Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

lundi 30 avril 2012

Tirailleurs sénégalais et mise à jour des rubriques.

Aujourd’hui, pour clore la série de posts sur l’histoire militaire sénégalaise, je vous propose, dans la rubrique « A lire » de votre blog, un ouvrage sur ces combattants africains : « L’épopée des tirailleurs sénégalais » de Eugène-Jean Duval. Cet ouvrage, bien documenté, d’une remarquable objectivité, revient sur l’aventure de ces soldats, leur grandeur et leurs servitudes, en mémoire de ceux qui ont combattu, avec honneur et courage, sous les couleurs de la France pendant près d’un siècle. En effet, c’est Faidherbe qui créera à l’été 1858 le premier bataillon sénégalais en application du décret de Napoléon III du 21 juillet 1857 et recommandant de créer des unités indigènes dans les colonies. Ces régiments, qualifiés dès 1910 par le colonel puis général Mangin de « Force noire », se révèlent d’une grande efficacité dans l’empire colonial d’abord puis sur tous les champs de bataille d’Europe et d’outre-mer. Participant à la fureur et à l’hécatombe de la première guerre mondiale, les tirailleurs sénégalais seront déployés dans l’entre deux guerres dans les grandes opérations de pacification des colonies puis seront le fer de lance des troupes françaises qui libèreront en 1944 la métropole. Plus tard, engagés en Indochine, ils seront de tous les combats jusqu’à Dien Bien Phû (comment ne pas évoquer l’héroïsme des artilleurs du lieutenant Brunbroucke).
Je ne peux résister à vous livrer quelques lignes de la préface du livre évoqué plus haut, propos tenus par Jean Pascot en 1940 dans le journal « L’Illustration » et évocateurs si on fait abstraction du contexte et des préjugés de l’époque : « Par leur nombre, par leur valeur militaire, par les services qu’ils nous ont rendus et qu’ils nous rendent encore, les Sénégalais sont au premier rang de nos soldats indigènes. L’appellation est singulièrement vague et inexacte si l’on songe qu’elle s’applique aux soldats tirés de territoires plus grands que l’Europe (…) Mais cette appellation donnée par les premiers contingents qui, avec Faidherbe, conquirent le Sénégal, puis avec Joffre, Borgnis-Desbordes, Archinard, Gallieni se battirent sur les bords du Niger ou dans le centre du Soudan, a fait fortune et, plus vraie que la vérité géographique même, elle témoigne bien par la générosité de l’âme unique de ces troupes noires ».
Je profite également de cet article pour mettre à jour la citation de la rubrique « Paroles de chef » avec une phrase du maréchal Foch propre à initier la réflexion sur les conditions de la victoire vues par ce praticien, vision parfois différente  des grands théoriciens comme Clausewitz, Sun Tzu ou encore Liddell Hart. Bonne lecture…

samedi 28 avril 2012

Armée sénégalaise et opérations en Casamance : petit historique.


Aujourd’hui encore les forces armées sénégalaises sont engagées massivement dans une opération intérieure particulière dans la province sénégalaise de Casamance. Dans un contexte géopolitique compliqué, l’action militaire du Sénégal dans cette région a toujours été dictée par une volonté de défendre l’intégrité et l’indépendance du territoire national face à des bandes armées ou des mouvements de guérilla plus ou moins structurés. Si la menace et la réponse militaire a évolué au cours du temps, la détermination et l’engagement des « Jambaars » (voir l’article précédent) sont demeurés intacts. Quant aux capacités opérationnelles de l'armée sénégalaise, elle s'en est trouvée accrue, surtout pour les conflits de type asymétriques.

mercredi 25 avril 2012

Jambaars : héritiers et acteurs de l’histoire militaire sénégalaise.


Après quelques jours de « pause opérationnelle », comme promis, je vous propose une série d’articles sur ces soldats venus d’Afrique, d’hier et d’aujourd’hui, qui ont écrit avec leur sang une partie de de l’histoire militaire du XIXème ou du XXème  siècle. Aujourd’hui, je profite de lectures pour vous faire découvrir les forces armées sénégalaises et ses Jambaars.
Ce mot, issu de la langue wolof et qui peut se traduire par « le guerrier, l’homme valeureux », est aujourd’hui le terme officiel pour désigner les militaires de l’armée sénégalaise.
Héritiers des combattants des royaumes ancestraux comme celui du Walo ou du Baol, puis des tirailleurs sénégalais qui ont combattu pour la France avec dévouement et courage, ces soldats ont fondé, dès le 20 août 1960, une armée nationale organisée, reconnue au niveau régional et international, respectueuse des institutions et riche, aujourd’hui, d’une expérience opérationnelle éprouvée.
Dès lors, nous verrons d’abord sa montée en puissance depuis l’indépendance, puis son organisation actuelle et enfin, sa participation aux engagements militaires de ces dernières années.




mardi 17 avril 2012

Réflexion sur l'histoire de la tactique : mise à jour des rubriques du blog.


En ce début de semaine, j'ai souhaité engager une réflexion sur différentes formes de tactiques, maritimes et terrestres.
Tout d'abord, concernant l'aspect naval de ces questions, vous trouverez, dans la rubrique "Mémoire et évènements", un lien vers un colloque dirigé par l'IRSEM (institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire) sur l'étude de la "piraterie au fil de l'histoire". Il sera intéressant de voir si les conclusions de cette rencontre permettront de dégager des constantes ou des différences dans la nature, les modes d'action et les moyens de lutte contre ce fléau historique des mers. Je vous avais fait part d'ailleurs de ma propre analyse dans un article de "l'écho du champ de bataille",  il y a quelques semaines déjà :
http://lechoduchampdebataille.blogspot.com/2012/01/lutte-contre-la-piraterie-maritime.html.


Dans un autre registre, la nouvelle citation de la rubrique "Paroles de chef", dans laquelle le général Eisenhower considère qu' « il ne faut jamais permettre à l’ennemi de savoir ce que l’on fera, mais il est plus important encore de ne jamais lui laisser deviner ce que l’on ne fera pas. », met en avant la nécessité de réfléchir sur la marche à l'ennemi et ce, sous un prisme historique en travaillant des légions romaines aux groupements tactiques interarmes modernes ,en passant par les corps d'armée de Napoléon ou les divisions soviétiques de la guerre froide. Je mettrai en ligne un post sur ce sujet en début de semaine prochaine, le temps pour moi de terminer quelques lectures indispensables et de mettre à plat mes idées.
Enfin, une activité du moment m'invite à me pencher sur l'histoire militaire des troupes coloniales (et à la "Force noire" en particulier) qui fera l'objet, sans doute, de publications à venir. D'ores et déjà si vous avez des auteurs ou des références à me conseiller, n'hésitez pas à le faire via un commentaire.

vendredi 13 avril 2012

Histoire bataille : les combats de Kharkhov pendant l'hiver 1943.



Cette semaine, dans la rubrique "Batailles et enseignements" de votre blog, je vous propose une fiche sur la bataille de Karkhov sur le front de l'est entre février et mars 1943 opposant Soviétiques et Allemands. Intéressante à plusieurs titres, cette confrontation met en exergue des enseignements tactiques et opératifs intéressants. Manstein y fait preuve d'un excellent sens du terrain et des intentions ennemies mais il "façonnne" surtout l'armée Rouge pour l'amener dans son piège et la rendre vulnérable à sa contre attaque. Sa retraite opérative permet de consolider ses positions défensives sur un large front, mais aussi d'attirer Moscou vers l'avant et enfin de constituer des réserves propres à garantir la  liberté d'action de la Wehrmacht. En outre, les généraux soviétiques, de leur côté, font montre d'un excès de confiance et d'une faiblesse dans le renseignement, engageant leurs forces vers un objectif tactique en décallage avec leur doctrine efficace d'opérations dans la profondeur.
Bonne lecture...


Source image : site Ostfront.

mercredi 11 avril 2012

Les principes de la guerre français, oui mais…lesquels ?


De l’étude des batailles et campagnes militaires du passé, il ressort que les échecs ou les succès, sur le terrain, sont intimement liés au respect, ou non, des principes de la guerre. En effet, au-delà du contexte, de l’équipement du moment ou de la valeur du soldat, c’est bien la conception des opérations et, in fine, la décision du chef qui conduisent à la victoire. Celles-ci s’appuient sur des concepts théoriques qui sont censés constituer un socle, un garde-fou à valeur universelle afin d’évaluer la pertinence d’un plan ou d’une manœuvre, que ce soit dans sa préparation, son exécution ou son exploitation.
Riche de son histoire et de sa pensée, l’armée française s’est ainsi bâtie son « corpus » de principes de la guerre au fil du temps et revendique aujourd’hui son application dans la formation des officiers et la conduite des opérations.
Pourtant, force est de constater, qu’aujourd’hui, la définition de ces principes apparaît variable dans la doctrine française, certains étant occultés ou d’autres affirmés selon les textes ou les niveaux considérés.
Pour s’en convaincre, nous chercherons à mieux comprendre quels éléments fondamentaux ont influencé la pensée française dans ce domaine avant de souligner les incohérences des écrits actuels (tous disponibles sur internet[1]) pour enfin, proposer un retour à une certaine orthodoxie.


lundi 9 avril 2012

L'histoire militaire par les livres : mise à jour de la rubrique "A lire"...


Pour compléter la réflexion sur l'action de l'armée Rouge en Afghanistan 10 à 15 ans avant l'intervention de l'OTAN, je vous invite à lire le livre présenté dans la rubrique "A lire" de votre blog du colonel François. Il revient sur les enseignements tactiques tirés par les membres de l'académie Frunze de Moscou (l'école de guerre de l'armée Rouge, russe aujourd'hui) sur l'engagement militaire en Afghanistan de 1979 à 1989. Ces vignettes abordent des cas concrets qui permettent de réfléchir sur les équipements, la doctrine, l'entraînement et la conduite des opérations de la 40ème Armée. Au fil des pages, l'auteur illustre, par ses commentaires de praticien, les constats dressés à chaque situation et démontre les évolutions d'une force conventionnelle contrainte de mener des opérations de contre-insurrection. Une synthèse riche et instructive pour les combats du passé ou plus contemporains. Bonne lecture... 

samedi 7 avril 2012

Guerre conventionnelle : retour sur le conflit Iran-Irak 1980-1988.


Toujours dans le cadre du regard porté à la guerre conventionnelle (voir notre post sur le conflit géorgien en 2008), et alors que l’Iran redevient un acteur stratégique et militaire majeur dans le golfe Persique, j’aborde, dans cet article, la guerre Iran - Irak qui a vu s’affronter, pendant 8 ans, deux forces symétriques armées par les pays occidentaux et par  l’Union soviétique. Cet affrontement, d’une grande violence et coûteux en vies humaines, a mis en exergue le primat de la vision opérative sur celle purement tactique, tant du côté de Bagdad que de celui de Téhéran - les deux capitales faisant évoluer leur conduite de la guerre en fonction des succès ou des échecs obtenus sur le terrain. Ce conflit démontre également que, si la supériorité technique peut parfois avantager l’un des adversaires aux plus bas échelons, elle peut avoir aussi de graves conséquences sur une armée dans son ensemble. Enfin, une fois de plus, il est clair que le facteur moral, ici dopé par l’influence religieuse ainsi que par les choix politico-stratégiques, mais aussi l’utilisation de moyens particuliers (NBC, harcèlement naval, missiles), modifient les rapports de force et renversent le cours des combats.
Aussi, verrons-nous, qu’à l’instar de l’armée irakienne, un plan mal préparé, des troupes mal instruites (ou ne maîtrisant pas leurs systèmes d’armes) et un commandement ne respectant pas les principes de concentration des efforts et d’économie des moyens, entraînent souvent un échec ou, au mieux, un enlisement du conflit, ce dernier  ne trouvant seulement une issue que grâce à une « approche indirecte » de la conduite des opérations.
Pour mieux le comprendre nous aborderons d’abord le contexte de cet engagement militaire avant d’en dresser les grandes étapes puis le bilan et les enseignements.


mercredi 4 avril 2012

Désengagement d’un théâtre : petite étude historique comparative du retrait militaire.


Alors que l’on évoque, dans les médias et le débat politique du moment, le retrait plus ou moins rapide des forces de l’OTAN en Afghanistan, j’ai voulu savoir si les exemples historiques de désengagements militaires mettaient en lumière des constantes opérationnelles ou stratégiques dans la préparation ou encore, la conduite de la dernière phase d’une intervention.
J’ai restreint ma réflexion à des théâtres d’opérations où les forces conventionnelles ont dû faire face à des oppositions "asymétriques" ou "irrégulières" et ce, dans des conflits dont l’issue est demeuré source à polémique. J’ai donc cherché à identifier les traits caractéristiques du retrait américain au Vietnam, de celui de la France en Indochine, des Soviétiques d’Afghanistan et des Britanniques de Palestine.
En fait, nous verrons que si les stratégies de retrait de chacun de ces protagonistes étaient parfois différentes, le contexte a largement altéré leurs mises en œuvre mais il s’agira  également de démontrer que leurs résultats, à court et moyen terme, sont, bien souvent, assez proches les uns par rapport aux autres.
Pour cela, nous chercherons d’abord à identifier ce qui se cache derrière le terme de "retrait" ou de "désengagement d’un théâtre" avant de déterminer les similitudes entre les exemples cités puis les conséquences potentielles post-intervention pour les protagonistes.



lundi 2 avril 2012

Mémoire et évènements: spectacle "La nuit aux Invalides".

Du 11 au 18 avril 2012, les Invalides vous invitent à un remarquable et inédit spectacle "sons et lumières" qui retrace les grandes étapes de l'histoire de France sur les façades et dans la cour de ce monument chargé de mémoire. Un voyage dans le temps commenté et mis en scène par des cinéastes et comédiens français. Trois représentations par soir sont accessibles. Pour les détails, suivez le lien indiqué dans la rubrique "Mémoire et évènements" de votre blog.