Surprise
et initiative peuvent affermir la liberté d’action mais peuvent être synonyme d’échec
si les effets ne sont pas soutenus dans la durée. Les Allemands vont d’ailleurs
en faire la cruelle expérience sur le front de l’ouest.
A
la conférence interalliée de Québec en septembre 1944, alors qu’une grande partie
de la France et de la Belgique est libérée, le général Eisenhower signale que
la résistance allemande se fait de plus en plus forte à l’approche de la
frontière. Il propose alors de frapper puissamment les régions vitales de la
Ruhr et de la Sarre avec, comme objectif principal de garder l’initiative en
obligeant les Allemands à y concentrer leurs forces et ainsi à s’exposer. Les
troupes américaines et britanniques sont pourtant, de l’avis des généraux qui
les inspectent, épuisés par la longue marche et les combats conduits depuis le
débarquement. Le général Marshall souhaite d’ailleurs transférer des Etats-Unis
9 divisions fraîches pour relever les vétérans déployés en Europe, se dotant
alors « d’une force et d’une
puissance de choc accrues à nos armées qui allaient avoir à effectuer une
campagne d’hiver des plus difficiles ».