Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

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lundi 9 janvier 2017

Quand un adversaire hybride met en échec une puissance militaire.


Les conflits contemporains mettent en lumière des adversaires de plus en plus hybrides qui, par leurs stratégies « non linéaires » pour reprendre un terme russe, ou au travers de modes d’action tactiques spécifiques, mettent en échec de nombreuses armées conventionnelles. Mais ce phénomène, dans une perspective historique plus large, n’est pas nouveau, notamment si on revient sur certains théâtres d’opérations de la fin du XXème  siècle. Une bataille de la guerre du Vietnam, autour de la base de Khe Sanh en 1968, nous en donne un exemple frappant. En effet, lors de cette série de confrontations, les forces nord-vietnamiennes vont parvenir à assiéger pendant 77 jours une base américaine de plus de 6000 hommes, tout en imposant à leur adversaire une véritable manœuvre opérative d’envergure ainsi que des surprises tactiques, voire stratégiques et ce, comme nous le verrons à propos du camp de Lang Vei.

jeudi 11 juin 2015

Vietnam : la bataille d'Hamburger Hill - mai 1969

 
Aujourd'hui, votre blog vous propose de nous intéresser à une bataille dans un environnement contre-insurrectionnel. "Hamburger Hill" au Vietnam en 1969 permet de montrer la difficulté pour une armée conventionnelle de s'engager face à un adversaire asymétrique en associant objectifs tactiques et stratégiques dans un contexte médiatique contraint. Un retour d'expérience intéressant donc à analyser.
 
Contexte général :
Les Etats-Unis sont engagés sur le terrain depuis 1965 face au Vietcong et à l'armée nord-vietnamienne.
Début 1968 a eu lieu l’offensive du Têt, victoire militaire américaine, mais qui a accru le ressentiment de la population à propos de l’engagement des Etats-Unis au Viêtnam, de son efficcacité et de ses objetcifs. Les reportages des médias renforcent le doute au sein de la population américaine sur l’issue de cette guerre et le sens qui lui est donnée.
1969 : C'est l'année de la vietnamisation, avant le départ des troupes US, c'est à dire le renforcement et la consolidation de l'armée sud-vietnamienne sensée prendre les opérations à son compte. Il s'agit d'une étape de la guerre de contre-insurrection  correspondant à la re-construction des outils étatiques d'un pays en phase dite de stabilisation.. Les forces américaines sont néanmoins à leur maximum avec près de 543 000 soldats déployés.
Cette affrontement tactique va néanmoins démontrer l'inadéquation des objectifs aux différents niveaux et les faiblesses du déploiement américain face aux insurgés vietnamiens.
 

vendredi 4 juillet 2014

Guerre du Vietnam : les Coréens participent au combat.

 
Nous avions déjà évoqué l'engagement de troupes australiennes ainsi que leur doctrine pour faire face à la guerre irrégulière, mais d'autres alliés des américains participent à ce conflit, en particulier les Coréens. Ces derniers souhaitent s'engager auprès des Etats-Unis afin de montrer leur attachement à Washington qui n'a pas hésité à déployer de lourdes forces entre 1950 et 1953 pour arrêter les divisions de Pyongyang puis les "volontaires chinois" lancés sur la péninsule sud-coréenne. 
Ces Coréens vont rapidement se faire une réputation de combattants redoutables sur le théâtre des opérations allant jusqu'à être craint par les unités nord-vietnamiennes.

lundi 2 juin 2014

Un roman passionnant sur la guerre du Vietnam : Retour à Matterhorn.




Dans ce roman paru en 2012 à redécouvrir, Karl Marlantes, vétéran de la guerre du Vietnam où il a servi comme lieutenant en 1969, nous offre une vision sans concession mais d'un grand réalisme sur ce conflit qualifié aujourd'hui d'asymétrique. En effet, au delà du romanesque haletant qui rythme son livre au travers de missions et de personnages fictifs, l'auteur décrit avec précision les actions de combat, la vie d'une unité isolée ainsi que le quotidien des soldats américains. Cette lecture permet donc de revenir sur des enseignements tactiques mais aussi politico-militaires de ce type d'opérations de contre-rébellion dans des milieux contraignants.

jeudi 29 août 2013

Chronique du jour : un ouvrage à ne pas manquer...

Exceptionnellement, une petite chronique afin de saluer la sortie, aujourd'hui, du livre "L'offensive du Têt, le tournant de la guerre du Vietnam" de Stéphane Mantoux. Ce dernier est, comme moi, membre de "L'Alliance géostratégique" et anime un blog de belle facture "Historicoblog" sur l'histoire militaire.
Dans son ouvrage, il traite d'un sujet rarement évoqué dans le monde francophone mais qui apporte de remarquables éclairages sur la guerre insurrectionnelle ou asymétrique, ses moyens, ses principes comme ses modes d'action ou les ripostes possibles. En effet, si la puissance militaire américaine, en 1968, croyait encore pouvoir vaincre le Vietcong, elle ignore que le général Giap, ministre de la Défense du Nord-Vietnam, planifie une opération qui va bouleverser l'échiquier vietnamien. L'offensive du Têt surprend Saigon et Washington par sa brutalité, son envergure et sa surprise. Même si les Américains et les Sud-vietnamiens remportent des batailles tactiques symboliques jusqu'en mai 1968, comme à Huê ou à Khe Sahn, cette attaque préfigure le lent effondrement moral, politique et militaire du Sud-Vietnam dans une agonie qui durera jusqu'en 1975.
En bref, un livre à ne pas manquer, réalisé sur la base de documents anglo-saxons très riches et synthétisé de main de maître par Stéphane Mantoux qui apporte sa réflexion sur cet évènement "pivot" d'un conflit majeur de la fin du XXème siècle.
Bonne lecture...

jeudi 31 mai 2012

Transition en phase de stabilisation : enseignements de la "vietnamisation", l'opération "Lam Son 719".



Alors que les médias, comme les Etats occidentaux, évoquent de plus en plus le transfert de la sécurité aux unités de l'armée et de la police afghane, il est toujours intéressant de se replonger dans les exemples opérationnels que nous offre l'histoire militaire. Il s'agit donc de revenir, au travers d'une bataille, sur le processus de "vietnamisation" initié par les Américains au début des années 1970 ainsi qu'aux premières actions militaires d'envergure de l'armée sud-vietnamienne à cette époque. L'opération "Lam Son 719" nous donne ainsi l'opportunité de souligner un certain nombre d'enseignements tactiques voire opératifs propres à enrichir la réflexion contemporaine et à comprendre l'issue tragique du conflit vietnamien en 1975.

Contexte :
Le processus de vietnamisation s’intensifie en juillet 1970 lorsque des troupes régulières nord-vietnamiennes se regroupent au Laos. Nixon décide alors d'intervenir de l'autre côté de la frontière bien qu'ayant perdu le pouvoir d'engager ses troupes hors du Vietnam. Il ne peut accorder qu’une opération visant à ratisser le plateau de Khe Sahn jusqu'à la frontière et à fournir un soutien feux aux forces sud-vietnamiennes sensées être engagées au Laos, le long de la route 9, jusqu'à la ville de Tchepone. Aucun Américain n’est autorisé à franchir la frontière.  Livrés à eux-mêmes, les Sud-Vietnamiens vont connaître un test opérationnel décisif dans le cadre de leur toute nouvelle autonomie. 

samedi 26 novembre 2011

Histoire bataille et guerre sino-vietnamienne de 1979 : quand les masses conventionnelles chinoises sont mises en échec par la stratégie défensive de Hanoi.



Cette semaine, "L'echo du champ de bataille" vous propose, dans la rubrique "Batailles et enseignements", un conflit conventionnel de la seconde moitié du XXème siècle bien peu évoqué en histoire militaire. Il s'agit de la guerre sino-vietnamienne de 1979 qui, selon Pékin, aurait dû être une offensive punitive éclair contre son voisin asiatique devenu un concurent régional et l'allié de Moscou. Pourtant, grâce à un dispositif défensif efficace tenu par des moyens limités, le Vietnam tiendra tête, près d'un mois, aux nombreuses divisions chinoises engagées dans cette opération. La synthèse de cette bataille frontalière de grande envergure illustrera l'echec de certaines tactiques, la nécessité de combiner les moyens interarmes, le rôle majeur du renseignement et de la logistique mais aussi l'importance de la planification dans une vision opérative d'un théâtre d'opération. Bonne lecture... 

samedi 19 novembre 2011

Pour compléter le débat, vos exemples et vos commentaires : les bérets verts au Vietnam.


Tout d’abord merci aux lecteurs qui ont fait part de leurs références historiques dans les commentaires de divers articles et en particulier celui sur le rôle des forces légères dans les opérations de contre-insurrection.
Pour compléter le débat que vous avez initié, voici une synthèse de divers documents, d’ouvrages historiques français ou issus de documents de réflexion et de RETEX[1] de l’armée de terre américaine sur ces forces spéciales (les bérets verts) pendant le conflit vietnamien.

En 1961, débute le programme CIDG (Civilian Irregular Defense Groups) avec la mise en place, au Vietnam, de la A-Team des bérets verts du capitaine Ronald Shakelton pour former des unités d’auto-défense au sein des villages frontaliers habités par des ethnies minoritaires (Montagnards, Khmers, Chinois). L’objectif est principalement d’obtenir des renseignements sur les infiltrations nord vietnamiennes et d’empêcher le Viêt-Cong d’avoir accès à la population pour y développer sa propagande communiste. Devant le succès des premiers camps d’auto-défense, le gouvernement américain déploie davantage de forces spéciales (et en particulier des bérets verts).

lundi 17 octobre 2011

L'expérience australienne de contre-insurrection au Vietnam 1966-1971

Certains historiens ou militaires évoquent de plus en plus souvent l’expérience méconnue des troupes australiennes pendant la guerre du Vietnam et, en particulier, leur faculté d’adaptation à ce type d’engagement ainsi que leurs modes d’action spécifiques. Ces derniers sont ainsi décrits comme ayant été efficaces, du moins plus efficaces que la majeure partie des opérations menées par l’armée américaine. De la même façon, il est intéressant de constater que le format du corps expéditionnaire australien, ainsi que les missions et la zone d’engagement confiées, possèdent de fortes similitudes avec ceux, par exemple, de la TF La Fayette déployée actuellement en Afghanistan.
Il s’agira donc de déterminer, en quelques lignes, si cette expérience historique peut apporter des enseignements tactiques à l’aune des engagements français face à un adversaire de type insurgé.