Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

vendredi 2 décembre 2011

Histoire bataille : petit clin d’œil à Austerlitz.

Aujourd’hui, 2 décembre 2011, à l’occasion de l’anniversaire de la bataille d’Austerlitz, nous revenons en quelques lignes sur cette victoire de Napoléon qui consacre son génie militaire et ce, après déjà des batailles remarquables en Italie ou en Egypte ainsi que des faits d’armes à venir qui deviendront, eux aussi, des cas d’école comme la campagne de France de 1814 ou Wagram en 1809.
Austerlitz est en effet riche en enseignements tactiques. Sous estimation de l’armée française par les troupes austro russes, utilisation du terrain pour masquer l’effort, friction engendré par le brouillard qui recouvre le champ de bataille, action de choc de la cavalerie de Murat, effet psychologique de l’artillerie, initiative des petits échelons ou encore capacité à exploiter une opportunité (prise du plateau de Pratzen par le corps de Soult) sont autant d’illustrations des principes de la guerre ou des leçons à tirer.

Pour ceux qui souhaiteraient revenir sur cette bataille vous trouverez ci-après une carte et une synthèse des évènements. Bonne lecture.

Le 2 décembre au matin, un épais brouillard dissimule les armées françaises (environ 73 000 hommes et 139 canons) et austro russes (85 000 hommes, 278 canons). Sûres de leur supériorité, les coalisés amorcent alors leur mouvement vers les troupes de Napoléon. Buxhöwden engage le combat avec l'aile droite française qui est sous le commandement de Davout.  Les Français résistent, obligeant les Austro russes à envoyer des renforts depuis leurs lignes centrales. Napoléon saisit l’occasion. Il envoie une partie du corps de Soult, dont le dispositif était masqué par le brouillard, à la conquête du plateau de Pratzen.  Pris par surprise les troupes coalisées se replient et le plateau est conquis en 30 minutes. Vers 9h00,  le général russe Koutouzov, comprenant la situation, tente de reprendre Pratzen avec l’ensemble de ses moyens, y compris la garde impériale russe.  De violents combats ont lieu pour la possession du village de Blasowitz qui change de mains plusieurs fois.  En début d'après-midi, la garde impériale russe réussit à briser la première ligne de Napoléon mais la cavalerie française rétablit la situation.
Plus au nord, entre 9h00 et 12h00, les troupes de Bagration tentent, à plusieurs reprises, de s'emparer de la colline de Santon mais elles sont repoussées par Lannes et Murat.  Les troupes austro russes battent alors en retraite en bon ordre entre 12h00 et 13h00. Au centre, sur le plateau de Pratzen, dès 11h00, de furieuses mêlées de cavalerie se produisent mais les Français tiennent le terrain.  Koutouzov ordonne la retraite mais le repli se transforme en déroute durant l'après-midi. A 14h00, Napoléon est définitivement maître du plateau de Pratzen et peut entreprendre la destruction systématique des troupes de Buxhöwden assaillies de trois côtés à la fois.  De nombreux soldats russes qui tentaient de fuir se noyèrent dans les étangs de Telnitz sous la pression de l’artillerie française qui les harcèle.


Les Français ne comptent que 1290 morts, 6 943 blessés et 573 prisonniers. Les coalisés austro russes comptent 16 000 morts et blessés ainsi que 11 000 prisonniers. Ils déplorent également la perte de 45 drapeaux.

1 commentaire:

  1. Il me semble que Napoléon s'est vanté par la suite d'avoir attiré son ennemi dans un piège sur sa droite, ce qui impliquerait qu'il prévoyait dès le début de lancer son centre sur Pratzen. Ici, cette dernière manoeuvre est seulement présentée comme une décision plutôt opportuniste. Est ce que cela reflète les derniers travaux historiques sur la question ?

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