Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

lundi 29 décembre 2014

La première guerre mondiale au jour le jour : novembre - décembre 1914.

 
Nous poursuivons notre évocation du premier conflit mondial dans les yeux du lieutenant-colonel Rousset, contemporain des combats et ancien professeur de tactique à l’Ecole supérieure de guerre. Ce témoin, dans ses analyses et commentaires illustre bien souvent l’aveuglement tactique français de l’époque avec le culte de l’offensive et le primat des forces morales des fantassins pour remporter la victoire.
Dès le 1er novembre 1914, les Allemands repassent à l’offensive générale mais sans manœuvre particulière, avec force et en ne comptant que sur l’effet de masse. Les Alliés résistent et l’auteur met en avant, dans une perception anachronique, les actions chevaleresques de quelques dragons, définissant ces « coups à la française » d’épisodes au parfum d’épopée à l’instar des hussards de la Grande Armée de 1806. Sur mer, les combats navals se font de plus en plus nombreux avec la bataille du Chili entre l’escadre de Von Spies (croiseurs Scharnorst par exemple) et celle de l’amiral britannique Cradock.

mardi 23 décembre 2014

Relire : "De la compétence à l’incompétence militaire" de Norman F. Dixon.

 
Ce psychologue spécialiste des questions militaires, et lui-même ancien officier du génie dans l’armée britannique, a écrit, à la fin des années 1970, cet ouvrage parfois provocateur sur l’incompétence militaire. En effet, il revient sur un siècle d’erreurs militaires depuis la fin du XIXème siècle et tente d’analyser ce qui caractérise et réunit les  choix des généraux ayant conduit à des échecs voire à des défaites catastrophiques ou meurtrières. Il se défend d’avoir rédigé un pamphlet antimilitariste et considère que son initiative met en lumière les grands chefs de guerre en dénonçant les traits et défauts des plus incompétents.
Son analyse apparaît donc très intéressante au travers, notamment, d’une analyse sociologique et psychologique d’officiers français, britanniques et allemands qui vont, par leur autoritarisme à outrance, leur aveuglement, leurs frustrations, parfois leur piètre culture mais aussi leurs angoisses, conduire à une mort certaine des milliers d’hommes.

dimanche 14 décembre 2014

La bataille d'El Alamein - 1942.


Comme nous le faisons régulièrement sur votre blog, nous vous présentons une bataille et surtout ses enseignements tactiques et opératifs afin de mettre en exergue certains principes ou constantes. Aujourd'hui, il s'agit de la bataille d'El Alamein en 1942. De ces combats, nous verrons que la personnalité du chef, mais aussi les choix en termes de manœuvre et de planification, ont des conséquences importantes sur le terrain.

Contexte général :

En juillet 1942, la poussée des troupes de l’Axe italo-allemandes s’arrête en Egypte devant El Alamein, aux portes d’Alexandrie. Alors qu’Hitler néglige toujours le front d’Afrique du Nord et ce,  malgré les opportunités offertes par Rommel ainsi que ses nombreuses demandes pour obtenir des renforts, le général Montgomery relève le général Ritchie (jugé trop timoré et pas assez énergique) à la tête de la VIIIe Armée britannique pour reprendre l’offensive en octobre. Face aux troupes ennemies hétérogènes (les forces italiennes font l’objet de nombreuses récriminations par la partie allemande) et usées par les précédentes campagnes, les Alliés se renforcent massivement tout en obtenant progressivement la suprématie maritime et aérienne en Méditerranée. Le principal enjeu stratégique ou opératif est bien la conservation du canal de Suez et le contrôle des voies d’approvisionnement énergétiques au Moyen-Orient. Hitler espère que ses forces africaines pourront faire jonction avec celles déployées en URSS et ainsi s’emparer des champs pétrolifères du Caucase. Sur un plan plus tactique, la bataille d’El Alamein a pour objectif la maîtrise de l’axe logistique et des ports qui longent la côte afin de permettre le ravitaillement des nombreuses forces déployées dans des régions désertiques et dénuées de ressources.

lundi 8 décembre 2014

Café débat stratégique - U 235


 
 
Demain 9 décembre 2014, au café Concorde, U 235 vous propose de débattre sur les défis auquels les armées occidentale doivent, ou devront faire face, dans les opérations contemporaines au XXIème siècle. Aussi, à l'heure où la menace asymétrique demeure pregnante et où les formes hybrides de conflictualité se développent en Afrique avec Boko Haram comme au Levant avec Daech par exemple, il apparaît essentiel de s'intérroger sur l'efficcacité des modèles militaires qui composent les corps expéditionnaires du moment.
Venez donc nombreux écouter et initier le débat avec l'équipe d'U235 mais aussi Joseph Henrotin, politlogue et spécialiste des questions de défense qui vient de publier aux éditions Nuvis : "Techno-guérilla et guerre hybride. Le pire des deux mondes".

mardi 2 décembre 2014

L'artillerie à Austerlitz.

 
Aujourd'hui, nous commémorons l'anniversaire de la bataille d'Austerlitz, symbole du génie militaire napoléonien et combat sur lequel nous avons déjà publié plusieurs posts.
Cette année, nous souhaitions mettre en avant le rôle de l'artillerie dans cette victoire. En effet, c'est avec Napoléon, artilleur lui-même de formation, que les canons vont gagner leurs lettres de noblesse, de la "batterie des sans peurs" du jeune Bonaparte à Toulon en 1793 à la "grande batterie" de Wagram en 1809.


mercredi 26 novembre 2014

Réflexions tactiques et historiques sur la « Force Protection »


La « Force Protection », terme anglo-saxon qualifiant la préservation du potentiel humain et matériel en opération, est devenu un leitmotiv au sein des armées occidentales, soucieuses d’éviter des pertes importantes, voire une judiciarisation de leurs opérations et ce, alors que les opinions publiques ne soutiennent pas forcément les expéditions lointaines contemporaines.
En outre, la professionnalisation des outils de combat (investissement global consenti pour recruter et former un soldat professionnel), l’héritage des théories post-Guerre Froide de type « zéro mort » comme la remise en question permanente de la légitimité des engagements, poussent les états-majors à protéger leurs unités.
Aussi, la perception de la « Force Protection » est souvent cantonnée à la protection du combattant et à celle de son environnement fonctionnel voire des infrastructures qu’il utilise.
Pourtant, l’histoire militaire,  mais aussi la réflexion tactico-opérative, montre que la protection de la Force, fille du principe de sûreté (parfois ignoré), dépasse largement l’espace d’engagement du soldat pour s’inscrire dans l’espace doctrinal des armées mais aussi dans la conception des opérations et des outils de combat.

mercredi 19 novembre 2014

A lire : "Notre histoire" d'Hélie de Saint Marc et d'Auguste von Kagenek.



Dans la rubrique "A lire" de votre blog, nous vous proposons une lecture quelque peu particulière puisqu'il s'agit d'un dialogue entre deux "guerriers" du XXème siècle, adversaires sans le savoir pendant le second conflit mondial mais qui partagent la même passion du métier de soldat. Il s'agit d'Hélie de Saint-Marc, résistant puis officier lors des campagnes d'Indochine et d'Algérie et d'August von Kageneck, officier au sein d'une unité de blindés allemand, auteur du célèbre ouvrage "Lieutenant des Panzers".

dimanche 16 novembre 2014

Café débat stratégique d'U 235 : l'Europe face à son destin stratégique.


Le 18 novembre 2014, U235 vous invite à un débat sur l'avenir stratégique de l'Europe avec l'intervention de Frédéric Mérand, spécialiste de la question. Une occasion de confronter vos idées et de réfléchir sur une problématique d'actualité pour le vieux continent confronté aux défis du moment, crises, conflictualité, enjeux économiques, sociaux ou politiques de ce XXIème siècle. Venez nombreux.

dimanche 9 novembre 2014

Un bel évènement pour le 11 novembre : concert à l'UNESCO.

 
Dans notre rubrique "Mémoire et évènements", nous vous présentons aujourd'hui le concert qui aura lieu le 11 novembre 2014 à 17h30 au siège de l'UNESCO à Paris. A cette occasion, le chœur Cappricio de Nevers, regroupant des enfants ainsi que des solistes et un récitant, interprèteront "1918, l'homme qui titubait dans la guerre", un oratorio d'Isabelle Albouker écrit en 1994. Ce spectacle, alliant chants et écrits célèbres, rend hommage aux millions de disparus de la première guerre mondiale en anglais, en français et en allemand. Les textes, sélectionnés par Arielle Augry sont des extraits d'œuvres d'auteurs comme Gillaume Appolinaire, Blaise Cendrars, Henri Barbusse ou Romain Rolland. Un évènement qui permet  ainsi de mener, d'une autre façon, une réflexion sur les combattants de ce conflit, leur courage, leur engagement mais aussi l'horreur des combats mais aussi la souffrance devant les pertes, le feu et les conditions de combat. Une autre façon donc de participer aux commémorations de l'Armistice en cette année de centenaire. pour ceux qui, comme moi, pourront en profiter, un bon moment en perspective.

lundi 3 novembre 2014

La première guerre mondiale au jour le jour : octobre 1914.

 
Comme chaque mois, nous revenons cent ans en arrière pour revivre le premier conflit mondial, le quotidien des soldats, les campagnes sur tous les fronts, les choix tactiques ou opératifs et ce, à travers les yeux du lieutenant-colonel Rousset, contemporain de l'époque et ancien professeur à l'Ecole supérieure de guerre au début du XXème siècle.
 
Octobre 1914 :
 
Notre témoin privilégié critique, dès le début du mois,  la tactique de Berlin qui cherche à s'acharner sur les ailes franco-britannique. L'objectif est d'y trouver une faille et le moyen d'envelopper l'adversaire (et ceci, fidèlement à la doctrine pratiquée par les officiers allemands depuis la fin du XIXème siècle).  Néanmoins, l'armée française semble parvenir à contenir la poussée allemande en Woëvre et en Meuse alors que, sur le front est, les Autrichiens se débandent en Galicie et les Allemands tentent d'endiguer le flot russe dans la région d'Augustowo.

lundi 27 octobre 2014

Regard de collégien sur la guerre : réfléxions sur le film "Fury".

Une fois n'est pas coutume, nous ouvrons notre blog à un jeune collégien. En effet, on pense souvent que les adolescents d'aujourd'hui ont un regard critique sur la "Mémoire" et sur l'histoire, en particulier à un moment où de nombreuses commémorations rythment l'année 2014. Aussi, c'est avec une attention bienveillante que je vous présente la réflexion de Charles, jeune garçon de 14 ans qui, après avoir regardé le film "Fury", nous livre sa propre analyse sur la guerre ou l'emploi des blindés.
Merci d'encourager sa curiosité et de lire avec intérêt sa perception de cet épisode, certes romancé par Hollywood, du second conflit mondial. Bonne lecture...
Le film « FURY » sorti le mercredi 22 octobre 2014 au cinéma est un film retraçant l’histoire des membres d’un équipage de char Sherman, au cœur de l’Allemagne nazie, en avril 1945, à la fin de la seconde guerre mondiale.  Voici un film plein d’action et de rebondissements que je vais vous décrire et pour lequel je vais approfondir certains sujets évoqués dans cette production. Tout d’abord, nous allons procéder à une description rapide des caractères des deux personnages principaux.

mardi 21 octobre 2014

La bataille de Suomussalmi : quand le faible parvient à vaincre le fort.

 
Nous vous proposons l'étude d'une bataille de la guerre soviéto-finlandaise au début du second conflit mondial qui démontre la capacité, pour une force limitée en nombre et en moyens, de tenir tête à un corps mécanisé. Cette exemple historique met principalement en exergue l'effet démultiplicateur de puissance de la maîtrise d'un milieu ainsi que la mise en œuvre de modes d'action tactiques privilégiant la surprise. Cet article doit également susciter la réflexion quant à l'engagement contemporain de forces modernes face à des adversaires hybrides et s'intégrant parfaitement sur le terrain et son environnement.


 
En prévision d'un conflit probable entre l’Allemagne et l’URSS, Staline cherche à renforcer et à réorganiser l’Armée Rouge, celle-là même qu'il a affaiblie par les purges de généraux tout en sécurisant ses frontières. A partir du 10 octobre 1939, des pactes sont conclus avec les Etats Baltes et des négociations débutent le 9 octobre avec la Finlande. Moscou veut principalement protéger l’accès maritime de Leningrad en prenant possession des îles du golfe de Finlande et en reculant la frontière Finno-soviétique jusqu'à l’isthme de Carélie et ce, afin de mettre la ville hors de portée de l‘artillerie lourde finlandaise. La Finlande refuse le 13 novembre et les deux camps se préparent pour l'épreuve de force. Les Soviétiques considèrent que la ligne Mannerheim, la ligne fortifiée finlandaise, comme un obstacle insignifiant qu'ils pourront écraser sous le nombre. Du point de vue des effectifs, l'URSS dispose d'une supériorité absolue avec 4.000 avions, 3.000 chars et 800.000 soldats. Du côté finlandais, l'armée ne peut compter que sur environ 350.000 hommes et 90.000 femmes (employée dans des unités logistiques). L'artillerie lourde, les blindés et l'aviation sont quasiment inexistants.  Enfin, l'artillerie de campagne, peu nombreuse, est équipée d'un matériel remontant au premier conflit mondial. Le 30 novembre, l'armée de Staline, certaine de sa victoire, se jete sur la Finlande.
 

mercredi 15 octobre 2014

« On flexibility, recovery from technological and doctrinal surprise on the battlefield » de Meir Finkel

 
Nous vous proposons aujourd'hui une fiche de lecture que nous publions également sur le site de réflexion stratégique U 235 et ce, dans le cadre de notre réflexion sur la résilience tactique (voir notre article http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2014/09/de-la-resilience-tactique-ou-comment.html). Nous traiterons donc de l'ouvrage de Meir Finkel : "On flexibility" paru en 2011.
 
Meir Finkel est général de réserve au sein de l’armée israélienne, il a d’ailleurs commandé une brigade blindée de réservistes. Il a été très marqué par la guerre du Kippour en 1973 (et en particulier l’emploi important mais inattendu, par les pays arabes, d’armes antichars et antiaériennes qui ont, dans les prémices du combat, sidéré Tsahal avant un sursaut victorieux d’Israël. Actuellement directeur du centre de recherche et de la doctrine du ministère de la défense israélien, son ouvrage, publié en 2011, est la retranscription de sa thèse basée sur la surprise tactique.

jeudi 9 octobre 2014

Vu du front : une exposition inédite au musée de l'Armée.

 
A partir du 15 octobre 2014, dans le cadre des commémorations du centenaire de la première guerre mondiale, le musée de l'Armée aux Invalides propose une exposition très riche, baptisée "Vu du front". Il s'agit d'évoquer ce conflit au travers du regard des combattants plongés dans le tumulte du front et ce, grâce à leurs écrits, dessins, carnets, peintures et autres objets du quotidien. C'est une vision réaliste et sans concession des combats mais aussi une approche originale afin de mieux appréhender la pluralité des valeurs et des sentiments des soldats.  Cette exposition vous permettra également de réfléchir sur le lien qui unit la société à son armée, sur les motivations et perceptions des militaires face à la violence du feu et, in fine, sur le facteur culturel dans la manière de conduire la guerre.
Bonne visite...

lundi 6 octobre 2014

L'Echo du champ de bataille récompensé !

 
Aujourd'hui, à l'occasion d'une cérémonie à l'Ecole militaire présidée par le général inspecteur de l'armée de terre, la Fondation Maréchal Leclerc (http://www.fondation-leclerc.com/), par la voix de son président, le général d'armée (2S) Bruno Cuche, a récompensé des articles en lien avec des sujets militaires. Ces derniers, écrits par des stagiaires du Centre d'études stratégiques de l'armée de terre (CESAT) ainsi que par des officiers d'active sont publiés sur divers documents ou sites du ministère de la défense comme "Taktika", "les cahiers du CESAT" ou "Pensée mili-Terre" (http://www.penseemiliterre.fr/). Au travers de ces travaux et de ces prix, la Fondation  Leclerc veut souligner la pérennité des valeurs et de l'esprit Leclerc fait d'enthousiasme, d'audace, d'initiative comme d'une volonté farouche de faire autrement pour repousser les limites du possible.
Votre blog et votre serviteur se sont ainsi vu attribuer une mention spéciale du jury (ainsi que la médaille commémorant le 70ème anniversaire des faits d'armes de la 2ème DB) pour l'article en 4 parties traitant de l'art opératif et de sa déclinaison selon des principes, une vision, une approche et, in fine, des modes d'action français http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2014/04/developper-une-vision-francaise-de-lart.html. C'est donc avec fierté que nous partageons avec vous cette reconnaissance pour le travail de recherche et de réflexion mené depuis maintenant 3 ans qui prend également tout son sens grâce à votre fidélité.
A bientôt sur  "L'écho du champ de bataille"...

jeudi 2 octobre 2014

Premier café débat stratégique pour U 235 : au coeur de l'information.


J'ai l'honneur d'appartenir au groupe de réflexion stratégique U235 et c'est pourquoi votre blog vous invite à venir au premier café-débat stratégique de la saison qui se tiendra à Paris le jeudi 9 octobre prochain. Il traitera du rôle central de l'information dans la construction des sociétés mais aussi les décisions politiques, diplomatiques voire militaires de notre époque. Certes, cette question n'est pas nouvelle mais elle prend une dimension toute particulière avec l'accélération du temps de la décision mais aussi les problématiques liées au risque cyber. D'ailleurs, en tactique comme dans la polémologie en général, le contrôle informationnel, le primat du cognitif, les forces morales mais aussi les perceptions influent sur les choix des chefs militaires, sur leur liberté d'action comme sur leur capacité à "discerner dans le brouillard de la guerre" (ou l'incertitude pour citer un officier général bien connu). Dans ce cadre, le sociologue et spécialiste des questions d'information, Gérald Bronner, devrait ouvrir des pistes de réflexion fortes intéressantes en débattant avec vous. Venez nombreux...

samedi 27 septembre 2014

La première guerre mondiale au jour le jour : septembre 1914.



Nous ouvrons aujourd'hui le second volet de la chronique initiée le mois dernier. Elle va nous permettre de parcourir le premier conflit mondial, pas à pas, au cours des mois à venir et ce, au travers du regard du lieutenant-colonel Rousselle,  contemporain du conflit et ancien professeur de l'Ecole supérieure de guerre.
 
Septembre 1914
 
Bousculées, les armées de l'Entente reculent laissant depuis la mi-août et les forces allemandes progressent selon leur plan malgré quelques retards dus aux combats en Belgique mais aussi du fait de quelques revers dans les Vosges.
Les Allemands, le 1er septembre, sont à quelques lieux de Paris, dans la région de Creil et Senlis pour l'armée Von Kluck. La capitale n'est protégée que par " une ceinture de forts très mal protégés contre l'artillerie moderne et dont la plupart étaient dominés par des hauteurs très rapprochées. Pourtant malgré le bombardement intense qu'ils ont subi, pas un n' a été pris."

lundi 22 septembre 2014

De la résilience tactique ou comment dépasser la surprise sur le champ de bataille. (2/2)


Nous achevons notre article sur la résilience tactique, son influence sur l'histoire militaire et les moyens de la développer aujourd'hui.

Les systèmes théoriques et empiriques proposés par l’histoire militaire ou les penseurs.

Face à cette incertitude déstabilisatrice, plusieurs écoles ont émergé et l’histoire apporte son lot de solutions pragmatiques. Que l’on pense à Scipion l’Africain, qui assimile l’approche indirecte d’Hannibal pour porter à son tour le combat en terre carthaginoise avant de remporter une victoire à Zama, qu’on revienne sur l’armée romaine adaptant ses modes d’action aux invasion barbares en développant cavalerie et archers, ou que l’on cite les forces alliées qui mécanisent leurs unités pour s’opposer aux troupes allemandes, le temps demeure clé dans la résilience tactique. La force morale, issue d’une éducation militaire préalable de la population ou d’un « dressage » guerrier peut aussi permettre de réagir après avoir été surpris. C’est le cas par exemple de l’armée soviétique en 1941 qui reprend l’initiative devant Moscou (voir l’ouvrage du général Guillaume « Pourquoi l’URSS a vaincu ») ou des soldats français de 1914, pétris du culte de l’offensive, et qui reprennent l’ascendant dans la Marne. Au-delà de cette faculté d’adaptation, de cette flexibilité, les penseurs de la guerre ont, de tous temps, réfléchi à cette problématique.

mercredi 17 septembre 2014

De la résilience tactique ou comment dépasser la surprise sur le champ de bataille. (1/2)

 
La résilience est devenue une capacité centrale face aux risques et menaces que connaissent les Etats en ce début de XXIème face, en particulier aux attentats terroristes, aux catastrophes naturelles ou industrielles et même dans le cadre des soubresauts politiques et économiques nationaux ou internationaux. Il s’agit d’être capable, notamment grâce à une phase d’anticipation, de dépasser le choc lié à un brusque changement d’équilibre qu’il soit sécuritaire ou sociétal puis de conduire la gestion de crise en vue de reprendre l’initiative sur les évènements ou un adversaire potentiel.
Aussi, semble-t-il judicieux de réfléchir à ce concept au travers du prisme de la guerre mais surtout de la tactique soumise fortement aux frictions du champ de bataille et à la surprise. Cette dernière peut être le fait d’une innovation technique, d’un mode d’action ou d’une nouvelle conception doctrinale voire le résultat d’un « coup » produit par l’esprit d’un brillant chef militaire.
Nous verrons que le meilleur outil pour garantir la résilience tactique demeure dans un travail de planification mais surtout un effort d’anticipation structuré autour d’une bonne culture historique, d’un renseignement pragmatique, d’une ouverture d’esprit accrue des chefs devant les propositions de leurs subordonnés et d’un entraînement stimulant l’initiative.
Pour cela nous verrons d’abord que la surprise peut prendre des formes différentes, qu’elle a toujours été l’objet d’étude pour contrecarrer ses effets mais qu’il faut aujourd’hui s’en prémunir par un système culturel et doctrinal rénové dès le temps de paix.

mardi 9 septembre 2014

Surprise et mobilité : la bataille de Mohi - 1241

 
Nous débutons une série de posts sur l'innovation, la mobilité, la fulgurance et la surprise ainsi que la capacité, pour celui qui en est la cible, de dépasser la sidération induite et, in fine, à s'adapter tant sur le plan tactique qu'en termes de doctrine ou d'équipements.
La bataille de Mohi et la tactique des Mongols apparaît comme un premier exemple d'une manœuvre basée sur la surprise et la vitesse.
 
La bataille de Mohi se déroule le 11 avril 1241. Cette bataille est le principal affrontement entre les armées Mongoles, menées par Batû-Khan, petit-fils de Gengis Khan, et les armées du Royaume de Hongrie pendant l’invasion Mongole de l’Europe.
 

mercredi 3 septembre 2014

100 villes, 100 drapeaux, 100 héros

 
Dans le cadre des commémorations du centenaire de la première guerre mondiale, le 6 septembre 2014, 100 municipalités honoreront le drapeau du régiment de leur cité ainsi qu'un militaire prestigieux local engagés dès le début des hostilités, en particulier lors de la bataille de la Marne.
Une bonne raison donc pour tous ceux qui le souhaitent de participer à cet évènement de mémoire près de chez soi et ce, afin de découvrir une part d'histoire souvent ignoré.
Vous pouvez connaître les lieux de ces cérémonies et expositions sur le site officiel :                                                                                http://www.calameo.com/read/0003316277106dab13ffd?authid=j6c8Wjzvz4yp&view=slide

vendredi 29 août 2014

Indochine 1945-1954, chronique d’une guerre oubliée de P.Gélinet.

Patrice Gélinet, professeur d’histoire puis journaliste, suivi par les passionnés pour ses regrettées émissions radiophoniques « 2000 ans d’histoire » sur France Inter a publié un ouvrage original sur la guerre d’Indochine. Il revient sur cette campagne oubliée, mal connue de ses contemporains comme de bon nombre de Français aujourd’hui. Pourtant, ce conflit apporte un éclairage intéressant sur les interactions entre guerre et politique ainsi que sur les modes d’action utilisés en contre-insurrection par les militaires. Ces derniers ont tenté, sur ce théâtre d’opération lointain, de trouver la bonne adéquation entre les objectifs stratégiques fixés, les hésitations françaises, l’environnement local, les moyens de combat disponibles et une population déchirée entre son attachement à la France et son désir d’indépendance.

dimanche 24 août 2014

70ème anniversaire de la libération de Paris : les adversaires de la 2ème DB.


 


Alors que demain sera le jour anniversaire qui marque le 70ème anniversaire de la libération de la capitale française par une action conjointe des FFI (forces françaises de l’intérieur), de la 2ème DB du général Leclerc mais aussi d’éléments de la 4ème division d’infanterie américaine, nous ne revenons pas sur la chronologie des évènements mais adoptons une étude plus thématique. En effet, il semble intéressant de s’interroger sur l’articulation allemande qui fait face aux combattants français et alliés ainsi que sur les choix tactiques choisis pour défendre une zone urbaine étendue.
Avec des moyens comptés, le général Von Choltitz va déployer un dispositif en 2 volets attendant le renfort annoncée d’une ou de divisions Panzer et comptant sur l’appui des aéronefs de la Luftwaffe basés au Bourget. Néanmoins, l’insurrection parisienne mais aussi la souplesse comme la fulgurance de l’engagement des groupements tactiques interarmes de la 2ème DB vont rapidement mettre à mal le rideau défensif allemand.

dimanche 17 août 2014

Nouvelle chronique : La première guerre mondiale au jour le jour.

 
Comme nous vous l’annoncions il y a quelques semaines, votre blog va maintenant vous proposer une nouvelle chronique mensuelle (ou bimensuelle selon l’actualité) concernant le premier conflit mondial.
 
En effet, alors qu’il y a 100 ans débutait une des plus terribles conflagrations en Europe, « L’écho du champ de bataille » vous fera revivre les évènements tactico-opératifs, les combats, les perceptions des militaires de l’époque, les questions liées à la doctrine ou à l’armement et ce, à travers le regard du lieutenant-colonel Rousset. Ce dernier, ancien professeur de l’Ecole supérieure de guerre débute un carnet en août 1914 alors que les premiers affrontements éclatent sur les frontières pour témoigner du quotidien de la guerre.
 
Cette chronique nous emportera sur tous les champs de bataille, au cœur des tranchées et nous permettra également de rendre hommage aux Poilus et à leur sacrifice. Bonne lecture…
 
Août 1914
 
Les premières pages du lieutenant-colonel Rousset font état de la veillée des armes à quelques jours de la mobilisation. Chaque camp fait le point de ses effectifs disponibles, cherche à minimiser ses faiblesses tout en accentuant ses forces. Du côté de l’Entente, si on admet la faiblesse des armées balkaniques (Serbie, Monténégro), on admire, sans retenue, la puissance russe capable, en théorie et sans aucune notion qualitative, d’aligner 14 corps d’armée face à l’Autriche mais aussi 23 corps devant l’Allemagne. On estime que la marine britannique étouffera Berlin (blocus) et que la France, avec 21 corps en métropole et un supplémentaire au Maroc, est en position de force face aux Allemands contraints de diviser leurs 24 corps sur deux fronts.

dimanche 10 août 2014

Relire « Patton » de Ladislas Farago : le grand général mis en perspective (2/2).

 
Nous poursuivons avec l'étude de la biographie du général Patton écrite par Ladislas Farago. Ce dernier met en exergue la difficulté pour ce chef militaire d'être diplomate avec ses chefs ou ses pairs notamment en exprimant sans réserve son opinion quant aux choix politiques, stratégiques et tactiques. Dans l'entre-deux guerres, il critique vertement les décisions du gouvernement des Etats-Unis enfermé dans son isolationnisme et convaincu que l'outil de défense américain peut être réduit : "aux Etats-Unis, on protestait contre les folles dépenses qu'entraînait la guerre. L'ère était aux économies et l'Armée fut la première à en souffrir. Le Congrès, reflétant l'état d'esprit de la nation, décréta que la meilleure des armées était la moins onéreuse, la plus petite et la moins ostensible (...) En 1920, une loi de défense nationale fut votée au Congrès, prévoyant une armée de 280 000 hommes répartis en 9 divisions. Pour Patton, ce fut un désastre. La loi rayait le corps des tanks des cadres de l'armée et le ministère de la Guerre fit disperser les véhicules dans diverses unités. En 1920, la part du budget allouée aux chars se montait à 500 dollars." Cette juste analyse des conséquences graves à moyen terme de telles décisions ne quittera pas "Georgie" tout au long de sa carrière, en particulier dans son analyse du plan Overlord qu'il juge pas assez ambitieux dans son volet exploitation.

vendredi 1 août 2014

Il ya 100 ans, la France mobilisait et se jetait dans la Grande Guerre.

 
Avant de revenir à notre étude de la biographie du général Patton, et conformément au projet de votre blog de suivre les commémorations comme de revenir sur les grandes thématiques ou les grands évènements du premier conflit mondial, nous évoquons l'ordre de mobilisation générale français placardé le 1er août 1914 et décidé par décret avec inscription au journal officiel le 2 août.

lundi 28 juillet 2014

Relire « Patton » de Ladislas Farago : le grand général mis en perspective (1/2).

Nous avions déjà évoqué des biographies du général Patton afin de cerner le caractère de cet officier singulier disparu prématurément dans un accident automobile le 21 décembre 1945. Néanmoins, l’ouvrage de Ladislas Farago, écrit en 1963, en particulier à partir des carnets de Patton, souligne la dimension humaine de Patton, détaille ses états d’âme, ses défauts, ses relations avec ses chefs, pairs ou subordonnés, ses coups de génie mais surtout son impétuosité de l’Afrique du nord à l’Allemagne en passant par la Sicile. De la même façon, au-delà des premières années fondatrices de la carrière militaire de « Georgie », le livre met en perspective l’action de ce chef militaire au cœur de la seconde guerre mondiale tout en cherchant à démontrer les conséquences graves de certains choix stratégiques sur la conduite de la campagne alliée de 1944-1945 au détriment des commandants tactiques qui, comme Patton, avaient la capacité de bousculer les armées allemandes.

lundi 14 juillet 2014

L'écho du champ de bataille vous souhaite un excellent 14 juillet et se souvient...

 
Votre blog vous souhaite une bonne fête nationale en ce 14 juillet 2014 marqué, bien évidemment, par le début des commémorations du centenaire de la Grande Guerre.
"L'écho du champ de bataille" a d'ailleurs déjà évoqué bon nombre d'évènements, d'épisodes et de thématiques en lien avec ce conflit sans oublier la mémoire des "Poilus" qui se sont sacrifiés pour le succès des armes de la France en France mais aussi sur des théâtres plus lointains (ci-dessous quelques liens vers nos articles les plus lus sur ce sujet). A partir du mois d'août, nous vous proposerons, chaque semaine, un article sur le thème "C'était il y a 100 ans..." avec l'évocation et des témoignages des combats de 1914 à 1918 au jour le jour.
 
En attendant, nous vous invitons à suivre le défilé, ainsi que les tableaux d'ouverture, qui mettront en avant les soldats d'hier et d'aujourd'hui ainsi que les matériels modernes déployés au quotidien en opérations.
Pour vos lectures estivales, quelques articles sur la première guerre mondiale publiés par votre blog depuis maintenant plus de 3 ans :
 
Verdun :
 
Le général Lanrezac :
 
Le chemin des Dames:
 
Les forces morales :
 
Les Dardanelles :


mercredi 9 juillet 2014

Le camp Saint-Sébastien : quand l'entraînement assure le succès des campagnes.

 
En 2012, alors que débutent des travaux pour une nouvelle station d'épuration dans l'ouest parisien, l'INRAP met au jour, à quelques lieux de Saint-Germain en Laye, les vestiges d'un camp du XVIIème siècle dont les fossés sont parfaitement conservés.
Il s'avère rapidement qu'il s'agit, non pas d'un ouvrage défensif, mais d'un site d'entraînement près d'Achêres nommé, dans les archives, camp Saint-Sébastien. Il démontre la volonté du roi, Louis XIV, de former, d'aguerrir et d'entraîner son armée avant les difficiles campagnes de son époque, particulièrement celles qui seront rythmées par de longs sièges.
Cet épisode, replacé dans une perspective historique et contemporaine, met en exergue la nécessité, pour des unités militaires, d'entretenir leurs savoir-faire pour la guerre mais aussi de se préparer à "une guerre" spécifique à un moment, un terrain, un milieu voire à une tactique  bien déterminée.

vendredi 4 juillet 2014

Guerre du Vietnam : les Coréens participent au combat.

 
Nous avions déjà évoqué l'engagement de troupes australiennes ainsi que leur doctrine pour faire face à la guerre irrégulière, mais d'autres alliés des américains participent à ce conflit, en particulier les Coréens. Ces derniers souhaitent s'engager auprès des Etats-Unis afin de montrer leur attachement à Washington qui n'a pas hésité à déployer de lourdes forces entre 1950 et 1953 pour arrêter les divisions de Pyongyang puis les "volontaires chinois" lancés sur la péninsule sud-coréenne. 
Ces Coréens vont rapidement se faire une réputation de combattants redoutables sur le théâtre des opérations allant jusqu'à être craint par les unités nord-vietnamiennes.

samedi 28 juin 2014

Première guerre mondiale : le parc Mémorial canadien de Vimy.

 
Alors que vont débuter les commémorations du centenaire du premier conflit mondial, votre blog vous propose dans la rubrique "Mémoire et évènements" un lien vers le site officiel du parc mémorial de Vimy. Situé à une heure de Paris près de la ville d'Arras, il rend hommage au sacrifice des 66 000 soldats canadiens tués ou disparus pour défendre les collines de l'Artois, points culminants stratégiques de cette région et ce, notamment au cours de la bataille livrée en avril 1917. Des tranchées ont été reconstituées pour donner au visiteur un aperçu des conditions de combat et de vie de ses hommes venus de si loin pour soutenir la France. Le tunnel souterrain que l'on peut visiter, héritage du Moyen Age, a permis aux troupes de rejoindre les premières lignes à l'abri des regards ainsi que le ravitaillement en munitions et en vivres. Ce site suscite l'émotion, notamment quand on appréhende que chaque arbre planté représente un combattant disparu, mais il permet également de se pencher sur les opérations peu connues de cette partie du front entre 1914 et 1918. Pour ceux qui pourraient s'y arrêter en cette période estivale qui débute, bonne visite.

Source photos :
-Site officiel du Cambrésis
-Site "photographies d'ici et d'ailleurs.

lundi 23 juin 2014

Quand une armée n’est pas adaptée à la guerre du moment : l’analyse du général Bethouart.



Dans son ouvrage « Des hécatombes glorieuses au désastre, 1914-1940 » le général Bethouart décrit avec justesse l’outil de combat français auquel il appartient, ses forces et ses faiblesses, en particulier au cours du premier conflit mondial et de la période d’entre-deux guerres qui se conclue par la débâcle de 1940.

Sa perception de combattant comme d’officier d’état-major met en exergue  la faculté d’une armée à nier les évolutions du champ de bataille ou à s’arcbouter sur des schémas tactiques inadaptés aux réalités du combat voire aux principes de la guerre comme l’économie des moyens. Sa réflexion et son regard vieux de 70 ans paraissent pourtant pertinents pour les armées contemporaines confronté à des contraintes conjoncturelles mais engagées dans des guerres aux contours de plus en plus changeants dans des milieux contraignants.

 

mercredi 18 juin 2014

Commémoration de "l'appel du 18 juin".

 
Alors que nous avons célébré, il y a quelques jours, le 70ème anniversaire du débarquement, la commémoration de "l'appel du 18 juin 1940" nous rappelle que la Libération de la France est aussi passée par le refus d'une poignée d'hommes qui, derrière le général De Gaulle, ont refusé la défaite, la collaboration ou tout simplement l'occupation. Pour reconquérir la liberté des Français, les forces françaises libres mais aussi les Résistants de l'intérieur ont pris pour "credo" les paroles de ce premier communiqué radio, émis depuis Londres, que bien peu ont entendu, mais qui deviendra le symbole de ceux qui poursuivent le combat.
Voici donc ces phrases qui sonnent encore comme un formidable élan de volonté face au renoncement du gouvernement de Vichy.
 

mercredi 11 juin 2014

Eurosatory 2014.

 
Du 16 au 20 juin 2014 aura lieu, à Paris nord Villepinte, le salon Eurosatory consacré à l'armement dont la dernière édition remonte à 2012. A l'heure où les zones de conflits se développent, que la guerre continue sa mutation sur divers théâtres d'opération avec des belligérants de plus en plus réactifs et polymorphes, les industriels internationaux viendront présenter leurs innovations ainsi que leurs équipements ou les munitions de dernière génération. Cet évènement demeure également l'occasion de confronter la perception des militaires à celle des entreprises spécialisées afin de permettre une meilleure adéquation de l'offre et du besoin.

vendredi 6 juin 2014

Ces Français du 6 juin 1944...

 
En ce 70ème anniversaire du débarquement en Normandie, on parle souvent des puissantes forces alliées débarquant sur la terre de France pour la libérer mais on évoque bien moins les Français libres dont la participation n'est pas anecdotique sur terre, sur mer et dans les airs. Si le commando Kieffer fait figure de symbole avec la saisie des points clés de Ouistreham, d'autres combattants ont contribué dans l'ombre, ou par leur action sur les plages, au succès de ce "jour le plus long".

lundi 2 juin 2014

Un roman passionnant sur la guerre du Vietnam : Retour à Matterhorn.




Dans ce roman paru en 2012 à redécouvrir, Karl Marlantes, vétéran de la guerre du Vietnam où il a servi comme lieutenant en 1969, nous offre une vision sans concession mais d'un grand réalisme sur ce conflit qualifié aujourd'hui d'asymétrique. En effet, au delà du romanesque haletant qui rythme son livre au travers de missions et de personnages fictifs, l'auteur décrit avec précision les actions de combat, la vie d'une unité isolée ainsi que le quotidien des soldats américains. Cette lecture permet donc de revenir sur des enseignements tactiques mais aussi politico-militaires de ce type d'opérations de contre-rébellion dans des milieux contraignants.

mercredi 28 mai 2014

Histoire de l'artillerie (4/4).




A partir de 1873, la culasse du général Treuille de Beaulieu, la généralisation de l’obus type de Reffye ainsi que d’autres innovations ouvrent la voie d’une nouvelle aire pour l’artillerie française en particulier. Deux nouveaux types de canons apparaissent, les systèmes de Bange et Lahitolle qui poussent la portée à 5000m. Malheureusement, ils ont un défaut majeur, le recul n’est pas maîtrisé du fait des poudres utilisés obligeant le repointage après chaque coup ou des systèmes de freins de circonstances (plans inclinés, cordages,…) peu efficaces.
La grande nouveauté émerge avec la mise au point du canon de 75mm de 1897 avec en particulier son système de frein récupérateur facilitant la visée entre chaque coup et surtout une cadence de 20 coups à la minute. Les obus sont davantage performants avec des fusées fusantes ou des charges particulières (fumigène, éclairants). Cette pièce devient le symbole des combats de la première guerre mondiale avec de hauts faits d’armes, en particulier lors des combats de la Marne et de Verdun. Le premier conflit mondial sera d’ailleurs un formidable accélérateur pour l’artillerie qui devient une arme majeure avec des canons de tous calibres et une guerre de position qui impose un emploi massif des feux. Les mortiers sont d’ailleurs réhabilités à cette occasion sous le nom de « crapouillots » afin d’harceler l’ennemi dans ses tranchées. L’artillerie spéciale apparaît également sous la forme de chars d’assaut tout comme les canons tractés par engins automobiles ou chenillés.
Tout au long du XXème  siècle, l’artillerie va poursuivre son développement et sa modernisation même s’il n’y aura plus de révolutions majeures si ce n’est dans le combat sol-air ou le canon de DCA sera supplanté par les missiles tels que le Roland, le Hawk ou plus récemment le Mistral.
L’artillerie sera de toutes les batailles et accompagnera pour leur appui les troupes de mêlée dans les guerres coloniales (les 105 de Dien Bien Phû) ou pendant la deuxième guerre mondiale (les canons de Leclerc devant Koufra, les feux du corps expéditionnaire de De Lattre en Italie). Aujourd’hui encore, les canons et les mortiers, mais aussi les observateurs de l’avant sont de toutes les missions de Bosnie au Mali en passant par l’Afghanistan ou le Liban. Grâce à son nouveau canon, le Caesar, les artilleurs tirent aujourd’hui jusqu’à 38 km avec une précision extraordinaire et peuvent frapper leurs cibles avec des effets spéciaux comme des blindés frappés par des obus anti-char Bonus.
Les appuis feux demeurent un atout important pour la préservation de la liberté d’action du chef interarmes hier comme aujourd’hui et probablement demain.






samedi 24 mai 2014

Histoire de l'artillerie (3/4)



L’artillerie a gagné sa place sur les champs de bataille. Les réformes de Gribeauval transforment cette arme qui est maintenant enseignée dans des écoles spécialisées. On considère maintenant qu’il faut huit canons pour 1000 hommes. L’artillerie se diversifie avec l’artillerie de campagne, de siège, de place et de côte. Avec l’industrialisation, Gribeauval crée des prototypes de référence pour homogénéiser la production qui se fait maintenant en masse. Il améliore la portée du tir et la précision grâce à une vis verticale placée sous le tube (afin d’affiner l’angle de tir) et à un usinage adapté aux tailles de boulets. Le chargement de la munition dans le tube est optimisé pour gagner en cadence de tir et ce, par la mise en place d’un coup complet (poudre, bourre, boulet) plus facile d’emploi. Néanmoins, le recul de la pièce demeure important et la portée ne dépasse pas 500 m. Napoléon est officier d’artillerie, il maîtrise parfaitement cette arme tout au long de sa carrière, de sa « batterie des sans-peurs » pendant le siège de Toulon à la bataille de Wagram en 1809 où sa « grande batterie » de près de 100 canons répartis sur 1400 m de front va permettre la rupture du dispositif autrichien et la contre-attaque victorieuse des troupes de Mac Donald. Lors des campagnes impériales, les premières fusées de guerre font leur apparition au sein des troupes anglaises. Même si elles portent de 1800 à 2700m elles sont peu fiables et sont abandonnées jusqu’à ce que les spécialistes de l’école de pyrotechnie de Metz les remettent au goût du jour en 1845.
Dans le même temps, la réforme Valée, du nom du maréchal qui la met en œuvre, donne à l’artillerie une plus grande mobilité tactique et une meilleure précision grâce à des alliages de métaux plus fins. Valée est d’ailleurs un artisan de la victoire de Constantine car ses mortiers à la Gomer effectuent des tirs en cloche meurtriers sur la ville assiégée pourtant défendue elle-même par les 46 canons de place du bey des Kabyles. Avec le second empire, le général Ducos de la Hitte milite pour mettre en place, à partir de 1850, des rayures de tube qui stabilisent par rotation le projectile sur la trajectoire permettant ainsi d’atteindre des portées allant jusqu’à 3400m avec une bonne précision. D’autres envisagent déjà le chargement par la culasse, système qui fera défaut aux Français en retard dans ce domaine face aux Allemands pendant la guerre de 1870.