Souvent considérée à tort comme une fonction opérationnelle secondaire dans des conflits de moyenne intensité, la défense sol-air a pourtant été un élément crucial de la victoire britannique, lors de la guerre des Malouines, en mai-juin 1982.
Ces combats ont démontré, une fois de plus, que la supériorité aérienne n’est pas synonyme de suprématie et que le chef interarmes, ou interarmées, doit également envisager sa liberté d’action sous le prisme de la troisième dimension afin de ne pas perdre l’initiative, au sol, dans toutes les phases de l’action, à l’avant comme à l’arrière.
En effet, face au corps expéditionnaire britannique, les Argentins alignent un important contingent aérien dont une partie non négligeable est équipée pour l’appui au sol. Il s’agit de 64 A4 Skyhawk, de 20 Dagger (version israélienne dérivée du Mirage III français), de 7 Super-Etendard dotés d’Exocet (AM39), de 45 IA-58 Puccara et de 25 hélicoptères. Dès le début des hostilités, l’aviation britannique, avec ses Sea-Harrier, est incapable d’obtenir clairement la maîtrise du ciel, à l’instar des combats aériens des 1er et 2 mai 1982. Aussi, dès le 4 mai, les attaques à basse altitude des aéronefs argentins menacent les zones de débarquement anglais avec la destruction du destroyer Sheffield par un aéronef.
Très vite le commandement britannique prend conscience de la vulnérabilité des bâtiments de la flotte ainsi que de ses têtes de pont et comprend que les avions argentins pourraient mettre en péril le débarquement des hommes et du matériel.