Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

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vendredi 23 décembre 2016

Un joyeux Noël et de belles fêtes de fin d'année à tous !


Votre blog, "L'écho du champ de bataille", vous souhaite un joyeux Noël et de belles fêtes de fin d'année, que l'année 2017 vous apporte les satisfactions que vous attendez pour vous comme pour vos proches. Quant à moi, malgré un rythme moins soutenu depuis plusieurs mois dû à des activités et responsabilités professionnelles plus importantes, j'aurai plaisir à vous proposer des nouveaux articles, ouvrages et autres réflexions sur notre histoire militaire ou les grands principes et concepts opérationnels.
Merci de votre fidélité et de vos commentaires, encore trop peu nombreux à mon goût, mais toujours d'un grand intérêt comme  des sources d'encouragement. 
Aujourd'hui, votre blog peut  ainsi compter sur 700 à 800 connexions quotidiennes, soient près de 16 000 vues par mois et, depuis 2011, 511 000 visites. Vous avez principalement marqué de l'intérêt pour les posts en lien avec les conflits récents comme l'Irak et l'Ukraine, sur les questions de prospective ou traitant de l'emploi des appuis feux comme l'artillerie. Mes écrits sur le premier conflit mondial avec Verdun, la Somme ou le quotidien des soldats paraissent également vous avoir intéresser. En outre, mon ouvrage "L'armée française au Tchad et au Niger, à Madama sur les traces de Leclerc" aux éditions Nuvis a effectivement attiré votre curiosité. D'ailleurs, sachez que mon livre a été classé dans le trio de tête du prix "L'Epée et la plume 2016" et ce, parmi 60 manuscrits en compétition. Ecrit avec cœur, il fait la synthèse entre les opérations du moment en Afrique et notre histoire mais il permet aussi d'aborder le sens de l'engagement des soldats français, hier comme aujourd'hui.
L'année qui vient nous permettra donc d'échanger encore un peu avec l'évocation de l'année 1917, l'étude d'auteurs militaires anciens mais aussi les allers et retours vers de grandes batailles. Enfin, les mois prochains seront peut-être l'occasion de proposer à la publication d'autres ouvrages traitant de sujets divers déjà initiés sur votre blog. Je rends hommage, à l'image de la photographie illustrant ce texte, au sacrifice de nos aînés qui, il y a 100 ans, résistaient aux assauts ennemis à Verdun et sur de nombreux fronts sous un déluge de feux et d'acier. 
J'ai bien évidemment une pensée particulière pour tous les militaires déployés en opérations aux quatre coins du monde et sur le territoire national ainsi que vers leurs familles. Merci pour leur disponibilité, leur engagement et leur dévouement pour assurer notre sécurité au loin comme sur notre terre de France.
A bientôt sur la toile et dans les passionnantes pages de notre histoire militaire.

Frédéric JORDAN

samedi 10 septembre 2016

La première guerre mondiale au jour le jour : été 1916.


En ce centenaire du premier conflit mondial, nous retrouvons le témoignage du lieutenant-colonel Rousset, contemporain de cette guerre et ancien professeur de tactique à l'Ecole supérieure de guerre. Il commente à chaud les combats de tous les théâtres d'opérations avec le regard aiguisé, quoique pas toujours objectif, du spécialiste de la polémologie.
Il nous décrit les combats de l'été 1916.
Les 3 et 4 juin 1916, les Allemands poursuivent leur poussée vers le fort de Vaux et multiplient les assauts sur cet ouvrage malgré les pertes que leur infligent l'artillerie et les mitrailleuses françaises. Les hommes du commandant Raynal résistent toujours malgré les bombardements puissants :"depuis la soirée de samedi jusqu'à la matinée de lundi, les attaques n'ont pour ainsi dire pas cessé et leur violence est toujours allée en s'accentuant. Cette tuerie a quelque chose d'infernal. Quant au courage de nos soldats, il est toujours égal à lui-même, c'est-à-dire supérieur au plus haut. Quel spectacle que celui de la petite garnison du fort, résistant à tous les assauts, défiant les jets de liquides enflammés et gardant fièrement des ruines qui ne peuvent même plus l'abriter..." 

vendredi 1 juillet 2016

Il y a 100 ans commençait la bataille de la Somme.


En cet anniversaire du début de la bataille de la Somme, combat le plus meurtrier de l'histoire britannique, je vous propose la réédition d'un article que j'avais publié il y a 2 ans. De nombreuses commémorations ont lieu à compter d'aujourd'hui pour rendre hommage à nos frères d'armes d'outre manche sans oublier les dizaines de milliers de Français tombés sur ce champs de bataille.
Rien ne prédisposait la Somme, plus particulièrement une zone s'tendant de Bapaume à Chaulnes en passant par Albert, Bray sur Somme, Péronne et Rosière en Santerre, à devenir une bataille symbolique de la première guerre mondiale. Et pourtant, si en 1914, ce secteur ne devait être dans les plans de chaque belligérants qu'un simple axe de passage, il fera l'objet en 1916, puis en 1918 (offensives Ludendorff), de combats terriblement meurtriers mais aussi d'une réelle coopération opérative entre Britanniques et Français qui se battaient jusque là côte à côte sans réelle coordination.
Elle est également le symbole de la dimension mondiale de ce conflit puisque des soldats français, allemands, britanniques, canadiens, australiens, néo-zélandais, sud-africains, indiens ou africains s'y battront sans compter les travailleurs chinois, indochinois ou malgaches.

samedi 28 mai 2016

La première guerre mondiale au jour le jour : mars à mai 1916. (2/2)

 
Le lieutenant-colonel Rousset poursuit sa description des combats sur tous les fronts au cours du printemps 1916. La bataille de Verdun continue avec quelques pans de terrain repris aux Allemands par une attaque brusquée française au sud de Douaumont le 15 avril mais sans effet majeur sur l'évolution des opérations. Dans le Caucase, les Russes bousculent une fois de plus  les Turcs sur la rive gauche du Kara-Déré alors que les Italiens, près du lac de Garde  (pentes du Monte Sperone), avancent lentement. Dans le même temps, les Autrichiens contre-attaquent sans succès avec 14 bataillons dans la vallée de la Brenta.

samedi 21 mai 2016

La première guerre mondiale au jour le jour : mars à mai 1916. (1/2)

 
Nous revenons sur le témoignage du lieutenant-colonel Rousset qui commente, au jour le jour, le premier conflit mondial avec ces mois de mars à mai 1916 où la bataille de Verdun, notamment, fait rage depuis plusieurs jours. Ainsi, les 1er et 2 mars, sur les côtes de Meuse, une accalmie semble avoir lieu, les Allemands relevant leurs unités épuisées ou décimées. D'ailleurs, un prisonnier allemand témoigne : " le 21 février, alors que ma compagnie n'avait pas encore été engagée, elle comptait 200 fusils. Vingt-quatre heures plus tard, elle était réduite à un officier et 70 hommes. C'est miracle que mes camarades et moi-même ayons échappé au massacre. Le feu de l'artillerie et la précision du tir de l'infanterie française ont causé de semblables ravages dans presque toutes les autres compagnies".
Le président de la République se rend à Revigny pour rendre hommage aux hommes (adjudant Grameling et ses canonniers) qui ont abattu, avec leur autocanon, le zeppelin ennemi L-Z 77. Dans le Caucase, les Russes poursuivent leur progression dans des conditions difficiles (neige et froid), prennent la ville de Bitlis au sud du lac de Van (affluent du Tigre) et s'ouvrent alors la route de Bagdad.

vendredi 29 avril 2016

Mission militaire française au Hedjaz 1916-1920 : des hommes d’exception.


 
Comme nous l’avons vu précédemment, la mission militaire française au Hedjaz de 1916 à 1920 ne va concerner que des effectifs réduits et ce, au regard des masses déployées en France par exemple. Pourtant, les cadres qui vont être plongés dans cette épopée militaire avec des conditions d’engagement d’une grande difficulté vont être les vrais acteurs du succès des opérations menées face aux Ottomans. Encadrant principalement des unités issues d’Afrique du Nord et composés de soldats algériens, marocains ou tunisiens, ces officiers et sous-officiers sont pour certains musulmans ou, pour d’autres iront jusqu’à se convertir à l’Islam pendant la mission. Certains d’entre eux ont été oubliés malgré leur héroïsme, leur sens de l’adaptation, leur faculté d’intégration auprès des troupes chériféennes et malgré leur grande intelligence tactique. Je vais donc m’attarder sur les personnalités et carrières de certains d’entre eux afin de saluer leur mémoire et saluer leurs qualités comme leurs parcours atypiques.
 

samedi 23 avril 2016

Mission militaire au Hedjaz : présentation au ministre de la défense de l’exposition à Amman en Jordanie.


Le 19 avril 2016, à Amman en Jordanie, j’ai eu la fierté et l’honneur de commenter au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, pendant près d’une heure, l’exposition consacrée à la participation française à la révolte arabe du Hedjaz de 1916 à 1918. A l’occasion de cette inauguration à la « Jordan National Gallery » étaient également présents le prince Fayçal frère du Roi, le chef d’état-major des armées jordaniens, le général El Zaben, ainsi que de nombreuses personnalités jordaniennes et françaises provenant des équipes gouvernementales respectives (culture et défense) ou de la sphère civile comme monsieur Ladreit de la Cherrière ou la journaliste Sonia Mabrouk.
Il s’agissait, devant près d’une cinquantaine de photographies inédites issues de fonds privés français et jordaniens comme de l’ECPAD, de revenir sur le bien mal connu engagement de soldats venus de France pour soutenir et appuyer les forces du chérif Hussein Ibn Ali en lutte contre l’Empire ottoman sur les territoires actuels de l’Arabie Saoudite, de la Jordanie et de la Syrie.
Revenons donc, comme je l’ai fait, sur la chronologie des évènements avant d'aborder, dans de prochains articles, les personnalités et les enseignements tactiques en lien avec ce théâtre d’opérations.

mercredi 13 avril 2016

Les Français dans le Hedjaz, introduction d'une nouvelle thématique.


Dans les jours à venir, je vous proposerai plusieurs articles en lien avec les commémorations du centenaire de la première guerre mondiale mais avec un focus bien différent tourné vers l'Orient. En effet, nous quitterons les champs de bataille russes et français mais aussi les Dardanelles pour nous pencher sur l'histoire méconnue des soldats français de la mission militaire au Hedjaz. Celle-ci a été engagée aux côtés de la dynastie hachémite qui a conduit la révolte arabe de 1916 à 1918 contre l'empire Ottoman. Très longtemps oublié ou méconnu, le déploiement de ces 45 officiers et près de 1000 sous-officiers et hommes de troupe a été déterminant dans la victoire obtenue par le Chérif Hussein ( et de ses fils) de Médine à Damas en passant par El Ouedj, Aquaba, Maan ou Deraa.

lundi 28 mars 2016

Revenir sur la bataille de Verdun : l'ouvrage d'A. Prost et G. Krumeich.

 
 
Cette semaine, pour revenir sur la bataille de Verdun en 1916, je vous propose cet ouvrage de synthèse écrit par deux historiens, l'un français et l'autre allemand. Cette étude apporte une vision politico-militaire globale de cette campagne et ce, même si les dernières pages lassent un peu le lecteur par une réflexion trop marquée sur les conséquences mémorielles de cette confrontation si symbolique, d'abord en France jusqu'à aujourd'hui puis en Allemagne dans les années 1930 afin de soutenir  l'idéologie nazie.
En effet, Verdun "n'est pas une bataille comme les autres, c'est la grande bataille de la Grande Guerre". Ces mois passés sous un  déluge de feu et d'acier deviennent "une métaphore de toute la guerre qui ne peut se terminer qu'après la reprise du terrain perdu en 1914 mais aussi en 1871. Verdun, symbole d'un patriotisme terrien et défensiste, pour lequel gagner est regagner ce que l'on a perdu".

dimanche 6 mars 2016

La première guerre mondiale au jour le jour : janvier - février 1916. (2/2)

 
Le lieutenant-colonel Rousset décrit le déroulement du conflit mondial sur la période de janvier-février 1916, moment crucial de la guerre et ce, notamment au regard du nombre de fronts ouverts et des opérations lancées, ou en préparation.
Le 1er février, le camp retranché de Salonique est vu, au même titre que les Dardanelles en 1915, comme l'opportunité de renverser la situation même si, début 1916, cela demeure une illusion stratégique (malgré les efforts du général Sarrail pour créer les conditions de la victoire sur ce théâtre d'opérations). A tel point que notre témoin parle de "l'impuissance ennemie", y compris en Artois et en Picardie, ce qui paraît quelque peu en décalage avec les réalités du terrain.

mercredi 2 mars 2016

La première guerre mondiale au jour le jour : janvier et février 1916 (1/2).

 
Nous renouons avec le récit du lieutenant-colonel Rousset, contemporain du premier conflit mondial et ancien professeur de tactique à l'Ecole supérieure de guerre. Son récit, mis en perspective de notre analyse contemporaine des évènements offre, à la fois un formidable regard averti sur la Grande Guerre, mais aussi de véritables axes de réflexion sur la tactique et les enseignements opérationnels. Il aborde cette fois les importants combats, sur tous les fronts de janvier et février 1916 qui auront des conséquences décisives.
Les 1er et 2 janvier 1916, au Cameroun, les Anglais venus du nord-ouest et les Français arrivant du Tchad et du Congo poussent les Allemands à se replier au-delà de Gaundé. Des pièces à longue portée allemande frappent des villes importantes comme à Nancy avec un objectif stratégique et des effets proches de la guerre psychologique. Sur mer, le bilan 1915 montre que, notamment, les sous-marins de la marine allemande demeurent une menace sérieuse après avoir coulé 231 navires britanniques et 212 autres étrangers.

lundi 22 février 2016

Il y a 100 ans, la bataille de Vedrun (2/2).


 
Pour poursuivre avec les commémorations de la bataille de Verdun initiées hier, il semble important de revenir sur un certain nombre d'enseignements opérationnels tout en saluant la valeur des soldats français engagés. Ces derniers, même s'ils ont vécu un enfer pendant près de 10 mois, sous un orage d'acier pour paraphraser Ernst Jünger, avaient bien compris la valeur et l'importance de leur dévouement et de leur sacrifice en cette hiver 1916. En effet, comme on peut le lire dans l'ouvrage "Verdun" d'Antoine Prost et Gerd Krumech, quand les Poilus du 95ème RI montent en ligne le 22 février, ils sont exténués après une marche de 50 km en 36 heures le ventre vide. Les traits sont tirés, les corps douloureux mais, alors qu'ils croisent ceux qui arrivent des tranchées du front et que ces derniers leur font part de l'enjeu du combat qui s'annonce, les fantassins du 95 retrouvent de la vigueur, oublient la fatigue pour se lancer dans la fournaise sans état d'âme. Sans omettre la sauvagerie de ces combats, leur aspect inhumain à bien des égards, ne faisons donc pas un procès a posteriori en analysant uniquement cette confrontation que sous le prisme de nos perceptions contemporaines, celles-là même qui rejettent souvent la mort, le sens de l'intérêt général, le patriotisme ou encore le courage désintéressé.
En outre, cette bataille souligne également le rôle clé de la préparation, de l'anticipation tactique et du renseignement, aptitudes qui doivent donner au chef le temps d'avance comme sa capacité à reprendre l'initiative et l'ascendant dès que l'ennemi culmine et ce, pour utiliser un terme cher au général Yakovleff ("dans son livre Tactique théorique").

dimanche 21 février 2016

Il y a 100 ans, la bataille de Vedrun (1/2).

 
Le 21 février 1916, la 5ème armée allemande se lance à l'assaut des lignes françaises autour de Verdun après une exceptionnelle préparation d'artillerie de près de 1200 canons dont plus de 500 pièces lourdes. Sans revenir sur le choix tactique des Allemands et le contexte des opérations après plus d'un an et demi de combat, cette bataille concentre à elle seule, en quelques mois, les éléments principaux constituant la physionomie de la première guerre mondiale. En outre, elle demeure forte de symbole et, pour ne plus céder à "la victimisation" du soldat, cette commémoration du centenaire doit être l'occasion de revenir sur certains enseignements opérationnels mais surtout sur la bravoure, la force et l'esprit de résistance du soldat français face à l'ennemi allemand, ce dernier étant persuadé qu'il pourra vaincre grâce à la puissance de ses armes comme à la supériorité numérique.
 
Rendons donc hommage à nos Poilus, à ses 30 000 soldats assaillis, sur  quelques dizaines  de kilomètres de front, après un orage de feu jamais vu, par 60 000 combattants allemands . Comment ne pas évoquer ses hommes qui, autour de chefs comme le colonel Driant au Bois des Caures, comme le commandant Raynal au fort de Vaux ou comme le lieutenant Dupuy au fort de Souville, vont résister malgré le froid, la boue, l'épuisement, le terrain ravagé, le fracas des assauts et l'air vicié par les gaz. Ce sont des héros, des symboles de ce que la France a de meilleur quand elle est unie par un patriotisme profond, une volonté de défendre ses valeurs, sa terre, ses enfants mais aussi sa culture, son héritage et son patrimoine. Aussi, en mémoire à ses soldats français, mettons donc aujourd'hui en exergue cette force morale et cette "résilience" nationale, cet esprit guerrier qui, loin d'être une violence aveugle, donne la force de lutter contre une menace. Ce devoir de mémoire est essentiel en ces jours difficiles et ce, avant de commémorer une identité européenne ou une réconciliation franco-allemande.
 
A suivre...

dimanche 14 février 2016

22 février 2016, réouverture du Mémorial de Verdun au public.

 
Fermé depuis 2013 après de longues décennies d'existence, le Mémorial de Verdun ouvrira de nouveau ses portes, le 22 février prochain, au lendemain du centenaire de la bataille. Déjà de grande qualité avant sa rénovation, ce site de mémoire a revu entièrement sa scénographie et son parcours de visite et ce, afin de donner aux visiteurs une compréhension de la bataille mais aussi pour rendre hommage aux combattants. Mais au-delà de ce travail pédagogique, les responsables du Mémorial ont voulu garder le sens porté par ses créateurs qui, comme Maurice Genevoix (vétéran de la Grande Guerre et écrivain célèbre) ont considéré que : "  ce Mémorial a été édifié par les survivants de Verdun, en souvenir de leurs camarades tombés dans la bataille pour que ceux qui viennent se recueillir et méditer aux lieux mêmes de leur sacrifice, comprennent l’idéal et la foi qui les ont inspirés et soutenus ". Ainsi, Le parcours du nouveau Mémorial place le visiteur au cœur du champ de bataille. Le rez-de-chaussée est dédié à l’expérience des combattants en première ligne. Au premier étage, vous pourrez découvrir  l’environnement de la bataille et les contextes des pays en guerre. Le champ de bataille se découvre ensuite depuis les terrasses du dernier étage où il est possible d'y décrypter les traces de la bataille dans le paysage environnant. Le visiteur sera, tout au long de cette expérience, le témoin de la violence du feu de l'artillerie, de l'effort logistique consenti sur la "Voie sacrée" et du quotidien des soldats dans cet enfer de feu et d'acier. Un lieu à voir ou à revoir donc, pour rendre hommage à ces hommes si courageux et pour tirer les enseignements opérationnels de cette confrontation si violente.
Bonne visite à ceux qui pourront le découvrir.
En savoir plus : http://memorial-verdun.fr/

mardi 9 février 2016

Documentaire "Verdun, ils ne passeront pas" sur ARTE ce soir.



Ce soir sur ARTE, et alors que l'on se rapproche le 21 février 2016, jour du centième anniversaire de la bataille de Verdun, sera diffusé le nouveau documentaire de Serge de Sampigny "Verdun, ils ne passeront pas". Ayant eu la chance de le visionner en avant-première à l'Ecole militaire le 27 janvier dernier, ce documentaire aborde cette confrontation si symbolique avec un regard nouveau, des images inédites fournies par l'ECPAD, des animations 3D pour visualiser le théâtre d'opérations et quelques films colorisés qui rapprochent le spectateur des soldats de l'époque.
Les cinéastes, conseillés par l'historien américain Paul Jankowski, ont essayé de comprendre les ressorts de cette bataille si meurtrière même si une des conclusions majeures tient à une impression d'emballement tout au long des 8 mois d'affrontement. Le documentaire met l'accent sur les perceptions de l'autre vu de chaque belligérant, sur leurs ressorts internes (symbolique, humiliation, revanche, sentiment de supériorité, enjeux politiques et militaires, ...) mais aussi sur les choix tactico-opératifs. Le réalisateur n'hésite pas à mettre en avant certaines figures issues des deux camps (Driant, Pétain, ...), notamment dans les états-majors mais peut aussi faire un procès à charge quand il juge les choix dénués de sens. Dans le même temps, la lecture de lettre de soldats français et allemands humanise le récit et permet de rendre hommage au sacrifice de ces hommes plongés dans un combat dantesque où la puissance des feux de l'artillerie ravage les lignes. Une diffusion à ne pas manquer pour renouer avec Verdun, ce symbole si fort et si riche de sens dans notre inconscient collectif national.

mercredi 3 février 2016

1911-1916, avec Joffre, le récit du colonel Alexandre. (2/2)

 
Avec le début du premier conflit mondial, le colonel Alexandre, qui accompagne le général Joffre depuis 1911, poursuit son récit pour tenter de mettre en avant ou comprendre les décisions du moment, les enseignements et les choix des chefs militaires et politiques de 1914 à 1916.
Avec la mobilisation générale, tous les hommes politiques, comme certains députés devenus officiers, souhaitent rejoindre le grand quartier général pensant pouvoir influer sur les manœuvres et stratégies à venir. Les plans sont confirmés, malgré les réserves de certains militaires, par le gouvernement avec une volonté de "défense de l'avant" et un déploiement à 10 km de la frontière : "au point de vue militaire, cette mesure présentait des inconvénients très sérieux, mais il n'y avait qu'à s'incliner". Avec la bataille des frontières, les premières observations montrent ensuite les limites des différentes armées.

samedi 30 janvier 2016

1911 – 1916, avec Joffre, le récit du colonel Alexandre. (1/2)


 
En 1932, le colonel Alexandre, qui a servi de 1911 à 1916 comme officier d’état-major aux côtés du maréchal Joffre, livre son récit sur les décisions de son chef pour préparer, puis conduire le premier conflit mondial. Il revient sur l’impréparation de l’armée française, ses qualités et ses défauts ainsi que les tensions dans les choix tactiques et opératifs du côté des alliés.
Après avoir brossé un portrait bien peu objectif de son chef, en particulier par une succession de qualités tant intellectuelles que militaires, l’auteur considère que le général en chef avait anticipé les difficultés à venir et qu’il fît le maximum pour combler les lacunes des forces armées sous son commandement avant le choc avec les Allemands.

lundi 11 janvier 2016

Exposition "1916 : l'hyperbataille de Verdun".

 
Alors que dans quelques semaines nous commémorerons le centenaire de la bataille de Verdun, le Musée de l'Armée propose, à compter du 26 janvier 2016, dans la Cour des Invalides, une exposition composée de peintures, de cartes et de photographies d'époque sur cette confrontation terrible :"Mais Verdun n’est pas seulement l’une des plus importantes batailles de la Grande Guerre par son ampleur. C’est aussi, dès son commencement, le symbole de la détermination de la France et de ses combattants à «  tenir » et à incarner l’unité nationale. Elle devient donc très vite, à la faveur d’une construction mémorielle collective, un événement qui, pour beaucoup, résume à lui seul un conflit de quatre ans ou, du moins, délivre une large part de son sens.

dimanche 27 décembre 2015

Bonne fêtes et heureuse année 2016 avec "L'écho du champ de bataille".

 
En cette fin d'année et deuxième semaine de fêtes, je vous présente mes meilleurs vœux pour cette année 2016 qui va s'ouvrir, qu'elle soit riche en réflexions historiques, lectures et autres expositions et ce, afin que vous puissiez découvrir, ou redécouvrir, des auteurs, des combats oubliés, des évènements militaires majeurs comme des études doctrinales d'hier et d'aujourd'hui.
Pour "l'écho du champ de bataille", ce fut une année riche et toujours aussi passionnante avec, en particulier, la parution de mon ouvrage sur l'engagement de la France dans la bande sahélo-saharienne, témoignage de mon expérience à la tête du groupement tactique Koufra en 2014. Vous avez ainsi été nombreux à m'accompagner dans cette aventure lors de la sortie du livre : "L'armée française au Tchad et au Niger, à Madama sur les traces de Leclerc" aux éditions Nuvis, le 6 novembre dernier, http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2015/11/mon-ouvrage-vient-de-paraitre-larmee.html.
Nous atteignons aujourd'hui plus de 380 000 vues sur le blog avec, en moyenne de 250 à 600 connexions quotidiennes. Je vous remercie donc pour votre fidélité et l'intérêt porté à mes posts. Cette année 2015 a d'ailleurs vu certains articles

mardi 8 décembre 2015

La première guerre mondiale au jour le jour : décembre 1915.

 
Le lieutenant-colonel Rousset, contemporain du premier conflit mondial, poursuit son remarqable travail d'analyse et de description des combats qui durent maintenant depuis plus d'un an. En ce début décembre 1915, les températures très froides semblent avoir figé les lignes de front dans les Balkans, sur la Vardar, comme à Monastir, où les Allemands et leurs alliés bulgares ne parviennent pas à emporter la décision. Malgré tout, le général Sarrail (corps expéditionnaire français d'Orient) doit commander une nouvelle retraite à ses hommes faute de coordination viable avec les Serbes en déroute. Sur le front russe, la réduction du front de bataille allemand, obtenu grâce à la conquête de la Pologne, a permis à Berlin de basculer 11 divisions vers le front occidental, soient 180 à 200 000 hommes.