Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

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jeudi 10 octobre 2013

Surprise et initiative : l’exemple de la campagne d’hiver en Europe 1944-1945.

 
Surprise et initiative peuvent affermir la liberté d’action mais peuvent être synonyme d’échec si les effets ne sont pas soutenus dans la durée. Les Allemands vont d’ailleurs en faire la cruelle expérience sur le front de l’ouest.
A la conférence interalliée de Québec en septembre 1944, alors qu’une grande partie de la France et de la Belgique est libérée, le général Eisenhower signale que la résistance allemande se fait de plus en plus forte à l’approche de la frontière. Il propose alors de frapper puissamment les régions vitales de la Ruhr et de la Sarre avec, comme objectif principal de garder l’initiative en obligeant les Allemands à y concentrer leurs forces et ainsi à s’exposer. Les troupes américaines et britanniques sont pourtant, de l’avis des généraux qui les inspectent, épuisés par la longue marche et les combats conduits depuis le débarquement. Le général Marshall souhaite d’ailleurs transférer des Etats-Unis 9 divisions fraîches pour relever les vétérans déployés en Europe, se dotant alors « d’une force et d’une puissance de choc accrues à nos armées qui allaient avoir à effectuer une campagne d’hiver des plus difficiles ».

dimanche 12 février 2012

La prise de risque dans la guerre, aujourd’hui : illusion ou réalité ?


Dans ses carnets de campagne, Rommel témoignait déjà en 1940 que "l’expérience prouve que les décisions les plus audacieuses assurent les plus belles promesses de victoire. Mais il y a lieu de bien distinguer l’audace stratégique ou tactique du coup de dés". Il soulignait ainsi une vertu majeure de l’art de la guerre, à savoir la prise de risque, mesurée certes, mais toujours source de liberté d’action pour le chef qui sait l’utiliser.
Pourtant, les sociétés contemporaines semblent se complaire dans le confort rassurant du principe de précaution et les effets, à court terme, du tempo médiatique. De la même façon, le politique cherche à gérer (voire à maîtriser) les risques, interprétés non pas comme des opportunités à saisir mais comme le résultat du hasard, comme des contraintes, des sources d’incertitude dans un monde où la diffusion de l’information et le temps de la décision s’accélèrent.
Dès lors, il apparaît que le soldat en opération, aujourd’hui plus qu’hier, bras armé d’un Etat parfois contraint à des décisions stratégiques timorées, se prive ainsi d’un outil tactique ou opératif propre à affaiblir au combat son ennemi.
Fort de ce constat, nous examinerons tout d’abord comment le risque a été appréhendé dans l’histoire militaire avant d’étudier son application dans le contexte actuel des engagements puis de réfléchir à la meilleure manière de réconcilier ce procédé avec les contraintes politico-militaires contemporaines.