Comme je vous l'avais annoncé, je vais aborder la guerre russo-japonaise afin d'étudier sa prise en compte dans l'exploitation du retour d'expérience par les armées européennes de l'époque. Ceci permettra de comprendre comment le contexte des opérations peut engendrer de profondes modifications dans la tactique ou, tout simplement, renforcer la cécité doctrinale de certaines institutions militaires.
Mais avant, pour actualiser les rubriques de votre blog, dans "Paroles de chef" je vous propose une citation du major Löffler (officier allemand), auteur d'un ouvrage sur les enseignements du conflit en Mandchourie au début du siècle dernier suscité : "La guerre, d'ailleurs, doit toujours rester la source où il faut puiser les enseignements qui permettent de se rendre compte si les procédés du temps de paix correspondent bien aux exigences de la réalité". De la même façon, dans la rubrique "Mémoire et évènements" une exposition à Commercy dans la Meuse, revient sur la présence militaire dans cette cité de 1766 à nos jours afin d'illustrer les évolutions techniques comme tactiques des différentes unités qui se sont succédées qu'elles soient issues de l'artillerie, de l'infanterie ou de la cavalerie.
La guerre russo-japonaise de 1904-1905 : laboratoire de la première guerre mondiale ou conflit régional limité ?
Les guerres, même lointaines, sont souvent l’occasion pour leurs
contemporains et au-delà de leurs acteurs, de réfléchir aux évolutions des
outils militaires, aux innovations techniques, tactiques ou doctrinales.
Néanmoins, la distance, la fiabilité des informations, le manque de recul comme
l’aveuglement culturel ou contextuel empêchent parfois de tirer les
enseignements de ces opérations « exotiques » et d’envisager des
scénarios (formats, modes opératoires, équipements, concepts d’emploi)
réalistes pour l’avenir.
Ce fut en partie le cas pour la guerre russo-japonaise de 1904- 1905,
comme le souligne Dimitry Queloz dans son ouvrage consacré à la pensée
militaire française à l’aube du premier conflit mondial. D’ailleurs, comme nous
le verrons au travers de l’évocation de ces campagnes de Mandchourie, cette
confrontation a été un des laboratoires des échecs tactiques de 1914 puis des
violents combats menés jusqu’en 1918.
Ainsi, en étudiant les récits des batailles, les témoignages des
missions françaises (général Sylvestre côté russe et colonel Lombard côté
japonais) et les écrits et enseignements d’un officier allemand (le major
Löffler), il apparaît que cet affrontement, aux confins de l’Asie, a mis en
exergue les faiblesses des modes d’action de la cavalerie de l’époque, le rôle
prépondérant du feu (artillerie et mitrailleuse) mais aussi, l’importance de la
formation ou du sens tactique des chefs mais surtout l’émergence d’une doctrine
basée sur la force morale et la volonté de vaincre et ce, au détriment d’autres
principes de la guerre.
A suivre...
N'oublie pas l'apparition de la guerre électronique dans la guerre (en mer et de la terre contre la mer)... Bravo pour la qualité de ton blog.
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