundi 12 août 2013

Armée Rouge : combat en zone urbaine.


Pour ce dernier article de l’été (nous y reviendrons à la rentrée) consacré à l’armée Rouge, j’évoquerai la vision tactique du combat en zone urbaine telle qu’elle était perçue par les militaires soviétiques. Ces derniers considèrent, de manière surprenante, que la conquête par la force des villes ou des concentrations de peuplement n’est envisagée qu’en dernière extrémité et ne doit se faire que sur un rythme soutenu afin de ne pas ralentir la progression.
Nous verrons donc que la réflexion interarmes est certes déjà aboutie pour l’époque mais que les modes d’action demeurent, pour ce milieu complexe, simplistes et linéaires, tout en marquant un héritage fort vis-à-vis de l’expérience issue du dernier conflit mondial.
Après avoir énoncé les généralités de la vision soviétique de la guerre « en zone urbanisée » (pour utiliser le terme employé dans les écrits militaires), nous détaillerons la doctrine générale avant de développer certains procédés de combat à l’échelon tactique.

mardi 6 août 2013

Armée Rouge : du combat linéaire vers le combat zonal dispersé.


Ce nouvel article d’une série initiée depuis une dizaine de jours, consacré aux forces soviétiques, à leurs doctrines, leurs modes d’action tactiques et leur perception du combat, nous permet de découvrir, qu’en 1991, malgré l’effondrement progressif de l’URSS, l’armée Rouge continue sa réflexion sur l’art de la guerre.
Face aux enjeux polémologiques que Moscou perçoit à la fin du XXème  siècle, son état-major considère inévitable la fin du combat linéaire et l’avènement rapide du « combat zonal dispersé » défini aujourd’hui par les Occidentaux comme le combat lacunaire. Ce constat visionnaire issu d’une armée en faillite et ce, à l’époque de la rédaction des documents doctrinaux dont il est question, souligne la richesse de la pensée militaire soviétique.
Nous verrons donc qu’au-delà d’une analyse claire des évolutions tactiques futures, l’armée Rouge conceptualise un nouvel emploi de ses unités interarmes ainsi que le rôle des appuis, tout en réfléchissant à une modélisation scientifique et mathématique des opérations.

samedi 3 août 2013

Tactique soviétique en 1966 : un combat interarmes maîtrisé (2).


Nous poursuivons la réflexion sur la doctrine d'attaque soviétique dans les années 1960 et sa formalisation dans les procédés tactiques.

2- Les différentes formations des unités de mêlée

Pour mener ces actions offensives, l’armée rouge a pris le parti de distinguer 3 formations principales, elles-mêmes découpées en 3 ou 4 dispositifs élémentaires. Ces évolutions simples permettent aux unités de s’entraîner facilement puis de bénéficier d’automatismes rôdés. Ces derniers sont la condition sine qua non pour assurer une manœuvre rapide et continue telle qu’elle est préconisée par la doctrine.