Aujourd’hui, pour clore la série
de posts sur l’histoire militaire sénégalaise, je vous propose, dans la
rubrique « A lire » de
votre blog, un ouvrage sur ces combattants africains : « L’épopée des tirailleurs sénégalais »
de Eugène-Jean Duval. Cet ouvrage, bien documenté, d’une remarquable
objectivité, revient sur l’aventure de ces soldats, leur grandeur et leurs
servitudes, en mémoire de ceux qui ont combattu, avec honneur et courage, sous
les couleurs de la France
pendant près d’un siècle. En effet, c’est Faidherbe qui créera à l’été 1858 le
premier bataillon sénégalais en application du décret de Napoléon III du 21
juillet 1857 et recommandant de créer des unités indigènes dans les colonies.
Ces régiments, qualifiés dès 1910 par le colonel puis général Mangin de « Force noire », se révèlent d’une
grande efficacité dans l’empire colonial d’abord puis sur tous les champs de
bataille d’Europe et d’outre-mer. Participant à la fureur et à l’hécatombe de
la première guerre mondiale, les tirailleurs sénégalais seront déployés dans
l’entre deux guerres dans les grandes opérations de pacification des colonies
puis seront le fer de lance des troupes françaises qui libèreront en 1944 la
métropole. Plus tard, engagés en Indochine, ils seront de tous les combats
jusqu’à Dien Bien Phû (comment ne pas évoquer l’héroïsme des artilleurs du
lieutenant Brunbroucke).
Je ne peux résister à vous livrer
quelques lignes de la préface du livre évoqué plus haut, propos tenus par Jean
Pascot en 1940 dans le journal « L’Illustration » et évocateurs si on
fait abstraction du contexte et des préjugés de l’époque : « Par leur nombre, par leur valeur militaire,
par les services qu’ils nous ont rendus et qu’ils nous rendent encore, les
Sénégalais sont au premier rang de nos soldats indigènes. L’appellation est
singulièrement vague et inexacte si l’on songe qu’elle s’applique aux soldats
tirés de territoires plus grands que l’Europe (…) Mais cette appellation donnée
par les premiers contingents qui, avec Faidherbe, conquirent le Sénégal, puis
avec Joffre, Borgnis-Desbordes, Archinard, Gallieni se battirent sur les bords
du Niger ou dans le centre du Soudan, a fait fortune et, plus vraie que la
vérité géographique même, elle témoigne bien par la générosité de l’âme unique
de ces troupes noires ».
Je profite également de cet
article pour mettre à jour la citation de la rubrique « Paroles de chef » avec une phrase
du maréchal Foch propre à initier la réflexion sur les conditions de la
victoire vues par ce praticien, vision parfois différente des grands théoriciens comme Clausewitz, Sun
Tzu ou encore Liddell Hart. Bonne lecture…
Bonjour, vous citez le lieutenant Brunbroucke, oui mais qui était-il? Merci.
RépondreSupprimerPouvez-vous efectivement développer sur ce lieutenant et ses tirailleurs. Cordialement.
RépondreSupprimerLe pédagogue :
RépondreSupprimerDans les colonies, dites « ex-colonies » depuis « l’indépendance dans l’interdépendance », les métropoles poursuivent leur imposture.
(l’indépendance dans l’interdépendance, c’est le statut octroyé par le système colonialo-impérialo-sioniste, et qui s’est traduit dans les colonies par la multiplication des "États" supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission et de servilité dans l’exécution des ordres des métropoles et autres employeurs.
Ces "États" sont fondés sur l’imposture, le crime, la trahison, la tromperie, la corruption, l’injustice, la perversion, la débauche, le mensonge, le pillage, l’oppression, l’exploitation, le viol, la tyrannie, la torture, l’enfermement, la négation de l’être humain).
(On peut parler de ʺcolopolesʺ (contraction des mots "colonies" et "métropoles") afin d’illustrer les interventions des métropoles, en Afrique, et dans d’autres colonies, pour maintenir la domination et entretenir des régimes mis en place à cet effet).
En Afrique par exemple, la merde continue de gicler de partout.
Nauséabonde.
L’esclavage a fait des ravages.
Les crimes colonialistes n’ont rien épargné.
Le système colonialo-impérialo-sioniste alimente toujours, entretient, répand les ordures et la pourriture.
Les employés des colonies mis à la « tête » des « États » par les employeurs des métropoles contribuent à faire de ce continent une décharge d’immondices dans tous les domaines.
Ce qui a été appelé « l’indépendance dans l’interdépendance », n’a pas débarrassé les populations des colonies des massacres, des carnages, des destructions, des pillages, des génocides, des déportations, des enfermements, des viols, des tortures, des haines, des humiliations, des corruptions, des débauches, des horreurs et autres crimes.
La France, pour ne citer qu’elle, qui considère ce continent comme ses chiottes, saisit certaines occasions pour disserter sur les tas de droits (l’État de droit), l’étable de la loi (les tables de la loi), et autres, en maintenant les persécutions, les oppressions, les destructions, la domination.
Et au nom de ce qui est appelé « le devoir de mémoire », elle accorde une énorme importance aux commémorations d’autoglorification : flot constant de publications, de films, d’images, de conférences, de discours, de cérémonies, d’hommages, de décorations, célébrant « la grandeur universelle de la France éternelle » !
Pour ce qui est des horreurs contre des populations partout dans le monde, la France affiche l’orgueil, l’arrogance, le mépris et vante l’apport « civilisationnel » du système colonialo-impérialo-sioniste « qui continue de veiller sur les valeurs de l’humanité » !
De temps à autre, selon les besoins du moment, « les soldats indigènes » sont cités dans les « glorieux combats de la métropole » et la mort « pour la France ».
La vérité, que beaucoup continuent de travestir, est que la métropole a enrôlé, par centaines de milliers, des indigènes pour servir de chair à canon dans les massacres colonialistes et les guerres pour la défense les intérêts de la métropole.
Les colonies, leurs biens et leurs populations, font partie des intérêts des métropoles.