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« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

jeudi 16 mai 2013

Campagne de Pologne en 1939 : quand la tactique déséquilibre la stratégie (1).


Pour aborder la nouvelle problématique initiée il y a quelques jours, et afin de réfléchir sur l’influence de l’organisation d’une armée, de sa stratégie et, in fine, de sa doctrine dans la conduite de la guerre et la mise en œuvre de la tactique, je vous propose de faire un focus sur la campagne de Pologne en 1939. Au cours de ces combats, l’armée allemande, enrichie par le culte  de l'initiative et l'emploi de  la puissance mécanisée  va faire ses premières armes face à une armée polonaise pétrie de principes  stratégiques défensifs hérités des concepts de la première guerre mondiale et de la pensée militaire française.
Aussi, nous verrons au travers de cet exemple que la tactique, son évolution et ses applications peuvent parfois fragiliser une stratégie qui semblait pourtant permettre d'atteindre l'effet final recherché.




1- Le contexte.


L'Europe a déjà montré certaines faiblesses diplomatiques avec la signature des accords de Munich en 1938 alors que l'Allemagne continue de monter en puissance son outil militaire.
Hitler entretient l’agitation en Pologne et lance l’opération « Tannenberg » visant la  déstabilisation politique et sécuritaire de la région de Dantzig ainsi que l’élimination de certaines autorités polonaises. Il rompt les liens diplomatiques avec certains pays européens signe un accord naval avec les Britanniques et même un pacte de non-agression avec la Pologne. En parallèle, il demande à la Wehrmacht de monter le plan « Weiss Fall » : recherche d’un Casus Belli, attaque surprise sans déclaration de guerre, recherche de l’encerclement tactique des troupes polonaises, conquête du pays.
Le 25 août 1939, Berlin déclare la mobilisation générale mais reporte l’opération pour finaliser les préparatifs. Le 31 août à 20h00 débute la phase préliminaire des opérations, les hostilités sont engagées. La Pologne, de son côté n’a pas achevé sa mobilisation mais compte sur sa stratégie de défense dans la profondeur (tout au long de la frontière) pour attendre l’engagement des alliés français et anglais.
2- La doctrine et l’armée allemande de 1939.
Les Allemands développent depuis plusieurs années l’emploi des blindés ainsi que des tactiques innovantes recherchant l’enveloppement. L’initiative (Auftrags Taktik), la subsidiarité, la saisie des opportunités, le commandement de l’avant sont valorisés afin d’accélérer la manœuvre, dans le temps ou dans l’espace et ce, afin de favoriser la prise de l’ascendant. Mais il y a des réticences à suivre les idées d’officiers non conformistes comme Guderian dans la conduite de la campagne de Pologne qui s’annonce. En particulier, le général Von Rundstedt y voit une erreur stratégique car un tel choix ne permettrait pas de se préparer à une guerre longue.
De la même façon, l’équipement moderne nécessaire à l’opération paraît encore défaillant si l’on en croit les retours d’expérience de la guerre d’Espagne et ceux de l’invasion de l’Autriche (nombreux sont les engins qui sont tombés en panne ou qui n’ont pas fait preuve de fiabilité). Enfin, les militaires critiquent la qualité des Panzer 1 et 2 (armés de mitrailleuses et d’un canon de 20mm seulement) qui forment l’épine dorsale des divisions blindées en 1939, d’autant qu’il n’y a seulement que 174 Panzer 4 et que le développement du Panzer 3 est en cours.
A suivre…



1 commentaire:

  1. Les allemands disposent aussi des excellents PzKw 35(t) et PzKw 38(t) saisis en nombre important en Tchecoslovaquie.

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