Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

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vendredi 6 novembre 2015

Mon ouvrage vient de paraître : "L'armée française au Tchad et au Niger, à Madama sur les traces de Leclerc". ACTUALISE

 
Une fois n'est pas coutume, votre blog vous présente mon premier ouvrage "L'armée française au Tchad et au Niger, à Madama sur les traces de Leclerc" aux éditions Nuvis. Il s'agit du récit de l'opération que j'ai eu l'honneur de commander à la tête du groupement tactique Koufra formé de militaires français, tchadiens et nigériens.
Cet ouvrage est disponible à l'achat sur le site de l'éditeur dans la rubrique Domaine/pensée stratégique : http://www.nuvis.fr/#!product/prd1/4403134491/l'arm%C3%A9e-fran%C3%A7aise-au-tchad-et-au-niger
 
 
Nommé "Barkhane" cette opération, conduite au printemps 2014, allait devenir, quelques mois plus tard, le nom du déploiement français dans la bande sahélo-saharienne.
Il s'agissait, à partir de N'Djaména, de rejoindre le nord du Tchad avec une colonne motorisée  pour y installer une base opérationnelle temporaire puis de reconnaître Madama et sa région. Ce fort est aujourd'hui devenu un poste avancé de l'armée française dans sa lutte contre les groupes armés terroristes grâce, en partie, aux femmes et aux hommes d'un groupement tactique franco-nigéro-tchadien inédit. Ce dernier aura rempli une mission difficile et cruciale, dans des conditions extrêmes, en relevant notamment un remarquable défi logistique . Ce succès est dû à leur professionnalisme exemplaire et à une planification interarmées rigoureuse partagée par les trois pays engagés.
Cette mission aura également suivi les traces du général Leclerc qui, à la tête d'une poignée de Français libres, allait débuter son extraordinaire épopée pour libérer la terre de France sur les mêmes pistes et dunes de ces confins africains.
Préfacé par le général de division Marc Foucaud, commandant à ce moment là l'opération Serval, ce témoignage est également l'occasion de partager avec vous le quotidien des militaires français sur les théâtres d'opération ainsi que des réflexions sur l'histoire militaire, la tactique, le lien armée-nation ou les femmes dans les armées.

Ci-dessous, pour en savoir plus, le détail de la 4ème de couverture. Bonne lecture et merci pour votre fidélité.

dimanche 18 août 2013

Mise à jour du blog et quelques réflexions.


 
Comme je vous le propose à intervalles réguliers, je mets à jour, en cette période estivale, deux rubriques de votre blog afin de susciter la réflexion mais aussi d'introduire de nouvelles thématiques qui feront l'objet d'articles à venir. Aujourd'hui, dans la rubrique "Mémoire et évènements" vous pourrez suivre un lien vers le musée de Condé-Vraux dans la Marne. Cet ancien aérodrome militaire a été transformé en site historique traitant de l'aviation militaire de la seconde guerre mondiale puisqu'il a servi, successivement, de 1939 à 1945, de base pour les forces aériennes françaises, britanniques (campagne de France) puis allemandes (escadrilles de Stukas et de Me 109 G) et enfin américaines (appui tactique de l'armée de Patton). Cette évocation me permettra de revenir sur les raisons des difficultés rencontrées par l'armée de l'air française en 1940 pour contrer la Luftwaffe et appuyer les troupes au sol, en particulier pendant la percée des blindés allemands à Sedan.
Dans un autre registre, la citation du maréchal Gallieni dans la rubrique "Paroles de chef" suscite des études tactiques avec une perspective historique plus large : "Le système des grands postes, comme le prouve l'expérience, ne permet pas d'obtenir des résultats pratiques du point de vue de la pacification. Il doit donc être modifié pour se prêter aux circonstances du pays et des hommes au milieu desquels nous nous trouvons".  Si le commandant en chef du corps expéditionnaire à Madagascar développe sa vision locale du maillage d'un territoire, d'autres conflits vont à l'encontre de cette affirmation. En effet, dans le cadre de la guerre de contre-insurrection, le Maroc, l'Indochine, l'Algérie ou, plus récemment l'Afghanistan mettent en avant des retours d'expérience divergents quant à l'emploi d'autres modes d'action et de la répartition des postes, COP (combat outposts) ou autres  FOB (forward operational base).
Voici donc de belles occasions d'initier des articles et des commentaires dans les semaines à venir.
Bonne lecture...

Image : Site officiel de "Cherbourg maquettes".

jeudi 31 mai 2012

Transition en phase de stabilisation : enseignements de la "vietnamisation", l'opération "Lam Son 719".



Alors que les médias, comme les Etats occidentaux, évoquent de plus en plus le transfert de la sécurité aux unités de l'armée et de la police afghane, il est toujours intéressant de se replonger dans les exemples opérationnels que nous offre l'histoire militaire. Il s'agit donc de revenir, au travers d'une bataille, sur le processus de "vietnamisation" initié par les Américains au début des années 1970 ainsi qu'aux premières actions militaires d'envergure de l'armée sud-vietnamienne à cette époque. L'opération "Lam Son 719" nous donne ainsi l'opportunité de souligner un certain nombre d'enseignements tactiques voire opératifs propres à enrichir la réflexion contemporaine et à comprendre l'issue tragique du conflit vietnamien en 1975.

Contexte :
Le processus de vietnamisation s’intensifie en juillet 1970 lorsque des troupes régulières nord-vietnamiennes se regroupent au Laos. Nixon décide alors d'intervenir de l'autre côté de la frontière bien qu'ayant perdu le pouvoir d'engager ses troupes hors du Vietnam. Il ne peut accorder qu’une opération visant à ratisser le plateau de Khe Sahn jusqu'à la frontière et à fournir un soutien feux aux forces sud-vietnamiennes sensées être engagées au Laos, le long de la route 9, jusqu'à la ville de Tchepone. Aucun Américain n’est autorisé à franchir la frontière.  Livrés à eux-mêmes, les Sud-Vietnamiens vont connaître un test opérationnel décisif dans le cadre de leur toute nouvelle autonomie. 

jeudi 12 janvier 2012

COIN et guerre au milieu des populations, une solution américaine : la « Green cell ».


Alors que l’on prête souvent à l’armée américaine une faible appétence pour la prise en compte du facteur culturel en opérations, le corps des Marines a pourtant mis en place, depuis 2009, une cellule ad hoc pour ses états-majors de niveau opératif. Cette initiative s’inscrit dans la volonté d’être plus efficace dans la planification des opérations dans les phases de COIN[1] ou de stabilisation. Cette évolution a été précédée par une réflexion menée par des officiers des Marines ainsi que par des chercheurs, membres du corps enseignant de l’USMC Command and Staff College[2] de Quantico, débouchant sur la publication d’un ouvrage (« Operational Culture for the Warfighter » de B.A.Salmoni et P.Holmes-Eber) que nous vous proposons dans la rubrique « A lire… » de notre blog.
Ce travail démontre l’ampleur du retour d’expérience et des leçons tirés des interventions en Irak et en Afghanistan ainsi que la prise de conscience du rôle majeur de la population dans les conflits de ce début de XXIe siècle.
Aussi s’agira-t-il en quelques lignes de comprendre cette démarche opérationnelle ainsi que sa plus-value dans la conduite de l’action.

mercredi 4 janvier 2012

De l’autre côté du miroir, la vision d’un insurgé : témoignage d’un officier du Vietminh en Indochine.


Toujours dans le cadre de notre série de posts sur les conflits asymétriques, comme promis, nous vous proposons une approche originale des problématiques insurrectionnelles. En effet, il est souvent difficile d’avoir le point de vue d’un insurgé ou un témoignage fiable et ce, compte tenu du risque de manipulation, de propagande ou de récupération politique voire religieuse. Néanmoins, une fois de plus, l’histoire militaire nous dévoile une part de réalité et une riche source de réflexion. Ainsi, ai-je eu la chance de me voir confier[1] un ouvrage peu connu, difficile à trouver aujourd’hui mais pourtant passionnant : « De la RC4 à la N4, la campagne des frontières » du colonel Dang Van Viêt[2].
Au-delà de ses références aux conflits indochinois, aux batailles autour de lieux célèbres comme Cao Bang, Langson, Dong Khê, et malgré un patriotisme idéologique ainsi qu’un anticolonialisme encore vivaces, l’auteur nous livre une perception de la guerre révolutionnaire, de l’insurrection, à travers les yeux d’un combattant irrégulier opposé à une armée française mieux équipée et bien entraînée.

jeudi 22 décembre 2011

A l’ère de la technique et des conflits asymétriques, reste-t-il de la place pour la manœuvre ? (1/2)


Pour commencer un cycle sur les problématiques liées à la contre-insurrection et les guérillas voici la première partie d'une réflexion sur la manoeuvre sous le prisme des conflits asymétriques. Bonne lecture et à vos commentaires.

Après avoir écouté une conférence du professeur COUTAU-BEGARIE, un des plus célèbre stratégistes français, j’ai souhaité faire part de mon point de vue sur l’un des aspects les plus prégnants de la tactique, à savoir la manœuvre.
En effet, JOMINI, en son temps, rappelait déjà aux militaires que « la supériorité dans l’armement peut accroître les chances de succès à la guerre ; en elle-même, elle ne gagne pas les batailles. »
En outre, les champs d’affrontement contemporains, avec l’apparition d’adversaires qualifiés d’asymétriques et définis par le professeur COUTAU-BEGARIE de « persistance des guérillas traditionnelles sans encadrement idéologique moderne », pose la question de la pérennité des outils de la stratégie. Ceci, d’autant que cette menace s’appuie généralement sur des milieux contraignants et se développe au cœur des populations.
Aussi, s’agit-il de s’interroger sur le rôle, pour les armées modernes, de la manœuvre, modalité stratégique qui, à base de mouvement cherche à agir sur les points faibles de l’ennemi.
Plus que jamais, il apparaît que la manœuvre, tout en s’appuyant sur la supériorité technologique, doit retrouver un rôle central dans la conduite des stratégies menées dans les opérations actuelles.
Dès lors, même si ce début de XXIème siècle semble consacrer le primat de la technologie et la victoire du combattant irrégulier, l’histoire démontre que la manœuvre a toujours permis d’effacer le progrès technique ou les effets militaires des guérillas mais aussi qu’elle demeure essentielle dans la résolution des conflits asymétriques.

dimanche 13 novembre 2011

Nouvelle citation dans la rubrique "Paroles de chef" : réflexions sur la manoeuvre.


Aujourd’hui nous vous proposons une citation extraite des mémoires de guerre de Winston Churchill, cet officier devenu homme politique, premier lord de l’Amirauté et enfin premier ministre de Grande Bretagne à l’aune des heures les plus sombres de la seconde guerre mondiale. Elle suscitera probablement chez certains d’entre vous le débat et je vais donc m’efforcer de défricher la réflexion voire de lancer quelques pistes tous azimuts.
Ces paroles, si elles font référence aux combats d’Afrique du Nord entre 1940 et 1943, raisonnent surtout de l’écho lointain de la guerre des Boers[1], une « petite guerre » aurait dit Charles Caldwell[2], où les Britanniques découvriront les difficultés de la contre-insurrection et des expéditions lointaines face à un adversaire mobile et manœuvrier entre 1880 et 1902.
Ceci me donne donc l’opportunité de faire un parallèle avec les opérations contemporaines face à des insurgés, des rebellions, des milices ou tout simplement des forces non conventionnelles qui connaissent parfaitement le terrain et profitent du soutien de la population.
A l’époque du conflit contre les Boers, Londres connaîtra d’abord de nombreuses défaites dans des batailles rangées à Magersfontein, Stormberg et Colenso puis reprendra l’initiative avec l’arrivée de renforts avant de chercher une parade à la guérilla mené par les troupes Boers. Le commandant de l’armée britannique, Lord Kitchener décide alors de bâtir des postes fortifiés, de former des troupes locales irrégulières mais aussi d’interner près de 115 000 Boers pour priver les insurgés de leur liberté d’action. Néanmoins, pour mener sa mission à bien, il devra compter sur 448 000 hommes (il en perdra 22 000) qui lui seront nécessaires pour quadriller et contrôler la zone d’opération face à seulement 50 000 combattants adverses. Ces effectifs importants s’expliquent par les difficultés britanniques à combattre contre des cavaliers Boers, toujours en mouvement, insaisissables, menant raids et embuscades, bénéficiant de la logistique locale et d’un réseau de renseignement structuré.

lundi 17 octobre 2011

L'expérience australienne de contre-insurrection au Vietnam 1966-1971

Certains historiens ou militaires évoquent de plus en plus souvent l’expérience méconnue des troupes australiennes pendant la guerre du Vietnam et, en particulier, leur faculté d’adaptation à ce type d’engagement ainsi que leurs modes d’action spécifiques. Ces derniers sont ainsi décrits comme ayant été efficaces, du moins plus efficaces que la majeure partie des opérations menées par l’armée américaine. De la même façon, il est intéressant de constater que le format du corps expéditionnaire australien, ainsi que les missions et la zone d’engagement confiées, possèdent de fortes similitudes avec ceux, par exemple, de la TF La Fayette déployée actuellement en Afghanistan.
Il s’agira donc de déterminer, en quelques lignes, si cette expérience historique peut apporter des enseignements tactiques à l’aune des engagements français face à un adversaire de type insurgé.