Cette semaine, dans la rubrique "A lire", nous vous proposons un coup de coeur littéraire. Il s'agit du livre réalisé par plusieurs historiens, Jacques Sapir, Loic Mahé et Franck Stora qui nous invitent à revisiter la campagne de France de 1940. Ils ont ainsi écrit une uchronie (1) de grande qualité à travers une intéressante interprétation des évènements ainsi que des instants ou décisions clefs qui auraient pu changer les enjeux de la seconde guerre mondiale. Cet essai réussi me conforte dans l'idée, qu'étudier l'histoire militaire, voire la tactique, par l'intermédiaire de récits "uchroniques", demeure un outil riche en enseignements. Mais ces auteurs ne sont pas les seuls à avoir initié ce mouvement, ils ont été précédés par des écrivains tels Christophe Lambert et ses ouvrages comme "La brèche" ou "Souviens toi d'Alamo" mais également Robert Harris avec son "Fatherland". Certes l'aspect romanesque prédomine mais il y a de nombreuses allusions à des équipements, des modes d'action, des choix tactiques ou encore des références à la psychologie des chefs en situation.
Aussi, ce livre sur 1940 permet-il de réhabiliter les unités françaises de l'époque quant à leur capacité à tenir tête aux troupes allemandes dont les succès initiaux étaient principalement le résultat de la sidération française face à la percée blindée des Ardennes mais surtout aux prises de risque de généraux allemands. Dans ce récit, l'armée d'Afrique du Nord prend l'initiative face aux Italiens en imaginant une manoeuvre motorisée audacieuse. Seul l'épisode d'un débarquement amphibie en Sardaigne paraît d'un optimisme prononcé, même si les problématiques des opérations de ce type (logistique, appui aérien,...) sont évoquées avec justesse. Un seul conseil, plongez vous dans la lecture de ce livre !
(1) L'uchronie est une évocation imaginaire dans le temps. « Uchronie » est un néologisme du XIXe siècle fondé sur le modèle d’utopie, avec un « u », négatif et « chronos » (temps) : étymologiquement, le mot désigne donc un « non-temps », un temps qui n’existe pas.
L’auteur d’une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. À partir d’un événement modifié, l’auteur crée un effet domino (terme anglo-saxon couramment utilisé : effet papillon) qui influe sur le cours de l’Histoire. Cette volonté de changer le cours de l’histoire pour imaginer ce qu’elle aurait pu être rappelle la phrase de Blaise Pascal : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé » (Pensées, 90).
(1) L'uchronie est une évocation imaginaire dans le temps. « Uchronie » est un néologisme du XIXe siècle fondé sur le modèle d’utopie, avec un « u », négatif et « chronos » (temps) : étymologiquement, le mot désigne donc un « non-temps », un temps qui n’existe pas.
L’auteur d’une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. À partir d’un événement modifié, l’auteur crée un effet domino (terme anglo-saxon couramment utilisé : effet papillon) qui influe sur le cours de l’Histoire. Cette volonté de changer le cours de l’histoire pour imaginer ce qu’elle aurait pu être rappelle la phrase de Blaise Pascal : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé » (Pensées, 90).
Au sujet de l'uchronie, voir aussi la fameuse série BD récente "Jour J" chez Delcourt.
RépondreSupprimerC'est plus ou moins intéressant selon les tomes...
Cordialement.