Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

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lundi 15 avril 2013

Comment la logistique influence-t-elle l'action tactique ?


La logistique est bien souvent le "parent pauvre" de la réflexion tactique car nombre de praticiens considèrent, souvent à tort, que la victoire ne sera que le fait d'une bonne combinaison des fonctions opérationnelles de mêlée (infanterie et cavalerie) et d'appui (génie et artillerie). Pourtant, l'histoire militaire ainsi que de nombreuses campagnes prouvent que le soutien d'une force, qu'il soit bien ou mal mené, conditionne les succès ou les échecs sur le champ de bataille. En effet, comme nous le verrons, la logistique contribue aux trois principes majeurs de la guerre en influencant et en déterminant la liberté d'action (transport stratégique, carburant, régulation des axes...), la concentration des efforts (munitions, mobilité...) et l'économie des moyens (maintenance, soutien sanitaire...).
Aussi, après avoir rappelé les fondements de la pensée logistique militaire, nous détaillerons les 9 principes qui doivent orienter la planification, l'emploi et le développement des unités comme des moyens spécifiques propres au soutien d'une force.
1- La pensée logistique.
Même si elle n'a pas toujours été formalisée par les penseurs militaires, la logistique appparaît régulièrement dans les textes théoriques ou les récits de combat. Le chinois Se-Ma (IVème siècle avant JC) relate déjà le besoin de créer des centres de ravitaillement et écrit "mettez une partie de vos soins à empêcher que l'armée ennemie ne puisse recevoir de vivres". 

samedi 10 novembre 2012

La tactique : histoire et fondements (6).


 
 
Néanmoins, la défaite de 1870 impose aux penseurs tactiques de faire le choix entre l’héritage du passé ou la rupture avec les dogmes passés. En France, Clausewitz a largement influencé les jeunes officiers français qui vont entretenir le mythe de l’offensive à outrance censée faire reculer l’adversaire par des modes d’action alliant masse, assauts frontaux, choc et artillerie de campagne exclusivement dédiée à l’appui des troupes au contact. Ce que l’on appelle les "jeunes Turcs" -très bien décrits dans l’ouvrage du colonel Goya ("La chair et l’acier")- conduits par le colonel Grandmaison sont ainsi les apôtres de ces théories : "Dans l’offensive, l’imprudence est la meilleure des sûretés… Il faut se préparer à la méthode qui puisse forcer la victoire en cultivant, avec passion, avec exagération et jusque dans les détails les plus intimes de l’instruction, tout ce qui porte, si peu que ce soit, la marque de l’esprit offensif. Allons jusqu’à l’excès et ce ne sera peut-être pas assez".

 

mardi 6 décembre 2011

De la pertinence de l’apprentissage des actions défensives pour les opérations contemporaines (1/3)

En lien avec  le thème de la rubrique « Paroles de chef », nous vous proposons la première partie d’un article sur la défensive, thème qui demeure peu traité à l’heure de la contre insurrection ou du combat conventionnel hyper technologique. Ce dernier permettrait, semble-t-il, de saisir l’initiative par des actions offensives et fulgurantes contre un adversaire contraint uniquement à subire la volonté de l’assaillant. Néanmoins, cette réflexion sur les modes d’action défensifs devrait susciter le débat et vos réactions. Bonne lecture.


« Si la recherche d’équilibre demeure l’objectif stratégique, l’entraînement doit couvrir l’ensemble du spectre des savoir-faire opérationnels, c’est-à-dire l’offensive, la défensive et la stabilisation ». Cette affirmation, extraite de la directive 2009-2011 du général W.Casey, chief of Staff of the Army, pour la préparation opérationnelle des unités, démontre, s’il en était besoin, que malgré leur supériorité conventionnelle, les Etats-Unis n’excluent pas de préparer leurs forces à des postures opérationnelles défensives. Pourtant, force est de constater que s’exprimer sur la « défensive » dans les armées occidentales et, en particulier, dans l’armée française, ne fait pas l’unanimité aujourd’hui. En effet, une approche des opérations sous l’angle de la défense est considérée comme l’illustration d’un déficit d’audace voire le symptôme d’une prudence excessive et d’un manque de confiance dans nos équipements. Il s’agit donc de remettre en question ces certitudes héritées de la RMA[1] post guerre froide, en réaffirmant, dans un premier temps, que la défensive complète toujours l’action offensive, mais aussi en soulignant,  dans un second temps, que son apprentissage historique et contemporain permet de réhabiliter son emploi, mais aussi de mieux appréhender sa mise en œuvre par un ennemi potentiel.