Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

samedi 31 mars 2012

Le « darwinisme stratégique » : la vision de JFC Fuller.


Hier, j’ai eu l’opportunité de suivre la soutenance de thèse du lieutenant-colonel Entraygues sur le célèbre et controversé officier, tacticien, stratège et stratégiste britannique, John Frederick Charles Fuller. Ce travail universitaire est inédit puisqu’il représente la première biographie « intellectuelle » de cet illustre militaire, d’autant qu’il est réalisé grâce à une collaboration franco-britannique rare entre la Sorbonne et le King’s College. Le futur doctorant a donc mené un énorme effort d’archivage, de recherche et d’étude des documents relatifs à Fuller. Ce dernier, en effet, a rédigé, entre 1913 et 1961, 48 livres (dont certains sont rares et pour la plupart non traduits en français), 120 articles, 80 conférences et 200 lettres (en particulier celles échangées avec Liddell Hart), sans compter les notes tactiques (pendant son engagement durant la première guerre mondiale) et ses carnets personnels. Cette thèse, saluée par le jury comme un remarquable travail d’analyse et de synthèse de l’œuvre et de la pensée de JFC Fuller, s’articule sur l’idée d’un « darwinisme » stratégique et sur le rôle central de l’histoire militaire dans la conception ou la conduite des opérations.


vendredi 30 mars 2012

Taktik@ : nouveau site de réflexion sur la tactique et la doctrine.


Le collège de l'enseignement supérieur de l'armée de terre (CESAT) ouvre, aujourd'hui, un site rénové nommé Taktik@ http://taktika.cesat.terre.defense.gouv.fr/. Ce site, qui existait déjà, vient de subir une cure de jouvence et un relooking efficace. Il est animé par le cours supérieur d'état-major (CSEM) où les officiers brevetés suivent une formation centrée sur la tactique. Les stagiaires y écrivent de nombreux articles ou y publient des fiches de lecture, tout comme des cadres issus de l'ensemble des unités de l'armée de terre et ce, sur des thèmes traitant de la guerre, de l'emploi des focntions opérationnelles, de la manoeuvre interarmes, de l'histoire militaire, du commandement, de la doctrine, de l'art opératif ou des opérations extérieures. Un vivier intéressant de réflexion et de synthèse.

Lecture et citation, mise à jour des rubriques...


Je vous propose, dans le cadre de nos réflexions sur l'histoire militaire et sur l'évolution de la conduite de la guerre au travers des époques, une lecture et une citation. Tout d'abord, quelques mots du général von Seeckt qui rappelle l'impérieuse nécessité de faire évoluer l'outil de combat aux évolutions du temps, qu'elles soient techniques ou doctrinales : « L'erreur de tous ceux qui organisent des armées est de prendre l'instant momentané pour un état permanent. Ils oublient que pour rester vivante une armée doit se modeler sur la courbe des évènements.»  Il mettra d'ailleurs en pratique cette idée en créant le Truppenamt  (structure de commandement cachée de la Reichwehr pendant l'entre deux guerres) pour modeler l'armée allemande et préparer sa remontée en puissance tout en maintenant l'instruction des cadres.
Concernant l'ouvrage, il s'agit d'un des écrits du colonel Suire, officier de l'arme blindée cavalerie dans les années 1960 qui écrira sous de nombreux pseudonymes comme Leprince ou Muraise. Il défend l'apprentissage de l'histoire militaire pour mieux appréhender les grandes phases de la tactique, le rôle du chef ou encore l'emploi des armes, de l'Antiquité à l'aire de la bombe nucléaire. Parfois technique, il apporte néanmoins les points de repères essentiels et un support de références "d'histoire bataille" propres à permettre la compréhension des fondamentaux et des principes de l'art de la guerre. Bonne lecture... 

mercredi 28 mars 2012

Des militaires "artistes" pour les blessés de l'armée de terre...


Du 10 au 13 mai 2012, sous la présidence de Jean Cardot, membre de l'Académie des Beaux-Arts, aura lieu une exposition d’artistes, peintres, sculpteurs et photographes militaires. Ces derniers exposeront et venderont leurs oeuvres au profit des blessés de l’armée de terre dans les salons du Gouverneur militaire de Paris, Hôtel national des Invalides, 129 rue de Grenelle, 7e. L'entrée est libre, venez nombreux...

Mémoire et évènements : exposition sur les liens militaires franco-irlandais.

Du 11 février au 29 avril 2012, le musée de l'Armée propose une exposition (lien dans votre rubrique "Mémoire et évènements") sur les liens militaires entre la France et l'Irlande depuis le XVIIème siècle jusqu'aux engagements contemporains. Revenant sur la première guerre mondiale, la bataille de Fontenoy ou encore la légion irlandaise de Napoléon, cette présentation permet d'aborder l'amitié franco-irlandaise sous un angle historique peu connu ou négligé. Bonne visite à ceux qui pourront s'y rendre.

lundi 26 mars 2012

L’enseignement de la tactique a-t-il vraiment changé entre la fin du XIXème siècle et aujourd’hui ?


Alors que les années qui ont suivi la défaite de 1870 ont été marquées par un renouveau de la pensée tactique française et de la réflexion doctrinale, j’ai voulu savoir si les principes de l’art de la guerre, qui se sont dégagés au cours de cette période, ont profondément marqué la vision tactique française d’hier et d’aujourd’hui.
Pour cela, fort des articles du colonel Goya ou de son ouvrage « La chair et l’acier »[1], je me suis replongé dans les écrits du colonel puis général Lewal[2] ainsi que dans ceux du colonel Derrécagaix[3] tout en décryptant un document ancien et inédit (au moins pour moi) qu’un ami passionné d’histoire m’a offert il y a quelques semaines. Ce dernier est une copie, écrite à la main, de la conférence sur la tactique d’artillerie prononcée au camp de Chalons en 1891 par le capitaine breveté de Fraville du 25ème régiment d’artillerie.
De mes lectures, j’ai donc acquis la conviction qu’avec la création d’un enseignement militaire supérieur à la fin du XIXème siècle, l’armée de terre française a bâti les fondations de sa culture tactique, ses fondements ainsi que son modèle interarmes et ce, malgré certaines idées qui ont montré, face à l’expérience, leur inefficacité, leurs limites ou au contraire pourraient retrouver, dans le débat contemporain, une certaine  pertinence.
Aussi, nous verrons pourquoi la période étudiée me paraît être un tournant dans la réflexion  tactique avant d’identifier les facteurs pérennes de la conduite de la guerre avant de conclure sur les éléments qui posent question.

vendredi 23 mars 2012

Histoire militaire : nouvelle citation.


Je mets aujourd'hui à jour la rubrique "Paroles de chef" de votre blog afin d'eclairer, une fois de plus, le rôle majeur de l'histoire dans la compréhension de la guerre, l'apprentissage de la stratégie, de l'art opératif et de la tactique. Il s'agit d'une citation du maréchal Foch propre à inciter, à l'époque, les cadres militaires à enrichir leur culture générale et à rechercher des enseignements dans l'étude du passé : « Pour entretenir en temps de paix le cerveau d'une armée, la tendre constamment vers la guerre, il n'y a pas de livre plus fécond que l'Histoire ».
Cette citation me permet d'introduire une série de posts dans les jours à venir qui verront tout d'abord une réflexion sur la manière dont était enseignée la tactique à la fin du XIXème siècle puis sur des études en lien avec les grands penseurs et l'histoire de la tactique, des phalanges grecques à l'espace lacunaire...

lundi 19 mars 2012

Algérie : les mémoires oubliées du général François Charles du Barail


Dans votre rubrique "A lire", je vous propose de redécouvrir les mémoires du général François Charles du Barail dont la réédition est de nouveau disponible. En effet, si le manuscrit de 1893 en trois volumes a été un succès au début du XXème siècle, ces écrits ont été bien peu exploités dans les études relatives à l'histoire militaire et n'ont pas été rendus à la postérité. Occulté par les récits de Galliéni, de Lyautey ou de Huré, ce livre apporte pourtant, lui aussi, des clefs de compréhnsion propres à mieux cerner cette époque et à enrichir la réflexion sur les stratégies de contre-insurrection ou de stabilisation (toute chose égale par ailleurs).

Aussi, ai-je voulu me plonger dans ce témoignage précis et riche de la vie d'un jeune officier entre 1836 et 1870 au travers de son aventure militaire coloniale d'Afrique du Nord puis de chef d'unités de cavalerie dans la France en guerre.

Arrivé en Algérie avec son père alors lieutenant-colonel, le jeune du Barail s'engagera dans les chasseurs d'Afrique comme simple soldat, élève trompette, et gravira les échelons dans le tumulte des campagnes contre Abd El Kader en Algérie puis face au sultan du Maroc à la bataille d'Isly. Général en 1870, il deviendra ministre de la guerre en 1873 sous la présidence du maréchal Mac Mahon avant de s'éteindre en 1902. Cette carrière extraordinaire et aventureuse est à la hauteur de l'auteur de "Mes souvenirs". Cet ouvrage, en effet, écrit dans un style simple mais précis, est une fresque historique qui décrit avec sincérité et détails l'Algérie du XIXème siècle, la prise en compte, par les troupes françaises, des spécificités culturelles algériennes (tribus, rites, rôle des chefs, rapports de force, langues) et ce, pour vivre au milieu des populations et lutter contre les factions rebelles. L'organisation, les spécificités du commandement colonial, les chefs charismatiques et les modes d'action du corps expéditionnaire français y sont explicités avec simplicité et objectivité tout comme les influences (ou rivalités) politico-militaires dans la conduite des opérations. Enfin, les us et coutumes des colons, la sociologie des officiers français venus chercher l'aventure pour certains, l'oubli pour d'autres, font l'objet d'un regard tantôt cinglant, tantôt partisan voire attendrissant.
C'est donc avec insistance que je vous conseille la lecture, peut-être pas exhaustive, des chapitres des mémoires du général du Barail pour un voyage, dans le temps et dans l'espace, vers les postes avancés de Mostaganem, le port d'Arzew ou les rues bruyantes d'Oran. Bonne lecture.

jeudi 15 mars 2012

"Mémoire et évènements" : salon du livre 2012.

Dans votre rubrique "Mémoire et évènements", j'ai mis à votre disposition un lien vers le site du 32ème Salon du livre à Paris (Porte de Versailes) du 16 au 19 mars 2012. Des rencontres et des conférences sont ainsi prévues sur le thème des opérations extérieures d'hier et d'aujourd'hui. Le service historique de la Défense, ainsi que plus d'une dizaine d'écrivains militaires participeront à l'évènement, en particulier au stand K44 du pavillon 1. On trouvera notamment le lieutenant-colonel Faudais pour son livre sur le maréchal Niel ou encore le célèbre général Desportes pour l'ensemble de son oeuvre ("Comprendre la guerre", "Introduction à la stratégie",...). Bref, pour les chanceux et passionnés d'histoire militaire qui pourront s'y rendre, une mine d'or à découvrir ou à redécouvrir.

mercredi 14 mars 2012

Hommage à Pierre Schoendoerffer : témoin de l'histoire militaire contemporaine.


En apprenant le décès de Pierre Schoendoerffer, j'ai souhaité rendre hommage, en quelques mots, à ce réalisateur dont le regard sur l'engagement militaire français en Indochine, et en Algérie, a toujours été d'une grande justesse. Au travers de films comme la "317ème section" et "L'honneur d'un capitaine", il a décrit le quotidien, l'engagement et l'état d'esprit des soldats français dans des conflits ou des théâtres difficiles et exigeants. Lui qui avait connu et filmé la bataille de Dien Bien Phû, il a su donner à ses témoignages et à son oeuvre une authenticité mais aussi une profondeur propres à enrichir l'histoire militaire de notre pays, voire à conforter les vocations de ceux qui découvraient ses films et voyageaient, à travers eux, dans le temps et jusqu'aux "confins de l'empire" (comme l'aurait suggéré Charles Peguy). RIP.

mardi 13 mars 2012

Succès et échecs d’un corps expéditionnaire entre guerre conventionnelle et contre-insurrection : Bonaparte en Egypte.


Cette semaine, j'incrémente la rubrique "Batailles et enseignements" de votre blog par une synthèse de l'expédition en Egypte de Bonaparte, à la fois campagne conventionnelle et "petite guerre", aurait  dit le stratégiste britannique Charles Calwell.
En effet, la campagne d’Egypte, souvent méconnue, apporte pourtant un éclairage intéressant sur des problématiques actuelles touchant nos armées et, en particulier, les opérations des corps expéditionnaires, appelées aujourd’hui opérations extérieures. Ainsi, l’épopée des troupes françaises sur les bords du Nil met en exergue la difficulté, pour une armée, de passer, à des moments différents de l'action, mais sur des terrains identiques, de la contre-insurrection à un type de guerre plus conventionnel et  ce, vice versa. Elle souligne également toute la complexité de l’engagement d’une troupe étrangère auprès d’une population dont la culture demeure différente et qui refuse de donner l’opportunité à l’étranger de « gagner ses cœurs et ses esprits ». Enfin, les contraintes logistiques, le combat en zone fluviale, tout comme la manoeuvre amphibie restent, pour les armées d'hier et d'aujourd'hui, des instants délicats de la mise en oeuvre opérationnelle.

dimanche 11 mars 2012

Guerre en Géorgie de 2008 : que révèlent la défaite tactique géorgienne et la victoire opérative russe ?


A l’heure où le débat historico-militaire fait la part belle aux conflits asymétriques et insurrectionnels, occultant ainsi la guerre conventionnelle (voir la reléguant à un passé révolu), j’ai souhaité revenir sur les combats de 2008 en Géorgie qui ont vu s’affronter deux armées blindées-mécanisées aux équipements quasi-similaires, aux racines doctrinales identiques mais qui ont choisi de s’engager selon des niveaux de manœuvre différents.
En effet, le déroulement de cette campagne offre des enseignements intéressants sur les opérations interarmes et interarmées contemporaines, engageant des unités allant de la valeur du bataillon (ou groupement tactique) à celui de la brigade, tout en suscitant la réflexion sur des principes et des fondements majeurs de l’art de la guerre. De la même façon, les deux protagonistes envisagent leurs actions selon des modalités bien différentes, choix qui révèlent leurs atouts mais surtout leurs faiblesses structurelles ou opérationnelles, particularités qu’il s’agira de comprendre et d’identifier. En revanche, notre propos ne sera pas de revenir sur l’ensemble de la crise et ses implications géopolitiques.
Aussi, dans ce cadre, nous aborderons, dans un premier temps, le rapport de forces et la planification au début du conflit, avant de détailler les 12 premiers jours de l’engagement et enfin, de conclure sur le bilan et des réflexions tactico-opératives de portée plus larges.


mercredi 7 mars 2012

Combats de la première guerre mondiale : mise à jour des rubriques.

Pour clore provisoirement les réflexions sur la première guerre mondiale, je vous propose de mettre à jour vos rubriques « A lire » et « Paroles de chef » de l’écho du champ de bataille. Tout d’abord avec une citation du maréchal Foch qui met en lumière l’importance du facteur moral dans le combat, notamment au regard des conditions d’engagement de l’époque, mais aussi le rôle clé des appuis feux dans la préparation, l’accompagnement et l’exploitation de l’action offensive.
Dans un autre domaine, vous trouverez un lien vers une reconstitution proposée, à compter du mois de juin 2012, par la commune de Verdun pour décrire, au travers d’un « sons et lumières », la chronologie et les moments forts de cette bataille meurtrière.
Dans les jours à venir, je vous proposerai des articles en lien avec des thèmes plus contemporains, traitant de l’armée russe notamment, mais toujours sous un prisme historique ou avec le recul du temps.

lundi 5 mars 2012

L’offensive du Chemin des Dames en 1917 : lecture et réflexions.


Dans la continuité des évocations sur la première guerre mondiale, je vous propose, dans la rubrique « A lire » de l’écho du champ de bataille, un ouvrage réalisé sous la direction de Nicolas Offenstadt en 2004 : « Le Chemin des Dames, de l’évènement à la mémoire ». Réalisé avec la collaboration de plusieurs historiens comme Guy Marival, André Loez ou Frédéric Rousseau, ce livre s’articule autour de « vignettes » en lien avec six thèmes majeurs (histoires, combats, sensibilités, mémoires, lieux et regards). Cherchant à revenir sur les réalités historiques de l’évènement mais en dépassant l’image d’Epinal de l’échec du général  Nivelle, les auteurs essaient de réhabiliter cette bataille. Celle-ci a souvent été éludée ou interprétée au profit d’une propagande qui l’a  simplifiée à quelques victoires tactiques ou caricaturée grâce aux épisodes de mutineries en 1917.
Pourtant, au fil de la lecture, on apprécie mieux les enseignements tactiques et opératifs de cette bataille mais aussi le courage des soldats, persuadés aux premières heures du combat d’être les acteurs du retour à la guerre de mouvement et de la percée historique.
Voici donc, livrés à votre sagacité ou à votre curiosité quelques éléments extraits de cet ouvrage qui méritent, selon moi, d’être soulignés ou approfondis.

samedi 3 mars 2012

Verdun 1916, le facteur humain au cœur des enseignements tactiques…


C’est en relisant de nombreux documents et ouvrages sur la bataille de Verdun que j’ai voulu souligner un aspect particulier de cette confrontation considérée comme un des tournants de la première guerre mondiale. En effet, les combats, qui se sont déroulés du 21 février au 19 décembre 1916, ont été d’une incroyable violence et ont causé d’effroyables pertes dans les deux camps. Les lieux, les manœuvres menées, le déroulement de la bataille, les choix de commandement sont tous riches d’enseignements tactiques, propres à mieux comprendre les défaites locales, les succès des uns et des autres ou encore le nombre de victimes.
Pourtant, au-delà de ces leçons ou de la simple chronologie des évènements, mon propos sera de montrer que la résistance française face à la ruée allemande de 1916 est liée, en grande partie, au courage, aux initiatives et à la pugnacité des « poilus » sur le terrain.
Dans ce cadre, il suffit de relire ce témoignage du maréchal Pétain en 1918 évoquant les unités de Verdun : « les troupes du 30ème corps déployaient une vaillance étonnante et presque invraisemblable. Chaque centre de résistance,- bois, village, lacis de tranchées éboulées ou groupement chaotique de trous d’obus-, permettait à nos unités de renouveler les exploits (…). Le soldat et l’officier français, comprenant la grandeur de leur tâche, s’en acquittaient avec stoïcisme ; perdus dans un océan déchainé, sachant que nul n’entendait leurs signaux de détresse, ils s’acharnaient à ralentir le flot qui les débordait les uns après les autres et préféraient la mort ou l’horrible captivité au salut qu’ils eussent pu trouver dans la retraite. Nos hommes souffraient et peinaient au-delà de ce que l’on peut imaginer ; ils accomplissaient leur devoir avec simplicité, sans forfanterie et, par là, ils touchaient au sublime ». 
Fort de cet hommage, nous verrons, dans les lignes qui suivent, tout d’abord les raisons pour lesquelles la place de Verdun n’était pas prête à faire face à une offensive allemande, avant de faire un inventaire des forces en présence à l’aube du premier assaut puis de conclure sur le rôle majeur du facteur humain dans la résistance française.