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« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

samedi 24 mai 2014

Histoire de l'artillerie (3/4)



L’artillerie a gagné sa place sur les champs de bataille. Les réformes de Gribeauval transforment cette arme qui est maintenant enseignée dans des écoles spécialisées. On considère maintenant qu’il faut huit canons pour 1000 hommes. L’artillerie se diversifie avec l’artillerie de campagne, de siège, de place et de côte. Avec l’industrialisation, Gribeauval crée des prototypes de référence pour homogénéiser la production qui se fait maintenant en masse. Il améliore la portée du tir et la précision grâce à une vis verticale placée sous le tube (afin d’affiner l’angle de tir) et à un usinage adapté aux tailles de boulets. Le chargement de la munition dans le tube est optimisé pour gagner en cadence de tir et ce, par la mise en place d’un coup complet (poudre, bourre, boulet) plus facile d’emploi. Néanmoins, le recul de la pièce demeure important et la portée ne dépasse pas 500 m. Napoléon est officier d’artillerie, il maîtrise parfaitement cette arme tout au long de sa carrière, de sa « batterie des sans-peurs » pendant le siège de Toulon à la bataille de Wagram en 1809 où sa « grande batterie » de près de 100 canons répartis sur 1400 m de front va permettre la rupture du dispositif autrichien et la contre-attaque victorieuse des troupes de Mac Donald. Lors des campagnes impériales, les premières fusées de guerre font leur apparition au sein des troupes anglaises. Même si elles portent de 1800 à 2700m elles sont peu fiables et sont abandonnées jusqu’à ce que les spécialistes de l’école de pyrotechnie de Metz les remettent au goût du jour en 1845.
Dans le même temps, la réforme Valée, du nom du maréchal qui la met en œuvre, donne à l’artillerie une plus grande mobilité tactique et une meilleure précision grâce à des alliages de métaux plus fins. Valée est d’ailleurs un artisan de la victoire de Constantine car ses mortiers à la Gomer effectuent des tirs en cloche meurtriers sur la ville assiégée pourtant défendue elle-même par les 46 canons de place du bey des Kabyles. Avec le second empire, le général Ducos de la Hitte milite pour mettre en place, à partir de 1850, des rayures de tube qui stabilisent par rotation le projectile sur la trajectoire permettant ainsi d’atteindre des portées allant jusqu’à 3400m avec une bonne précision. D’autres envisagent déjà le chargement par la culasse, système qui fera défaut aux Français en retard dans ce domaine face aux Allemands pendant la guerre de 1870.

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