Afin de rebondir sur la citation du général Clément-Grandcourt concernant l’imagination du chef au combat et sur vos commentaires, il me semble opportun de faire référence aux tactiques mises en place par les troupes allemandes à partir de 1917 afin de débloquer la situation sur des fronts figés par la guerre de positions.
Ces tactiques dites d’infiltration prennent tout leur sens et s’inscrivent comme une leçon majeure du théâtre d’opération italien pendant le premier conflit mondial. En effet, le général Ludendorff élabore un plan pour conduire une offensive austro-allemande de 6 divisions entre les rivières Tagliamento et Isonzo près du village de Caporetto, point faible du réseau défensif italien. Il veut utiliser la tactique de l’infiltration conduite par le général russe Brussilov à l’été 1916 mises en œuvre pour faire face, à l’époque, à une pénurie d’artillerie.
Ce mode d’action, élaboré pour palier un problème conjoncturel, va être transformé en méthode formelle par les militaires allemands.
Ces derniers, après avoir étudié différentes batailles (Somme, Verdun,…) vont en conclure que les puissants barrages d’artillerie précédents les assauts avaient des effets pervers sur les offensives car ils rendaient le terrain impropre à une progression rapide et permettaient aux adversaires d’amener leurs réserves sur la zone d’effort et ce, avant que toute percée n’est pu être exploitée. Fort de ce constat, il apparut nécessaire de développer les troupes d’assaut (ou Stosstruppen) déjà existantes mais cantonnées à des missions de contre attaque.