Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

mardi 2 décembre 2014

L'artillerie à Austerlitz.

 
Aujourd'hui, nous commémorons l'anniversaire de la bataille d'Austerlitz, symbole du génie militaire napoléonien et combat sur lequel nous avons déjà publié plusieurs posts.
Cette année, nous souhaitions mettre en avant le rôle de l'artillerie dans cette victoire. En effet, c'est avec Napoléon, artilleur lui-même de formation, que les canons vont gagner leurs lettres de noblesse, de la "batterie des sans peurs" du jeune Bonaparte à Toulon en 1793 à la "grande batterie" de Wagram en 1809.



L'Empereur a su mettre en pratique les théories du comte de Guibert qui, dans "Son essai général de tactique", prônait déjà la concentration des feux et ce, afin de créer une brèche dans les rangs ennemis. Avec la Grande Armée, alors que la portée est en moyenne de 800 - 900 mètres (avec certains obusiers de siège portant jusqu'à 1600 mètres), les généraux français n'hésitent pas à tirer au plus près sur les assaillants pour briser leur élan ou faire le plus de dégâts possibles à l'instar des batteries (38 canons) du général Sénarmont ouvrant le feu à 100 mètres des lignes russes à Friedland.
Mais revenons à Austerlitz. L'artillerie française va s'illustrer et contribuer à la victoire. Elle est relativement modeste en effectif sur le terrain mais dote toutes les divisions d'infanterie ou de cavalerie tout en disposant de pièces en réserve.
On trouve, pour la Garde impériale :
- Les 1re et 2e compagnies à cheval du régiment d'artillerie de la garde à cheval, chacune avec 4 pièces de 8 livres, 2 pièces de 4 livres et 2 obusiers de 6 pouces)
-Les compagnies d'artillerie à cheval de la garde royale italienne avec 4 pièces de 8 livres, 2 pièces de 4 livres et 2 obusiers de 6 pouces.
 
Pour les unités de ligne :


-1er corps et 2ème corps : artillerie à pied, demi-batterie avec 4 pièces de 3 livres et 1 obusier de 51/3 pouces.
-1er corps et 2ème corps : artillerie à cheval, demi-batterie avec 4 pièces de 3 livres et 1 obusier de 51/3 pouces.
-2e compagnie du 7e régiment d'artillerie à pied avec 4 pièces de 8 livres et 2 obusiers de 6 pouces.
-12e compagnie du 5e régiment d'artillerie à pied avec 2 pièces de 8 livres, 2 de 4 livres et 2 obusiers de 6 pouces.  
-détachement de la 16e compagnie du 5e régiment d'artillerie à pied avec 2 pièces de 8 livres.
-3e compagnie du 2e régiment d'artillerie à cheval avec 2 pièces de 8 livres et 1 obusier de 6 pouces.
-13e compagnie du 5e régiment d'artillerie à pied avec 2 pièces de 8 livres, 2 de 4 livres et 2 obusiers de 6 pouces.  
-détachement de la 16e compagnie du 5e régiment d'artillerie à pied avec 2 pièces de 8 livres
-14e compagnie du 5e régiment d'artillerie à pied avec 2 pièces de 8 livres, 2 de 4 livres et 2 obusiers de 6 pouces.  
-détachement de la 16e compagnie du 5e régiment d'artillerie à pied avec 2 pièces de 8 livres.
-4e compagnie du 5e régiment d'artillerie à cheval avec 5 pièces de 8 livres, 91 hommes.
-détachement de la 3e compagnie du 2e régiment d'artillerie à cheval avec 2 pièces de 8 livres, et 1 obusier de 6 pouces.
 
Pour la réserve :
-détachements des 17e et 18 e compagnies du 5e régiment d'artillerie à pied avec 6 pièces de 12 livres.
 
Ces unités vont ainsi participer à la résistance de l'aile droite française chargée d'attirer les troupes coalisées regroupées à Pratzen puis elles appuieront l'attaque de flanc de Vandamme et de Saint-Hilaire. Vers 11h00, Soult prend Pratzen et y installe ses canons puis Murat, avec sa cavalerie (et son artillerie à cheval) bouscule les chevaliers gardes du Tzar. Enfin, selon la légende, les boulets français briseront la glace des marais, engloutissant la retraite austro-russe.
 
La bataille d'Austerlitz préfigure ainsi la manœuvre interarmes qui rythmera les combats des décennies à venir avec un rôle parfois accrue du feu, notamment à l'occasion du premier conflit mondial.
 
 
 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire